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Posté : ven. 1 avr. 2011 10:41
par Altaïr
(promis, quand j'ai le temps je refait un pavé similaire sur les points fots du bouquin ;) )

Posté : ven. 1 avr. 2011 12:31
par Witch
@ Aka : je parlais du message 53 :boude: où mes phrases étaient "un peu" moins longues que d'habitude non ? :lol: (et peut-être un peu plus "sèches" du coup ;) ) mais contente de t'avoir fait rire :pOk Altaïr j'ai bien compris que tu fais un constat sur le contenu de l'univers mais quand je te lis, j'ai le sentiment que tu pars de ce constat pour établir une conclusion sur la "portée" des bouquins.
Mais il est vrai que j'ai par ailleurs un goût pour les livres avec des personnages et des mondes complexes et ambivalents, qui utilisent les mondes imaginaires pour nous faire un peu réfléchir sur l'homme, ou sur notre monde.
Est ce que je peux en conclure que le Trône de Fer te produit cet effet ? Et bien pas à moi. Les intrigues politiques complexes et alambiquées du monde de Martin sont effectivement un très bon reflet de notre réalité. Mais de mon point de vue cela ne m'apprend pas grand chose que je ne sache déjà sur la noirceur de l'âme humaine. Si toi, et beaucoup d'autres :), partagent ce gout et cette envie de complexité d'intrigues, est-il possible d'admettre que tout le monde n'est pas dans la même attente ? Ta phrase suivante
Kushiel n'appartient clairement pas à cette catégorie
on est bien d'accord qu'elle n'est valable que pour ceux qui ont les mêmes attentes que toi ? :)Parce que je me trompe peut-être mais on dirait que tu établis une échelle de valeur, que selon toi Kushiel n'est pas à la hauteur de cette "catégorie" et que du coup
et, oui, je le regrette un peu parce que je pense qu'il y avait matière. Parfois, Carey effleure un sujet qui aurait pu être riche et totalement passionnant
C'est Carey qui a raté quelque chose ? :huh: ou bien il est possible de passer à côté de la matière à penser qu'elle offre ? C'est un peu à chacun de faire son chemin avec ce que propose l'auteur non ?
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je n'ai pas besoin qu'elle développe, je suis plus intéressée par comment cela conditionne ce que devient Imriel et comment il dépasse ce problème en allant à la recherche de sa propre nature. Bon c'est pas Candide de Voltaire mais tous ces voyages pour finalement revenir dans son jardin ...:)En dehors du fait que je n'aime pas trop les catégories :D est ce que dire que Kushiel n'appartient pas à "cette catégorie" cela ne revient pas à ce que quelqu'un qui lit le même genre que moi me dise "oui enfin quand même ça fait franchement moins réfléchir ?" Sauf si je me trompe sur ce que tu veux dire par
Kushiel reste pour moi un livre dont le seul but est de distraire
Parce que c'est aussi le but du TdF de mon point de vue avec utilisation de ressorts dramatiques plus "spectaculaires". C'est très réussi et très différent, mais je ne conclus pas "c'est très ambitieux et Carey non"Alors il y a peut-être des problèmatiques plus ... personnelles qui ne te parlent pas dans Kushiel.Je crois fermement que l'amélioration de l'humanité passe d'abord par l'amélioration de ce que nous sommes chacun individuellement donc pour moi il y a des ces bouquins des choses qui me parlent plus que savoir qui monte sur le Trône de Fer après huit tomes. Mais c'est effectivement d'une portée plus individuelle. Il y a peut-être aussi dans ma façon de voir ces livres et cet univers la connaissance que j'ai du fandom américain et là je peux dire que l'univers de Carey parle à bien des gens de la nature humaine, des attentes, des peurs, des frustrations, de liberté, de non-conformisme, du jugement permanent que l'on subit, de la pression de groupe ....Cela dit nous n'étions déjà pas d'accord sur la question de "l'ambition", ça se confirme ;) Et moi Joscelin ne m'a pas fait rêver, je préfère les bruns :p

