Commençons par le commencement :

- merci
Tisse Ombre d’avoir crée un sujet pour mettre en lumière ce
Tancrède- merci
John Doe de s’être collé à la critique dudit
TancrèdeToutefois c’est loin d’être le 1er ouvrage de l’auteur, car outre les nombreuses nouvelles et ses collaborations avec Thomas Day,
la 8ème colline de Rome sortie quasiment à la même date lui dispute cette honneur- merci à
Flykillerman de m’avoir rappelé à son bon souvenir et à sa sortie en poche !Pour résumé il s’agit la quête idéelle d’un idéaliste : un personnage empathique qui cherche à imposer la paix pour trouver la paix.
Tisse Ombre a écrit :Pour le moment, n'y connaissant rien en matière de croisade, j'ai aussi du mal à démêler histoire et uchronie. Disons, je pense, que c'est ici le massacre de Maara et Antioche, qui vont faire basculer Tancrède dans le camp musulman puis des Assassins de Alamut, qui est le point d'uchronie du récit, puisque le véritable Tancrède est resté fidèle aux croisés.
Pour un connaisseur, je dirais que le réel point de divergence est
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la mort de Bohémond lors de la prise d’Antioche suivie de l’armée turque qui rebrousse chemin ou lieu d’assiéger les croisés dans la cité.
Car la partie l’Apostat est particulièrement bien documentée d’un point de vue historique : la démarche est très séduisante de s’immerger ainsi dans la 1ère Croisade avec la narration à la 1ère personne, et mieux on connaît les événements réels et mieux on peut apprécier le récit d’Ugo Bellagamba qui nous mène de la Sicile à Jérusalem.La 2ème partie, dans laquelle l’appellation uchronie prend tout son sens, m’a moins séduit : multiplication des ellipses temporelles, écriture plus froide, narration plus détachée, introspection beaucoup plus intellectualisée.Bohémond, Raymond de Saint-Gilles, Godefroy de Bouillon, les Pierres de Sang… avaient une présence qu’on retrouve moins dans Gaston, Clorinde, le Vieux et ses Assassins, qui sont plus dans la réflexion que dans l’action.D’ailleurs Tous ses personnages auraient effectivement mérité quelques pages de plus.
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Heureusement l’unification de l’umma et le lancement du djihad permet au récit de ne pas terminer en eau de boudin nébuleuse comme c’est trop souvent le cas avec plusieurs romans francophones.
Un style particulier aussi caractérisé par la concision (les phrases courtes constituent l’essentiel de sa prose) qui masque une grande maîtrise de la langue française, qui s’épanouit dans les trop rares passages descriptifs.
edit : dans cette 2ème partie, j'ai un peu retrouvé le ton, le style et les thèmes du cultissime René Barjavel !Religion, fanatisme, violence, manipulations, personnages qui doutent d’eux-mêmes et de leur mission, j’ai vu en Tancrède, Gaston, Clorinde, le Vieux de la Montagne… des protagonistes du
Prince du Néant. Sarbon et Tancrède, Achamian et Gaston mêmes combats ?Ouf, les 2 œuvres ne boxent pas dans la même catégorie, car la comparaison aurait été rude avec le chef d’œuvre de Scott Bakker.J’ai d’autant plus envie de saluer le double exercice de style qu’il a le bon goût ne se pas s’étendre sur 1000 pages.Et le voyage valait le détour…
un petit 8/10 donc. ^_^Comme
Ainulindalë ce
Tancrède me donne envie de me replonger dans
les croisades vues par les arabes d’Amin Maalouf.Mais aussi dans les nouvelles très intenses de R.E. Howard contenus dans le recueil
le Seigneur de Samarcande.Car nombre d’acteurs des croisades sont de parfaits candidats à des romans historicisants !(je pense notamment à Conrad de Montferrat, aux sonorités quasiment howardiennes, qui serait quasiment devenu roi de ses propres mains s’il n’avait été assassiné par 2 envoyés du Vieux de la Montagne à la sortie de sa messe de couronnement)Ce
Tancrède me donne aussi envie de (re)lire :-
la 8ème colline de Rome du même auteur, un roman complètement historique pour le coup qui se déroule dans la Nice romaine

- l’excellent
Double Corps du Roi coécrit avec Thomas Day dont on n’a pas parlé sur
Elbakin.net et c’est fort dommage !
