Et plutôt bon.
Un des grands moments du cycle, lu d'une traite de mon côté.
2843
Encore une lecture de haute volée !
J'ai pris le temps de le lire celui-là, il faut dire que c'est un sacré pavé mais c'était 1100 pages de plaisir !
Décidement, j'aime beaucoup la façon dont Eriksen arrive à nous faire suivre plusieurs arc narratifs au sein d'un même roman et de les regrouper au fur et à mesure de la lecture.
Tout aussi plaisant d'obtenir certains éclaircissements à nos question tout en rajoutant une couche d'intrigues et de malversations :
Toujours aussi prenant que ce mélange entre les mortels, les Dieux et tout ce foutoir... Un joyeux foutoir qui m'a tenue en haleine.
Hâte de lire la suite
J'ai pris le temps de le lire celui-là, il faut dire que c'est un sacré pavé mais c'était 1100 pages de plaisir !
Décidement, j'aime beaucoup la façon dont Eriksen arrive à nous faire suivre plusieurs arc narratifs au sein d'un même roman et de les regrouper au fur et à mesure de la lecture.
Tout aussi plaisant d'obtenir certains éclaircissements à nos question tout en rajoutant une couche d'intrigues et de malversations :
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Toujours aussi prenant que ce mélange entre les mortels, les Dieux et tout ce foutoir... Un joyeux foutoir qui m'a tenue en haleine.
Hâte de lire la suite

2844
Malheureusement pas mal de complications et d'imprévus m'empêchant de lire ou de passer mais je tiens quand même à indiquer que j'ai trouvé le temps de me procurer le troisième tome et que je l'ai dévoré d'une traite. J'espère vivement que les ventes répondent aux attentes et je suis impatient de lire la suite du cycle.
2845
Troisième tome terminé 
Meilleur que les 2 premiers , mais le cahier des charges agaçant est scrupuleusement respecté
-----> résurrections en pagaille , personnages qui tombent les uns sur les autres au meilleur moment pour sauver la situation , personnages victimes de trahisons téléphonées , voire qui font exprès de tomber dans des pièges grossiers.
Lecture sympa , plein de personnages marrants.
Maintenant attendons fermement le 4eme

Meilleur que les 2 premiers , mais le cahier des charges agaçant est scrupuleusement respecté
-----> résurrections en pagaille , personnages qui tombent les uns sur les autres au meilleur moment pour sauver la situation , personnages victimes de trahisons téléphonées , voire qui font exprès de tomber dans des pièges grossiers.
Lecture sympa , plein de personnages marrants.
Maintenant attendons fermement le 4eme

2846
bonjour,
troisième tome terminé également.
Impression mitigée! l'histoire est bonne quoique tellement tarabiscotée que je m'y perds
trop souvent. Les personnages sont attachants ,certes, mais parfois je me demande qui est qui et ou va son allégeance
. Bref, c'est riche, trés riche, mais comme la cuisine dans certains cas, ça devient indigeste 
j'aime lire le soir après le boulot pour me détendre et là...
bref, j'attends la suite mais sans plus
à+
troisième tome terminé également.
Impression mitigée! l'histoire est bonne quoique tellement tarabiscotée que je m'y perds



j'aime lire le soir après le boulot pour me détendre et là...

bref, j'attends la suite mais sans plus
à+

2848
Bazukhalan a écrit :Et dire que je ne suis même pas encore à la moitié du tome 2 ????????
Pareil que toi, j'arrive doucement vers la moitié du tome 2.
Et je dois bien avouer que j'ai du mal. Ça m'étonne, parce que j'ai vraiment adoré le premier tome et je n'ai pas ressenti de difficulté particulière. Or, avec Les Portes de la Maisons des Morts, j'ai beaucoup de mal à rentrer dedans et à comprendre ce qu'il s'y passe. Peut-être que je ne suis pas assez attentif pendant la lecture, mais je me sens constamment perdu. Je pensais qu'après une courte période d'acclimatation à cause du changement de lieu et de personnages par rapport au premier, je serais à nouveau happé par l'univers et les personnages, mais ce n'est pour l'instant pas le cas, à croire que je ne suis pas encore sorti de cette période d'acclimatation. Après 400 pages, ça commence à faire long...
J'espère que ça va changer, j'ai tellement aimé le premier tome que je serais déçu de ne pas accrocher à la suite.
2849
Je crois qu'Erikson est vraiment un auteur qui se prête particulièrement à la relecture. J'avais aussi éprouvé des difficultés parfois à la lecture du tome 2, mais la relecture fut vraiment réjouissante, sans doute parce que, ayant déjà intégré la trame, j'ai pu mieux apprécier les linéaments du récit. De même avec Les souvenirs de la Glace, il faut ingérer un certain nombre de personnages, intrigues, on en sort un peu décontenancé, mais je suis persuadé qu'à la relecture il révélera tout son potentiel.
2850
C'est vrai qu'après avoir terminé le 1er tome, je me disais qu'une relecture serait très intéressante. C'est peut-être encore plus vrai pour le 2è, effectivement. La saga fait combien de pages au total ? 12000 c'est ça ? Donc si je lis tout deux fois, ça ferait 24 000 pages !!
Bon, mais je vais sérieusement y penser en tout cas. Merci pour ton avis ;-)