Posté : mar. 5 avr. 2011 15:47
par Altaïr
(Ahem... Attention, pavés ! Je vais diviser en deux parties histoire de rendre ça un peu moins indigeste...)ça y est, j'ai fini le tome 6 de Kushiel, et il m'a laissée assez indifférente... Je ne me suis jamais ennuyée, mais je n'ai jamais vraiment été passionnée non plus. C'est finalement le tome sur lequel j'ai le moins de choses à dire.Sinon, je vais essayer de te répondre, Witch. Pas évident d'ordonner mes idées de façon claire parce que ça part un peu dans tous les sens.Tout d'abord, moi aussi normalement je préfère les bruns, mais chez Joscelin c'est pas les cheveux que j'apprécie ;)
« Witch » a écrit :j'ai le sentiment que tu pars de ce constat pour établir une conclusion sur la "portée" des bouquins.
Oui, tout à fait. Mais je précise tout de même les choses, histoire d’être sure que je me fais bien comprendre : je commente la portée du bouquin, mais pas sa qualité. Je peux te citer des dizaines d’œuvres qui sont à la base des divertissements sans prétention et qui se révèlent être au final de petits bijoux.
« Witch » a écrit :Si toi, et beaucoup d'autres , partagent ce gout et cette envie de complexité d'intrigues, est-il possible d'admettre que tout le monde n'est pas dans la même attente ?
Euuuh stop stoooop ? Est-ce que j’ai essayé de faire du prosélytisme, de persuader quiconque de la supériorité de tel livre par rapport à un autre ? J’aime énormément le trône de fer, je l’admets volontiers, mais je ne suis pas non plus une fanatique aveugle qui veut persuader tout le monde que c’est le meilleur roman du monde, et je lui reconnais volontiers des défauts.Non, j’ai juste dit que le « trône de fer » était objectivement plus ambitieux que Kushiel, notamment au niveau des intrigues politiques. C’était une réaction au fait que j’ai vu écrit à plusieurs reprises qu’il y avait dans Kushiel des intrigues politiques complexes comme dans le trône de fer – et là, non, désolée, Kushiel a des tas de qualités, mais pas celle-là. Je développerai plus loin (pavé partie 2 : le retour du moellon)
« Witch » a écrit :Ta phrase suivante : « Kushiel n'appartient clairement pas à cette catégorie »on est bien d'accord qu'elle n'est valable que pour ceux qui ont les mêmes attentes que toi ? Parce que je me trompe peut-être mais on dirait que tu établis une échelle de valeur, que selon toi Kushiel n'est pas à la hauteur de cette "catégorie" et que du coup
Alors, déjà, non, il n’y a pas d’échelle de valeur. cf. le début de mon post sur la portée des œuvres.Ensuite, ce que j’essayais d’exprimer, manifestement maladroitement, c’est un regret, qui m’est personnel, qui est que dans Kushiel il y a plein de pistes que JE (oui, je) juge intéressantes et potentiellement riches, et qui ne sont pas exploitées. On a un peu l’impression qu’elle voudrait par moment donner plus de profondeur et de portée à son œuvre, mais qu’elle ne va pas au bout de son intention originelle. Ainsi, Imriel : un héros censément traumatisé par son enfance, son « sang Sharizai », l’identité de sa mère et le regard que les gens de la cours porte sur lui… on ne le ressent jamais vraiment à la lecture, et ce malgré 15 explications de texte à la moitié des personnes qu’il croise sur l’origine de sa marque au fer rouge.Mais, parfois, Carey réussit complètement : les sentiments complexes du même Imriel et sa culpabilité vis-à-vis de Dolerei sont tangibles et crédibles. C’est ce qui fait à mes yeux que le meilleur tome de Kushiel est le 5ème, d’ailleurs.C’est à la fois la qualité et le défaut de ce second cycle, d’ailleurs. En prenant un narrateur à la personnalité plus complexe que dans le premier, Carey s’est mis la barre plus haut, mais n’a pas toujours été à la hauteur de l’ambition originelle. Du coup, le premier cycle conserve pour moi l’ « atout fraîcheur » du roman sans prétention mais qui se dévore, par rapport au second cycle pris dans son ensemble.
C'est un peu à chacun de faire son chemin avec ce que propose l'auteur non ?
Je ne suis pas sure de bien comprendre ce que tu entends par là… si c’est sous-entendre que « chacun ses goûts, chacun son avis, on ne peut pas juger des qualités intrinsèques d’une œuvre », alors je ne suis violemment pas d’accord.
Je crois fermement que l'amélioration de l'humanité passe d'abord par l'amélioration de ce que nous sommes chacun individuellement donc pour moi il y a des ces bouquins des choses qui me parlent plus que savoir qui monte sur le Trône de Fer après huit tomes. Mais c'est effectivement d'une portée plus individuelle.
Je suis d’accord pour dire qu’une fois qu’on a lu les 6 tomes, on ressent mieux la « part d’elle-même » que Carey a mis dans ses livres, notamment une certaine idée d’une société humaine idéale qui me parle également beaucoup. Mais, encore une fois, je n'essaie pas de te persuader que tu as tort de préférer Kushiel au trône de fer !Globalement, un livre dont j’ai envie de discuter est déjà à la base un livre que j’ai jugé intéressant. Il n’y a rien de pire que l’indifférence.

