Posté : mer. 19 mars 2003 14:28
Et la quete du héro qui devient non plus tuer les mechants mais guerir son epee schyzo !!! 
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Il suffit donc de comparer cette "fin tragique" des deux textes. Commençons par la mort de Kullervo, à la fin du chant XII du Kalevala :Tolkien a écrit :Le germe de ma tentative d'écrire des légendes qui me soient propres pour aller avec mes langues privées a été le conte tragique de Kullervo le malchanceux dans le Kalevala finnois. Il reste une matière majeure dans les légendes du Premier Age […], quoique, devenu Les Enfants de Hurin, il soit complètement changé, sauf dans la fin tragique.(Lettre à Christopher Bretherton, juillet 1964, trad. Isabelle Pantin.)
Continuons par la mort de Turin Turambar, dans le Silmarillion :Le Kalevala a écrit :Kullervo, fils de Kalervo, tira son glaive au tranchant aigu, il le regarda longtemps, le retournant dans sa main, et lui demandant s'il n'aurait pas plaisir à manger la chair de l'homme chargé d'infamie, à boire le sang du criminel.Le glaive pressentit le dessein de l'homme, il comprit la question, et il lui répondit :"Pourquoi donc ne mangerais-je pas volontiers la chair de l'homme chargé d'infamie ? Pourquoi donc ne boirais-je pas avec plaisir le sang du criminel ? Je mange bien la chair de l'homme innocent, je bois bien le sang de celui qui est libre de crimes !"Alors Kullervo, le fils de Kalervo, Kullervo le jeune homme aux bas bleus, fixa son glaive en terre du côté de la garde, et il se précipita sur la pointe, et il l'enfonça profondément dans sa poitrine.(Elias Lönnrot, trad. Léouzon le Duc et Ch. Guyot)
Il apparaît donc de façon évidente que le motif de l'épée parlante vient de la mythologie. Le Kalevala est l'épopée mythologique finnoise reconstituée par Elias Lönnrot, dans la première partie du XIXème siècle, par un patient travail de collecte des contes et légendes des campagnes. Cette mythologie est d'origine ougro-finnoise ; par son versant ougrien, elle est apparentée aux peuples altaïques, c'est-à-dire aux cultures de l'Oural et autour de l'Oural, à cheval sur l'Europe des steppes et l'Asie.C'est là, à mon sens, qu'il faut chercher l'origine mythique du motif de l'épée parlante et buveuse de sang. D'après les historiens grecs, puis latins, de l'Antiquité, les peuples scythiques vénéraient leur dieu de la guerre sous la forme d'une épée plantée dans le sol ou dans de rudimentaires autels, épée à laquelle ils adressaient leurs sacrifices. Cette pratique religieuse perdure, semble-t-il, jusque dans l'antiquité tardive, puisque l'épée d'or d'Attila aurait été trouvée ainsi fichée en terre par un bouvier. L'épée était donc divinisée : elle était la représentation d'un être supérieur. C'est pure spéculation de ma part, mais il n'est pas exclu qu'Excalibur fichée dans le perron merveilleux soit une hypostase tardive de ces croyances. (Si la gens artoria était effectivement d'origine sarmate, la circulation de ce motif des steppes jusqu'en Bretagne est très crédible. Le dragon arthurien du "Pendragon", par exemple, est nettement d'origine steppique.)Pour ce qui est de la soif de sang, j'ajouterai une autre information assez troublante. On ne sait pas très bien quand l'acier de Damas a été créé ; probablement au VIème siècle de notre ère, mais certains prétendent qu'il aurait déjà été connu sous Alexandre le Grand, au IVème siècle avant JC. Ce qui est certain, c'est que cette métallurgie progresse vers l'ouest en suivant la route de la soie (elle nécessite un fer carboné très spécifique, produit en Inde, le wootz) ; or des textes médiévaux indiens spécifient que la trempe de la lame doit s'opérer dans le corps d'un jeune esclave musclé, dont l'épée vole la force. On a sans doute là le motif archaïque à l'origine des épées buveuses d'âmes…Tolkien a écrit :Il tira son épée, le seul bien qui lui restait, et s'écria :"Salut, Gurthang ! Tu ne connais ni maître ni loyauté, sauf la main qui te tient. Aucun sang ne te fait peur. Veux-tu prendre alors celui de Turin Turambar, veux-tu me tuer sans attendre ?"Et une voix froide lui répondit, venue de l'épée :"Oui, je boirai ton sang avec joie pour oublier le sang de Beleg, mon maître, et le sang de Brandir, tué injustement. Je te tuerai promptement."Turin posa la poignée sur le sol et se jeta sur la pointe. L'épée noire prit sa vie.
Le jeu de rôle en question est Bloodlust, créé par les auteurs de In Nomine Satanis/Magna Veritas. Dans Bloodlust on pouvait incarné soit l'épée qui est en réalité un dieu incarné donc immortel par nature et son porteur qui est trés trés mortel, surtout dans le monde décrit. Les royaumes Hyboriens décrit par Howard, c'est bisounours land à côté. Les armes-dieu étaient en fait des persos a par entiére. Et lorsqu'on jouait par couple de joueurs, un pour l'arme et l'autre pour le personnage, on pouvait se retrouver avec des parties trés marrante.john doe a écrit :Edit : il y avait aussi un JDR où l'on pouvait incarner une épée intelligente, qui pouvait changer de possesseur au fil des aventures. Assez difficile à incarner, il faut bien le dire.
Et j'ai enfin ma réponse sur la traduction françaiseGwendal a écrit :les Poubanzaï, les Barrapluies et encore plus le petit Caillet (un pack de lait très affectueux)
Merci, je ne me souvenais plus du nom du JDR.tristelune a écrit :Le jeu de rôle en question est Bloodlust, créé par les auteurs de In Nomine Satanis/Magna Veritas. Dans Bloodlust on pouvait incarné soit l'épée qui est en réalité un dieu incarné donc immortel par nature et son porteur qui est trés trés mortel, surtout dans le monde décrit. Les royaumes Hyboriens décrit par Howard, c'est bisounours land à côté.Les armes-dieu étaient en fait des persos a par entiére. Et lorsqu'on jouait par couple de joueurs, un pour l'arme et l'autre pour le personnage, on pouvait se retrouver avec des parties trés marrante.