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Pour la fin :
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C'est un livre virtuose. Littérairement virtuose. Un des - non, le - livre le plus extraordinairement écrit que j'ai jamais lu.Et pourtant...Et pourtant, c'est aussi un livre auquel je n'ai pas accroché. Émotionnellement accroché. Il est magnifique... et inhumain. Comme
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J'ai cru, jusqu'à ce que j'aie lu l'interview de Damasio, que le Horde avait été écrite sous acide, ou autre drogue hallucinogène. Ceci dit sans méchanceté aucune. Certains passages des Princes d'Ambre ont été écrits sous acide et sont magnifiques.Mais j'ai adoré les Princes d'Ambre.Et la Horde m'a laissée de marbre.pourquoi ? Je ne sais pas... ou je sais trop. La Horde m'a plongée dans un univers "humain" proche de celui de la Compagnie Noire.Et j'ai adoré la compagnie Noire.Alors, quoi ?Pourquoi n'ai-je pas accroché la Horde ? Même si je considère ce bouquin comme un chef d’œuvre littéraire ?Ben...Parce que je n'ai pas accroché aux personnages de la Horde. Ni à l'univers de la Horde. Ni au monde de la Horde. Je n'ai pas vibré pour les personnages, et leur monde, et leur quête, m'ont laissée indifférente.A part Pietro.Mais bon...lire tout le bouquin pour Pietro... Même si le bouquin est un chef d’œuvre littéraire.... (mais je l'ai fait, hein..)Je ne sais pas. Ce livre est génial, je le sais, et pourtant il ne m'accroche pas, parce que ses personnages ne m'accrochent pas. Et je l'ai lu, pourtant, en hommage à quelqu'un qui l'avait adoré.Et il m'a mis mal à l'aise.Vraiment mal à l'aise.

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Pris un à un les personnages ne sont pas grand chose dans ce livre (sauf Caracole, mais c'est loin d'être mon préféré, il parle trop), c'est le groupe qui a de l'importance. Peut être quand le lisant comme ça, le livre te plairait plus. Enfin je l'ai ressenti de cette manière. Pour résumé, je n'ai pas aimé ce livre en tant qu'objet conventionnel de lecture, mais en tant que "lui-même". Il faut chercher de nouveaux repères et c'est ce qui m'a plu.

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Peut-être en les prenant comme groupe, comme Horde ? Mais même en les prenant comme groupe... Autant je peux m'attacher, m'accrocher aux mercenaires de Toubib et Madame en tant que Compagnie, autant là... Je dirais même que c'est pire en les considérant "en groupe". Aoï, ou Calli, ou Sov, même si je ne m'y attache pas, je peux les "concevoir" comme humains. La Horde en tant que Horde.... ben, non. Je ne vois qu'un groupe de types formatés à mener une mission inutile de façon stupide.
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franchement... L'expérience de Milgram grandeur nature ?Et je dis celà en ayant mal, parce que le livre est merveilleusement écrit.Peut-être n'étais-je pas dans le bon état d'esprit pour le lire, ce bouquin. Peut-être suis-je trop vulnérable actuellement pour accepter une telle
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Mais évidemment ! On n'est pas sur un disque porté par quatre éléphants emmenés dans le Cosmos sur le dos d'une tortue, quoi ! Alors, tout ça pour quoi ? Tout ça pour rien, depuis des siècles ? Et Caracole
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?Et ce qui me fait encore plus mal, c'est que ce monde pour lequel se "bat" la Horde, mais je n'en ai rien eu à faire. Qu'il crève ou pas, peu importe ! Contrairement à Westeros, Ambre, ou la Terre du Milieu, ou même le pays dont je ne sais plus le nom de Richard Rahl... le Monde de la Horde, il aurait pu disparaître d'un coup que ça m'aurait laissée indifférente. Aussi indifférente que Golgoth (c'est Golgoth ?) qui se fiche comme de sa première chemise du village que le Furvent va détruire derrière lui. Il m'a semblé faux, artificiel, et pire encore, juste digne d'indifférence, ce monde. Que le Vent l'emporte, et tant mieux.Et pourtant, ce livre est un chef d'oeuvre d'écriture...

