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Posté : jeu. 8 avr. 2010 12:35
par Witch
Malkus a écrit :On va dire qu'on est dans le consensus mou !
Ben du coup, je me dis qu'on voit pas les choses de la même façon finalement :) Parce que pour moi forcément si on n'est pas dans l'élitisme snob, on se met à la portée de tous les lecteurs et pas seulement des "déjà connaisseurs" qui peuvent être dans l'exigence compte tenu d'un long relationnel avec le genre. Qu'Elbakin.net fasse des critiques des publications de masse (critiques pas forcément consensuelles) ça me semble d'une grande utilité. Je l'ai déjà dit ici ou là sur le site mais si j'avais eu accès à ces infos plus tôt dans ma longue carrière de lectrice de fantasy, je me serais sans doute évité quelques navets et je n'aurais pas loupé autant de grands trucs peu connus. Ensuite il y a les critiques et les avis forums ce qui pour moi sont deux choses différentes. Pouvoir parler sans hystérie de Twilight et Goodkind ça me parait le seul moyen de faire comprendre à des "débutants" encore hésitants que la vérité est ailleurs. Si tu ne parles pas du tout d'Eragon les malheureux dont c'est la première lecture (oui je sais j'exagère :) ) n'ont aucune chance de savoir à quel point c'est une pale copie de beaucoup d'autres bien meilleures histoires. Moi j'ai découvert le site en faisant une recherche sur un Tad Williams. Mais je suis déjà un "public averti". Le débutant en fantasy qui s'est laissé tenter par la tête de gondole et qui veut en savoir plus sur le seul roman qu'il connait en fantasy, il faut qu'il puisse faire le lien entre sa seule référence et tout le reste du genre. Si on ne parle jamais de Goodkind, ses potentiels fans ne sauront pas que Rothfuss est autrement plus doué et n'auront aucune chance d'être "convertis".Et quel est l'utilité de braquer ceux qui n'ayant connu que cela ont le sentiment d'avoir découvert le Graal ? Doit-on pour autant les abandonner à leur triste sort ? :lol:Je crois que l'on est pas obligé d'être dans la logique commerciale et économique d'un éditeur comme Brag par exemple mais que l'on ne doit pas non plus ne s'adresser qu'à l'élite. Parce qu'en dehors du fan de SF et fantasy qui passe du temps devant les rayons éponymes de la FNAC, qui sont ceux, dans le lectorat de masse, qui connaissent les publications de l'Atalante par exemple ? (alors qu'elles sont de grande qualité) Si on parle pas ici de bit lit qui fait le tri entre Briggs par exemple et les auteurs Luna : - les sites fantasy élitistes ? non ils ne s'abaisseraient pas à parler de ça, bon ou mauvais grain- les sites roses bonbon ? non parce que justement ils ne font pas le tri, tout est bon dans le cochon :) Et si on ne parle pas, tiens au hasard de La Marque :D, combien de lecteurs avertis seraient passés à côté d'un bon roman à cause de sa couv Brag et/ou du 4ème de couv ? Et même si je suis très fan, je ne considère pas Carey comme un auteur destiné à une "élite" Moi j'apprécie l'idée de partager et d'échanger nos opinions, sur le bon comme sur le moins bon. De pouvoir dire que je n'aime pas Hobb, que je ne suis pas tenté par Cook et être quand même "respectée" dans mes opinions et mes choix. Il y a sans doute des lecteurs plus pointus et très exigeants, qui sont à même de découvrir des chefs d'oeuvre méconnus mais je leur laisse les lectures de haut vol en permanence pour me contenter d'une bonne claque de temps en temps avec du "populaire" d'excellente qualité (comme Weeks) et de bons moments de détente avec des bons romans de gare entre deux trucs plus costauds. Pour moi la question reste éternelle (et éternellement aussi une question un peu élitiste et condescendante mais je l'assume) : vaut-il mieux lire du Harlequin/Goodkind ou ne pas lire du tout ? La lectrice d'Harlequin est sans doute déformée par ses lectures mais il y a une petite chance de l'orienter vers d'autres pages. Celle qui ne lit rien ... on fait comment ? Dans le même temps l'Harlequine a peut-être le cerveau tout ramolli alors que la non lectrice dispose peut-être de capacités de réflexion et d'analyse nullement émoussées. Je n'ai pas la réponse à cette question mais je reste persuadée qu'on ne change les choses que de l'intérieur. Ce n'est pas en ne parlant pas d'un mauvais écrivain qu'on le fait "disparaitre" du paysage, c'est en démontrant ses défauts, en discutant avec ceux qui sont conquis et en proposant des auteurs alternatifs de qualité. Il me semble que c'est à peu près ce que Elbakin.net réussit à faire. :)

Posté : jeu. 8 avr. 2010 13:05
par zedd
Witch a écrit :
Malkus a écrit :On va dire qu'on est dans le consensus mou !
Si on parle pas ici de bit lit qui fait le tri entre Briggs par exemple et les auteurs Luna
D'accord avec le reste... (sauf la logique commerciale de Bragelonne mais bon, j'en ai déjà parlé ailleurs alors...)Sinon, juste pour rebondit sur Luna. Dans cette collection comme dans celle des Warhammers ou autres d'ailleurs, il n'y a pas que du mauvais, loin, très loin de là. Citons par exemple Tanith Lee.Zedd

Posté : jeu. 8 avr. 2010 13:07
par John Doe
Malkus a écrit :Reste qu'etant d'accord avec ce que vous êtes amenés à dire, et sans chercher a rentrer dans le tas pour le principe, il me semble que Elbakin est loin d' étoffer son catalogue avec de tels titres, je parle de ceux qui font "bouger" le genre, mais qu'au contraire, vous passez un temps assez considérable sur la production "stagnante", alors qu'on ne voit déjà qu elle sur les têtes de gondole.
. Tu peux toujours nous proposer des oeuvres méconnues, afin que nous puissions en discuter des mérites par rapport au tout-venant.;):)Et puis c'est un débat très vaste, mais pour moi un parcours de lecteur se construit aussi en lisant des livres plus faibles, ne serait ce que pour pouvoir se constituer une échelle de valeur correcte. Sinon, à force de ne parler que de ce qui est original, on risque de perdre de vue ce qui permet de discuter, d'être une communauté, de pouvoir confronter ses opinions avec les autres.:)Je trouve personnellement que la richesse d'Elbakin.net c'est de s'adresser à tous, tant au néophyte qu'au lecteur aguerri !:)

