Posté : dim. 30 nov. 2014 23:53
Les Hobbits n'ont t-ils pas de gènes ? Ce serait une info...
[...]Bilbo :la mère de ce hobbit - c'est-à-dire Bilbo Baggins - était la fameuse Belladone Took, l'une des troisremarquables filles du Vieux Took, chef des hobbits qui habitaient de l'autre côté de l'Eau, à savoir la petiterivière coulant au pied de la Colline. On disait souvent (dans les autres familles) qu'au temps jadis l'un desancêtres Took avait dû épouser une fée. C'était absurde, bien sûr, mais il y avait tout de même chez eux sansnul doute quelque chose qui n'était pas entièrement hobbital et de temps à autre des membres du clan Took seprenaient à avoir des aventures. Ils disparaissaient, et la famille n'en soufflait mot; mais il n'en restait pasmoins que les Took n'étaient pas aussi respectables que les Baggins, bien qu'ils fussent incontestablement plusriches.Ce n'est pas que Belladone Took ait eu des aventures après être devenue Mme Bungo Baggins. Bungo, lepère de Bilbo, construisit pour elle (en partie avec son argent) le plus luxueux des trous de hobbit qui se pûtvoir sous la Colline, sur la Colline ou de l'autre côté de l'Eau, et ils demeurèrent là jusqu'à la fin de leurs jours.Mais si Bilbo, fils unique de Belladone, ressemblait en tout point par les traits et le comportement à uneseconde édition de son solide et tranquille père, il devait avoir pris au côté Took une certaine bizarrerie danssa manière d'être, quelque chose qui ne demandait qu'une occasion pour se révéler. Cette occasion ne seprésenta jamais que Bilbo ne fût devenu tout àfait adulte ; il avait alors environ vingt-cinq ans
[...]« Bonjour ! dit-il enfin. Nous ne voulons pas d'aventures par ici, je vous remercie ! Vous pourriez essayer audelàde la Colline ou de l'autre côté de l'Eau. »
Gandalf :« Mon Dieu ! poursuivit-il. Pas le Gandalf qui fut responsable de ce que tant de garçons et de filles bientranquilles aient pris le large pour de folles aventures ? Cela allait de grimper aux arbres à faire visite auxelfes - ou às'embarquer sur des navires pour d'autres rivages ! Dieu me bénisse, la vie était tout à fait inter...je veux dire qu'à un moment vous avez bien perturbé les choses par ici.
- Si ! Par deux fois maintenant. Mon pardon, je vous l'accorde. En fait, j'irai jusqu'à vous lancer dans cette aventure. Ce sera très amusant pour moi et très bon pour vous - sans compter le profit, très probablement, si vous réussissez.- Je regrette ! je ne veux pas d'aventures, merci. Pas aujourd'hui. Bonjour ! mais venez Prendre le thé - quand vous voudrez ! Pourquoi pas demain ? Venez demain. Au revoir ! »
le hobbit sentit remuer en lui l'amour des belles choses faites par le travailmanuel, l'adresse et la magie, un amour féroce et jaloux, le désir empreint au coeur des nains. Alors, quelquechose de tookien s'éveilla en lui, il souhaita aller voir les grandes montagnes, entendre les pins et les cascades,explorer les cavernes et porter une épée au lieu d'une canne. Il regarda par la fenêtre. Les étoiles luisaient au dessusdes arbres dans un ciel noir. Il pensa aux joyaux des nains, scintillant dans des cavernes obscures.Soudain, dans la forêt, au-delà de l'Eau s'éleva une flamme - sans doute quelqu'un allumait-il un feu de bois - etil vit en imagination des dragons pilleurs s'installer sur sa tranquille Colline pour la mettre toute à feu. Ilfrissonna ; et très vite il redevint M. Baggins de Bag-End Sous La Colline.
