A part quelques points, cet article me semble assez bancal, et prendre des raccourcis assez malheureux.Pour commencer, le postulat de base : comme d'habitude, on compare tout et n'importe quoi au trône de fer, qui devient la référence absolue au centre de toutes les analyses. L'introduction le montre très clairement, puisqu'elle semble indiquer qu'il a fallu attendre que la saison 4 de la série Game of thrones se termine et fasse un score d'audimat historique pour ENFIN se demander quelle était la portée de Tolkien sur la Fantasy. Ensuite, et alors même que le sujet réel de l'article semble porter sur les grandes caractéristiques communes de la fantasy, leurs origines et leur évolution (sujet riche et vaste), seuls Tolkien et Martin sont cités et développés, un peu comme si c'étaient les deux seules oeuvres de Fantasy existantes. Et bien sûr, c'est davantage le trône de Fer que le Seigneur des anneaux (qui semble être la seule oeuvre de Tolkien d'après l'article, soit dit en passant) qui est mis en avant...Les comparaisons en elles-mêmes sont souvent assez simplistes ("Dans chaque série, l’intrigue contient une bombe à retardement." Bizarrement, dans 24h chrono aussi... 24H chrono serait-elle de la fantasy?), voire anecdotiques ("En fait, Tolkien et Martin, c'est comme Shakespeare : des super chorés avec des combats à l'épée impressionnants, avec parfois des épées enflammées, même! Waouh!"), et tombent parfois à côté de la plaque ("Alors en fait, le seigneur des anneaux et le trône de fer, c'est la même base! Sauron est un méchant sans pitié qui veut dominer le monde, et les personnages de Martin, ben... c'est pareil! CQFD!")Et enfin, il m'a semblé voir un joyeux amalgame entre les oeuvres littéraires et leurs adaptations cinamétographiques/télévisuelles.La seule chose qui m'a semblé réellement intéressante dans cet article, c'est ce passage :
Le Seigneur des Anneaux et Le Trône de fer sont des cycles épiques : ils permettent de s’évader à travers les dragons et les loups, les séductions et les duels. Le bon et le mal sont plus clairement définis dans la vision de Tolkien, façonnée par l’enclavement entre les deux guerres mondiales du XXème siècle. La vue blasée de Martin est sûrement mieux adaptée à cette époque de chevauchement et d’emboîtement des conflits. Et ses romans de fantasy évoquent également des tensions plus ordinaires et plus familières, dans un âge où la politique de bureau et les relations personnelles peuvent être vicieuses, au point d’inciter à la vengeance.
Bref, j'ai vraiment l'impression que cet article a été écrit par quelqu'un qui croit que la fantasy se résume aux films de Peter Jackson et aux séries HBO, dont on aura éventuellement lu les livres à postériori, et à quelques noms et résumés trouvés vite fait à l'issue d'une recherche wikipédia. Et dans le but (encore!) de parler de Game of Thrones avant tout, encore une fois dans un but commercial (ben oui, mettre "Game of Thrones" dans un titre, ça attire davantage le lecteur que de mettre "Tad Williams", "les Monarchies Divines", ou même le mot "Fantasy")... D'ailleurs, je suis à peu près certain qu'au moins un article semblable a été écrit il y a quelques années, comparant Tolkien à J.K.Rowling cette fois, et avec à peu près le même genre de contenu.Bref, vous l'aurez compris, je trouve cette manie de toujours tout ramener à Game Of Thrones (ou à la dernière oeuvre "tendance" du moment) sous prétexte que la série fait de l'audimat assez lourdingue, sans compter qu'elle ne fait selon moi pas forcément du bien à la fantasy en général.Ceci étant dit, je tiens tout de même à préciser, pour éviter les quiproquos, que je n'ai rien contre le cycle du trône de fer en lui-même (bien qu'il ne fasse pas partie de mes préférés, je l'ai trouvé agréable), mais bien contre toute cette hype autour de la série, ainsi que ce phénomène qui fait que lorsqu'une adaptation a du succès, on en a en général pour des années de comparaisons systématiques...