Posté : jeu. 8 avr. 2010 14:34
par Gillossen
Euh... Le sujet n'aurait pas un petit peu dévié, là ? :)Parce qu'il me semblait que la question était est-ce que la Fantasy peut évoluer (d'ailleurs, je rappelle au passage que la fantasy dite épique a même droit à son propre sujet, voire qu'elle en a deux rien que pour elle, si c'est pas beau !), pas Elbakin.net peut-il faire évoluer la Fantasy. :blink: J'avoue que j'aurais apprécié effectivement Malkus que tu sois un peu plus circonspect dans certaines de tes interventions, comme tu l'avais dit toi-même il y a longtemps dans ce même sujet, parce que là, j'ai malgré tout l'impression de lire des généralités non plus sur la fantasy elle-même mais carrément sur le site/forum maintenant. ;) Il me semble que certains des sujets qui ont fait le plus réagir dernièrement ici sont par exemple ceux dédiés à l'oeuvre de Damasio ou Jaworski. Pas franchement les auteurs les plus lus/connus du petit monde de la fantasy. Sans oublier une section entière de forum sur les choses "autour de nos lectures", y compris vis-à-vis de l'édition. Ou des critiques de romans comme ceux de Stephen Hunt dont on attend encore et toujours la parution en VF.Pour le reste, Bragelonne publiant le plus de titres sur le marché, il y a forcément plus de critiques de leurs ouvrages que celles d'un éditeur qui ne sort que deux romans par mois. Mais là, pour moi, c'est simplement une donnée mathématique. Et déjà, on zappe quasiment tous les Royaumes Oubliés et une bonne partie de la Bit-Lit. :)Maintenant, ce n'est pas parce qu'on apprécie le genre Fantasy que l'on doit effectivement tout encenser et le défendre bec et ongles, quel que soit le roman qui se retrouve entre nos pattes. Si tu veux dire par là qu'on n'en fait pas assez pour mettre en avant tel ou tel roman, malheureusement, je ne peux que te répondre oui. :) Mais ça sera toujours comme ça, à moins d'être 50 dans l'équipe. ;) Il y a forcément des ouvrages qui nous passent sous le nez, mais ce genre d'oublis se veut rarement volontaire. :) Tiens, ne serait-ce que des considérations bassement matérielles : j'aime beaucoup la collection Lunes d'Encre, mais je suis souvent obligé de les acheter d'occasion. Donc, du coup, ça décale d'autant une éventuelle critique pour une parution fantasy. Mais je dirai qu'on est toujours le robinet d'eau tiède de quelqu'un !Enfin, c'est seulement mon point de vue. Luigi ou d'autres auront peut-être un avis différent. Je conçois que chacun ait le sien bien sûr. ;)Bon, et la Fantasy dans tout ça ? :)

Posté : jeu. 8 avr. 2010 23:36
par Malkus
Je veux bien poster ailleurs, seulement, sans dire que Elbakin doit contribuer à faire évoluer la fantasy, je vois tout de même quelques petites choses qui me donnent envie de rester à cet endroit précis...Premièrement, je voudrais juste préciser que les questions soulevées relèvent (à mon sens) d’un choix quant à une ligne éditoriale. On défend une certaine conception des choses, on s’attèle à proposer une forme et un fond qui vont avec. Et c’est en ces termes que je m’interroge parfois sur le contenu du site. Accompagner le développement, la prolifération d’un certain type de littérature soulève une multitude de questions quant au traitement de l’information qui la concerne ; je pense que votre démarche est réfléchie, mais en termes de contenus, je me retrouve parfois devant des choses qui me font dire que je ne suis pas d’accord avec ce que vous proposez. C’est en partie lié, comme tu le fais remarquer Gillossen, au nombre de personnes qui compose votre équipe. C’est aussi une question de hiérarchisation de l’importance des tâches, qu’il s’agisse de critiques ou d’autres travaux.J’imagine combien ça peut-être difficile de tenir les rênes en ces termes, et je ne prétends pas détenir la vérité à ce propos ; mais le rôle qui vous échoue en partie, c’est bien de promouvoir la fantasy. Or, qu’est-ce qui pourrait bien servir la fantasy ? Il faut déjà savoir de quel côté on se situe, quel angle d’attaque se trouve le mieux situé, se trouve être le plus pertinent pour cerner le problème.Je ne suis pas du côté des éditeurs : j’ai pu dire, du côté de la vanne annonçant l’arrivée de Tor Books en France, deux trois trucs qui pourraient le faire penser, or il n’en est rien. Simplement, le fait de voir débarquer un fonds bien rodé de high fantasy, de fantasy épique ou que sais-je, bref, de le voir arriver en masse et chasser le reste par le nombre, voilà déjà un truc relativement dégoûtant. Des impossibilités techniques, quant à la réalisation d’un tel projet, auxquelles je n’aurais pas pensé ? Certainement, puisque je ne connais quasiment rien à ce monde-là. Je sais juste ce que je ne souhaite pas voir advenir, et tant mieux si ça n’arrive pas ! Au passage, on verra bien ce que donneront les politiques de Bragelonne dans les années à venir, et les effets collatéraux desdites politiques, qu’absorberont d’autres éditeurs « aimés » des uns et des autres. C’est ce qui me pousse à être si virulent à l’égard de ce genre de boîtes ; quant au fait de savoir si une zone de réhabilitation de ce lectorat, biberonné à la mauvaise tambouille, lui permettra de goûter un jour ou l’autre à des trucs plus savoureux parce qu’ils sont à portée de main (proposés à la critique par Elbakin), c’est un pari que l’on peut tenir, mais que je ne tiendrais pas, par principe. Je crois savoir que la base indéfectible de soutien à la littérature « un peu » cheap balancée par Bragelonne reste sur une certaine constante en termes de chiffres.A ce propos, et sans vouloir jouer le contrepied systématique, je trouve que c’est une drôle de pirouette de vouloir défendre l’aspect « populaire » d’une littérature en la cantonnant à la prolifération d’une littérature « moyenne/ bas de gamme » soit « pour tout le monde » ; ces mots sont ceux que je traduis de façon un peu éxagérée de Zedd si mes souvenirs sont bons…je sais bien (j’imagine) que telle n’était pas ton intention en t’exprimant de la sorte. Mais c’est en voulant l’opposer à « élitiste » qu’on a l’impression de sombrer dans du « donnons de la merde à bouffer à ce qui en veulent, si ça les rend heureux ! ». (par ailleurs, je pense que vous pouvez exister en dehors de toute comparaison avec le fameux cafard, car c’est de lui qu’on parle lorsqu’on utilise le terme « élitiste » ; pour expliciter votre démarche, inutile de l’opposer à celle-là, et encore moins de vous en justifier. Expliquer qu’on est simplement humble dans ses aspirations, face à un railleur qui étale sa science plus que parfaite aurait tendance à vous rabaisser plus qu’à vous légitimer, enfin, ça n’est (hem, comme tout le reste ici, probablement) qu’un avis perso.) @Linaka : je ne dis pas qu’Elbakin favorise les têtes de gondole ; c’est un peu extrémiste, mais je lui (leur) « reproche » de seulement y prêter attention lorsqu’elles n’ont rien à en dire de plus que « rien de transcendant ». Visée informative, je suis tellement accaparé par le reste que j’en oublie de penser que oui, il est utile de savoir que cette tête de gondole n’est rien de plus … qu’une tête de gondole, voilà ! Seulement, mettre des sept à la majorité des romans critiqués me fait me demander si le barême n’est pas un peu trop sympathique. Peut-être le détail du texte de la critique est-il, souvent, plus explicite, n’empêche que…je suis d’accord, entre la sanction et l’encensement, il y a un juste milieu, et c’est peut-être un trop grand pas du côté de la neutralité que je reproche à Elbakin.Il n’y a donc pas d’élus qui se lamentent dans leur coin, mais des oubliés à la pelle, pour assurer une mission de « service public », de renseignement quant à la qualité « des têtes de gondoles » (englobons-y tout ce qui pourrait paraître « convenu » à un lecteur un peu averti), quand on sait pour les trois quarts à quoi s’en tenir sans avoir ouvert le truc. Les lecteurs qui ne cherchent pas bien loin n’ont, je me réserve le droit de le croire, pas besoin de subtilités critiques, quant aux autres, ils savent plus ou moins ce qu’ils vont trouver, pour leur bonheur auto-alimenté de consommateur de fantasy. Tiens, c’est ce qu’on pourrait reprocher aussi, à tout ce petit monde : se créer un bon groupe de consommateurs, soutenu par des relais d’opinion importants qui, sans vouloir mal faire, tentent de juger de cette production, sans pouvoir admettre qu’elle est objectivement mauvaise (puisqu’elle ne l’est pas), au nom de l’objectif qu’ils se sont fixés, à savoir fournir des directives (involontairement ou pas) pour la consommation de ces objets. Dans le même temps, oui, ça fait moins de temps à accorder au « reste ». Mais avant une conception particulière de la défense de la fantasy, il y a un lectorat Elbakin à satisfaire, et pour le meilleur et pour le pire, on ne peut échapper au contrôle, à l’influence du « client ». Il faut composer avec, en plus de ses aspirations ; je ne dis pas que c’est facile.Quant aux éditions Critic, si leur gestation, j’imagine, ne date pas d’hier, elles n’existent pour moi que depuis quelques mois ; or, elles ont aussi leur visibilité ici parce que Zedd en fait partie, et que Zedd fait aussi partie de Elbakin, et, inévitablement, des liens se sont créés. Ceci n’est en rien condamnable, c’est même tout à fait logique, et tant mieux si une jeune maison d’édition qui publie des trucs intéressants a des appuis pour se trouver mieux exposée. Comme là n’est pas le problème, je ne peux rien rajouter d’autre. Ah si, je trouve dommage qu’un éditeur comme Griffe d’Encre ne soit pas plus mis en avant, qu’il en aille de même pour les Moutons...Je peux aussi rajouter que je serais bien mal placé pour parler de ce qui serait à même de révolutionner le genre ; j’entends par cela s’intéresser à des trucs qui sortent des cahiers des charges classiques, ou plutôt convenus, et de façon plus élargie qu’en brassant parmi les blockbusters avérés ou en passe de le devenir (Damasio et Jaworski, tiens, par exemple !)Je peux aussi, maintenant, me demander si défendre et promouvoir la fantasy, c’est encourager l’initiative éditoriale des petites structures, leur fournir une visibilité… ou si, pour un site comme Elbakin, ce serait déjà, à outrance, prendre parti et oublier ce que veut le lecteur ; même si ça passe parfois par du grand format Milady, et même si on pleure un peu que la logique mercantile aie pris le pas sur le « reste ».C’est précisément ce contre quoi vous pensez agir, mais de ce que j’aperçois en venant de temps en temps vous visiter, j’ai l’impression non pas du franc contraire, mais tout de même, de discerner un léger contretemps entre l'intention et les actes. Pas uniquement de votre fait, il y a toujours des forces agissantes…enfin, je sais pas. Toujours est-il que si je poste tout ça, ce n’est pas parce que mon avis est arrêté, bien au contraire. J’ai découvert des trucs très plaisants grâce à votre site, donc je ne m’en plaindrai pas plus.

