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Relativisons, les EdH font le double de ventes d'un Eragon, c'est un très bon chiffre pour un livre aussi chargé de sens (un auteur mort depuis 30 ans, une histoire réputée compliquée tenant à l'origine sur 3 livres différents, des critiques grand public pas toujours inspirées).Et puis, à part les livres de Rowling qui se vendent parce qu'il y a son nom sur la jaquette et Fascination qui a touché son créneau, un livre de fantasy fera souvent moins bien qu'un prix littéraire. Considérons les ventes du dernier Goodkind : moitié moins avec pourtant une campagne promotionnelle rodée.Evidemment, pour faire un compte rond, il faudrait aussi les ventes de ces tomes en VO pour les lecteurs français impatients.
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Les chiffres donnés par Zedd sont très intéressants, merci !Encore un peu plus de livres parus cette année.A part Simmons et quelques ‘institutions’ comme Bradbury ou Matheson, la domination de la Fantasy est chaque année plus écrasante
Et quelle présence de Robin Hobb ! Et avec elle les 19 titres sur 50 de J’ai Lu, comme noté dans le petit texte, édition qui, je trouve, stagne un peu autour de ses auteurs vedettes – mais au vue de ces chiffres, ça se comprend. Pocket s’essouffle bel et bien, Folio place logiquement Pullman et Damasio (mais vend moins de livres que tous les autres éditeurs poche, pas mérité quand je vois leur collection
). Pas de Points, un seul Livre de Poche (je suis assez surpris de retrouver le Kai Meyer !).Tout ça se confirme dans les parts de marchés de chaque édition. Je pensais Bragelonne un peu plus présent.Je serais curieux de connaître la répartition dans la littérature générale entre poche et GF, à mon avis elle est moins tranchée 'à cause' d'un public plus âgé en moyenne ?
![Surprise :o](./images/smilies/ohmy.png)
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Chiffres intéressants en effet ! Même s'ils montrent aussi que le découpage à de très beaux jours devant lui, au vu des ventes de chaque tome de l'Assassin Royal en poche par exemple! Je n'ai pas vérifié, mais tous les tomes sont là, non ? En tout cas le premier tome est 13ème et meilleure vente de la série, ce qui me laisse sans voix (Parce que nous sommes longtemps après sa sortie, pas du fait de la qualité de la série que perso, je considère comme très bonne.)Sinon, content de voir qu'en fantasy, des titres moins "formatés" que ce à quoi on pourrait s'attendre tirent leur épingle du jeu (pas assez à mon goût, mais c'est un début : Les Enfants de Hùrin, La Horde du contrevent, le fabuleux Maurice...
)
![Très content :D](./images/smilies/big_smile.png)
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Oui, mais Brage a publié 84 livres cette année, c'est énorme par rapport aux autres. Fleuve Noir arrive pas loin derrière, mais avec quoi, une quinzaine de romans (bien sûr, tout dépend de ce qui est compris dans ce classement) ?Drizzt Do Urden a écrit :Ah ben je ne sais pas ce qu'il te faut pourtant !Altan a écrit :Je pensais Bragelonne un peu plus présent.En même temps, c'est vrai que c'est un éditeur qui ne fait que ça, c'est sûr.
