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Et ?Un gros problème dans la chaîne du livre, dès qu'il est question de son avenir et de sa mutation, est que l'on considère tous les éléments présents à l'heure actuelle comme indispensables, alors que non. Seul l'auteur et le lecteur (enfin l'acheteur) sont totalement indispensables. Les autres éléments de la chaîne sont plus ou moins utiles, mais pas indispensables. Et peut-être qu'à terme, certains de ces éléments disparaîtront.
Euhhhhh.... Je ne sais pas dans quel monde tu vis, mais le monde du livre et de la littérature cela ne peut pas être QUE un auteur et un lecteur. Si tu enlève tous les intermédiaires, tu aura juste de la soupe et non pas un vrai livre. Les éléments ne sont pas indispensables mais ils apportent TOUS quelque chose qui fait que le livre est ce qu'il est aujourd'hui.Sans intermédiaire, on aura juste des auteurs qui imprimeront leurs trucs lambda et on tombera donc sur du contenu de blog, avec des fautes, aucun travail éditorial de cohérence, une promotion inexistante etc etc...C'est vrai que ta vision du livre fait rêver... Et je ne vois réellement pas comment tu peut imaginer lire un ouvrage comme ça. Ou alors il faut que tu me donne des arguments solides car la mis à part démonter tous les arguments qu'on vous propose depuis tout à l'heure, l'un comme l'autre n'avez pas avancer grand chose.

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Gillossen a écrit :
Evildeus a écrit :Tout à fait Herbefol.
Ben oui !Vivement les romans sans illustrateur pro : http://www.minutebuzz.com/culture--les- ... zon-19725/Sans travail éditorial : c'est Stéphane Marsan qui va être content.Et sans conseil : en dehors bien sûr des 50 notes 5/5 sur Amazon parce que l'auteur a fait poster toute sa famille et ses amis... Comment ça, je caricature ? :o
Mais bien sur. Un livre édité avec illustration est mieux que sans normalement. De même si je dépense 100k en conseil/illustration cela devrait être mieux que sans. Plus un marche est développé, plus il y a généralement d'intermédiaires.Par contre, tu dois fournir un service valorisé par tes clients. Tu me parles d'Amazon, mais tu oublies les libraires "conseillés" par les éditeurs. De même, rien ne force un libraire a faire mieux qu'amazon ou Auchan puisqu'ils vendent au même prix. De plus, tu oublies ... Elbakin et tous les sites de critique et d'échange qui existe. Il y aura toujours une personne avec toi. Le libraire comme les auteurs ou les éditeurs doivent s'adapter.La loi Lang retarde cela et l'effet n'en sera que plus désastreux.

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Je ne dis pas que les intermédiaires ne sont pas utiles, je dis qu'ils ne sont pas indispensables. Et le problème quand je vois/entend des discussions sur l'avenir du livre impliquant des libraires/éditeurs/autres acteurs, c'est que l'on considère d'emblée que tous les acteurs sont indispensables et que l'on ne doit rien y changer. Franchement, je ne vois pas comment on peut faire évoluer un domaine quand on s'interdit dès le départ un certain nombre de pistes de réflexion. A moins de considérer que tout va bien à l'heure actuelle dans le monde du livre et qu'il n'est nullement besoin de s'inquiéter de l'avenir.Soit dit en passant, quelque part, je m'en fous de l'avenir du livre, je ne suis pas acteur du marché, j'ai un stock de lecture conséquent (dix ans de lectures) et je peux passer mon temps à autre chose que lire. Ce qui m'agace surtout, c'est de voir un marché dont les acteurs refusent de regarder la réalité en face et continuer joyeusement à avancer droit dans le mur, un peu comme la musique par le passé, ou la presse à l'heure actuelle. Il y aura des morts, je n'en ferai pas partie et je n'aurai pas de considération pour ceux qui chouineront alors qu'ils ont refuser d'évoluer.

