Bon! Je m'étais abstenue de donner mon avis sur le film par crainte de ne faire que répéter ce qui a été dit tout au long des 34 pages de posts... mais puisque Shnogul est venu pimenter la discussion, je ne peux m'empêcher d'y ajouter également mon grain de sel
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.Pour la faire courte, j'ai adoré. Je n'ai pas l'impression, pour reprendre l'expression de Shnogul, que PJ se fichait de moi, ou que je consommais du fast-food cinématographique. Les erreurs de montage, que tout le monde a remarquées, ne m'ont pas gênée, parce qu'elles ne me paraissent pas graves: elles ne le sont, me semble-t-il, que pour le spectateur qui les guette. Or, je ne vais pas au cinéma pour repérer les failles d'une réalisation, mais pour apprécier ce qu'elle peut m'apporter. Et le Rdr m'a apporté beaucoup de choses: du plaisir esthétique (totalement subjectif, bien sûr: j'adore Minas Tirith: cela fait-il de moi une imbécile? Alors j'assume!

), de la réflexion (un exemple parmi d'autres: pourquoi Frodo renvoie-t-il Sam dans cette version ?! J'ai commencé par grincer des dents, puis j'ai élaboré quelques hypothèses), des émotions de toutes sortes: peur, empathie (Faramir !), antipathie (Dénéthor!), chagrin, soulagement... A ce propos, je m'oppose absolument à l'idée selon laquelle les émotions sont quelque chose de vaguement honteux, qu'un réalisateur digne de ce nom ne devrait en aucun cas chercher à susciter chez le spectateur, et que le spectateur en question ne saurait éprouver sans passer pour un pauv'crétin manipulé. L'émotion fait partie intégrante d'une narration, qu'elle soit littéraire ou cinématographique; Aristote le disait déjà il y a 24 siècles, ce n'est pas nouveau. Et je suis extrêmement reconnaissante à PJ d'avoir mis en scène ces émotions, de manière emphatique, spectaculaire et sans retenue .Cela dit, je conçois tout à fait que l'on ne soit pas sensible à cet aspect d'une mise en scène, et que l'on soit plus attiré par la structure narrative d'une oeuvre; vu sous cet angle, il est clair que le Rdr comporte quelques failles. Toutefois, la scène du Roi-Sorcier n'en est pas une, à mon avis : pour qui n'a pas lu le livre, elle se résout naturellement dans le combat avec Eowyn; le spectateur se dit que les paroles du Roi-Sorcier n'étaient que vantardises: l'affrontement que le Nazgûl prévoyait n'est pas celui qui va le détruire.