Bon, mais je vais sérieusement y penser en tout cas. Merci pour ton avis ;-)
2851
Sinon comme pour le tome 1, il y a ça en anglais. Ca peut aider:
Deadhouse Gates
Idem pour le 3:
Memories of Ice
Deadhouse Gates
Idem pour le 3:
Memories of Ice
2852
(Copier-coller d'un post sur le groupe Facebook de soutien au livre des martyrs)
Petites nouvelles du front. J'en suis désormais à la moitié de ma relecture des Marées de Minuit, tome 5 du Livre des Martyrs à paraître au printemps 2020. Pour ceux qui ne savent pas du tout de quoi il retourne, il s'agit d'un volume qui se déroule chronologiquement avant Les Jardins de la Lune (le tome 1). On y suit, entre autres, l'histoire de Trull Sengar, un personnage que vous rencontrerez dans la Maison des Chaînes (le tome 4, vous suivez ?), et de son peuple, les Tistes Edur, sur le lointain continent de Lether.
Sachez à toutes fins utiles que ce livre 5 peut être découvert de façon totalement indépendante des quatre premiers, et qu'il est par ailleurs sensiblement plus facile d'accès que les Jardins de la Lune : si vous connaissez des lecteurs qui ont jeté l'éponge sur le tome 1, vous pourrez leur conseiller ce tome 5, et je vous parie qu'ils reverront leur jugement sur le cycle
Ci-dessous une illustration issue de la version subterranean de Midnight Tides où l'on voit trois des frères Sengar, Trull mais aussi Fear l'aîné et Rhulad le benjamin (le cadet Binadas n'est pas présent), participer à une incursion contre des navires letheriis qui ont bravé l'interdiction de pêcher dans les eaux territoriales edures.
Un petit extrait pour accompagner cette image :
"À proximité de la proue, Hannan Mosag leva lentement la main, et, tandis qu’il regardait dans la direction du Roi-Sorcier, Trull distingua la masse du navire de pêche letherii qui émergeait petit à petit du brouillard, les voiles roulées. Des lanternes suspendues à des perches distillaient une lueur jaune sombre au-dessus des flots.
Puis apparut un deuxième navire, rattaché au premier par un câble solide.
Autour d’eux, des ailerons de requin fendaient la surface des eaux pellucides.
Et tout à coup, ces ailerons se volatilisèrent.
L’entité avait attendu son heure et, désormais, remontait à la surface.
Elle émergea, invisible, faisant frissonner les flots.
Un court instant passa, flou et incertain.
Puis il y eut des hurlements.
Trull laissa tomber sa lance et se plaqua les mains sur les oreilles. Et il ne fut pas le seul à agir ainsi, car les cris s’intensifièrent et se firent stridents, poussés par des gorges sans défenses. Des éclairs de sorcellerie illuminèrent brièvement le brouillard avant de disparaître comme ils étaient venus.
Les navires letheriis étaient partout désormais. Pourtant, impossible de savoir ce qui se passait à leur bord. Désormais noir, le brouillard environnant formait comme des volutes de fumée, et seuls les hurlements parvenaient à transpercer cette impénétrable pénombre, déchirants, semblables à des lambeaux d’horreur, des âmes mises au supplice.
Des sons qui avaient pénétré jusque dans le crâne de Trull, indifférents à ses efforts pour leur résister. Des centaines de voix. Des centaines de centaines.
Puis le silence se fit. Pesant, absolu.
Hannan Mosag fit un geste de la main.
Le blanc manteau du brouillard se dissipa brusquement.
Les eaux écumaient calmement, agitées en surface par un vent constant. Plus haut, le soleil brillait, aveuglant, dans le ciel d’un bleu cruel.
L’émanation noire qui avait submergé la flotte letheriie avait elle aussi disparu.
Les vaisseaux tanguaient avec indolence, leurs lanternes calcinées se balançant violemment au bout de leurs perches."
Très bientôt, promis, je vous proposerai de faire la connaissance du camp d'en face, et en particulier d'un duo assez truculent, Tehol Beddict et son serviteur Bugg

