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Un petit détail Des Fleurs pour Algernon est dans la liste car il est énormément étudié en cours, c'est une prescription scolaire au même titre que Farenheit 451 ou La Fin des Temps.
Incontournable, le qualificatif est un peu fort quand même. Je crois que Gilles Dumay disait à un moment qu'un succès chez Lunes d'Encres en numériques c'était 150 ou 200 exemplaires - trop tard pour retrouver la source désoléPeut-être que ce qui ne vend pas en livre se vend sur les ebooks, c'est une technologie incontournable maintenant.
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Brage bosse pas mal avec le numérique, chez eux ça doit être un peu plus important en chiffres de ventes, mais ça reste une minorité des lecteurs qui l'utilisent. (Comment de commentaires mécontents sur la page de Brage lors des sorties de la collection Snark ?) (alors qu'ils précisent que le papier arrive en suivant x))
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Il faudrait voir avec les pure players (genre Walrus ou la collection numérique E-courts de Voyel), parce que papier/numérique, je suppose que les deux se complètent bien ( : les efforts investis pour l'édition papier (correction, maquette, illus) sont réutilisés dans l'édition numérique, on peut presque la voir comme un bonus).
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Bonjour à tous,Je fais un petit tour sur le forum pour réagir à vos commentaires, ayant la chance de bien connaître ces chiffres puisqu'auteur de ce "palmarès".Avant toute chose, il est bon de remettre les chiffres dans leur contexte. En littérature (tout secteurs confondus, litté, polar, fantasy…etc) un premier tirage de roman (pour un auteur pas connu) est en général autour de 2000 exemplaires. Un livre vendu à 6000 est un succès ! Au delà de 10 000ex c'est champagne !Un best-seller, en France, c'est 20-25 000 exemplaire.A 50 000, vous êtes un phénomène.Il y a, en moyenne, entre 10 et 15 titres qui dépassent les 100 000ex.10 livres sur plusieurs milliers de sorties.Je parle, bien entendu, de livres en grand format, pas d'édition format poche.Je ne parle même pas du numérique, qui reste presque anecdotique par rapport au reste, même s'il se développe peu à peu, année après année.Tout ça pour bien comprendre qu'à force d'entendre parler de "millions d'exemplaires vendus" pour quelques auteurs stars, on oublie souvent que la réalité d'un marché du livre, c'est quelques milliers de ventes au mieux.Et encore, le marché de la fantasy est une niche, en France en tout cas. Je me souviens encore du phénomène David Gemmell qui, avec son titre "Legend", avait dépassé les 10 000 exemplaires en quelques mois, du presque jamais-vu !Bref, il faut donc se féliciter de lire qu'un titre de fantasy puisse atteindre les 6000ex et se dire que c'est un vrai succès, même si dans l'absolu ce n'est pas assez pour rendre son éditeur riche, c'est déjà très bien comme résultat.Ensuite, il y a le fossé qui existe encore entre le lectorat adepte de fantasy et les médias qui ne comprennent globalement, pas encore très bien ce qu'est la fantasy. A titre d'exemple, parce que je me suis fait connaître avec des thrillers, lorsque j'ai écrit ma série "Autre-Monde", qui est de la fantasy, les journalistes étaient souvent perdus et ne savaient plus comment me cataloguer. Du coup, pour beaucoup, c'est quand même du "thriller de l'imaginaire", parfois de la "science-fiction" et en dernier ressort, des romans "jeunesse" !Il y a donc encore un gros boulot à faire pour populariser ce genre...J'arrête mon long commentaire, qui n'apportera rien à ceux qui connaissent déjà bien le milieu de l'édition, et qui, peut-être, pourra expliquer un tout petit peu le contexte aux autres. Réjouissons-nous de voir que la fantasy a le vent en poupe, et oui, cela passe certainement par les succès TV de "Game of thrones" et ciné du "Seigneur des anneaux" et autres "Hobbit", mais tant mieux, l'image attire de plus en plus de spectateurs vers la lecture (je parle du grand public, vous autres ici êtes déjà de vrais adeptes !
.Les auteurs US trustent ces classements, mais le succès grandissant de la fantasy auprès d'un public plus large permettra dans les années à venir à des auteurs français d'émerger et de devenir les Gemmell, Martin et Tolkien de demain. Et ça c'est une bonne nouvelle.Bonnes lectures à tous.