Posté : ven. 9 avr. 2010 00:09
par Foradan
Je ne suis pas sûr d'avoir tout compris, tout d'abord parce que j'imagine mal le site influencer à ce point le genre (du moins, avant qu'on n'achève la domination du monde connu ;) ), ensuite parce que j'aimerais savoir comment "promouvoir la fantasy" sans parler des bons livres qui deviendront des "blockbusters" grâce à une bonne critique.Personnellement, je me moque royalement de savoir qui édite, tant que le livre vaut le coup, de même que je ne regarde pas si le livre est marqué "jeunesse" et je m'y connais en critique de livre à public restreint (même s'il arrive de voir de bons échos en retour) : pour ma part, je note avec générosité quand j'ai aimé, je sabre avec vigueur quand je suis agaçé, mais ça ne fera pas évoluer le genre.Voilà pour revenir au vrai sujet et à ce qui a été dit page précédente, la fantasy a des possibilités sous exploitées, largement plus variées que les univers médiévaux et les schémas "grand méchant- héros orphelin sans pouvoir - quête improbable".La meilleure chose qui puisse lui arriver, c'est que le public général ait plus qu'un seul livre pour se dire :"c'est de la fantasy" et qu'on soit libéré des illustrations de dragons -chevaliers même s'il n'y a pas de dragons dans l'histoire.

Posté : ven. 9 avr. 2010 09:46
par Malkus
Autant pour moi, vous ne changerez pas la donne à ce point. Je n'y voyais qu'un lien minuscule, et puis c'est une façon de légitimer que ce que je voulais dire avait sa place ici (parce que je vois mal dans quel autre sujet j'aurais pu caser ça ?) . En revanche, les autres questions sont là, même si elles ne sont pas au bon endroit. Quant à savoir ce que c'est que "promouvoir la fantasy", c'est effectivement une vraie question, et pour te donner une idée du contenu de mon message, je me dis que votre manière de procéder est parfois coincée entre ses bonnes intentions et ses contradictions.Et pour revenir au sujet principal, je n'ai, malheureusement, pas grand chose à dire de plus, si ce n'est, comme le disait Sylvaner, qu'il y a la bonne et la mauvaise littérature, et que c'est la bonne qu'il faut promouvoir. Oui, on termine sur les platitudes, à défaut de pouvoir répondre à "qu'est-ce que promouvoir la fantasy". Et puis, comme d'hab, c'est difficile de pondre un sujet de débat pertinent, et la question de départ (Faire évoluer la fantasy...) n'offre que peu d'intérêt, vu comme les réponses évidentes semblent pleuvoir. La faute à la question, ou aux réponses elles-même ? Probablement les deux.

Posté : ven. 9 avr. 2010 09:51
par Aléthia
Tu lances le débat avant de le clore, mais qu'est-ce qui t'empêche de créer un sujet sur "Qu'est-ce que promouvoir la fantasy"? Certains posts sont revenus sur le topic pour ne pas détourner ce dernier mais nullement pour t'empêcher de débattre.

Posté : ven. 9 avr. 2010 10:12
par Malkus
Créer un sujet... oui, pourquoi pas. Cependant, je ne suis pas sûr que ce soit moi qui ai "clos" ce débat (celui en lien avec la question dans le titre du topic). ;)Avant de vouloir créer un sujet, je voulais surtout dire deux trois trucs, auxquels il y aura réponse ou pas, débat ou pas, ici ou ailleurs.