Posté : mar. 5 avr. 2011 15:59
par Altaïr
(Pavé part II : le retour de la revanche du moellon masqué
« Witch » a écrit :Cela dit nous n'étions déjà pas d'accord sur la question de "l'ambition", ça se confirme
Alors alors… revenons sur l'ambition et les "catégories". Je vais pas mal m'écarter du sujet, hein, mais c'est pour essayer de me faire comprendre.Premièrement, je ne cherche pas à mettre les romans dans des cases fermées. Mais on ne peut tout de même pas tous les mettre au même niveau, à moins de tomber dans la démagogie. Non, je ne crois pas que "Twilight" soit du même niveau ni ait la même ambition qu'"à la recherche du temps perdu". Pourtant, les deux sont des romans, et, si le premier est beaucoup plus populaire auprès des masses liseuses que Proust, la qualité et la richesse intrinsèque de ce dernier me semble indiscutable (celle de la prose de Meyer beaucoup plus).Alors, bien sur, l'échelle de Meyer à Proust n'est pas linéaire et il y a une grande par de subjectivité à juger les qualités intrinsèques d'un livre. Mais pas que. Il y a une part objective, et c’est de celle là dont j’essaie maladroitement de parler : la partie « technique »L'ambition, donc, le mot est lâché. ça fait plusieurs fois que tu sembles insister pour que je développe une comparaison entre Kushiel et le trône de fer. J’étais un peu réticente pour la faire, car je crains qu’il n’en ressorte l’impression que je déprécie Kushiel (car oui, je trouve qu’objectivement le trône de fer est bien plus abouti et plus ambitieux dans sa forme), alors que j’ai par ailleurs adoré ces romans (mon ressenti subjectif, ma « note du cœur » en quelque sorte, est élevé – mais ce n’est pas de ça dont il est question ici).Comparons donc Kushiel au « trône de fer » du point de vue de l’ambition de l’écrivain. Je te propose de comparer notamment le traitement des personnages, les intrigues politiques, la structure du roman, l’originalité, et les mondes dépeints.:arrow: Pour ce qui est des personnages, dans le sujet sur Kushiel, tu disais si je me souviens bien qu’en gros, tu arrivais mieux à t’identifier à Phèdre qu’à Tyrion ou Eddard Stark, et donc que pour toi l’avantage était à Kushiel. Je ne suis pas d’accord.Evidemment qu’on s’identifie plus à Phèdre, puisque le personnage est fait pour ça ! C’est un procédé commun que d’écrire un roman à la première personne, et de parer le narrateur des qualités et de la vie dont rêve le lecteur moyen : en dehors son goût pour la douleur qui est assez original, Phèdre est tout de même avant tout l’héroïne belle, intelligente et courageuse que tous les hommes désirent et dont toutes les femmes veulent devenir l’amie, voire l’amante, et qui est protégée en permanence par un gars grand, beau, fort, intelligent, discret et doux et prêt à aller en enfer pour ses beaux yeux. Evidemment que j’ai envie de m’identifier à elle !Ça fonctionne très bien, certes, mais c’est un procédé facile.Chez Martin, le lecteur est face à un théâtre composé de dizaines de personnages qui ont une histoire et des motivations qui leur sont propres, qui ont leur propre agenda, une personnalité originale et crédible, qui évolue selon les circonstances. Ils prennent réellement chair sous la plume de Martin. On ne s’identifie peut-être pas aux personnages du trône de fer (encore que)… mais on glose sur leurs choix passés et futurs sur des centaines et des centaines de pages sur les forums !Au niveau de l’ambition, nous avons donc d’un côté Kushiel avec quelques personnages principaux, peu nombreux, à la personnalité assez simple (mais néanmoins bien rendue) et des personnages secondaires voire tiertiaires très stéréotypés… en face, le trône de fer, des dizaines (centaines ?) de personnages complexes et tous différents, des centaines des pages de Wiki qui racontent leur parcours, des milliers de pages de forums qui commentent leurs personnalités… --- avantage au trône de fer---:arrow: au niveau des intrigues politiques, dans Kushiel ça ne va jamais plus loin que : le pays voisin et/ou un traître à la nation a très envie de manger Terre d’Ange toute crue et/ou de tuer la reine, il faut déjouer le complot pour sauver le monde. Là encore, c’est très simple et très manichéen. Je ne dis pas que ça ne fonctionne pas, hein, mais non, ce n’est pas