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Merci pour ce formidable commentaire Maxime Chattam et soit le bienvenu sur le forum Elbakin.Pour l'édition, il est certain que les adaptations (séries, films) portent le marché, on peut également le constater dans les comics, la BD américaine, qui était un genre connu surtout de gens passionnés (qui suivaient jadis les publications de semic et Strange) mais avec l'arrivée d’œuvres ciné, le marché s'ouvre et de plus en plus de gens s’intéressent au genre, se mettent à lire des comics : les aventures de Batman (incontournable dans le genre), Superman, univers Marvel (Spiderman, Captain America, Green Lantern, Fantastic 4, Gardiens de la Galaxy, Ant Man (attendu prochainement)), Walking Dead, Kick ass...Personnellement je pense que l'édition électronique devient incontournable, le mieux c'est peut-être d'éditer aux deux formats, papier et électronique.Je crois qu'un auteur qui écrirait une œuvre d'une cinquantaine de pages pourrait la vendre à des milliers ou des dizaines de milliers d'exemplaires en format Ebook à raison de quelques euros, 50/100 pages disons moins de 2.5 euros. Pour moi le format papier va être peu à peu réservé à une élite, ou encore pour l'édition de livres d'art, de livres spéciaux ou précieux. L'avenir c'est le format électronique, un clic, moins de 10 euros et vous avez un roman, c'est le paradis ! Mais il faut développer le marché, comme il faut le faire pour le secteur de l'imaginaire : la SF, la Fantasy...
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Eh oui Tom il y a des auteurs célèbres (et discrets) qui nous fait le plaisir de nous suivre et parfois nous avons l'occasion de les entendre nous le dire en direct : un très bon souvenir Et merci à lui pour cet éclairage. @Minou : qui sont les deux auteurs dont tu parles ? 

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En passant, je sais que le titre du sujet est trompeur, mais on n'est pas obligé de parler seulement de chiffres, mais aussi du pourquoi du comment (cf d'ailleurs le message de Maxime) de ceux-ci par exemple. L'article de Livres Hebdo fait 7 pages, il n'y a pas que le tableau final à commenter. 