Posté : ven. 9 avr. 2010 10:17
par Dark Schneider
J'ai du mal à suivre tout ce que veut dire Malkus, mais il y'a des choses intéressante je pense. Déjà, je ne vois aucun hors sujet la dedans, on parle de fantasy, de sa possible évolution et d'un site qui le promeut et doncde sa ligne éditorial. Tout cela est imbriqué et le débat me semble pertinent.En revanche, ce que j'aime justement chez Elbakin c'est sa certaine Exhaustivité que je ne retrouve pas vraiment ailleurs. C'est ça qui me fait venir régulièrement sur le site. Je serais même pour qu'il y ait des critiques des Royaumes oubliées, c'est dire!A l'inverse, je n'ai rien non plus contre la démarche du Cafard Cosmique, d'ailleurs leurs critiques régulières de romans SF donnent tort à ceux qui se plaisent ici à insister sur le fait que la SF est en perte de vitesse par rapport à la Fantasy (ce qui me gave un peu, même si quantitativement c'est clair, qualitativement c'est loin d'être sur). Niveau originalité de scénario, la SF a toujours une bonne longueur d'avance sur la fantasy. La dernière fois sur Elbakin que j'ai vu conseiller un roman "fantasy" sortant des chantiers battu c'est La Horde du Contrevent de Damasio : pur roman de SF en ce qui me concerne. Mais moi après, ça ne me dérange pas, la fantasy est un genre cloisonné à un certain univers (médiéval fantastique pour résumer en gros, je sais bien sur que ça peut aller au-delà, comme l'indique bien les descriptions de sous-genre sur le site), et c'est donc ça que je cherche. Si je veux autre chose, je lis d'autre genre tout simplement.Loin de moi également de critiquer avec virulence un éditeur comme Bragelonne. Rien que pour le fait d'avoir publié et fait connaitre David Gemmell et les superbes réeditions de R.E.Howard, je ne peux que les remercier. Tant pis si à côté de ça on se tape un peu trop de romans/cycles moins intéressant. Faut bien qu'un éditeur fasse également dans "le commercial" s'il veut tenir sur la longue durée.Par contre, je suis totalement d'accord avec ça :
Malkus a écrit :JeSeulement, mettre des sept à la majorité des romans critiqués me fait me demander si le barême n’est pas un peu trop sympathique. Peut-être le détail du texte de la critique est-il, souvent, plus explicite, n’empêche que…je suis d’accord, entre la sanction et l’encensement, il y a un juste milieu, et c’est peut-être un trop grand pas du côté de la neutralité que je reproche à Elbakin.
Ca fait des années que je consulte le site et il est vrai que j'y ai vu de nombreuses critiques récoltant le fameux 7/10 qui me semble souvent désigner des romans "moyen" ou "bien sans plus", or 7/10, c'est une bonne note, ça désigne quelque chose de fonciérement positif. Bref, j'ai le sentiment qu'il y a un léger surnotage quand même. Hier je consultais la critique d'un tome de L'épée de vérité, il se fait laminer et récolte au final un 3,5/10, soit 7/20. Une mauvaise note, mais pas non plus un truc catastrophique.C'est sur c'est le contenu de la critique qui est le plus important, mais quand il y a une note, on focalise dessus et je suis persuadé que tout le monde ne fait pas l'effort de lire la critique, où se contente juste de la conclusion.

