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Contente que cela se confirme au fur et à mesure. Craig souligne bien la différence entre une histoire contre la religion et une contre l'ordre établi, ce qui tend à prouver que le message devrait être fidèlement transmis. Par contre, je n'ai pas ressenti à la lecture que l'un des principaux thèmes était la peur de grandir... 

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La dissociation entre la critique contre la religion et celle de l'ordre établi est pertinente en l'espèce car j'avais eu cette impression à la lecture. Néanmoins, je ne pense pas que le rôle des religieux comme représentants de l'ordre établi ne soit tout à fait innocent. C'est seulement sur ce point qu'une légère critique anti religieuse pourrait être soulignée. Mais de là à appliquer ce sens à l'ensemble du cycle, je trouve ça inexact et exagéré. 

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Bien sûr que si, dans Le Nom de la Rose, le fait que le criminel soit un religieux qui agit pour des raisons religieuses est essentiel dans la trame de l'histoire et dans ce qu'elle transmet. De même, dans ALCDM, il me semble que si on enlève le côté religieux (ou plutôt "antireligieux") pour le remplacer par un banal "la dictature c'est pô bien", on perd une bonne partie de la profondeur de l'histoire. Ce n'est quand même pas par hasard si l'Autorité qu'affronte Asriel, c'est Dieu...(... euh... peur de grandir ? Ou ça ?)
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Déjà, ça serait bien de ne pas déformer les dires de Daniel Craig (je ne parle pas que dans ton cas), qui parle des difficultés du passage de l'enfance à l'âge adulte, pass de "peur". :)Et il me semble que les épreuves traversées par Lyra et Will correspondent à ce genre de récits "initiatiques".lambertine a écrit :(... euh... peur de grandir ? Ou ça ?)

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Oui c'est sur que vu comme ça ce n'est pas faux. Mais c'est le "essentiellement" qui m'avait paru fort, dans Peter Pan ok, mais dans A la croisée des mondes, je n'ai vraiment pas trouvé que c'était marqué. La difficulté de passer de l'enfance à l'âge adulte, c'est en filigrane de n'importe quelle histoire où des enfants sont confrontés à des problèmes d'adulte et je ne trouve pas qu'ici ce thème soit particulièrement mis en valeur. Enfin je chipote surement, sans le "essentiellement" je n'aurais rien trouvé à redire. 