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Ton désarroi est le plus vibrant hommage à ce livre...En tant qu’œuvre entière et sans concession, elle ne peut être appréciée de tous, c'est normal et souhaitable.Ce livre n'est pas une histoire, c'est une parabole du monde et de l'existence... toute chose n'est constituée que de vent... d'énergie pure en somme... et nous portons, peut-être, nos morts en nous... nous sommes nés parmi une horde constituée d'individus que nous aimons, ou pas, la mort ne nous sépare pas vraiment d'eux puisque leur énergie nous habite si nous décidons de l'accueillir.C'est aussi pourquoi ce livre peut être une déchirure pour ceux qui ont perdu des êtres aimés...parabole...

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moi j'ai adoré ! pour tout ce qui a été dis, pour les mots si puissants qu'il invente ("une bande d'abrités", "les Obliques") et pour la recherche de l'existence à partir du vent.par contre ce qui m'a moins plus :
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en plus de tous ces détails, certains passages méta-physique me sont passés au dessus de la tête
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; je le relierai. les glyphes sont sous-utilisées aussi :(réponse à des interrogations :certains se demandaient
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SF ou fantasy ? fantasy biensure !encore une fois j'ai adoré 10/10 mérité !, une véritable expérience. les autres livres vont paraître bien fade à coté, c'est embêtant, c'est mon cinquième :)

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Taudier, concernant tes questions sur la ponctuation, je te renvoie vers deux interviews de l'auteur parues sur le site : et . Et notamment à ces passages de la deuxième interview :
Et il y a surtout, fondamentale, la ponctuation. Et notamment, dans la ponctuation, les virgules. Donc les virgules c’est les rochers que tu mets pour ralentir, ou les tirets longs, etc. Donc les positionnements des signes de ponctuation, les apostrophes, les virgules, etc, définissent, je dirais, le rythme élémentaire. C’est eux qui vont ralentir, bloquer les syntagmes, les définir, et ralentir le rythme d’écoulement de la phrase : à chaque virgule tu fais une petite pause. Donc si tu enlèves tous les mots et que tu places juste les virgules, tu as déjà le rythme de départ. C’est comme un batteur où tu as une musique, et puis tu as juste le rythme de la batterie. La ponctuation c’est la batterie, voilà.
J’ai lu un peu Rimbaud, mais beaucoup moins que Mallarmé. J’aime beaucoup Rimbaud, mais c’est plutôt sur les sensations…Je trouve Mallarmé… ce qui me touche, c’est la prose, c’est inimitable ce qu’il fait… Il n’y a pas de disciple, il n’y a pas de gens qui ont fait ni aussi bien, ni même approchant ! C’est-à-dire que quand tu lis Mallarmé, c’est incroyable en syntaxe, c’est d’une originalité fulgurante, tu comprends à peine comment c’est possible qu’un esprit humain fasse une phrase avec cette syntaxe-là, quoi, et c’est survirgulé, c’est-à-dire qu’il y a des virgules partout, parce qu’il impose un rythme très particulier, mais c’est génial à lire du coup quand tu respectes vraiment les virgules, tu vois le sautillement, le bondissement de la syntaxe, c’est magnifique, quoi. Donc moi ça m’a énormément influencé, effectivement, parce que c’est chez lui que tu vois vraiment comment tu peux maîtriser une phrase. Tu pourrais prendre Proust, mais Proust c’est plus les connecteurs syntaxiques, plus l’articulation des subordonnées qui est impressionnante. Là, c’est… c’est… je ne sais pas comment il fait, voilà, quoi, tu lis, tu dis : « Je comprends pas. » Mais chez Mallarmé tu comprends le rôle de la virgule, et le jeu sur les masses, vachement bien. Mais Rimbaud, non, je ne connais pas assez… et je n’ai lu que les poèmes, je n’ai pas lu la prose, donc je suis handicapé pour répondre… Moi, je regarde des matches de rugby !