Posté : ven. 9 avr. 2010 11:40
par zedd
Malkus a écrit :A ce propos, et sans vouloir jouer le contrepied systématique, je trouve que c’est une drôle de pirouette de vouloir défendre l’aspect « populaire » d’une littérature en la cantonnant à la prolifération d’une littérature « moyenne/ bas de gamme » soit « pour tout le monde » ; ces mots sont ceux que je traduis de façon un peu éxagérée de Zedd si mes souvenirs sont bons…je sais bien (j’imagine) que telle n’était pas ton intention en t’exprimant de la sorte. Mais c’est en voulant l’opposer à « élitiste » qu’on a l’impression de sombrer dans du « donnons de la merde à bouffer à ce qui en veulent, si ça les rend heureux ! ». (par ailleurs, je pense que vous pouvez exister en dehors de toute comparaison avec le fameux cafard, car c’est de lui qu’on parle lorsqu’on utilise le terme « élitiste » ; pour expliciter votre démarche, inutile de l’opposer à celle-là, et encore moins de vous en justifier. Expliquer qu’on est simplement humble dans ses aspirations, face à un railleur qui étale sa science plus que parfaite aurait tendance à vous rabaisser plus qu’à vous légitimer, enfin, ça n’est (hem, comme tout le reste ici, probablement) qu’un avis perso.)
Une pirouette ; ce n'est est pas une, du moins, pas de mon point de vue. Comme beaucoup, tu te mets en position de supériorité en défendant ce que tu appelles une "littérature de qualité". Dans mon travail (je suis libraire) comme sur elbakin, j'essaie de faire lire aux gens des romans qui peuvent d'abord leur plaire. C'est peut-être stupide mais j'ai toujours pensé que les gens devaient lire et même ce que tu considères comme de la littérature "bas de gamme". Pour moi, il est nécessaire de donner des portes d'entrées aux lecteurs ; ça me fait toujours beaucoup rire quand je vois çà et là sur des forums des gens qui veulent conseiller à tout le monde du baxter et du egan en sf, ou du duncan et wolfe en fantasy. Dégoûter un lecteur mis à part, je ne vois pas à quoi cela peut servir... Tu penses que je veux m'opposer à l'élitisme. C'est vrai. Je trouve ça tellement facile de rester sur ses échasses à cracher sur la majeure partie des titres qui paraissent, à montrer du doigt la prétendue stupidité de leurs lecteurs ; par moment, je me surprend à avoir quelques avis tranchés aussi. Il n'y a pas si longtemps, je considérais tout Warhammer comme mauvais ; depuis, j'en ai lu un et j'ai vu que je m'étais trompé. Il y a aussi du bon. Certains élitistes critiquent le grand public qui lit de la littérature "bas de gamme". J'ai bien plus souvent vu le second faire l'effort d'aller voir la littérature du premier que l'inverse... Mais bon, c'est tellement mieux de rester aveugle...
@Linaka : je ne dis pas qu’Elbakin favorise les têtes de gondole ; c’est un peu extrémiste, mais je lui (leur) « reproche » de seulement y prêter attention lorsqu’elles n’ont rien à en dire de plus que « rien de transcendant ». Visée informative, je suis tellement accaparé par le reste que j’en oublie de penser que oui, il est utile de savoir que cette tête de gondole n’est rien de plus … qu’une tête de gondole, voilà ! Seulement, mettre des sept à la majorité des romans critiqués me fait me demander si le barême n’est pas un peu trop sympathique. Peut-être le détail du texte de la critique est-il, souvent, plus explicite, n’empêche que…je suis d’accord, entre la sanction et l’encensement, il y a un juste milieu, et c’est peut-être un trop grand pas du côté de la neutralité que je reproche à Elbakin.
Pour rebondir sur ce que tu dis au sujet des têtes de gondole, je me farcis en ce moment le quatrième tome tome de l'âge du feu ; je n'aime pas du tout. Tu semble croire que c'est toujours avec joie et félicité que l'on lit telle ou telle série. En ce qui concerne les notes, mettre une note est un exercice difficile. Tu remarqueras que s'il n'y a pas beaucoup de 2 ou de 3, les 9 et 10 sont tout aussi rares. C'est souvent les livres que l'on a ni adoré ni détesté qui sont le plus difficile à noter.
Il n’y a donc pas d’élus qui se lamentent dans leur coin, mais des oubliés à la pelle, pour assurer une mission de « service public », de renseignement quant à la qualité « des têtes de gondoles » (englobons-y tout ce qui pourrait paraître « convenu » à un lecteur un peu averti), quand on sait pour les trois quarts à quoi s’en tenir sans avoir ouvert le truc. Les lecteurs qui ne cherchent pas bien loin n’ont, je me réserve le droit de le croire, pas besoin de subtilités critiques, quant aux autres, ils savent plus ou moins ce qu’ils vont trouver, pour leur bonheur auto-alimenté de consommateur de fantasy. Tiens, c’est ce qu’on pourrait reprocher aussi, à tout ce petit monde : se créer un bon groupe de consommateurs, soutenu par des relais d’opinion importants qui, sans vouloir mal faire, tentent de juger de cette production, sans pouvoir admettre qu’elle est objectivement mauvaise (puisqu’elle ne l’est pas), au nom de l’objectif qu’ils se sont fixés, à savoir fournir des directives (involontairement ou pas) pour la consommation de ces objets. Dans le même temps, oui, ça fait moins de temps à accorder au « reste ». Mais avant une conception particulière de la défense de la fantasy, il y a un lectorat Elbakin à satisfaire, et pour le meilleur et pour le pire, on ne peut échapper au contrôle, à l’influence du « client ». Il faut composer avec, en plus de ses aspirations ; je ne dis pas que c’est facile.
Pas d'accord pour les élus... mais bon.Tu sais à quoi t'en tenir. Je sais à quoi m'en tenir. Ce n'est pas la majorité des personnes. Je travaille dans une librairie spécialisée, et donc visitée par un public plutôt averti, et au la moitié peut-être ne sait pas à quoi s'en tenir. Quand tu vois le prix d'un livre, c'est normal de se diriger vers un roman que tu penses pouvoir te plaire plutôt que vers un titre mystérieux. Et puis, tu dis que tu sais à quoi t'en tenir ; je n'en suis pas sûr. Certaines couvertures banales et quatrièmes ordinaires cachent de très bons romans... Franchement, sans Gillossen, je ne serai jamais aller voir le cycle d'Ea ou le cycle de Merlin de Mary Stewart. Tu en connais beaucoup des sites qui les ont défendu ? Non, c'est trop classique, ça vaut sûrement pas le coup...
Quant aux éditions Critic, si leur gestation, j’imagine, ne date pas d’hier, elles n’existent pour moi que depuis quelques mois ; or, elles ont aussi leur visibilité ici parce que Zedd en fait partie, et que Zedd fait aussi partie de Elbakin, et, inévitablement, des liens se sont créés. Ceci n’est en rien condamnable, c’est même tout à fait logique, et tant mieux si une jeune maison d’édition qui publie des trucs intéressants a des appuis pour se trouver mieux exposée. Comme là n’est pas le problème, je ne peux rien rajouter d’autre. Ah si, je trouve dommage qu’un éditeur comme Griffe d’Encre ne soit pas plus mis en avant, qu’il en aille de même pour les Moutons...
Je m'occupe d'un autre site internet consacré aux genres de l'imaginaire ; c'est la croix et la bannière pour avoir des SP. Alors, quand on doit se procurer un roman de ces éditeurs, on achète. Enfin, Gillossen l'a très bien expliqué dans son message. Il y a quelques critiques de Moutons ou de Griffes d'encre (d'ailleurs sur les autres sites, la proportion de ces petits éditeurs n'est pas énorme non plus) : des livres que l'on voulait mettre en avant : La Porte, Gagner la Guerre, et. Alors oui, j'aimerai mettre mieux en avant ces titres mais pourquoi toujours taper sur le site ?Pour Critic, rien à redire si ce n'est que je n'ai aucune influence sur la note ou la critique. ^^
Je peux aussi, maintenant, me demander si défendre et promouvoir la fantasy, c’est encourager l’initiative éditoriale des petites structures, leur fournir une visibilité… ou si, pour un site comme Elbakin, ce serait déjà, à outrance, prendre parti et oublier ce que veut le lecteur ; même si ça passe parfois par du grand format Milady, et même si on pleure un peu que la logique mercantile aie pris le pas sur le « reste ».
C'est justement là où je ne suis pas d'accord. Ce que "veut" le lecteur est le plus important. Il doit en avoir pour son argent. Alors, tu lui donnes ce que tu penses être le mieux pour lui. Et lorsqu'il te demandera autre chose ou que tu lui auras assez cassé les pieds pour aller voir un truc un peu plus osé, il tentera l'expérience ou non (sic!). Gérard Klein le dit lui même : le public a toujours raison. Point.
C’est précisément ce contre quoi vous pensez agir, mais de ce que j’aperçois en venant de temps en temps vous visiter, j’ai l’impression non pas du franc contraire, mais tout de même, de discerner un léger contretemps entre l'intention et les actes. Pas uniquement de votre fait, il y a toujours des forces agissantes…enfin, je sais pas. Toujours est-il que si je poste tout ça, ce n’est pas parce que mon avis est arrêté, bien au contraire. J’ai découvert des trucs très plaisants grâce à votre site, donc je ne m’en plaindrai pas plus.
Je crois surtout que tu nous prêtent des intentions que nous n'avons pas. Elbakin.net est un site de passionnés. On fait découvrir nous coups de coeur. Point. Et c'est très bien comme ça. Pourquoi partir en croisade quand on peut simplement parler de ce que l'on a aimé...Zedd

Posté : ven. 9 avr. 2010 12:33
par Fabien Lyraud
le public a toujours raison. Point.
Quand le mouton se met à penser par lui même, le berger ne voit pas toujours ça d'un très bon oeil. Donc arrivent les pros du marketing qui vont repérérer les manuscrits qui vont correspondre aux grandes tendances du moments. Et on essaie de guider le public, de l'empêcher d'être lui même en proposant du prémaché. Je suis un grand défenseur de la littérature populaire; mais je pense que la littérature populaire peut être de qualité. Et surtout communication à outrance. On veut que ça se vende. Est ce que Goodkind aurait autant vendu sans mattraquage publicitaire. Personnellement j'en doute. La précédente version de l'édition du premier tome n'avait pas vraiment marché. je suis persuadé que si l'on avait fait le même battage médiatique autour de Steph Swainson, L'année de notre guerre se serait beaucoup mieux vendu. On peut vendre ce que l'on a envie de vendre, y compris des bons bouquins si on met le marketing derrière.
Il n'y a pas si longtemps, je considérais tout Warhammer comme mauvais ; depuis, j'en ai lu un et j'ai vu que je m'étais trompé. Il y a aussi du bon.
Je suis un grand opposant aux licences. En fantasy même si plusieurs franchises se sont imposés, on est quand même pas dans la situation de la SF. En sf la licence Star Wars est devenu un rouleau compresseur. Et finalement tout un pan du space opera populaire a quasiment disparu, remplacé par la dit licence. C'est un formidable appauvrissment du genre. Je trouve plus positif de créer des licences ex nihilo, des univers partagés purement littéraire ou de lancer des collections populaires comme l'était Anticipation au Fleuve. Les licences commerciales représentent un danger pour la bibliodiversité.Pour ta remarque je suis globalement d'accord. J'avais une assez mauvaise image de la sword and sorcery et lorsque j'ai découvert le webzine Flashing Swords et que j'ai voulu voir ce qu'il y avait derrière j'ai découvert des auteurs fabuleux. Bref on est souvent surpris.