ambitieux.De l’autre côté, le trône de fer présente une multitude de factions et de destins individuels qui s’entrechoquent, certains qui se font écraser malgré eux, d’autres qui louvoient pour tirer leur épingle du jeu, d’autres qui attendent… une partie d’échec à n joueurs où personne ne peut gagner sans alliance mais où les alliances sont fluctuantes. Martin s’inspire de moults épisodes du moyen-age et les réécrits et les mélange à sa sauce, et ça fonctionne très, très bien. C’est diablement ambitieux, et c’est réussi de main de maître. --- avantage au trône de fer---:arrow: Pour ce qui est de la structure du roman, Kushiel présente une trame toujours linéaire, centrée sur un petit nombre de personnages, qui évolue TOUJOURS de la même façon, tellement que ça en devient lassant : il s’en dégage une impression de « recette de cuisine », ce qui est un peu le degré zéro de l’ambition littéraire.La structure du trône de fer quant à elle est une trame complexe constituée de plein de destins individuels qui se croisent et s’entrecroisent et influent chacun à leur façon sur l’histoire du monde. Cette complexité même est symptomatique d’une écriture ambitieuse --- avantage au trône de fer--- (bon le mauvais côté c’est que du fait de cette complexité, et de cette ambition, donc, Martin a du mal à pondre les tomes suivants… :lol: ):arrow: au niveau de l’originalité, c’est déjà moins évident de juger. Kushiel mélange des aspect très originaux (une héroïne à la fois forte, positive et masochiste comme Phèdre, ce n’est point courant – une société sans tabou sexuel non plus – en tous cas dans ce genre de littérature), et d’autres très clichés, qui flirtent dangereusement avec le racolage – mais la qualité d’écriture étant là, ça passe très bien. Ainsi, je ne suis pas persuadée que toutes les scènes érotiques soient toutes totalement indispensables (mais d’un autre côté je serais hypocrite si je niais que sans elles j’aurais sans doute beaucoup moins accroché au bouquin). Les combats de Joscelin sont souvent très théâtraux, on se croirait parfois devant un jeu vidéo (cf. le combat avec l’autre Cassilin dans le tome 2, par exemple). Et on reste globalement, dans le genre « roman d’aventure classique » mâtiné d’un peu de « conte de fée pour adulte ».Pour Martin, son originalité tient dans le côté extrêmement crédible de son monde, dans un roman de fantasy. Mais si on lorgne du côté des romans historiques ou des romans choraux (Martin n’est point Tolstoï), il n’est pas fondamentalement original… à l’aspect fantasy près, forcément. Son originalité tient donc au fait qu'il est à cheval sur deux genres (le roman historique et la fantasy).---- Aucun gros avantage ni pour l’un ni pour l’autre à mon avis. ----:arrow: pour ce qui est des mondes dépeints, l’un comme l’autre s’inspirent de notre histoire à diverses périodes.Pour Kushiel, c’est à mon avis un des points forts des livres : au meilleur de sa forme (la Skaldie du tome 1, l'Alba du tome 5...), Carey arrive à immerger le lecteur dans des ambiances exotiques convaincantes, et le dépaysement à la lecture est garanti. Elle arrive à faire vivre des cultures, des traditions différentes, interagir des religions. Oui, c’est ambitieux, surtout avec le recul des 6 livres, où on a tout de même fait un sacré bout de chemin du nord de l’Europe au centre de l’Afrique.Dans le cas du trône de fer, si la peinture de Westeros m’a toujours parue convaincante, tant du point de vue culturel (très « moyen age européen », mais avec des religions et des couches historiques intéressantes) en revanche je n’ai jamais été sensible au côté exotique des cités libres. Là aussi, il y a de l’ambition, surtout dans le réalisme cru des rapports humains.--- beaucoup d’ambition dans les deux cas, égalité ---Il manque une catégorie importante, celle du style de l'écriture, mais là je ne me sens pas du tout de juger, hormis que Martin a un réel talent pour les dialogues, et carey pour les scènes érotiques :sifflote:Pour conclure, le « trône de fer » est un roman qui me semble objectivement plus ambitieux que Kushiel, de part sa structure même : des dizaines de personnages tous riches et complexes, des dizaines de factions, des centaines de destins entremêlés qui font la grande histoire à partir de la petite…

