Posté : ven. 4 mai 2012 20:46
5 ouvrages différents rassemblés dans un même topic, il va falloir qu'on fasse un peu de tri...Concernant le Châtiment des Flèches :Je suis tombé sur la version poche du Châtiment des Flèches sortie il y a peu (qui conserve la chouette couverture d'Alain Brion).Et après une lecture très intéressante / enrichissante, j'ai une furieuse envie de mieux connaître la Hongrie, son histoire et sa culture.J'ai ressenti un agréable sentiment de déjà vu dans ce Châtiments des Flèches : que les magyarophiles me pardonnent, j'ai retrouvé nombre d’éléments qui m'ont rappelé au bon souvenir d'œuvres inspirées ou issues des cultures slaves.
Mais qu'importe puisque l'essentiel n'était pas là dans ces Rois Maudits hongrois.Là où la plupart des auteurs de romans historiques aurait écrit une saga en 3 ou 4 tomes, Fabien Clavel a condensé son drame national en moins de 400 pages : on ne nous tient pas la jambe et c'est sympa pour le porte-monnaie !Car ce récit de l’ethnogenèse de la Hongrie réinventée au prisme de la fantasy est aussi l’histoire d'une guerre civile sinon fratricide entre Magyars et celle de l'agonie de la culture de la steppe : la famille clanique/tribale, le nomadisme pastoral, razzia & vendetta...Istvan et Gisela s'opposent ainsi à Koppany et Duna : comme le peuple hongrois déchiré entre intégration à l'Europe chrétienne (l'avenir) et respect des traditions de la steppe païenne (le passé), Farkas le guerrier sans-tribu est déchiré entre 2 mondes, 2 cultures, 2 loyautés... Dans cette optique j'ai également bien apprécié l'épilogue.Cette ambiance crépusculaire, où les défenseurs des traditions ancestrales mènent finalement un combat d'arrière-garde désespéré, rappelle certaines thématiques du western, avec ses Amérindiens nomades complètement dépassés et de plus en plus marginalisés par l'arrivée de la culture chrétienne occidentale.Le passage de Vadasz le chasseur d'aurochs rappelle ainsi la figure de Buffalo Bill le chasseur de bisons.La reprise de la scène culte d'Il était une fois dans l'Ouest était vraiment un chouette moment.C'est presque dommage de ne pas avoir davantage œuvré dans cette voie du western médiéval.Et les mêmes causes produisant les mêmes effets, j'ai aussi eu en cours de lecture quelques réminiscences de la saga Castlevania.C'est un roman à la fois ambitieux et abouti car on sent qu'il y a un gros travail en amont qui se dévoile dans les 25 pages d'annexes.J'aime la démarche de Fabien Clavel qui ne se repose jamais sur ses lauriers en s'attaquant à un nouveau sujet à chaque nouvel opus.Sa bibliographie a ouvert de nombreuses voies originales : c'est dommage que personne d'autre ne les ait empruntées...Mais j'ai vraiment un problème d'affinité / d'atomes crochus avec la prose de Fabien Clavel : je la trouve trop froide, comme s'il y avait de la distance entre mon expérience de lecteur et le travail de l'auteur.Je l'avais déjà senti à la lecture de l'Antilégende, qui débordait d'esprit mais manquait un peu d'âme, et je l'ai souvent ressenti à la lecture de romans historiques auquel j'ai souvent reproché un manque de personnalité, de souffle, d'immersion... bref de fun pour être vraiment emporté (un peu comme le Gilgamesh roi d’Uruk de Silverberg).Verdict : un petit 8/10, mais en dépit de ses qualités ce n'est pas vraiment le genre de livre dans lequel j'aurai envie de me replonger.Quelques remarques supplémentaires :1) L'histoire de la Hongrie est suffisamment riche pour envisager une suite : à quand le récit des hauts faits de Matthias Corvin ?2) Après Chien du Heaume et Le Châtiment des Flèches, je suis convaincu que le Haut Moyen-Âge peut constituer un cadre formidable3) Le western médiéval, j'y crois de plus en plus ! 
La gatling à superlatifs a encore frappé : la grande envergure et les batailles épiques à couper le souffle, je les cherche encore...Fabien Clavel n'est pas spécialement à l'aise dans les scènes d'actions : c'est un peu écrit et construit comme une chronique historique romancée, ce qui empêche un peu le développement d'un aspect cinématographique d'où des raccourcis et des répétions.Malgré quelques bons moments c'est assez frustrant : ainsi par exemple« Intrigues politiques de grande envergure, batailles épiques à couper le souffle, magie, héroïsme... »

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