Thorïn entama son discours:« Gandalf, nains et monsieur Baggins ! Nous voici réunis dans la maison de notre ami et compagnon conspirateur,ce très excellent et audacieux hobbit puisse le poil de ses pieds ne jamais tomber ! Louange ason vin et à sa bière !... »Il s'arrêta pour reprendre souffle et attendre une remarque polie de la part du hobbit, mais lescompliments n'avaient pas le moindre effet sur le pauvre Bilbo Baggins, qui agitait les lèvres en protestationcontre l'appellation d'audacieux et, pis encore, de compagnon-conspirateur
Certainement que la plupart des nains seraient d'accord avec nos avis négatifs :« Quel garçon émotif ! dit Gandalf, tandis qu'ils reprenaient place. Il a parfois de curieuses crises, maisc'est un des meilleurs, oui, un des meilleurs aussi féroce qu'un dragon affamé. »Si vous avez jamais vu un dragon affamé, vous concevrez que ce n'était là qu'exagération poétique,appliquée à n'importe quel hobbit, fût-ce même l'arrière-grand-oncle du Vieux Took, Bullroarer3, lequel était siénorme (pour un hobbit) qu'il pouvait monter un cheval. Il avait chargé les rangs des gobelins du mont Gram àla bataille des Champs Verts et fait sauter la tête de leur roi Golfimbul d'un coup de gourdin, laquelle têteavait volé cent mètres en l'air pour retomber dans un terrier de lapin ; et c'est ainsi que fut gagnée la bataille,tout en même temps que fut inventé le jeu de golf.Cependant, le descendant paisible de Bullroarer se remettait dans le salon.
Mais qui mieux que Bilbon pour se connaitre mieux que lui-même, qui mieux que Bilbo pour oser en rabattre aux plus sceptiques d'entre-nous et d'entre les nains ? :(c'était Gloïnqui parlait) : « Hum ! (ou quelque ébrouement de ce genre). Croyez-vous qu'il fera l'affaire ? Gandalf a beaudire que ce hobbit est féroce, c'est possible, mais un seul cri tel que celui-là poussé dans un momentd'excitation suffirait à réveiller le dragon et toute sa famille et nous faire tous tuer. M'est avis qu'il étaitdavantage de peur que d'excitation ! En fait, n'eût été le signe sur la porte, j'aurais été certain que nous avionsfait erreur sur la maison. Dès le premier coup d'oeil sur le petit bonhomme qui s'agitait tout haletant sur lepaillasson, j'ai éprouvé des doutes. Il a plutôt l'air d'un épicier que d un cambrioleur ! »
Et Gandalf de conclure :« Excusez-moi d'avoir surpris vos derniers mots, dit-il. Je ne prétends pas comprendre de quoi vous parliez,ni votre allusion à des cambrioleurs ; mais je ne crois pas me tromper en pensant (c'était ce qu'il appelait leprendre de haut) que vous me jugez incapable. Il n'y a aucun signe à ma porte - elle a été peinte la semainedernière -, et je suis bien certain que vous vous êtes trompés de maison. Dès que j'ai vu vos drôles de têtes surle seuil, j'ai eu quelques doutes. Mais faites comme si c'était la bonne. Dites-moi ce que vous voulez, et jetâcherai de l'accomplir, dussé-je marcher d'ici à l'est de l'Est et combattre les sauvages verts dans le DernierDésert. Un de mes arrière-arrière-grands-oncles, Bullroarer Took, autrefois...
Un magnifique premier chapitre, qui pose bien les choses, plein d'humour et de poésie...Un régal pour l'esprit et tout en finesse...« Bon, dit Gandalf. Assez de discussion. J'ai choisi M. Baggins, et cela devrait vous suffire, à tous tant quevous êtes. Si je dis que c'est un cambrioleur, c'est un cambrioleur, ou il le sera le moment venu. Il y a beaucoupplus en lui que vous ne le soupçonnez, et passablement plus qu'il ne le soupçonne lui-même. Vous meremercierez tous (peut-être) un jour. Et maintenant, Bilbo, allez chercher la lampe, que l'on fasse un peu delumière sur tout cela. »