Posté : mar. 5 avr. 2011 16:18
par Witch
Altaïr a écrit :
Witch a écrit :C'est un peu à chacun de faire son chemin avec ce que propose l'auteur non ?
Je ne suis pas sure de bien comprendre ce que tu entends par là… si c’est sous-entendre que « chacun ses goûts, chacun son avis, on ne peut pas juger des qualités intrinsèques d’une œuvre », alors je ne suis violemment pas d’accord.
je réponds juste là dessus (time, tout ça :) ) parce qu'effectivement je n'étais pas claire et il ne s'agissait pas de dire ça. Non, non, j'étais juste partie sur mon nouveau cheval de bataille à savoir la potentielle paresse du lecteur (et je ne te traite pas de paresseuse hein ;) ) et c'était par rapport à ce que tu disais sur ce que tu aimerais voir plus développé mais finalement ma remarque n'était pas forcément très adaptée à tes propos. Bygone :)En tout cas cette discussion confirme ce que je pense sur le fait qu'on peut facilement donner son avis mais qu'il est plus difficile de faire une critique objective qui parle à tout le monde. En fait je sors un peu du débat mais dans ton analyse, souvent quand tu écris "on" y'a une voix dans ma tête qui dit "ben non ce "on" c'est pas moi". :) Ce qui rend sans doute mes pavés pleins de "je, moi, me, myself and I" mais c'est la façon qui me semble la plus simple pour parler de ce que je ressens, sans préjuger de ce que ressent l'autre et en espérant que cela fasse écho chez certains. Pour moi il n'y a pas "d'ambition ratée" (je simplifie à outrance, bien vouloir noter les guillemets ;) :D) chez Carey parce que je ne considère pas les romans (ni les siens, ni les autres) de ce point de vue là. Hey je t'ai jamais prise pour une fanatique du TdF hein c'est juste pour faire comparaison entre deux choses que je connais de toi (ce qui est peu ;)) le fait que tu apprécies et Martin et Carey, parce que, oui il m'est aussi apparu clairement que tu apprécies sinon t'es grave maso :D Pfff bon là j'ai vraiment plus le temps désolée :(