Petites nouvelles du front. J'en suis désormais à la moitié de ma relecture des Marées de Minuit, tome 5 du Livre des Martyrs à paraître au printemps 2020. Pour ceux qui ne savent pas du tout de quoi il retourne, il s'agit d'un volume qui se déroule chronologiquement avant Les Jardins de la Lune (le tome 1). On y suit, entre autres, l'histoire de Trull Sengar, un personnage que vous rencontrerez dans la Maison des Chaînes (le tome 4, vous suivez ?), et de son peuple, les Tistes Edur, sur le lointain continent de Lether.
Sachez à toutes fins utiles que ce livre 5 peut être découvert de façon totalement indépendante des quatre premiers, et qu'il est par ailleurs sensiblement plus facile d'accès que les Jardins de la Lune : si vous connaissez des lecteurs qui ont jeté l'éponge sur le tome 1, vous pourrez leur conseiller ce tome 5, et je vous parie qu'ils reverront leur jugement sur le cycle

Ci-dessous une illustration issue de la version subterranean de Midnight Tides où l'on voit trois des frères Sengar, Trull mais aussi Fear l'aîné et Rhulad le benjamin (le cadet Binadas n'est pas présent), participer à une incursion contre des navires letheriis qui ont bravé l'interdiction de pêcher dans les eaux territoriales edures.
Un petit extrait pour accompagner cette image :
"À proximité de la proue, Hannan Mosag leva lentement la main, et, tandis qu’il regardait dans la direction du Roi-Sorcier, Trull distingua la masse du navire de pêche letherii qui émergeait petit à petit du brouillard, les voiles roulées. Des lanternes suspendues à des perches distillaient une lueur jaune sombre au-dessus des flots.
Puis apparut un deuxième navire, rattaché au premier par un câble solide.
Autour d’eux, des ailerons de requin fendaient la surface des eaux pellucides.
Et tout à coup, ces ailerons se volatilisèrent.
L’entité avait attendu son heure et, désormais, remontait à la surface.
Elle émergea, invisible, faisant frissonner les flots.
Un court instant passa, flou et incertain.
Puis il y eut des hurlements.
Trull laissa tomber sa lance et se plaqua les mains sur les oreilles. Et il ne fut pas le seul à agir ainsi, car les cris s’intensifièrent et se firent stridents, poussés par des gorges sans défenses. Des éclairs de sorcellerie illuminèrent brièvement le brouillard avant de disparaître comme ils étaient venus.
Les navires letheriis étaient partout désormais. Pourtant, impossible de savoir ce qui se passait à leur bord. Désormais noir, le brouillard environnant formait comme des volutes de fumée, et seuls les hurlements parvenaient à transpercer cette impénétrable pénombre, déchirants, semblables à des lambeaux d’horreur, des âmes mises au supplice.
Des sons qui avaient pénétré jusque dans le crâne de Trull, indifférents à ses efforts pour leur résister. Des centaines de voix. Des centaines de centaines.
Puis le silence se fit. Pesant, absolu.
Hannan Mosag fit un geste de la main.
Le blanc manteau du brouillard se dissipa brusquement.
Les eaux écumaient calmement, agitées en surface par un vent constant. Plus haut, le soleil brillait, aveuglant, dans le ciel d’un bleu cruel.
L’émanation noire qui avait submergé la flotte letheriie avait elle aussi disparu.
Les vaisseaux tanguaient avec indolence, leurs lanternes calcinées se balançant violemment au bout de leurs perches."
Très bientôt, promis, je vous proposerai de faire la connaissance du camp d'en face, et en particulier d'un duo assez truculent, Tehol Beddict et son serviteur Bugg