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Au-delà de la seule fantasy. ![Sourire :)](./images/smilies/smile.png)
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Rien ne remplace le livre, qui résiste bien à la criseEditeurs de plus en plus imaginatifs, libraires bien implantés, produits bon marché : tout concourt à permettre au livre de résister à la fois à la crise et à la concurrence des autres modes de divertissement.Alors que s'ouvre ce vendredi le Salon du Livre à Paris, le début d'année confirme cette tendance avec des hausses de 3,8% en décembre, 4,3% en janvier et 6,8% en février en valeur en rythme annuel, selon l'institut d'études GfK.Ce tonus s'explique en grande partie par des bonds de 38% en valeur et 21% en volume de la littérature jeunesse, propulsée par le succès de la série "Twilight" de Stephenie Meyer, éditée par Hachette Livres (groupe Lagardère), qui occupe les quatre premières places du classement de GfK pour janvier-février."Le 'livre plaisir' comme la littérature représente 72% des ventes, alors que c'est surtout le marché des contenus (dictionnaires etc.) qui peut se faire concurrencer par d'autres supports comme internet", a expliqué Céline Fédou, chef de groupe sur le marché du livre en France chez GfK.Le livre, qui a représenté l'année dernière 51% du marché des biens culturels, a vu son chiffre d'affaires reculer de 1,1% à 4,055 milliards d'euros, selon GfK, contre des chutes de 14,3% pour les CD et 7,6% pour les DVD, seuls les jeux vidéo progressant de 18,8%.Même tendance au Royaume-Uni, où les ventes n'ont reculé que de 1,5% en valeur en 2008, selon l'étude Bookscan de Nielsen, tandis que l'Association des éditeurs allemands a estimé à 1,7% la progression des ventes en janvier et février.LA CRISE FAIT VENDRE"Les éditeurs collent mieux au marché. Ils produisent des livres qui correspondent aux attentes des lecteurs et se substituent un peu à la presse quelque part, on va de plus en plus vite pour sortir des livres", a estimé Serge Eyrolles, président du Syndicat national de l'édition (SNE).Un sentiment partagé par Sophie Martin, directrice générale d'Ipsos MediaCT, selon laquelle les éditeurs sont devenus plus imaginatifs. "Ils savent profiter des occasions, notamment avec le cinéma, sortir des rééditions opportunistes, des biographies de personnalités 'people' ou des coffrets", a-t-elle souligné.Ainsi la sortie début janvier du premier film de la série "Twilight" a contribué à soutenir les ventes des livres, la trilogie suédoise "Millenium" devrait profiter l'arrivée sur les écrans le 13 mai de l'adaptation du premier volume, tout comme la sortie du film "Le Petit Nicolas" à la rentrée.Non seulement le secteur du livre résiste à la crise mais il s'en sert parfois comme argument de vente, comme en témoigne le succès de "La crise, et après ?" de Jacques Attali (Fayard) qui a accumulé plus de 80.000 exemplaires depuis décembre."Bien manger en famille pour moins de neuf euros par jour" de Jean-Pierre Coffe (Plon), qui totalise 140.000 ventes depuis la fin décembre, surfe non seulement sur cette tendance, mais aussi sur le succès grandissant des livres de cuisine... avec leurs indispensables accessoires."C'était une très bonne idée de faire une boîte à légumes la première fois avec des petits bouquins dedans qui parlent des légumes", témoigne Matthieu de Montchalin, vice-président du Syndicat de la Librairie Française, même s'il regrette l'effet moutonnier qui provoque une accumulation de verrines ou de cocottes, la "palme du ridicule" revenant au paquet de farine généreusement offert avec un livre sur les machines à pains.Les librairies ont vu leurs ventes augmenter de 2% en valeur en 2008, alors qu'elles ont baissé d'un pour cent dans les grandes surfaces spécialisées (comme la Fnac et Virgin) et de 4% dans la grande distribution, selon Ipsos.Protégées par la loi Lang de 1981 sur le prix unique, les quelques 2.500 librairies représentent près de la moitié de la distribution de livres en France."Comme il y a une absence de concurrence sur les prix de vente, il y a en France un nombre de points de vente très nettement supérieur à ceux des autres marchés et on peut trouver des livres exigeants facilement", a constaté Arnaud Nourry, patron de Lagardère Publishing, deuxième éditeur mondial derrière le britannique Pearson.Le libraire doit se montrer d'autant plus avisé que la proportion de grands lecteurs - qui lisent plus de dix livres par an - est passée de 28% en 2003 à 20% en 2008, selon Ipsos.Contrairement à une idée reçue, ce constat ne s'applique pas au livre pour la jeunesse dont les ventes n'ont reculé que de 0,6% en 2008, selon Ipsos. D'autant plus que des séries comme "Harry Potter" ou "Twilight", plaisent aussi aux adultes...