Posté : mar. 5 avr. 2011 16:19
par Gillossen
Bon, je glisse juste que ma critique sera en ligne cette semaine. ;)

Posté : mar. 5 avr. 2011 18:11
par led
"C’est un procédé commun que d’écrire un roman à la première personne, et de parer le narrateur des qualités et de la vie dont rêve le lecteur moyen : en dehors son goût pour la douleur qui est assez original, Phèdre est tout de même avant tout l’héroïne belle, intelligente et courageuse que tous les hommes désirent et dont toutes les femmes veulent devenir l’amie, voire l’amante, et qui est protégée en permanence par un gars grand, beau, fort, intelligent, discret et doux et prêt à aller en enfer pour ses beaux yeux. Évidemment que j’ai envie de m’identifier à elle !Ça fonctionne très bien, certes, mais c’est un procédé facile.Je ne suis pas sur que ce soit si commun d'écrire à la première personne mais passons. Ta vision de Phèdre est très réductrice à mes yeux, je sais que tu accentues le fait mais franchement c'est limite là... ( et l'envie de s'identifier, non thx).Ensuite, je veux bien tout comparer et effectivement, tu le fais mais si je devrai comparer tdf et donc g.r martin, je le comparerai à Erikson et son cycle malazéen et là, je ne suis pas sur (ironie inside) que tes arguments seraient en faveur de Martin...un petit joueur:p.Je respecte ton avis même si je le partage pas du tout car pour moi, Kushiel et Tdf n'ont rien à avoir, ne sont pas la même fantaisie, autant comparer Tdf et la trilogie des joyaux noirs de anne Bishop ...Enfin pour résumer, je reste dubitatif et pantois face à tes arguments et sur l'ambition ( car pas la bonne comparaison à mes yeux).

Posté : mar. 5 avr. 2011 19:11
par Altaïr
led a écrit :Je ne suis pas sur que ce soit si commun d'écrire à la première personne mais passons.
Prends n'importe quel roman de bit-lit, n'importe quel shi=ojo manga, ou n'importe quel roman de collection Harlequin et tu auras une chance sur deux de tomber sur un roman à la première personne (Twilight, pour ne citer que le plus évident). Bon, je n'ai pas non plus une grande expérience de ce genre de littérature, mais le peu que j'ai pu en voir ou en feuilleter, c'était le cas. ça a l'air d'être un procédé très répandu en littérature féminine;
led a écrit :Ta vision de phèdre est très réductrice à mes yeux, je sais que tu accentues le fait mais franchement c'est limite là...
Peux-tu développer stp ? ça m'intéresse... je ne vois pas en quoi ce que j'ai écrit est faux. Incomplet, certes, mais je ne faisais pas non plus un portrait de Phèdre, je parlais du processus d'identification, qui vaut je pense essentiellement pour les lectrices, il est difficile de s'identifier à un personnage de sexe opposé - en tous cas je ne me suis jamais identifiée à Imriel -
led a écrit :Ensuite, je veux bien tout comparer et effectivement, tu le fais mais si je devrai comparer tdf et donc g.r martin, je le comparerai à Erikson et son cycle malazéen et là, je ne suis pas sur (ironie inside) que tes arguments seraient en faveur de Martin...un petit joueur:p.Je respecte ton avis même si je le partage pas du tout car pour moi, Kushiel etTdf n'ont rien à avoir, ne sont pas la même fantaisie, autant comparer Tdf et la trilogie des joyaux noirs de anne Bishop ...Enfin pour résumer, je reste dubitatif et pantois face à tes arguments et sur l'ambition ( car pas la bonne comparaison à mes yeux).
Raaaah mais, moi je ne voulais pas comparer TdF et Kushiel, effectivement ce sont deux œuvres très différentes ! *mange son chapeau*Bon, je refais un résumé des épisodes précédents : j'ai lu, à plusieurs reprises, des comparaisons entre Kushiel et le TdF comme étant tous les deux des romans axés sur les intrigues de pouvoir. J'ai indiqué dans le sujet sur Kushiel que pour moi, clairement, ils n'étaient pas comparables, et que de ce point du vue le TdF était beaucoup plus ambitieux. Là-dessus, ça a piqué Witch au vif, et je me suis plus ou moins sentie obligée d'expliquer ce que j'entendais par là.J'avoue que ton message m'attriste un peu : à te lire j'ai encore l'impression que tu crois que je cherche à prouver la supériorité du trône de fer, alors que non, non et non ! Par ailleurs, j'apprécie généralement beaucoup tes interventions et je me reconnais souvent dans tes commentaires, donc quelque part j'ai dû louper une marche, je ne sais pas, manifestement tu as compris à peu près le contraire de ce que je voulais exprimer. J'ai vraiment besoin de vacances.Je réessaye avec un exemple concret : quand Goscinny ou Franquin faisaient de la BD pour la jeunesse dans les années 60, ils n'avaient certainement pas d'autre ambition que de faire bien leur travail, ils n'aspiraient certainement pas au chef d’œuvre, surtout que la BD était considérée à l'époque comme un art franchement mineur. Ils sont pourtant considérés maintenant comme des génies, à mon avis avec raison, et 50 ans plus tard ils sont toujours lus.A contrario, tu as des centaines d'intellectuels ambitieux qui se prennent pour les rois du monde (prenons BHL par exemple), et qui pondent des pensums prétentieux qui seront très vite oubliés.Bref, l'ambition ne fait pas la qualité et réciproquement.Voilà, c'est tout ce que je voulais dire : Martin aspire pour moi à une plus "noble littérature" que la fantasy "de base" (surtout à l'époque ou le tome 1 est sorti - Erikson est un hériter de Martin, pas un précurseur) et à une structure de récit très complexe, et donc par essence ambitieuse. Notamment du point de vue des intrigues politiques. Alors que dans Kushiel, les intrigues politiques sont simplifiées à l'extrême. L'intérêt des romans est ailleurs.Quant à la comparaison avec le cycle de Malazan, je la ferai avec plaisir quand je l'aurai lue, les deux premiers tomes sont sur ma pile de lecture, et ça correspond a priori à tout ce que j'adore. Encore une fois je ne porte pas le TdF au pinacle ! C'est juste un cycle que j'ai beaucoup aimé, et auquel je suis attachée de part les circonstances dans lesquelles je l'ai lu (non je ne vous raconterai pas ma vie).