2854
RoiFingolfin a écrit :Bazukhalan a écrit :Et dire que je ne suis même pas encore à la moitié du tome 2 ????????
Pareil que toi, j'arrive doucement vers la moitié du tome 2.
Et je dois bien avouer que j'ai du mal. Ça m'étonne, parce que j'ai vraiment adoré le premier tome et je n'ai pas ressenti de difficulté particulière. Or, avec Les Portes de la Maisons des Morts, j'ai beaucoup de mal à rentrer dedans et à comprendre ce qu'il s'y passe. Peut-être que je ne suis pas assez attentif pendant la lecture, mais je me sens constamment perdu. Je pensais qu'après une courte période d'acclimatation à cause du changement de lieu et de personnages par rapport au premier, je serais à nouveau happé par l'univers et les personnages, mais ce n'est pour l'instant pas le cas, à croire que je ne suis pas encore sorti de cette période d'acclimatation. Après 400 pages, ça commence à faire long...
J'espère que ça va changer, j'ai tellement aimé le premier tome que je serais déçu de ne pas accrocher à la suite.
Ce qui me ralentit c'est l'arc de Félisine, je ne la supporte pas lol, du coup ce sont des passages où je m'arrête histoire de retrouver la motivation et des fois elle revient après plusieurs semaines