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L'avis de Fabrice Colin est tranché en tout cas ! ![Surprise :O](./images/smilies/ohmy.png)
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Jeudi 28 mai 2009one year in the merdeL'édition va mal. J'ai essayé de ne pas y penser ces derniers temps mais la multiplication des signaux a eu raison de mon flegme légendaire. Les chiffres baissent, incontestablement : placements, sorties caisse, bientôt avances - le seul indicateur en hausse est bel et bien celui des retours. Lorsque les communicants du microcosme arrêteront de brandir les ventes de Fascination, d'Eragon ou de Millenium en guise de cache-misère, on commencera peut-être à prendre la mesure de la situation et à admettre que la surproduction actuelle fait plus partie du problème que de la solution.Sans aucun doute, il va y avoir des morts : il y en a d'ailleurs déjà. C'est le moment de serrer les dents. Quand le feu est à la maison de ton voisin, disaient les Grecs, la tienne est en danger.
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Tout à fait d'accord avec Fabrice Colin.L'édition est en crise. Celà dit, il faut relativiser. La fantasy va bien mieux que la SF. En librairie spécialisée (j'imagine que c'est encore pire dans une grande surface ou dans une librairie généraliste), pour un un livre de Sf, on m'en demande 10 en fantasy...Il y a d'autres raisons aux baisses des chiffres. Le gouvernement actuel ne cesse de vouloir faire sauter la Loi lang (prix unique du livre) et ont réussi, sous le prétexte sinon louable de relance du pouvoir d'achat (ahahaha) à obliger les libraires à payer les éditeurs 45 jours après la sortie du livre. Initiative idiote puisque les livres ont une durée de vie de 3 mois en moyenne (durée de vie qui baisse avec l'augmentation des sorties). Les libraires baissent donc leurs mises en place. Après, oui les éditeurs publient trop. Il n'y a qu'à voir les rayons des librairies. Ils croulent sous les livres. Contrairement à ce que disent certains, les rayons des librairies ne sont pas extensibles à l'infini. Généralement, ce sont les petits -et moyens- éditeurs qui font les frais de cette surproduction ; leurs livres sont moins en vu que les sorties importantes. Meyer, Eragon et Rowling, bref les auteurs qui vendent sont dans les grosses boîtes. Quand on voit que Goodkind, peut-être le meilleur vendeur de fantasy adulte publié chez un éditeur indépendant ne fait que 50 000 ex. C'est pas beaucoup. Andreas Eschbash, c'est 350 000 ex. vendus d'En Panne séche en Allemagne. Gloups. Oui. Gloups. Alors oui, Paolini et Cie vendent des dizaines voire des centaines de milliers de livres, mais moi ça me fait plaisir. Pourquoi ? Sans être très fan de ces livres, ils sont une porte d'entrée vers la fantasy. Et les portes d'entrée sont importantes, elles permettent de se lancer. Et se lancer, c'est le plus dur. C'est pourquoi je ne crache pas dessus même si j'avoue en toute franchise n'aimer ni Eragon ni Fascination. A la librairie, on a développé un rayon bit-lit. Des personnes sont rentrées pour prendre du Stephenie Meyer, puis un Milady bit-lit, puis un autre, puis un roman de fantasy. Et après, ils demandent conseils. Les gens lisent, ils ont juste besoin d'être conseillé par des libraires, par des sites internet tel qu'Elbakin. Ce n'est pas le cas de tout le monde, j'en conviens mais j'ai bon espoir de voir un certain pourcentage arriver à lire des livres plus confidentiels dirons-nous et pourquoi pas, de meilleure qualité.Oui, l'édition est en crise. C'est vrai. Pourtant quand je regarde aujourd'hui un rayon de fantasy, je ne sais pas quoi choisir. Cette année, j'ai lu le Déchronologue, Gagner la guerre, L'Alchimiste des Ombres pour les français, Roi du Matin, Reine du Jour, Le Fils du Nulle Part, Le Nom du Vent chez les auteurs étrangers. Oui, cette année, j'ai lu de grands livres de fantasy. Oui, l'édition fantasy va mal mais, paradoxalement, la fantasy ne s'est jamais aussi bien portée. J'espère bien, mais c'est peut-être un peu naïf que le récent succès de certains livres de fantasy aura des répercussions sur les ventes des livres de fantasy publiés chez de plus petits éditeurs. A voir...Zedd
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Tout le paradoxe est résumé en cette phrase je crois. Même si j'utiliserais plutôt l'édition en général que celle de fantasy. Celle de fantasy me semble plutôt mettre les bouchées double en ce moment (sans me concentrer que sur Brage, au contraire je trouve qu'il y a pléthore d'annonces éditoriales intéressantes en ce moment par chez nous). Après par contre, c'est sûr que toutes ces annonces ne sont pas forcément synonymes de succès commercial ni de rentrées massives d'argent (genre par exemple Mille saisons et son système bénévole).zedd a écrit :Oui, l'édition fantasy va mal mais, paradoxalement, la fantasy ne s'est jamais aussi bien portée.
