Personne au monde ne peut se targuer de détenir la vérité vraie sur ce qui est bon ou pas.
C’est en tout cas ce que tu sembles affirmer, du moins que les chiffres de vente permettent d’orienter les choix. Qu’un client lambda a plus d’acheter le dernier Krondor (qui se vend très bien au passage) qu’un ouvrage de Christopher Priest parce qu’il raisonne sur un schéma : beaucoup de gens l’achètent => c’est bien ; peu de gens l’achètent => cest pas bien. Bien des gens raisonnent comme ça et c’est cela que je dénonce car dans si tout le monde fonctionne ainsi, on s’enfonce dans une logique de best-sellerisation de la culture (déjà amorcée de toute façon), ou les produits vendeurs sont systématiquement mis en avant « parce que ça fait vendre » au détriment d’autres produits qui auraient sûrement mérité le coup d’œil. En agissant de cette manière on participe d’un processus de légitimation des best-seller qui acquièrent encore davantage de visibilité qu’ils n’en avaient besoin. Cela a pour effet d’appauvrir l’offre en librairie, en effet, à quoi bon tenter de vendre 10 titres différents si 2 titres sur ces 10 ci assurent l’essentiel des ventes ? Autant garder ces 2 titres, renvoyer les 8 autres et ainsi faire de la place pour les piles des 2 titres restants (logique d’hypermarché).
J'ai voulu faire un grand développement mais finalement pas besoin, tout le monde comprend.
De quel développement parles tu ? Un développement qui justifierai que les ventes déterminent la qualité d’un ouvrage ? Ce n’est pas parce que tout le monde comprends l’idée générale qu’il n’est pas besoin d’expliciter sa pensée.
Si moi je dis qu'Eragon c'est bien et que toi tu dis que c'est nul, où est exactement la vérité vraie ?
« La vérité vraie » ne se révèle en tout cas pas avec les chiffres de vente. Tu peux vendre un ouvrage en 10 millions d’exemplaires, ça reste 10 millions d’exemplaires vendus et pas 10 millions de personnes qui ont donné leur avis et ont dit que c’était trop génial.
C'est la raison pour laquelle j'ai dit que c'était un des critères de qualité.
C’est justement là que nous ne sommes pas d’accord. Pour moi c’est reprendre l’argument de l’éditeur qui peut manipuler les chiffres comme il l’entend (tout le monde le fait, je ne parle pas spécifiquement de l’édition) : Si on dit d’un livre que 15 000 exemplaires ont été vendus, il peut très bien s’agir de mise en place (vente des livres aux libraires mais pas au client) et donc les retours (livres invendus réexpédiés à l’éditeur) ne sont pas pris en compte. Ou il peut également s’agir de ventes comprenant d’autres pays francophones (Canada, Belgique, Suisse) ou encore des ventes mondiales (mais bon là pour le coup 15 000 ex ça fait pas beaucoup). Bref, les chiffres on en fait ce que l’on veut. Dans les années 1920 je crois un éditeur avait fait publier un bandeau sur un de ses livres qui peinait à se vendre. La mention sur le bandeau disait « déjà 200 000 exemplaires vendus ! ». Grace à cette publicité mensongère, les ventes du livre ont explosé.
Hors sujet.
En quoi s’il-te-plaît est-ce hors-sujet ? Il s’agit de la même question sous le prisme d’une fenêtre différente, ceci afin de montrer que ce qui rassemble les foules n’a généralement pas besoin d’être qualitatif (je ne fais mention d’aucun chef d’état en particulier) pour convaincre et rallier. Ce sont d’autres qualités qui sont demandées comme le charisme (remplacé par le marketing en ce qui concerne les produits, comme le cite très bien Gwendal), la visibilité médiatique et la gestion de l’image qui entrent en ligne de compte.