Ce cycle est détaillé et complexe, c'est obligé de le relire. S'il y a une chose qui ne me déçoit pas jusque là ce sont les combats, les moments de tensions sont bien écrits.
2855
J’ai enfin terminé Les Souvenirs de la Glace…
Je m’excuse d’avance, je ne vais pas réussir à faire court 
La première chose qui me frappe maintenant que j’ai achevé ma lecture, c’est l’incroyable densité de ce tome ! J’ai, en fait, presque l’impression d’avoir lu plusieurs livres, le nombre de thèmes, d’arcs narratifs (et leur ampleur) étant assez ahurissant.
Dès le prologue, on comprend qu’avec ce tome, Erikson semble vouloir lever une partie du voile reposant sur les zones d’ombres de son cycle, mais aussi sur son envergure démesurée. Les premiers chapitres des Jardins de la Lune couvraient une période de 10 ans. Ici, c’est 300 000 ans !
Cette envergure pourrait effrayer, pourtant, bien au contraire, tout le début des Souvenirs de la Glace va en partie se concentrer sur le fait d’expliciter les enjeux du récit global
et de son univers (les garennes, l’ascendance, les maisons Azath, cela principalement via Paran et Renarde Argentée). À mon sens, c’est en réalité le tome le plus limpide depuis le début du cycle, et qui clarifie même bien des points obscurs des 2 livres précédents.
D’ailleurs, un léger bémol à ce niveau (qui ne concerne fort heureusement que de rares cas) : le parti pris d’Erikson (de plonger le lecteur dans des scènes parfois uniquement compréhensibles rétrospectivement) montre parfois ses limites dans certaines de ces révélations, ou plutôt leurs mises en scène.
En effet, certaines des révélations (du fait de leur complexité) se limitent parfois à un simple dialogue d’exposition « pourquoi, comment » entre 2 personnages
J’ai tendance à préférer quand ce type de révélation est directement imbriqué dans récit, de manière organique, dans l’action. Ou alors quand Erikson parvient à nous faire reconstituer le puzzle par nous-même, sans qu’un dialogue explicite clairement quoi que ce soit. C’est heureusement le cas la majorité des fois.
C’est ensuite un réel plaisir de retrouver les Brûleurs de Ponts et leurs antagonistes du premier tome, désormais alliés. Je suis en général bon client des histoires d’ennemis qui se retrouvent forcés à faire alliance, du fait des circonstances, et celle-ci est particulièrement bien menée.
Cette rencontre forcée entre les deux camps va donner lieu à une succession de scènes mémorables (que ce soit par leur tension, la justesse des relations et interactions, voir l’humour de certaines situations), le tout admirablement bien servi par le casting quatre étoile mis en place par Erikson (réunir sous une tente Anomander Rake, Mésangeais, Dujek, Caladan Rumin, Ben le Vif, Kallor, Kruppe, Renard argentée, et bien d’autres, crée nécessairement un cocktail détonnant).
Surtout, cela va permettre à Erikson de déployer une histoire aux multiples arcs et thèmes, qui m’ont pour le plupart pris aux tripes à un moment ou un autre.
Car, les Souvenirs de la Glace a été, me concernant, un tourbillon d’émotion.
C’est toujours aussi décomplexé, donc on passe du rire à l’horreur pure, de la poésie et des considérations historico-philosophique (le passé et le point de vue d’archéologue de l’auteur est, selon moi, une des grandes forces de la saga) aux scènes grivoises (les diverses "chevauchée" d’Hetan, jusqu’aux plus improbables
) ou directement sorties de la fantasy bad ass la plus régressive et jouissive qui soit.
Et encore une fois, la densité et la richesse de livre sont saisissantes :
Il n’y a quasiment aucun manichéisme dans cette histoire (à l’exception de quelques crevures ou fanatiques que l’on va adorer détester). Que ce soit du côtés des « bons » ou de leurs opposants, Erikson construit constamment des personnages complexes. Les plus admirables ne sont pas exempt de défauts, de parts d’ombres, ou d’actes discutables (voir pire). Leurs antagonistes ont des mobiles qui demeurent généralement compréhensibles, une histoire nous permettant de saisir leur personnalité et actions, ou bénéficient au moins d'une scène qui nuance notre jugement.
D’ailleurs, maintenant que la menace de la saga est enfin révélée, je dois dire que je la trouve vraiment brillante.
Ce n’est, ni plus ni moins, que la brutalité, le chaos et l’horreur de l’existence que nos héros doivent affronter :
À ce niveau, les Tenescowris (l’armée de paysans fanatiques et affamés du Pannion) en est sans doute l‘image la plus sidérante, offrant au livre ses moment les plus cauchemardesques et horriblement stupéfiants (comment stopper une armée issue de la misère et de la famine).
J’adore les idées développées au sujet des dieux et de l’ascendance : où les croyances sont plus ou moins les mêmes depuis l’aube des temps, évoluant quelque peu ou ressurgissant au gré des êtres (souvent des mortels devenant des mythes
qui prennent possession de leurs trônes, devenant des dieux (encore une fois, je pense que le point de vue de l’archéologue n’est pas étranger à la richesse de cette symbolique).
Le livre paraît vouloir dresser le portrait sans concession de ce qu’il y a de pire, mais aussi de meilleur dans l’existence humaine (même s’il faut avouer que le premier aspect surnage quelque peu par rapport au second). Opposés aux horreurs du Pannion, nous avons droit à de superbe récit d’amitié et d’humanité
, d’histoire d’amour
et d’actes les plus nobles.
Erikson excelle une nouvelle fois à conférer un souffle épique à ses scènes d’action. La siège de Capustan me restera longtemps en mémoire. J’ai rarement lu une bataille arrivant à ce point à me faire ressentir le sentiment d’horreur absolu, d’apocalypse, du chaos de fureur et de sang d’un champ de bataille. Où même les actes de courage sont empreints de barbarie.
Cela m’amène d’ailleurs à deux grosses réussites du roman : Grognard (un personnage d’emblée mythique à mes yeux, qui personnifie toute l’ambivalence de la guerre
et les épées grises. Je ne pensais qu’Erikson arriverait à m’intéresser autant à ce groupe de mercenaires. La palme revenant sans hésitation à Itkovian, dont le portrait et le récit sont à mes yeux incroyablement beaux et touchants.
La bataille de Capustan aurait d’ailleurs pu être le final du roman (on est à bout de souffle lorsqu’elle s’achève) et pourtant Erikson choisit de continuer, amenant son histoire dans des directions étonnantes. Certains pourront y voir un ventre mou, pour moi, cette partie et ce qui s’y passe prend tout son sens rétrospectivement, une fois que l’on a pris en pleine gueule l’uppercut des 100 dernières pages !
Car le final est dantesque, mais aussi et surtout dantesque émotionnellement !
Et avec tout ça, je n’ai même pas réussi à évoquer la mémorable apparition des terribles K’Chain Che Malle, Dame Envie et ses incroyables Segulehs, les amants perdus que sont Togg et Fanderay, le récit de la naissance de Brûleurs de Ponts
, les T’lan Imass qui passent de la typique armée de morts vivants à un peuple dont l’histoire est magnifiquement tragique
, de la mhybe (cette mère qui doit accepter de se laisser dévorer par son enfant, et qui trouve un parallèle, une opposition thématique étonnante avec l’histoire de la matriarche K’Chain Che Male, mère à l’amour abusif et destructeur (physiquement et psychologiquement)), le dilemme de Caladan Rumin, le portrait des Tiste Andii et de Rake qui gagne en profondeur (êtres à la recherche d’idéaux illusoires afin de supporter leur existence sans fin), des dieux barghast ou de l’incroyable combat de Gogues pour être accepté par les clans, et j’en passe. Un livre énorme à tous les niveaux !
Pour le moment le livre ne me sort pas de la tête. Certains personnages sont entrés dans mon panthéons personnel des personnages cultes de la pop culture, même chose pour nombre de scènes marquantes.
Et cet épilogue désenchanté et mélancolique… Brûleurs de Ponts, premiers entrés, derniers sortis ! Et dire que ce n’est que le troisième livre du cycle !


