Je les ai acheté en collection Folio et j'en suis à la moitié du deuxième tome de
Chasse Royale, Les grands arrières.
Je ne suis pas aussi dithyrambique que vous.
Je ferai une critique complète quand j'aurais fini de lire
Chasse Royale en entier, mais pour moi c'est nettement moins bon que
Gagner la guerre.
Je trouve que l'auteur fait montre d'une certaine complaisance vis à vis de l'histoire (même si je n'ai pas encore fini) qui semble servir de prétexte à de longues descriptions interminables, certes très belles voire enchanteresses au début, mais qui deviennent lassantes à force de répétition et en émoussent fortement le rythme de l'histoire.
Jaworski semble s'éprendre de son propre style d'écriture au détriment, malheureusement de l'avancement de l'intrigue principale.
Le tome 1,
Même pas mort, est très faible d'un point de vue narratif. Le tome 2,
Chasse Royale, au moment où l'intrigue semble enfin s'emballer, retombe dans un faux rythme lent qui nuit à l'immersion.
Au final, je trouve dommageable que la narration ne soit pas plus au cœur du récit.
L'époque celtique était un pari risqué, il faut le reconnaître, étant donné le peu de sources accessibles, et le fait que cela soit un âge sombre d'un point de vue des avancées/découvertes technologiques et progrès sociétaux. De mon point de vue, l'époque, bien qu'originale, ne m'emballe pas plus que ça. L'adoption de la culture romaine et la transition de la Gaule à la Gaule gallo-romaine aurait peut-être été plus intéressant. Je comprends parfaitement que le choix de l'auteur se justifie également par cette méconnaissance de cet âge sombre. Néanmoins, on ne peut que saluer le travail de recherche effectué par l'auteur sur cette époque.
Le style d'écriture est toujours très bon mais m'a paru moins fluide que
Gagner la guerre avec plus de redondances notamment dans les descriptions de la nature, des forêts et des environnements, faunes et flores rencontrés. Parfois un poil pompeux, souvent lyrique et poétique, sa plume reste une des meilleures de notre époque. Le côté érudit est parfois trop accentué et laisse alors transparaître un aspect didactique qui manque un peu de naturel à mon goût (mais je chipote là) et on reconnaît le professeur de littérature.
De manière intéressante, je trouve que Sanderson est l'anti-thèse de Jaworski. Là où Sanderson se focalise en général sur son intrigue principale avec la construction détaillée de son univers accompagné d'un style d'écriture presque simpliste, Jaworski se concentre sur ses personnages et son cadre historique avec son style d'écriture lyrique et érudit. Ce que je trouve pertinent avec Sanderson, c'est qu'il adopte une méthodologie presque scientifique dans la construction et le découpage de ses intrigues, peut-être trop rigoriste mais avec un véritable cadre de travail. Je trouve que cette rigueur manque chez Jaworski, aussi merveilleux que soit son style d'écriture, et il en résulte une intrigue diluée parfois peu emballante.
Je confirme bien que "Rois du Monde", qui était initialement un projet de roman, s'est transformé en trilogie.
Les beaux esprits amateurs d'atticisme vont se lamenter : "Oh non ! Encore une trilogie ! Encore un accès de logorrhée fantasy !" Voici donc un modeste plaidoyer.
Dès le départ, "Rois du Monde" était un récit articulé en trois parties. C'était consubstantiel au cadre, l'univers celtique archaïque, où le chiffre trois est sacré. Les trois volumes correspondront donc à ces trois livres prévus de longue date ; ils seront juste un peu plus fournis…
Je suis bavard, je le confesse ; mais le récit s'est doublement nourri de ma documentation et du travail de translation romanesque. Quand j'ai suffisamment maîtrisé ma matière (jusqu'alors peu explorée, car le récit se déroule au cours du 1er âge du fer, des siècles avant nos premières sources écrites sur la civilisation celtique), je n'ai pas voulu remplir le récit par des exposés mal maquillés, mais intégrer dans l'action le plus naturellement possible les données historiques et mythologiques dont je disposais. Le monde y a gagné en densité, et le texte en volume.
Si la trilogie formera bel et bien un (gros) roman, chaque volume possédera son sujet et son unité, et portera sur une période séparée de quelques années des deux autres.
Le premier volume, "Même pas mort", est en cours d"achèvement. J'ai un canevas assez précis pour les deux suivants.
Intéressant de ressortir cette entretien. Je pense que Jaworski aurait pu bénéficier d'un vrai travail d'édition pour
Rois du Monde. Vouloir insérer le fruit de ses recherches était un but louable mais n'aurait pas dû être fait au détriment de l'intrigue et, du plaisir du lecteur.
Je précise toutefois que je n'ai pas encore fini ma lecture du tome 2 et que mon avis peut changer d'ici là. Mais aujourd'hui, c'est une vraie déception !
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Du coup quand la même situation s'est présentée avec les Récits du Demi-Loup l'été dernier, j'ai relu le cycle avant et grand bien m'en a fait 
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. Et encore, Folio en le découpant en 3 me paraît moins se moquer des lecteurs que les Moutons.
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