Posté : ven. 9 avr. 2010 12:53
par Tisse Ombre
Je tiens à faire remarquer que l'utilisation de cette fameuse phrase "Le public a toujours raison" par Mr Klein est avant tout une constatation affligeante doublée d'une grande amertume.Le fait est qu'actuellement, pour la majorité du public, la merde a le vent en poupe.Je comprends ton raisonnement Zedd mais je n'en suis nullement partisan. Ce n'est pas en refilant de la merde au public que le dit public va s'élever intellectuellement. C'est comme à la télévision, ce n'est pas en continuant à mettre à l'antenne des merdes sans nom comme La ferme célébrité ou D&Co que le public français moyen va pouvoir s'enrichir.Le premier site que j'ai connu sur internet, ce fut le cafard cosmique, plus élitiste qu'il ne l'est aujourd'hui. J'ai toujours été ravi de suivre ce site et les lectures proposés, j'ai du m'accrocher mais aujourd'hui le fait est là, j'ai été pris dans l'équipe rédac du CC. J'aime assez Elbakin, notamment pour certains internautes très agréables (Witch, Nigelle...) mais je ne l'aime pas sous de nombreux aspects. (Exemple de Gagner la Guerre, meilleur roman fantasy de l'année passée et qui a mit 3 plombes avant d'arriver sur le site en critique)Pour Bragelonne, eh bien je ne vais pas refaire le débat. Je suis toujours affligé par leurs publications fantasy (qui asphixie le marché) malgré une certaine augmentation de qualité (la collection TSF, merci Mr Genefort). Et puis il nous ont pondu Milady...

Posté : ven. 9 avr. 2010 13:17
par zedd
Fabien Lyraud a écrit :
le public a toujours raison. Point.
Est ce que Goodkind aurait autant vendu sans mattraquage publicitaire. Personnellement j'en doute. La précédente version de l'édition du premier tome n'avait pas vraiment marché. je suis persuadé que si l'on avait fait le même battage médiatique autour de Steph Swainson, L'année de notre guerre se serait beaucoup mieux vendu.
oui sûrement. Enfin, au début, Goodkind a surtout marché via le bouche à oreille. Concernant Swainston, j'aime beaucoup L'année de notre guerre, mais (et finalement ça va rejoindre le sujet du topic) la weird fantasy, sous-genre qui tente de bousculé les choses, n'a pas connus un grand succès en France. Pourquoi, je ne sais pas trop... Je pense (mais c'est mon avis) que pour apprécier la weird fantasy et les codes qu'elle détourne, il faut connaître ces codes... Le succès de la fantasy est trop récent en France pour qu'il y ait un public assez nombreux pour cela.... Après, c'est mon avis mais je suis le premier déçu du manque de succès de ce genre. J'ai essayé en librairie et les gens n'accrochent pas.
Il n'y a pas si longtemps, je considérais tout Warhammer comme mauvais ; depuis, j'en ai lu un et j'ai vu que je m'étais trompé. Il y a aussi du bon.
Je suis un grand opposant aux licences. En fantasy même si plusieurs franchises se sont imposés, on est quand même pas dans la situation de la SF. En sf la licence Star Wars est devenu un rouleau compresseur. Et finalement tout un pan du space opera populaire a quasiment disparu, remplacé par la dit licence. C'est un formidable appauvrissement du genre. Je trouve plus positif de créer des licences ex nihilo, des univers partagés purement littéraire ou de lancer des collections populaires comme l'était Anticipation au Fleuve. Les licences commerciales représentent un danger pour la bibliodiversité.
Kristine K. Rusch a écrit un article assez intéressant à ce sujet (faudrait que je le retrouve)... Elle dit, en gros, que les licences fonctionnent actuellement car le public sait qu'elles vont lui raconter une histoire divertissante. Vu la situation économique, nombre de personne n'ont pas très envie qu'on leur serve une vision pessimiste du monde (elle prend l'exemple de certains romans de sf)... Je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'elle dit mais son article est très intéressant. Zedd

Posté : ven. 9 avr. 2010 13:19
par Fabien Lyraud
malgré une certaine augmentation de qualité (la collection TSF, merci Mr Genefort).
Augmentation de la qualité qui a curieusement suivi la mutation interne de Alain Névant qui s'occupait au début de l'éditeur de la sélection de titres étranger, vers le marketing. Maintenant Stéphane Marsan a la haute main sur tous les aspects littéraires. Je suis pas sûr que Alain Névant ( humainement c'est un type bien j'ai eu quelques échanges de mp avec lui fort poli et courtois d'ailleurs) aurait sélectionné Lynch, Carey ou Rothfuss. Pour Milady c'est Isabelle Varange qui s'occupe de quasiment tout en lien avec Alain Névant. Je rappelle que c'est à Alain Névant que l'on doit la traduction de Goodkind. Ce type est très sympa mais a assurément mauvais goût.