La première chose qui me frappe maintenant que j’ai achevé ma lecture, c’est l’incroyable densité de ce tome ! J’ai, en fait, presque l’impression d’avoir lu plusieurs livres, le nombre de thèmes, d’arcs narratifs (et leur ampleur) étant assez ahurissant.
Dès le prologue, on comprend qu’avec ce tome, Erikson semble vouloir lever une partie du voile reposant sur les zones d’ombres de son cycle, mais aussi sur son envergure démesurée. Les premiers chapitres des Jardins de la Lune couvraient une période de 10 ans. Ici, c’est 300 000 ans !
Cette envergure pourrait effrayer, pourtant, bien au contraire, tout le début des Souvenirs de la Glace va en partie se concentrer sur le fait d’expliciter les enjeux du récit global
► Afficher le texte
et de son univers (les garennes, l’ascendance, les maisons Azath, cela principalement via Paran et Renarde Argentée). À mon sens, c’est en réalité le tome le plus limpide depuis le début du cycle, et qui clarifie même bien des points obscurs des 2 livres précédents.
D’ailleurs, un léger bémol à ce niveau (qui ne concerne fort heureusement que de rares cas) : le parti pris d’Erikson (de plonger le lecteur dans des scènes parfois uniquement compréhensibles rétrospectivement) montre parfois ses limites dans certaines de ces révélations, ou plutôt leurs mises en scène.
En effet, certaines des révélations (du fait de leur complexité) se limitent parfois à un simple dialogue d’exposition « pourquoi, comment » entre 2 personnages
► Afficher le texte
J’ai tendance à préférer quand ce type de révélation est directement imbriqué dans récit, de manière organique, dans l’action. Ou alors quand Erikson parvient à nous faire reconstituer le puzzle par nous-même, sans qu’un dialogue explicite clairement quoi que ce soit. C’est heureusement le cas la majorité des fois.
C’est ensuite un réel plaisir de retrouver les Brûleurs de Ponts et leurs antagonistes du premier tome, désormais alliés. Je suis en général bon client des histoires d’ennemis qui se retrouvent forcés à faire alliance, du fait des circonstances, et celle-ci est particulièrement bien menée.
Cette rencontre forcée entre les deux camps va donner lieu à une succession de scènes mémorables (que ce soit par leur tension, la justesse des relations et interactions, voir l’humour de certaines situations), le tout admirablement bien servi par le casting quatre étoile mis en place par Erikson (réunir sous une tente Anomander Rake, Mésangeais, Dujek, Caladan Rumin, Ben le Vif, Kallor, Kruppe, Renard argentée, et bien d’autres, crée nécessairement un cocktail détonnant).
Surtout, cela va permettre à Erikson de déployer une histoire aux multiples arcs et thèmes, qui m’ont pour le plupart pris aux tripes à un moment ou un autre.
Car, les Souvenirs de la Glace a été, me concernant, un tourbillon d’émotion.
C’est toujours aussi décomplexé, donc on passe du rire à l’horreur pure, de la poésie et des considérations historico-philosophique (le passé et le point de vue d’archéologue de l’auteur est, selon moi, une des grandes forces de la saga) aux scènes grivoises (les diverses "chevauchée" d’Hetan, jusqu’aux plus improbables

