Quel plaisir de retrouver la plume de Jean-Philippe Jaworski ! On prend un tel pied ! Après deux-trois pages, j'ai tout de suite replongé dans l'ambiance si particulière de "Rois du Monde", il faut dire que le langage et le vocabulaire de l'auteur aide beaucoup. Je ne suis pas un fanatique des interviews mais je crois que je vais m'y intéresser pour comprendre le travail de recherche qu'il fait concernant cette oeuvre. Pas assez expert sur la période pour connaître la véracité de ces propos mais, sérieusement, on se plonge dans l'univers et on s'y croit terriblement ! Un nouveau tome qui se retrouve un peu dans la transition. L'action n'avance pas plus que ça mais on en apprend un peu plus sur le passé de Bellovèse, notamment sur ses proches, sa famille. Cela permet de mieux appréhender son personnage, de mieux le comprendre aussi. Quelques moments m'ont laissé bouche-bée, agréablement surpris par la tournure des événements
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Le choix de la femme de Bellovèse par exemple est assez malicieuse et est un moment majeur dans la construction du personnage et de son environnement. De même que la révélation de l'identité de la petite fille qui le tourmente sur son piquet
Il ne se passe pas énormément de choses malgré tout dans ce tome. Si ce n'est la fin, Bellovèse fait surtout une rétrospective sur lui-même et l'action se déroule essentiellement dans un seul et même lieu. Pour autant je ne me suis pas ennuyé. Tout simplement parce que la diversité du passé de notre héros fait qu'on s'intéresse à lui, qu'on a envie d'en apprendre encore plus. Finalement, c'est un Bellovèse tourmenté qu'on trouve dans ce tome, un turon qui doit faire des choix déterminant pour lui et sa famille. Il y a une certaine palpitation qui se dégage de ce roman. Je me suis pris à réfléchir sur les choix qu'il avait à faire, limite à me prendre la tête avec lui quand je n'étais pas d'accord. Il y a une vraie réflexion entre le lecteur et les protagonistes. On s'attache un peu plus à notre héros, à son entourage (j'ai adoré le personnage de Mapillos) et surtout à ses alliés/ennemies ! Le personnage de Suobnos est succulent et la personnalité de Prittuse est machiavélqiue à souhait. Au final, alors que l'action est plutôt plate dans ce tome c'est tout l'entourage du fil conducteur qui se développe. On en apprend plus sur les protagonistes, sur les liens entre eux, sur les finalités de la guerre qui fait rage. C'est un méli-mélo complexe qui demande tout de même une certaine assiduité pour la compréhension. Le travail d'immersion dans cet univers celtique est impressionnant et ne facilite pas la chose mais l'ensemble est très agréable à lire. Le clap de fin nous laisse présager d'une suite rebondissante où cela risque de partir dans tous les sens. On n'en a pas fini avec Bellovèse et sa famille. J'ai eu même l'impression que Jean-Philippe Jaworski apportait une ouverture supplémentaire à la simple guerre de famille déchirant la Celtique... Bref de quoi augurer une suite de toute beauté !