Posté : mer. 6 avr. 2011 10:04
par khedra
Bon, je fais juste un petit aparté pour donner mon avis sur ce second tome d'Imriel que je viens de finir (pas de long pavé pour moi, je ferais bref ;) ).Simplement, j'ai vraiment beaucoup aimé ce tome, plus que le premier dont le rythme était plus lent.J'ai trouvé l'évolution d'Imriel très intéressante: on passe de l'adolescent égocentrique au jeune adulte plus posé et beaucoup plus mûr. J'ai beaucoup apprécié la façon dont Jacqueline Carey a procédé : L'adolescent très entouré qui
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Le premier gros point fort de ce livre pour moi, c'est bien sur l'amour (et oui, je suis un vrai cœur d'artichaut... :wub: ). J'ai beaucoup aimé la manière dont l'auteure nous fait vivre la passion qui lie
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mais également la profondeur de leurs sentiments l'un envers l'autre, l'évolution de leur relation. Elle nous fait vivre et ressentir ce déluge de sensations et d'émotions. D'une manière très différente, la relation Imriel/Dorelei est également dépeinte de manière grandiose avec une justesse de ton et de sentiment parfaite. Alba et Clunderry en toile de fond sont superbe.Le second point fort pour moi, ce sont les personnages secondaires très attachants: Alais, Dorelei, Urist, Mavros (que je n'aimais pourtant pas trop dans le tome précédent), Berlik... Tous apportent quelquechose au récit et ne sont pas uniquement des faire-valoir pour faire avancer l'intrigue, ils ont une véritable épaisseur.Enfin, la
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m'a beaucoup ému et la conclusion de
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parfaitement aboutie.Un excellent second tome donc et j'attends la suite avec impatience :p .