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Comparer le marché du livre à celui de la musique. La raison est que certains intermédiaires sont des prescripteurs ( libraires et bibliothécaires). Supprimer ces intermédiaires revient à supprimer des prescripteurs.L'éditeurs lui n'est pas qu'un intermédiaire mais un validateur. Supprimer la validation éditoriale revient à laisser se publier tout et n'importe quoi. Si l'auto édition devient la norme et si les prescripteurs traditionnels disparaissent, le lecteur sera perdu dans la jungle des parutions. Et seul les auteurs suffisamment fortunés pour commissionner les services d'un attaché de presse ou d'une agence de com réussiront à se faire connaître. Les intermédiaires que l'on peut faire sauter ce sont le diffuseur ( la diffusion pouvant être prise en charge par les éditeurs, la force de vente pouvant être remplacé par du marketing direct - un système de newsletter avec bon de commande par exemple) et le distributeurs ( là aussi les grands éditeurs peuvent assurer leur propre logistique et les petits peuvent mutualiser la leur en créant des structures coopératives).

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Quand il fait bien son boulot, et que le lecteur est malade ;) heu ... a besoin de conseils. Mais tu vas chez un libraire pour acheter un livre, tu vas sur elbakin pour échanger sur un livre.

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Witch a écrit :
Gillossen a écrit :Vivement les romans sans illustrateur pro : http://www.minutebuzz.com/culture--les- ... zon-19725/
Aaaaaaaaaaaaaah :pleure: mais faut prévenir mes yeux saignent !!Plaisanterie mise à part, Evildeus, Herbefol, vous pensez sincèrement que pour le livre et la culture le fonctionnement économie de marché capitaliste et libéral à fond est ce qui va améliorer la qualité des bouquins ? Question sans malice hein, mais vraiment, vraiment ? des lecteurs, un auteur et personne au milieu ? Un peu comme Nariel et parce que je vois ce qui commence à apparaitre en numérique, je me dis que si on laisse toute la place à tous ceux qui se croient auteurs, en leur mettant à dispo des plateformes tel Amazon pour ne citer que ce que je connais, eh bien personne ne va y gagner. Comme le dit Gillo le côté "meilleur vente de la semaine" à 1 € Ca me fait penser au Hard discount pour la bouffe :( (et je ne dis pas qu'on doit comparer les éditeurs à Carrouf ou Groschian) mais au final c'est pas faire croire qu'on fait un cadeau au "consommateur" alors qu'on lui vend des produits pourris ? (ne pas trop s'accrocher à la métaphore hein ;) )
Je ne sais pas si cela améliora la qualité des livres, mais si chaque intervenant n'est pas efficace, alors il disparaîtra. À lui d'offrir le service qui sera bien valorisé par le client final. Si un livre est nul je pourrais payer 1€ le bouquin au lieu de 8€, ou que la plupart des livres dans le domaine public seront plus ou moins gratuit. Je n'aurais pas a subventionner un intervenant du marché parce que sinon "il ne survivrait pas".Je fais aussi remarquer que plusieurs d'entre nous se plaignent des services de certaines librairies de quartier, mais ceci ne serait pas lié au fait qu'elles sont protégées de la concurrence des grosses usines type amazon / FNAC ;).Bien sur que sans éditions sous une forme ou une autre la qualité devrait en pâtir. Mais il ne faut pas prendre la posture inverse et protéger l'édition parce que supposément la qualité diminuera. Nous ne savons pas comment l'édition doit évoluer, mais la protéger à tout prix ne fait que la maintenir dans le statu-quo.Quant au hard discount, pourquoi pas? Il existe déjà l'équivalent, il est juste plus cher. Donc autant le payer 1€. Cela force les livres de qualité de devenir plus attirant :)Si l'édition/ les auteurs édites n'arrivent pas a justifier l'écart de prix entre leur livre et un livre auto édité, alors oui ce secteur du marche du livre a du soucis à ce faire et encore plus dans un monde ou un secteur est très régulé.Le marche du livre subit un révolution avec le numérique et plutôt que de chercher à en tirer avantage et avancer nous avons en France comme d'habitude une vision négative et défensive. Le jour ou la défense ne fonctionnera plus, la situation sera catastrophique et nous serons bien avancés.*edit* je lis pas mal de fantasy auto-édité et certibs sont vraiment très bon et .... Parfois se font édité comme Blood Song d'Antony Ryan. Je vois que Pat vient de sortir un billet sur l'auto-édition. Personnellement, je comprends son attitude, mais je pense qu'il ignore une partie de la SFF juste à cause d'a priori.