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.Et bien, là-dessus, vu que ce que fait la vraie Autorité (et qui n'est pas Dieu) et que l'adversaire d'Asriel c'est un troisième couteau (qui se laisse berner par quelqu'un dont il connaît les tréfonds obscurs de son âme; lamentable), j'aurai lu l'histoire pareillement si ça avait été l'empire de Palpatine; l'aspect religieux du livre n'a rien d'une croisade ou d'une guerre sainte. L'Autorité ou le magistrium, qui est le plus en action, au nom de quoi tout le monde se bat ?lambertine a écrit :De même, dans ALCDM, il me semble que si on enlève le côté religieux (ou plutôt "antireligieux") pour le remplacer par un banal "la dictature c'est pô bien", on perd une bonne partie de la profondeur de l'histoire. Ce n'est quand même pas par hasard si l'Autorité qu'affronte Asriel, c'est Dieu...
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Oufti ! Bien sûr qu'on peut lire le livre comme une lutte contre l'empire de Palpatine... n'empêche que c'est, selon moi, une réduction de son propos. le combat d'Asriel n'est pas simplement un combat contre le Magisterium, contre une "institution totalitaire", mais va beaucoup plus loin. Et que finalment l'Autorité "réelle" ne soit pas Dieu renfiorce encore l'imposture de celui-ci et de ceux qui parlent en son nom (mais qui ne le connaissent pas réellement).
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Dans ALCDM, c'est écrit explicitement que l'Autorité, c'est Dieu (dans le sens où les hommes l'entendent). Je ne vois pas pourquoi on devrait sacrifier cet aspect essentiel du roman à la susceptibilité un tant soit peu poussée de certains croyants. Deplus, on voit que les scénaristes, les acteurs et tout le toutim tentent de faire passer ça comme quelque chose de négligeable et d'en travestir le propos en prétendant que le sujet, c'est les difficultés que l'on rencontre en grandissant. D'après moi, Pullman aborde certes ce sujet, mais ne pas oublier que ces difficultés sont dans l'oeuvre dues à l'opposition de l'Eglise : l'arrachage des daemons, ce n'est ni plus ni moins qu'une sorte de castration. Et un régime totalitaire, cela n'a rien avoir avec une quelconque emprise religieuse ! La preuve : aux USA, c'est pas un régime totalitaire, et pourtant ... qui censure les films sur la religion ?
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Lyell, quand je dis que l'autorité réelle, ce n'est pas Dieu, c'est que ce n'est pas l'Autorité qui détient l'autorité, si j'ose dire, mais Metatron (ce qui fait d'autant plus de Dieu un imposteur). Pour le reste, j'ai beau être croyante, je suis entièrement d'accord avec toi - mis à part que je vois l'arrachage des démons non comme une castration, mais comme une "zombification", une "déshumanisation", en quelque sorte.
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Je suis tout à fait d'accord, je pense de même que Pullman ne vise pas la religion en soit mais l'institution qu'est l'Eglise et le fait qu'elle veuille conserver son emprise par n'importe quel moyen. Je pense aux gens qui se servent de la foi (y'a plein d'exemple alors je développe pas) parce que ceux qui veulent "censurer" le film le font pour empêcher qu'on réfléchisse un peu trop (genre penser que la femme est issue d'une côte n'est qu'une métaphore) ... Ca m'horripile que la prod cherche des prétextes bidons ... je veux le film en entier !!PS : pour la castration, c'était dans le même ordre d'idée mais c'est un peu l'effet que ça me fait, après tout on les empêche bien de connaître l'amour puisque séparés des daemons, ceux-ci ne connaîtront jamais leur forme définitive ... Mais bon tant pis je garde cette image dans ma tête :DPPS : Pullman ne précise jamais explicitement qu'il s'agit de la religion catholique, si ? Parce que je viens d'y penser, mais l'histoire se passe à Oxford, donc normalement ce sont soit des protestants soit des anglicans. A vérifier.lambertine a écrit :Lyell, quand je dis que l'autorité réelle, ce n'est pas Dieu, c'est que ce n'est pas l'Autorité qui détient l'autorité, si j'ose dire, mais Metatron (ce qui fait d'autant plus de Dieu un imposteur). Pour le reste, j'ai beau être croyante, je suis entièrement d'accord avec toi - mis à part que je vois l'arrachage des démons non comme une castration, mais comme une "zombification", une "déshumanisation", en quelque sorte.
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Ben... c'est fustement cette positin "neutre" que ll'on veut donner au film qui me dérange... (et, au pâssage, il ne me semble pas que ce soient les "religieux" qui veulent censurer le film... mais plutôt las "commerciaux"). Bon sang, si un auteur attaque la religion (et pas seulement l'Eglise, et pourquoi "catholique"... le catholicisme est plutôt minoritaire et mal vu au pays de Pullmann),n pourquoi "adoucir" son propos à l'écran ?
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Je cherche encore où ça a été affirmé. ;)D'une part, Les Royaumes du Nord est certainement des trois le roman le plus léger sur cette question, donc quelque part, c'est logique que ça ne soit pas au premier plan non plus, et ensuite, Pullman a encore affirmé le mois dernier que les éléments potentiellement polémiques étaient toujours présents. 

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Pas forcément du rififi pour le coup, mais...
:arrow: http://www.elbakin.net/fantasy/news/A-l ... es-Du-Nord

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Une trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès intéressante interview traduite par Guybrush !
:arrow: http://www.elbakin.net/fantasy/news/A-l ... ssole-d-or