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Je ne parlais pas que de Brag. Mais des éditeurs du genre en général : les moutons, la volte, lunes d'encre, etc.L'édition en général, je ne sais pas. La Sf ne se porte pas trop bien je crois... Et puis, je ne connais pas assez les autres secteurs pour m'avancer... :)ZeddLuigi Brosse a écrit :Tout le paradoxe est résumé en cette phrase je crois. Même si j'utiliserais plutôt l'édition en général que celle de fantasy. Celle de fantasy me semble plutôt mettre les bouchées double en ce moment (sans me concentrer que sur Brage, au contraire je trouve qu'il y a pléthore d'annonces éditoriales intéressantes en ce moment par chez nous). Après par contre, c'est sûr que toutes ces annonces ne sont pas forcément synonymes de succès commercial ni de rentrées massives d'argent (genre par exemple Mille saisons et son système bénévole).zedd a écrit :Oui, l'édition fantasy va mal mais, paradoxalement, la fantasy ne s'est jamais aussi bien portée.
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C'est exact, mais dans un même temps, les éditeurs doivent désormais payer leurs fournisseurs (imprimeurs, photograveurs, etc.) dans la moitié des délais pratiqués précédemment (45 jours au lieu de 90 habituellement, plus (120) pour les gros éditeurs). À l'arrivée, tous le monde resserre pour des raisons de trésorerie, et on se retrouve avec des bouquins retournés qui ont été mis en vente 3 semaines maximum, autant dire que s'il n'y a pas un gros plan comm., autant envoyer directement le bouquin de l'imprimeur au pilon, ça économisera de l'essence.Alors oui, il y a trop de bouquins (l'an dernier, il me semble qu'un bouquin sur deux paru en France se vendait à moins de 1000 ex., autant dire que ça ne payait même pas la douille), mais en gros, les éditeurs produisent plus pour compenser les retours sur le plan de la facturation, et les libraires retournent plus vite car ils sont abreuvés de bouquins (et je ne parle même pas des offices)… Bref, c'est sans fin jusqu'à ce qu'un joyeux drille comme M.-E. Leclerc ressorte la cavalerie lourde en expliquant que faire sauter la loi Lang assainira le marché. Effectivement, ça va l'assainir, l'aseptiser même !zedd a écrit :Il y a d'autres raisons aux baisses des chiffres. Le gouvernement actuel ne cesse de vouloir faire sauter la Loi lang (prix unique du livre) et ont réussi, sous le prétexte sinon louable de relance du pouvoir d'achat (ahahaha) à obliger les libraires à payer les éditeurs 45 jours après la sortie du livre. Initiative idiote puisque les livres ont une durée de vie de 3 mois en moyenne (durée de vie qui baisse avec l'augmentation des sorties). Les libraires baissent donc leurs mises en place.