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Je parlais des passages vers la fin du livre, par exemple :
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je passe cinq minutes à rêvasser... puis faut bien continuer la lecture même si je ne suis pas sure d'avoir compris ce qu'il fallait comprendre si toute fois il y avait quelque chose à comprendre. ce sentiment d'incertitude, de passer à coté de quelque chose, moi ça me gène. l'auteur veut sans doute faire passer une image, un son d'ambiance, mais chez moi ça ne passe pas, c'est trop vague où bien il ne nous donne pas les moyens de l’interpréter. c'est plus gadget que poétique.

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Terminé !Bon, contrairement à beaucoup, je trouve le bouquin quelconque. Le changement de narrateur, ça ne casse pas trois pattes à un canard. Numéroter les pages à l'envers, pur gadget à mon sens. La fin : convenue comme pas possible. On sent venir le coup à mille vent à la ronde.Alors certes, l'univers est sympa, le passage à Alticcio également. Mais on entre pour moi dans ce mystère qui fait que certains adorent et d'autres non. Pour ma part, c'est le genre de lecture sitôt lue, sitôt oubliée. Un livre sympa, qu'on termine, puis bon, on passe à autre chose.Attention, mon message peut paraître très négatif eu égard à la critique élogieuse reçue. Si j'avais jugé le livre mauvais, comme tout un chacun, je ne l'aurais pas terminé.

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Tu n'évoques pas le style dans ton avis, difficile de le qualifier de quelconque si l'on fait la comparaison avec la majorité de la production fantasy actuelle, non ? :)

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Charéos a écrit :Si j'avais jugé le livre mauvais, comme tout un chacun, je ne l'aurais pas terminé.
Nan nan tu serais surpris, ici on termine souvent les livres même si ça fait mal des fois :D (ce n'est pas une critique hein, juste un constat suite à une discussion sur un autre sujet :arrow: /viewtopic.php?t=6444
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk

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almaarea a écrit :Tu n'évoques pas le style dans ton avis, difficile de le qualifier de quelconque si l'on fait la comparaison avec la majorité de la production fantasy actuelle, non ? :)
Ben je ne limite pas le bouquin à la fantasy. Il appartient au monde de l'imaginaire, mais des bouquins avec des styles bien particuliers, ma foi, ça ne manque pas. Et puis quand on a essayé Les chants de Maldoror de Lautréamont (jamais pu terminer) ou encore Hölderlin, ma foi, on reste moins attentif (enfin pour moi) au style. Tout ce que je demande à un auteur, c'est de ne pas nuire à l'intérêt de son histoire par une forme ventripotente. Au demeurant, son style ne m'a pas gêné. Oui, il invente des mots, oui il use d'un champ lexical en rapport avec son objet. C'est bien maîtrisé, y'a pas à dire, mais voilà, ça ne me décroche pas la machoire.Et pour ça, le meilleur reste Asimov à mon sens. Ce mec aurait pu rendre la lecture du bottin téléphonique éblouissante. :lol:

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Gwendal a écrit :
Charéos a écrit :Si j'avais jugé le livre mauvais, comme tout un chacun, je ne l'aurais pas terminé.
Nan nan tu serais surpris, ici on termine souvent les livres même si ça fait mal des fois :D (ce n'est pas une critique hein, juste un constat suite à une discussion sur un autre sujet :arrow: /viewtopic.php?t=6444
Ah ben mirde, je ne savais pas que vous versiez dans le masochisme. En tous les cas, chapeau de parvenir à terminer des livres qui peuvent vous déplaire. C'est pour moi une telle perte de temps. Déjà que la vie est tellement courte qu'il faut sélectionner à mort ses lectures...:(

