Et bien voilà, je suis venu à bout de ce livre. Du même coup, j'ai découvert votre communauté en cherchant des infos sur la Horde, donc j'en profite pour donner mon avis. Oui, je le découvre seulement 8 ans après sa sortie, mais vieux motard que jamais, et je vais en profiter pour le recommander à toutes mes connaissances, pour rattraper le temps perdu.Par où commencer... La Horde du Contrevent est le genre de livres qui me scotchent à mon siège. J'ai pu le savourer pendant deux bons mois (j'ai presque l'impression que j'avais de la chance de n'avoir pas le temps de le lire d'une traite, ça m'a permis de faire durer le plaisir !), mais j'ai fini par craquer pour le terminer d'un coup :)Et, une fois le livre refermé, je n'y croyais pas trop. J'avais à la fois un sourire sur les lèvres : je m'attendais à cette fin, comme tous les lecteurs j'imagine, mais pas à la manière de l'amener. Et puis... c'est fini ? Vraiment fini ? Typiquement le genre de livre où je ne veux pas voir le bout, et où je regarde les numéros de page avec appréhension, en espérant qu'ils vont s'arrêter de défiler aussi vite.Le style est réellement très agréable. J'ai trop pris l'habitude des récits anglo-saxons traduits dans la langue de Molière, et dont je ne peux que difficilement apprécier le style (que ce soit à cause de la traduction ou tout simplement parce que l'auteur en lui-même a un style assez quelconque). Donc, déjà, ça fait du bien de lire un livre en français, en-dehors de la littérature traditionnelle, qui soit bien écrit.En plus, j'ai tendance à valoriser principalement trois choses dans un roman ::arrow: Les personnages : là, j'ai été servi. Alors, oui, je suis un peu déçu de ne pas avoir eu davantage de points de vue de personnages comme Steppe ou Silamphre, que j'ai eu l'impression que découvrir que
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peu de temps avant leur trépas.
De même, j'ai l'impression qu'Alme, contrairement aux autres femmes, est un peu sous-exploitée, bien qu'ayant un rôle primordial. On a aussi très peu de Firost et d'Arval. De fait, j'ai très vite considéré Sov comme le personnage principal, même s'il ressort que le vrai personnage principal est la Horde elle-même. Le problème du temps de parole étant réglé, j'ai vraiment apprécié les personnages du récit, hauts en couleur pour ceux qui étaient développés, chacun ayant un talent particulier et une vision des choses différente selon leur poste et leur vécu. En particulier, j'aime bien la petite Coriolis, qui a rejoint la Horde alors qu'elle était jeune, inexpérimentée, simplement parce qu'elle rêvait d'aventure et voulait aller vers l'inconnu.
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Je trouvais assez incroyable qu'elle survive jusqu'au bout, quand des rocs tels que Firost ou Talweg tombent plus tôt. Et, pour moi, c'est un bon point ! Je m'attendais en effet à ce qu'elle soit une des premières à succomber, mais Damasio a réussi à rester imprévisible là-dessus : le roc Firost qui périt dans une épreuve de force (l'escalade d'une pente enneigée/verglacée), Talweg le géomaître vaincu par un volcan, Caracole le carachrone (quel bel indice laissé par l'auteur

dès cet instant dans la Tour d'Aer, on devine ce qu'il en est) qui est vaincu par le vent, Larco le braconnier du ciel qui s'envole, etc.

Les rebondissements imprévisibles : on peut dire que j'ai été servi,
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entre le Corroyeur qui sort de nulle part, le siphon qui se tarit, Caracole qui finalement ne gagne pas la joute, Callirhoé qui meurt dans une ellipse narrative après avoir survécu à Lapsane, etc.
Alors, certes, ça n'est pas
le point fort du roman, mais disons qu'il y en avait suffisamment pour que je sois satisfait

:arrow: L'ambiance : là, je crois que je touche du doigt ce qui m'a le plus touché (argh, répétition, pénalité !) dans ce récit. J'aime particulièrement les univers bien construits, je ne pouvais qu'adhérer à la Horde du Contrevent. On sent un énorme travail de fond de M. Damasio pour décrire les vents, leur donner vie, inventer une manière de les noter, etc. De plus, quelle brillante idée d'y associer le vif ! Bon, j'ai pensé tout de suite à l'Assassin Royal en lisant ce mot, heureusement ça n'a aucun rapport. D'ailleurs, je me suis un peu perdu dans les explications d'Oroshi à ce sujet, une deuxième lecture serait sans doute salutaire, même si je pense avoir saisi le concept général. J'ai particulièrement trouvé poignante la première scène,
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où je me disais "mais planquez-vous dans une maison en attendant que le grain passe, bon sang de bois !" alors qu'au contraire, la Horde plonge dans le désert pour affronter les vents furieux plutôt que de se prendre une maison dans le pif.
J'ai l'impression d'avoir beaucoup écrit pour ne pas dire grand-chose, et sans doute répéter ce qui a déjà été dit (je n'ai lu que les 7 premières pages de ce sujet, j'ai du retard à rattraper

). Mais je vais quand même conclure : actuellement, je place ce livre parmi les trois lectures qui m'ont le plus touché jusqu'à présent. A côté de deux autres qui n'ont pas forcément grand rapport (Ubik et 1984). Mais tout de même, je ne suis pas sorti indemne de cette lecture, j'ai envie de me pencher en avant et de crier "Pack !" dès qu'il y a un peu d'air... Rassurez-moi, je ne suis pas le seul ?