Posté : ven. 9 avr. 2010 13:38
par zedd
Tisse Ombre a écrit :Je tiens à faire remarquer que l'utilisation de cette fameuse phrase "Le public a toujours raison" par Mr Klein est avant tout une constatation affligeante doublée d'une grande amertume.Le fait est qu'actuellement, pour la majorité du public, la merde a le vent en poupe.
Oui je sais bien, mais au final, elle n'en reste pas moins vrai. Pour "la merde", je te laisse seul juge. J'ai conseillé des Orcs il y a deux ans à des gens qui lisent maintenant Kane ou Mary Gentle. Les goûts évoluent, laissons-leur le temps.... (je lui aurais conseillé Kane au début, je suis à peu près sûr que je l'aurais perdu). Après, pour la plupart des gens, ces derniers ne lisent pas beaucoup et lorsqu'il le font, ils veulent se vider le tête. Qui suis-je pour dire qu'ils ont tord ? Pourquoi toujours concurrencer la littérature avec elle-même. Donnons d'abord aux gens envie de lire...
Je comprends ton raisonnement Zedd mais je n'en suis nullement partisan. Ce n'est pas en refilant de la merde au public que le dit public va s'élever intellectuellement. C'est comme à la télévision, ce n'est pas en continuant à mettre à l'antenne des merdes sans nom comme La ferme célébrité ou D&Co que le public français moyen va pouvoir s'enrichir.
Mais la plupart des gens n'ont pas envie de s'élever intellectuellement... la plupart veulent juste se distraire. La lecture, à la différence des jeux vidéo ou de la télé, demandent un effort de concentration. Au début, je pensais que l'on pouvait faire aimer ce que l'on voulait aux gens... Rien de plus faux ! Lors de mon premier stage en librairie, je me suis pris un de ces bides avec Thomas Covenant. Je n'ose même plus le conseiller maintenant...
Le premier site que j'ai connu sur internet, ce fut le cafard cosmique, plus élitiste qu'il ne l'est aujourd'hui. J'ai toujours été ravi de suivre ce site et les lectures proposés, j'ai du m'accrocher mais aujourd'hui le fait est là, j'ai été pris dans l'équipe rédac du CC. J'aime assez Elbakin, notamment pour certains internautes très agréables (Witch, Nigelle...) mais je ne l'aime pas sous de nombreux aspects. (Exemple de Gagner la Guerre, meilleur roman fantasy de l'année passée et qui a mit 3 plombes avant d'arriver sur le site en critique
Mes félicitations ! :)Après, le cafard et Elbakin ne sont en rien comparables ; le cafard s'adresse à des lecteurs confirmés. Elbakin à tout le monde, j'ose croire. :) (ce n'est pas une critique, juste un constat. Je traîne parfois sur le cafard aussi).Pour Gagner la guerre, la faute m'est imputable. je devais le chroniquer et j'ai mis beaucoup de temps à le faire. Et puis, je ne crois pas que le cafard ait jamais parlé de Clairvoyage et de tant d'autres... Pour le reste, je vais arrêter là l'éternel débat sur grand public vs public averti. D'ordinaire, je ne m'y frotte même pas : c'est un sujet sensible où les esprits s'échauffent rapidement, le mien le premier :). Je comprends que l'on puisse s'énerver de voir de grands romans passer inaperçus sur les tables des librairies... Mais, s'en prendre aux lecteurs, je veux dire aux lecteurs du grand public, c'est se tromper de cible... si tant est qu'il y en ait une. La plupart des lecteurs ne demandent qu'à être conseillés ; ce n'est pas en qualifiant je pense leur lecture de "merde" (je donne volontairement dans la provocation :)) que l'on réussira à les convaincre de lire autre chose...ZeddPS à Fabien Lyraud : Alain Névant a aussi choisi L'année de notre Guerre.

Posté : ven. 9 avr. 2010 13:50
par Gillossen
Ça en fait des choses auxquelles réagir. :)Bon, tout d'abord, mon message n'était pas là pour dire qu'Elbakin.net ne pouvait pas être critiqué ou que sais-je. :) On a d'ailleurs une section Elbakin.net qui ne concerne pas que les questions techniques. :) Seulement, il me semble que "Faire évoluer la fantasy ? -est-ce seulement possible- ?", ça concerne, du moins, comme point de départ du sujet, la fantasy en elle-même : ses romans, ses codes, ses "failles", etc, etc... Là, depuis une bonne page maintenant, on parle tout autant des éditeurs et du site ou des sites internet en général. Et c'est très intéressant. Là n'est pas le "souci". Je me demande juste si un sujet carrément à part, comme cela a été proposé, ne serait tout de même pas plus pratique. Même si, évidemment, les décisions éditoriales des éditeurs influent sur les publications elles-mêmes et donc le genre Fantasy dans son ensemble, bien sûr. Pour en revenir donc malgré tout au site, il faut voir que l'on traite aussi bien du dernier DreamWorks que des dessous de la conception d'un cycle de la Roue du Temps pour citer l'une des dernières interviews en date, etc... Nous sommes généralistes et nous comptons bien le rester. Là où je te rejoins, c'est que l'on essaie, notamment dans le choix des articles qu'on traduit, de s'orienter vers des choses qui dépassent un peu le tout venant (d'ailleurs, la prochaine, c'est celle d'un agent littéraire). Je zappe les histoires d'élitisme, qui me passent au-dessus de la tête. Il y a des gens qui nous trouvent trop gentils, d'autres pas assez... Puisque plusieurs ont parlé des notes, combien de fois j'ai dû rappeler que, justement, 6/10, c'est 12/20, soit mention Assez Bien au Bac. :) On offre une certaine visibilité à tout un tas de titres moyens de Bragelonne ou Milady. Oui, et alors, ai-je envie de dire ? Est-ce qu'un lecteur lambda aura envie de se procurer des romans de David Drake après lectures des critiques ? Ça m'étonnerait, malgré une note, certes, relativement clémente pour le premier tome. Les Moutons électriques, nous n'avons aucun problème avec eux, beaucoup de leurs titres m'intéressent, mais c'est vrai, on ne les reçoit pas d'office, et là encore, il y aussi des contraintes temporelles, tout simplement. Mais prendre parti en soi ne me pose pas de problème. Les positions tranchées, c'est bien. Un peu de nuance aussi. :)Les relations Fantasy/SF, je ne suis pas d'accord avec DS au passage (mais ce n'est pas la première fois ;) ), mais, tiens, on pourrait remonter le sujet dédié. :)La weird fantasy, je ne suis pas certain que ça marche beaucoup de façon générale, non ? C'est avant tout un succès d'estime. Ce qui n'empêche pas en effet qu'il s'agit là d'une tentative de faire bouger les choses.

Posté : ven. 9 avr. 2010 14:02
par Fabien Lyraud
Publier de la mauvaise littérature n'est pas un problème si c'est de la mauvaise littérature de qualité.