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Zaebas a écrit :...Je voudrais juste réagir là dessus. Editeur, c'est un métier... C'est pas simplement prendre le livre de l'auteur et l'envoyer à l'impression. Il y a le travail sur le texte, les corrections, les attentes d'un public etc etc... C'est pour ça que je ne crois pas dans l'auto-édition, chacun son métier et celui de l'auteur n'est pas celui d'éditeur, car il n'a pas le détachement nécessaire pour juger son texte.
Complètement d'accord avec toi, c'est pour ça que j'ai dit que je ne suis pas sur de la qualité des livres sortis, mais la tentation sera grande de court-circuiter ou en tout cas ça pèsera très lourd dans les négociations (à mon avis, mais encore une fois je ne suis pas devin ^^).

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À en entendre ici, on croirait que les petites librairies de quartier sont tenues à 100% par des vieux qui n'ont pas Internet, ou alors du 56k, font tous leur réassort par courrier postal et clament haut et fort leur droit à rester dans leur immobilisme parce que "c'était mieux avant et qu'aujourd'hui ça va trop vite ma bonne dame."L'adaptation elle a déjà commencé, les libraires (et les bibliothécaires, qu'on oublie trop souvent dans ce genre de conversation) qui se groupent, forment des GIE pour lutter contre les grosses librairies qui gagnent des marchés publics (LibrEst par exemple ou encore l'initiative de Millepages à Vincennes). Pour ce qui est des bibliothèques, on a trop tendance à oublier que ce sont des pros de l'animation culturelle et niveau mise en avant des différents fonds, c'est toute l'année que ça se fait . Et niveau animation une large majorité de librairies ne sont pas non plus en reste. Alors la Main Invisible de Smith c'est bien beau, mais l'intervention de l'état elle permet aussi cela. Vous voulez qu'on parle de l'état desbibliothèques au Royaume-Uni ? Alors vous voulez la fin du prix unique ? Fort bien, oubliez donc les découvertes de nouveaux auteurs par le biais de rencontres organisées, oubliez la vie de quartier (dont vous vous fichez, certes, mais pour des retraités (un exemple parmi d'autres) limités dans leur déplacement et seuls ça peut revêtir une importance qu'on comprendra peut-être encore davantage dans quelques années). Et avant de prendre un exemple comme Amazon, j'aimerai qu'on puisse citer une entreprise symbole de l'évolution des pratiques qui paye au moins correctement ses impôts. (ah putain Adam Smith avait pourtant dit qu'il fallait TOUT laisser faire...)

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Herbefol a écrit :Je ne dis pas que les intermédiaires ne sont pas utiles, je dis qu'ils ne sont pas indispensables.
J'ai bien lu, c'est pour ça que je disais caricaturer dans ma réponse. Mais concrètement, je ne vois quel maillon de la chaîne pourrait disparaître en provoquant comme seule conséquence une amélioration de l'ensemble du marché.

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Gillossen a écrit :
Herbefol a écrit :Je ne dis pas que les intermédiaires ne sont pas utiles, je dis qu'ils ne sont pas indispensables.
J'ai bien lu, c'est pour ça que je disais caricaturer dans ma réponse. Mais concrètement, je ne vois quel maillon de la chaîne pourrait disparaître en provoquant comme seule conséquence une amélioration de l'ensemble du marché.
Dans l'autre sens, je demande ce qu'on propose de concret et d'intéressant pour faire évoluer le domaine (autre que les non-proposition de notre ministre de la culture).