Et encore une fois, la densité et la richesse de livre sont saisissantes :
Il n’y a quasiment aucun manichéisme dans cette histoire (à l’exception de quelques crevures ou fanatiques que l’on va adorer détester). Que ce soit du côtés des « bons » ou de leurs opposants, Erikson construit constamment des personnages complexes. Les plus admirables ne sont pas exempt de défauts, de parts d’ombres, ou d’actes discutables (voir pire). Leurs antagonistes ont des mobiles qui demeurent généralement compréhensibles, une histoire nous permettant de saisir leur personnalité et actions, ou bénéficient au moins d'une scène qui nuance notre jugement.
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D’ailleurs, maintenant que la menace de la saga est enfin révélée, je dois dire que je la trouve vraiment brillante.
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Ce n’est, ni plus ni moins, que la brutalité, le chaos et l’horreur de l’existence que nos héros doivent affronter :
► Afficher le texte
À ce niveau, les Tenescowris (l’armée de paysans fanatiques et affamés du Pannion) en est sans doute l‘image la plus sidérante, offrant au livre ses moment les plus cauchemardesques et horriblement stupéfiants (comment stopper une armée issue de la misère et de la famine).
► Afficher le texte
J’adore les idées développées au sujet des dieux et de l’ascendance : où les croyances sont plus ou moins les mêmes depuis l’aube des temps, évoluant quelque peu ou ressurgissant au gré des êtres (souvent des mortels devenant des mythes
► Afficher le texte
qui prennent possession de leurs trônes, devenant des dieux (encore une fois, je pense que le point de vue de l’archéologue n’est pas étranger à la richesse de cette symbolique).
Le livre paraît vouloir dresser le portrait sans concession de ce qu’il y a de pire, mais aussi de meilleur dans l’existence humaine (même s’il faut avouer que le premier aspect surnage quelque peu par rapport au second). Opposés aux horreurs du Pannion, nous avons droit à de superbe récit d’amitié et d’humanité
► Afficher le texte
, d’histoire d’amour
► Afficher le texte
et d’actes les plus nobles.
► Afficher le texte
Erikson excelle une nouvelle fois à conférer un souffle épique à ses scènes d’action. La siège de Capustan me restera longtemps en mémoire. J’ai rarement lu une bataille arrivant à ce point à me faire ressentir le sentiment d’horreur absolu, d’apocalypse, du chaos de fureur et de sang d’un champ de bataille. Où même les actes de courage sont empreints de barbarie.
Cela m’amène d’ailleurs à deux grosses réussites du roman : Grognard (un personnage d’emblée mythique à mes yeux, qui personnifie toute l’ambivalence de la guerre
► Afficher le texte
et les épées grises. Je ne pensais qu’Erikson arriverait à m’intéresser autant à ce groupe de mercenaires. La palme revenant sans hésitation à Itkovian, dont le portrait et le récit sont à mes yeux incroyablement beaux et touchants.
La bataille de Capustan aurait d’ailleurs pu être le final du roman (on est à bout de souffle lorsqu’elle s’achève) et pourtant Erikson choisit de continuer, amenant son histoire dans des directions étonnantes. Certains pourront y voir un ventre mou, pour moi, cette partie et ce qui s’y passe prend tout son sens rétrospectivement, une fois que l’on a pris en pleine gueule l’uppercut des 100 dernières pages !
Car le final est dantesque, mais aussi et surtout dantesque émotionnellement !
► Afficher le texte
Et avec tout ça, je n’ai même pas réussi à évoquer la mémorable apparition des terribles K’Chain Che Malle, Dame Envie et ses incroyables Segulehs, les amants perdus que sont Togg et Fanderay, le récit de la naissance de Brûleurs de Ponts
► Afficher le texte
, les T’lan Imass qui passent de la typique armée de morts vivants à un peuple dont l’histoire est magnifiquement tragique
► Afficher le texte
, de la mhybe (cette mère qui doit accepter de se laisser dévorer par son enfant, et qui trouve un parallèle, une opposition thématique étonnante avec l’histoire de la matriarche K’Chain Che Male, mère à l’amour abusif et destructeur (physiquement et psychologiquement)), le dilemme de Caladan Rumin, le portrait des Tiste Andii et de Rake qui gagne en profondeur (êtres à la recherche d’idéaux illusoires afin de supporter leur existence sans fin), des dieux barghast ou de l’incroyable combat de Gogues pour être accepté par les clans, et j’en passe. Un livre énorme à tous les niveaux !
Pour le moment le livre ne me sort pas de la tête. Certains personnages sont entrés dans mon panthéons personnel des personnages cultes de la pop culture, même chose pour nombre de scènes marquantes.
Et cet épilogue désenchanté et mélancolique… Brûleurs de Ponts, premiers entrés, derniers sortis ! Et dire que ce n’est que le troisième livre du cycle !