Posté : ven. 9 avr. 2010 18:13
par Malkus
En réponse à ce que disait Zedd : C’est peut-être se mettre en position de supériorité, mais c’est surtout défendre ce que j’aime trouver dans un bouquin… sinon, ta vision des choses, qui dépasse ce que tu ne ferais que penser puisque tu la vis au quotidien, dans ton boulot comme via Elbakin, est aussi intéressante. Je ne me suis jamais projeté dans la tête d’un libraire, et j’imagine qu’en effet, une partie de votre travail, c’est de donner des trucs à lire aux gens. Je te rejoins sur le fait que la plupart ne veulent pas s’élever intellectuellement en lisant ; du moins, pas si on le leur présente comme ça. C’est peut-être une répulsion toute naturelle qui vient à certains, quand on veut leur faire avaler des trucs censés faire doubler leur cervelle de volume. Je peux le comprendre. C’est aussi pour ça que j’estime qu’il ne faut pas mélanger « populaire » et « bas de gamme », même si on a vite fait d’associer les deux.Ensuite, s’opposer à l’élitisme, pourquoi pas : je ne suis pas « pour » non plus. Pour dire deux mots sur le Cafard, je sais qu’ils sont catalogués « élitistes » car je l’ai lu de leur propre aveu sur leur forum, où ils présentaient le truc comme une boutade, bien admise que ce soit du côté de leurs lecteurs ou même de l’équipe. La chose peut contenir une vérité et ne pas être uniquement gratuite non plus ; il y a un certain nombre de variables qui les amènent à cette posture, quant à savoir lesquelles, on pourrait en discuter des heures, mais sans moi, parce que je ne connais pas assez le contenu du site. J’y passe de temps en temps, j’y lis des chroniques, des articles, et je perçois leur parti pris à eux comme quelque chose de réfléchi, qui n’est sans doute pas dicté par la volonté d’exclure les masses mais par des goûts relativement précis. Je ne dis pas que la démarche élitiste est plus justifiable, mais pourtant, si le but d’un éditeur est de dénicher des trucs sympas « qui ne vendent pas beaucoup » et de miser un paquet sur des trucs « sympas » (eux aussi ;) ) qui vendront nettement plus, il me semble que la recherche de la perle rare et d'une certaine qualité ne doit pas se perdre non plus.L’exercice de la note est parlant aussi, et je me suis déjà dit un certain nombre de fois qu’il n’était pas évident de mettre une note à un roman. Je me suis même dit « c’est une drôle d’idée que de noter un roman ». Question de visibilité, d’accord, mais ce n’est pas si étonnant qu’au final, un roman pour lequel on n’a « pas grand-chose à redire » se retrouve avec une de ces notes assez accessibles, puisque pour l’attribuer, il va falloir passer par un certain nombre de points d’analyse : scénario, épaisseur du personnage, longueur en bouche… N’ayant que peu à redire à ce sujet, pourquoi, dans une telle logique, devrait-on « sanctionner » un tel roman ? Si ce n’est pas pour son manque d’épaisseur, justement, ce ne sera pour rien d’autre, et on devra le qualifier « d’honnête », « bien dans la norme », et attribuer une note en conséquence. Une note qui reste, comme le dit DarkSchneider, quand même plutôt sympa.L’idée que je voulais véhiculer, quant au fait de savoir à quoi s’en tenir, c’est bien que pour s’orienter, quelqu’un qui n’est pas connaisseur n’aura pas besoin qu’on lui certifie que telle ou telle œuvre correspondra a ses attentes ; le marketing y aura pensé pour vous, et on retrouvera au bon emplacement, aux bons prix et à bonne dose certains ingrédients qui aident à faire passer la pillule. Quand d’autres, par expérience, auront appris à se méfier d’emblée d’un certain nombre de sorties estampillées « ce que vous savez ». C’est là où je voulais en venir. C’est aussi pour ça que j’embrayais sur le temps occupé à couvrir certaines sorties, irrécupérable pour les autres ; et ceci, je le pensais aussi en gardant en tête que vous êtes des passionnés, et que, petit à petit, votre influence grandissant, vous vous trouviez happé par un certain nombre de sorties, de travaux, de choses à couvrir, et, malgré vous, du fait de l’importance du site, des prescripteurs d’importance. Ce n’est pas à vous que je vais l’apprendre, mais si on se met à vous citer sur les quatrièmes de couvertures, ce n’est pas pour rien non plus. De ceci, vous n’êtes pas responsables, mais de l’extérieur, tout ça renvoie à un appui, appui qu’on ne trouve, encore une fois, pas forcément là où il le faudrait. Donc, effectivement, je sucre un peu les fraises, mais ça fait râler, oui !Je reprends un certain nombre de choses que tu as pu dire Zedd, et pas forcément dans l’ordre : je pense qu’un éditeur comme « Qui Vous Savez » a exactement la même pensée que toi quant au fait qu’il faille donner au lecteur ce qu’il veut ! La différence, ce sont les arrières pensées qui vous animent… attention, non plus cette fois à une légère déviation du sujet, mais à un sérieux glissement de terrain de ce côté-là ; ou comment va-t-on en arriver à remettre en cause, avec la crucifixion d’un éditeur « tout terrain » (il faut bien changer un peu !), tout le système capitaliste, et crier à la révolution ! Je le dis en prévention, pour que tout le monde s’entende bien sur le fait qu’un éditeur est aussi là pour gagner de l’argent. Mais je ne peux qu’appuyer ce que dit Tisse-Ombre lorsqu’il parle de marché au bord de l’asphyxie, et je ne parlais pas d’autre chose en évoquant des « effets collatéraux » sur le reste du (petit) monde éditorial de la fantasy.A l'instant là... ceci vous fait peut-être moins d'effet qu'à d'autres, mais dans cette "croisade" contre la visibilité de titres dont je continue de penser que tout le monde se passerait bien, il y a aussi une dimension patrimoniale. Je ne pense pas être un véritable fan de fantasy, ou plutôt, je n'en suis pas un passionné comme vous pouvez l'être. A mon sens, un véritable passionné lit de la VO, possède, en termes de fantasy, une culture que je n'ai pas, et garde un oeil sur le marché étranger. Disons qu'il n'est pas là en dilettante, quoi, comme ont pu l'être les fans de RPG à l'époque de la Super Famicom ou de la Snes, Megadrive et j'en passe... dans ce sens, je n'ai pas ce réflexe d'aller y jeter un oeil, et je dirais même que je rejette toutes ces choses. ( on entend assez souvent que les anglo-saxons maîtrisent leur truc, qu'on attend avec impatience les traductions... on entend que les anglo-saxons ne sont pas des imbus de leur personne comme les écrivains français, ils sont juste « writers », c'est leur job, écrire est un job…sauf que pour chaque révolution annoncée, combien de pétards mouillés ? Attention, lourde caricature s’appuyant, comme bien des caricatures, sur des faits réels). Ceci pour expliquer peut-être, y compris à moi même, en quoi je suis contre cette fameuse exhaustivité de traitement. Bon, je peux être contre, ce n'est que mon avis et ça n'a aucune conséquence. M'enfin, quand on voit des mecs comme Jaworski, Damasio, Colin, un Noirez, Bellagamba, d’autres qui ont des trucs intéressants à dire, et qu’on voit l’empreinte qu’ils peuvent laisser, et qu’ils peuvent même imposer une marque de fabrique hors « modèle anglo-saxon », je trouve dommage de ne pas les voir plus dans le coin. Je sais, Damasio et Jaworski ont eu leur heure de gloire sur Elbakin, et ce n’est certainement pas terminé. Alors que dire, continuez dans cette veine ! Et la question des services de presse limite le champ d’action, effectivement.Voilà pour le sujet boule de flipper. Et j’aurai quand même eu des réponses à certaines de mes questions.

Posté : sam. 10 avr. 2010 01:22
par Thomas Geha
Ce que j'aime dans la fantasy, c'est qu'elle m'éclate encore énormément, quelle que soit la palette narrative de l'auteur. Quelle que soit l'ambition du livre, j'y trouve une sorte d'énergie que souvent la SF ne possède plus.Et je trouve qu'Elbakin reflète parfaitement cette énergie du genre ; les intervenants de ce forum vibrent pour tous les tons que la palette du genre peut proposer. La mixité cohabite en bonne harmonie. C'est assez rare pour être souligné :-)Thomas merdasse j'ai eu qu'un 7/10 bande d'enfoirés Geha