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Comme le disait Eothain :
En tant qu’œuvre entière et sans concession, elle ne peut être appréciée de tous
L'univers est fascinant avec une originalité de tous les instants (il suffit d'entendre les musiques du cd composé en parallèle).Les personnages avec leurs forces et leurs faiblesses sont tous d'une certaine âpreté qui ne peut laisser indifférent.Quand au style, on s'incline devant le talent qui nous a tenu en haleine avec une joute littéraire centrée sur un duel de palindrome !Un Objet Littéraire Non Identifié, un chef d’œuvre tout simplement ! Qui pourra paraître à raison un peu abscons à certains.Il ne peut plaire à tout le monde, c'est parfaitement normal, et on n'a voudra à personne de ne pas avoir été emporté...10/10 amplement mérité, et je dégaine très rarement, pour ne pas dire jamais, la note ultime !@ Charéos
Tout ce que je demande à un auteur, c'est de ne pas nuire à l'intérêt de son histoire par une forme ventripotente
On peut ouvrir une débat entre :les auteurs pour lesquels l'histoire est un prétexte au styleles auteurs pour lesquels le style est un prétexte à l'histoire

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je suis entrain de le relire... on vient de me le rendre... alors je reprends les ascendants !la deuxième lecture s'avère quasi meilleure que la première... plus réfléchie... comme dans un miroir, vraiment !
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Un grand moment de lecture... intense et intime...

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je vais surement me faire lyncher mais je n'ai pas reussi à finir ce pourtant merveilleux livre...je trouve la mise en page pénible (syndrome du Silmarillon, toujours se referer à son marque page pour savoir quel symbole correspond à quel personnage), univers un peu mal degrossi, on ignore quelle etiquette poser à ce livre qui pourrait tout aussi bien etre de la fantasy que de la dystopie post apocalyptique, l'action mets du temps à arriver...Un grand livre je n'en doute pas, ça se sent, ça se voit, mais ça me tombe des mains...je m'y rattarderai dès que je m'en sentirais le courage.

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Que tu n'aimes pas le style, l'univers, je comprends aisément ! et d'un autre côté tant mieux, c'est tout à ton honneur de t'être fait ta propre opinion.Je trouve les arguments que tu avances un peu fragiles... je m'explique, sans vouloir t'offenser !- le marque page, gadget, oui, comme le compte à rebours, oui... mais au bout d'un moment ça rentre, et puis ça rajoute à l'atmosphère, comme une touche spécifique, propre à cette création. Damasio n'en est pas à sa première tentative dans ces créations gadgets mais finalement tellement juste, la Zone du Dehors (SF) était déjà dans cette veine ! Je ne comprends pas le syndrome du Silmarillon auquel tu fais référence !- le genre, fantaisie, SF, post apo bidule... franchement... on s'en fout, non ?- l'action met du temps à arriver... là comment dire...ils se prennent dès les premières pages un truc dans la face, qu'on a du mal à comprendre, et qui nous met direct la tête en vrac et les os dans le sac... ensuite, ils marchent... c'est vrai...Rassure-toi, si je peux me permettre, c'est pas une obligation d'aimer... t'aime pas, t'aime pas, y'a pas à tortiller, c'est tout ! Si ça se trouve, j'ai pas pu lire une ligne de tes lectures ultimes !

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almaarea a écrit :Tu n'évoques pas le style dans ton avis, difficile de le qualifier de quelconque si l'on fait la comparaison avec la majorité de la production fantasy actuelle, non ? :)
Le style franchement... surchargé par plein de gadget inutiles. Des néologismes laids et alourdissant la lecture (surtout au début), une bataille de palindrome certes fortement original mais donnant l'impression d'un écrivain qui se complait à se regarder écrire, le résultat étant technique, mais pas franchement beau. Quand au genre, La Horde s'inscrit pour moi clairement dans le genre SF. Et même nonobstant cela, j'ai bien plus été marqué par le style d'un Holdstock que par la Horde. Oui vraiment ce roman ne laisse pas indifférent, il est clair que vous êtes beaucoup à adorer. Moi j'hésite à revendre le bouquin, car je lui ai trouvé plein de défauts qui font que je n'ai pas envie de le relire, mais en même temps il y a quelques passages que j'avais vraiment trouvé superbe. Mais qu'à partir des 2 tiers du bouquins (grosso modo quand on arrive au passage qui illustrer par la couverture de l'édition poche). Tout ce qui passe passe avant ne m'a guère captivé.Quant à la fin, elle est hyper prévisible et nulle, mais on devine rapidement que ce n'est pas ça l'important dans ce livre.