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Guigz a écrit :Alors la Main Invisible de Smith c'est bien beau, mais l'intervention de l'état elle permet aussi cela. Vous voulez qu'on parle de l'état desbibliothèques au Royaume-Uni ?
Il me semble que les blibliotheques sont publiques. C'est un choix politiques, je vois pas le rapport avec Smith.
Alors vous voulez la fin du prix unique ? Fort bien, oubliez donc les découvertes de nouveaux auteurs par le biais de rencontres organisées
Pourquoi? Ca existe meme sans le prix unique.
oubliez la vie de quartier (dont vous vous fichez, certes, mais pour des retraités (un exemple parmi d'autres) limités dans leur déplacement et seuls ça peut revêtir une importance qu'on comprendra peut-être encore davantage dans quelques années).
Pourquoi? C'est un marche comme un autre. Offre, demande, prix.
Et avant de prendre un exemple comme Amazon, j'aimerai qu'on puisse citer une entreprise symbole de l'évolution des pratiques qui paye au moins correctement ses impôts. (ah putain Adam Smith avait pourtant dit qu'il fallait TOUT laisser faire...)
Peut etre devrais tu lire AS? Et encore AS est que le premier economiste. C'est laissez faire basé sur le droit mais c'est toujours plus facile de caricaturer. Libéral c'est une injure actuellement :rolleyes:.Il me semble que Amazon profite du systeme européen mais a priori ne viole aucune loi (enfin on verra a l'issue du proces si il y en a un). Mais c'est sur que nous ne faisons pas pareil, avec les niches fiscales.

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Parce que les nouveaux auteurs sont français et si les éditeurs coulent, on aura 90% de traduction, donc on ne rencontrera quasiment plus des auteurs car ils vont pas se bouger jusqu'en France...

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Il me semble que les blibliotheques sont publiques. C'est un choix politiques, je vois pas le rapport avec Smith.
Les bibliothèques sont publiques, mais l'investissement de l'état est de plus en plus faible au fil du temps, il y a un véritable désengagement car justement, ce n'est pas rentable une bibliothèque, du moins, pas à court terme.
Pourquoi? Ca existe meme sans le prix unique.
Sans prix unique la probabilité que tout le monde lise la même chose est plus forte, donc forcément il y a peu de chances de rencontrer de nouveaux auteurs, mais au contraire, toujours les mêmes.
Peut etre devrais tu lire AS? Et encore AS est que le premier economiste. C'est laissez faire basé sur le droit mais c'est toujours plus facile de caricaturer. Libéral c'est une injure actuellement .
Manque de bol, j'ai déjà lu La Richesse des Nations. Personne n'a dit que libéral était une injure, ça c'est ton idée, mais à t'entendre on croirait que tout ne peut se résoudre qu'avec ce type de théorie et que parler d'intervention étatique est synonyme d'un archaïsme d'un autre temps. Sans intervention de l'état tu n'aurais peut-être jamais pu lire Damasio ou Jaworski, parce que des éditeurs aussi petits n'auraient jamais pu rivaliser en matière de prix sur leur marché.
Il me semble que Amazon profite du systeme européen mais a priori ne viole aucune loi (enfin on verra a l'issue du proces si il y en a un). Mais c'est sur que nous ne faisons pas pareil, avec les niches fiscales.
Tu mets bien le doigt dessus, Amazon s'amuse à jouer avec les lois européennes et a parfaitement rodé sa technique au point de ne quasiment pas payer d'impôts en Angleterre non plus (ou il est aussi en procès). Ya pas un problème d'éthique là ? :sifflote:

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Evildeus a écrit :
oubliez la vie de quartier (dont vous vous fichez, certes, mais pour des retraités (un exemple parmi d'autres) limités dans leur déplacement et seuls ça peut revêtir une importance qu'on comprendra peut-être encore davantage dans quelques années).
Pourquoi? C'est un marche comme un autre. Offre, demande, prix.
Plus de librairie => plus de marchés => plus de rencontres => plus de vie de quartier(Moi aussi, je sais parfois faire des arguments en peu de mots....)