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Auteur également ici
(pas de fantasy, malgré ma présence ici). Et bibliothécaire, et passionné par l'économie du livre.Mon premier bouquin (un essai) est publié chez un éditeur (Le Tripode) qui a un réseau de distribution national. Même si ce n'est pas de la fantasy, c'est comparable, car on parle également d'une niche qui concerne assez peu de lecteurs (pamphlet de sciences humaines, quoi)La mise en place, pour un tirage de 4000 ex, était totalement satisfaisante, personne n'a eu de mal à le trouver ou à le commander. Encore maintenant, il est bien distribué, et mon éditeur assure les réassorts sans problème.J'ai eu la chance d'avoir une couverture presse particulièrement importante (de mon point de vue) : Obs, Le Monde, Rue89, Slate, Paris Match -hum et l'Est Républicain-. Incontestablement, chaque article a bien dopé les ventes, et encore aujourd'hui, le bouquin se vend bien.Le point mort du bouquin était, je crois, entre 1000 et 1500 exemplaires, et ils seront atteints sans trop de problème.Si on prend mon seul point de vue et celui de mon éditeur, nous sommes très satisfaits du bilan actuel, vu qu'en plus, il continue à se vendre tranquillement.Mais si on mettait en avant un "tableau des ventes" dans la même catégorie, eh ben le ratio serait complètement ridicule. Pour faire extrêmement simple, mes 1500 exemplaires ne représentent que 0,quelquechose% des ventes d'un Stéphane Hessel, sur le même créneau. Si on ajoute toutes les superstar des sciences humaines, des pamphlétaires à la chaîne, etc, il n'y a aucun moyen que je me retrouve dans un tel classement.En fait, ce n'est pas ça qui est important. Les titres connus se vendent très bien, surtout quand ils sont boostés par une adaptation ciné ou film. Comme il y a beaucoup d'adaptations, ces bouquins, aux multiples éditions, écrasent le reste, mais c'est un effet d'optique. Ils ne touchent pas forcément le même public. Ma mère lit Game of Thrones, mais jamais elle ne mettra les pieds dans une librairie SF (elle a toujours lu un peu de littérature de genre, mais sans s'y intéresser particulièrement). Le problème n'est pas que Martin ou Hessel vendent beaucoup, le problème est qu'il reste une grande étanchéité -très française- entre les genres, et qu'à part des cas rares comme celui de Maxime ou des adaptations de licence, le grand public est quand même assez peu à même de tomber sur de la littérature de genre. Pour prendre l'exemple de la librairie de ma ville, le genre (polar compris), est à la cave, après le poche et après la BD. Aucune chance de s'y retrouver "par hasard". (Quand à mon propre bouquin, il était écrasé entre deux piles de Metronomes et de Baverez, alors que je suis un auteur "local".)Du coup, le lectorat stagne (je ne pense pas qu'il se réduise, par contre). L'explosion des parutions divise les achats, la crise pousse les gens vers le poche, les coûts de production augmentent... Et du coup, même les bouquins avec un fort succès critique, des prix, etc, deviennent risqués. Je ne vois pas bien comment ça pourrait aller "bien" dans l'édition de genre vu la gueule du réseau de distribution, le pouvoir d'achat des gens et le silence total des médias mainstream hors-mastodontes à la Martin.Pour en revenir à ma propre "carrière d'auteur", je persiste et signe à dire que je suis pour le moment très content : le bouquin se vend selon les attentes (les attentes basses, mais les attentes quand même), j'ai eu l'occasion d'en parler devant public, je suis d'ailleurs vendredi soir à la BM Louise Michel à Paris pour en causer si vous voulez boire une bière ou quoi
... Mes prochains titres seront dans un recueil de nouvelle (littérature blanche, 500 exemplaires) et en numérique (post-apo/fantastique heu... tirage illimité, du coup).Je vais vous livrer une anecdote à ce sujet, qui prouve qu'il existe encore dans le public une certaine méconnaissance de la question du tirage. A la sortie du bouquin, une copine, à la fois musicienne et journaliste (deux métiers qui vont bien, hein
) à qui je parlais de mon contrat et de mon avance sur droits (quelques centaines d'euros) a trouvé ça incroyable et m'a dit "Mais je croyais que quand on sortait un bouquin, on était tranquille pendant un ou deux ans". Alors que j'ai un EXCELLENT contrat (je le sais pour en avoir déjà vu un paquet de mauvais)... Dans la tête "du grand public", chaque bouquin a non seulement un tirage élevé, mais en plus un taux de rémunération important pour l'auteur. La raison, elle est simple : on entend sans arrêt parler de gens qui vendent des palettes de bouquins... Et qui doivent représenter 1% des auteurs, Fiction et Essais confondus. Sauf que bon, moi qui suis bien loti en terme de distri et de promo, je ne suis pas Dukan ou Stéphane Berne.Je suis à peu près certain que dans le cas de mes deux prochaines parutions, il s'en vendra (mes grouillots savent ce qui les attend s'ils oublient) et que ça me fera un complément de revenu correct (3% de mes revenus en 2013, probablement un micropoil plus en 2014, ça me paiera ma WiiU et Mario Kart)... Mon premier livre devrait aussi continuer à se vendre un peu et, pourquoi pas, dépasser les 2000 ex. Mais j'ai aussi conscience que, vu l'état actuel du marché (qui ne demande sans doute qu'à muer, évoluer, se reconstruire), c'est difficile d'envisager plus. Je tiendrais peut-être un discours différent dans dix ans, mais à l'heure actuelle, oui, 2000 ou 3000 exemplaires, en France, c'est une grosse vente. Mais ces ventes semblent ridicule quand la concentration de la promo, des plateaux, des têtes de gondoles etc. se concentre sur un micropanel d'auteurs "autorisés" (et qui n'existent quasiment pas en littérature de l'imaginaire, hors stars étrangères et Bernard Werber -et encore, ses apparitions médiatiques sont au final assez rares et confidentielles).Tout ceci n'est d'ailleurs pas une critique du contenu éditorial en lui-même. Je suis intimement persuadé que le nombre de livres vendus n'est en aucun cas un indicateur de la beauté du voyage.Désolé du pavé, c'étaient mes deux centimes sur le débat.



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Et la fantasy se retrouve évidemment de nouveau classée en SF pour commencer.
http://www.telerama.fr/livre/la-science ... 115187.php

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Mouais. Déprimant dans l'ensemble 


Je sais pas, j'ai l'impressions que les genres de l'imaginaires se résument à avoir une couverture voyante... On a pas le droit d'avoir nous aussi envie de couvertures "modestement élégantes" ?La SF est partout, et du coup n'est plus nulle part. Actes Sud a certes surpris en créant récemment une nouvelle collection, « Exofictions ». Parfait ! Mais comme des jeunes filles timides dissimulant leurs charmes, les couvertures ont soigneusement gommé ce qui pouvait rappeler le genre…

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"les livres de science-fiction tranchent avec la modestie élégante de la littérature blanche"L'auteur pose ses a priori et son snobisme en une phrase, toute le suite ne peut etre que catastrophe et ca ne loupe pas.Et j'aime bien "les amateurs de fantasy qui trouvent ca infantile et répetitif". Donc les amateurs de fantasy sont amateurs d'un genre qu'ils trouvent infantile et répetitif. Les lecteurs de fantasy sont donc vraiment des abrutis que l'on peut mépriser, CQFD par Télérama Un bel article de merde, largement approximatif et la j'euphemise.