Posté : mer. 6 avr. 2011 12:46
par kaelyana
Altaïr a écrit :Au niveau de l’ambition, nous avons donc d’un côté Kushiel avec quelques personnages principaux, peu nombreux, à la personnalité assez simple (mais néanmoins bien rendue) et des personnages secondaires voire tiertiaires très stéréotypés… en face, le trône de fer, des dizaines (centaines ?) de personnages complexes et tous différents, des centaines des pages de Wiki qui racontent leur parcours, des milliers de pages de forums qui commentent leurs personnalités… --- avantage au trône de fer---
Je m'incruste dans le débat très rapidement (bien que je n'ai rien lu d'Imriel pour l'instant), juste pour faire une petite remarque. C'est clair qu'entre Kushiel et le TdF, le traitement des persos est pas le même. Mais l'identification du lecteur se fait juste de manière différente (enfin peut-être surtout pour une fille).Dans Kushiel, je rêvais un peu, et surtout, de ressembler à Phèdre, qui est quand même l'héroine pleine de qualités, et qu'on suit en permanence.Dans le TDF, je me suis, perso, identifiée à personne en particulier, et à tout le monde en général. Le fait que les personnages soient plus gris, les rend peut-être plus réalistes, et je suis sure qu'en regardant bien, on retrouve des traits de caractère qui nous correspondent chez pas mal de personnages, par exemple le côté un peu naïf de Sansa, le franc-parler d'Arya, le côté surprotecteur de Cat, etc...Du coup, pour moi il n'y aurait pas vraiment d'avantage entre Kushiel et le TdF, simplement une approche très différente et une manière différente d'accrocher aux personnages.Voilà, sur ce je vous embête plus !

Posté : mer. 6 avr. 2011 23:25
par Altaïr
Bon ben comme je n'ai plus de tome de Kushiel à me mettre sous la dent, je gribouille rapidement du fan-art :sifflote: (attention mini-spoiler pour ceux qui n'ont pas lu le tome 2 d'Imriel)

Posté : jeu. 7 avr. 2011 00:28
par Witch
Waouh !! La grande gouroute que je suis te dis merci ! J'aime beaucoup ton trait et ta vision :)
http://i618.photobucket.com/albums/tt269/FrenchSangoire/bow_down_wave-967.gif

Posté : jeu. 7 avr. 2011 00:47
par Gwendal
Joli Altaïr :wub:

Posté : jeu. 7 avr. 2011 10:29
par Altaïr
:rouge: merci ! :rouge:(faudra que je corrige un peu le dessin à l'occasion - la main de la demoiselle est foireuse notamment. Mais j'avais envie d'aller me coucher hier )

Posté : jeu. 7 avr. 2011 11:39
par Azryna
Waou super jolis Altaïr ! J'aime beaucoup ton style de dessin :D Je les verrais bien dans la section fanart du site de madame Carey ;)

Posté : jeu. 7 avr. 2011 11:42
par Merwin Tonnel
Je n'ai pas (encore) lu Imriel mais le dessin est en tout cas très sympathique. J'y retrouve l'ambiance de ma lecture du premier tome de Kushiel. Bravo !Et tant que je suis là :
(surtout à l'époque ou le tome 1 est sorti - Erikson est un hériter de Martin, pas un précurseur)
Pour le coup, Erikson est plutôt un héritier de Cook (Glen, pas Thomas) :)

Posté : jeu. 7 avr. 2011 15:59
par khedra
Très joli Altaïr! :) Beau coup de crayon! :wub:

Posté : jeu. 7 avr. 2011 21:39
par belgarion
Très joli dessin Altaïr. J'aime beaucoup notamment l'expression des visages de nos deux héros. Et puis tu as su saisir sur le vif un moment mythique. ;)

Posté : dim. 10 avr. 2011 17:09
par ambremc
Magnifique dessin Altaïr ! Un très bel instant que tu as saisi et très bien illustré ! En aurais-tu fait d'autres ?

Posté : lun. 11 avr. 2011 15:24
par Altaïr
C'est mon seul et unique fan-art pour le moment en tous cas, et a fortiori de Kushiel. Ce qui ne signifie pas qu'il n'y en aura pas d'autres, cela dit. ça dépendra de l'inspiration du moment.