Sanderson. Lynch. Rothfuss. Et Abercrombie.Qu'est ce que j'aime son humour et ses personnages. Même si le roman n'est pas exempt de défauts, il reste pour moi l'un des grands morceaux de cette année.Ma critique complète :
Enfin, elle est là, la conclusion tant espérée de La première Loi, sans aucun doute la série de dark fantasy la plus ambitieuse et réussie de ces dernières années (voir critique du premier tome ICI . Le retour de Logen, Glotka, Bayaz, West, Ferro, Jezal, Renifleur et les autres était très attendu. Surtout qu’avec un second opus en constante amélioration, deux crans au dessus du premier, on pouvait légitimement se languir d’une fin en apothéose.Comme la série ne semble pas connaître le succès qui lui est dû, je partirai du postulat – fort probable – que vous n’avez jamais encore tourné une page de la trilogie et essaierai de vous convaincre à quel point cela fait de vous un pauvre type.Ce dénouement nous saisit là où son prédécesseur nous avait laissés. Avec deux invasions imminentes, l’Union a bien besoin de héros pour survivre à la tempête qui s’annonce. Seulement voilà, chez Abercrombie, les héros tiennent plutôt de l’antihéros, au sens où ils ne présentent aucune des caractéristiques du héros conventionnel. Inquisiteur laid, berseker sanguinaire, bretteur trouillard, magicien manipulateur, on est loin des sempiternels stéréotypes du genre. De fait, les personnages de l’auteur anglais trouvent peut-être un écho chez ceux de son collègue américain Glen Cook dans sa Compagnie noire. Une comparaison qui ne s’arrête pas là, puisque le ton noir, cynique, tordu distingue les deux sagas de la masse et les classe dans la dark fantasy. La première Loi, ce n’est pas « joli joli » ; la guerre et la politique vous « mènent à la boue » : on tue, meurt, torture, baise, manipule, trahit, et tue encore. La fin, mi-figue mi-raisin, ne dépareille pas, sombre et amère, malgré quelques lueurs d’espoir trop vite étouffées.Une trilogie parfaite ? Non, malheureusement. Ainsi, une fin trop bavarde et quelques longueurs sont à déplorer, empêchant cette Dernière Querelle d’atteindre les sommets entrevus çà et là. C’est peu, bien peu en comparaison des nombreuses qualités… mais lorsque l’ennui se ressent (jamais très longtemps), il est difficile de passer outre ce défaut…8.5/10 Une conclusion pas aussi exceptionnelle que l’on pouvait espérée n’empêche pas La première Loi de figurer au panthéon du genre – les fans de Gemmell et de la Compagnie noire seront aux anges –, et son auteur de s’affirmer aux côtés de Lynch, Rothfuss et Sanderson dans la nouvelle vague qui s’abat sur la fantasy. À vous de voir si vous n’êtes pas trop peureux pour la prendre.
Zedd