Posté : mar. 11 avr. 2006 09:04
Un article trouvé dans... Le Monde.
Je trouve la note finale plus que clémente... C'est bien beau d'avoir tous les ingrédients sous la main, mais n'est pas un grand chef qui veut !Le phénomène éditorial EragonLE MONDE DES LIVRES | 30.03.06 | 17h23 • Mis à jour le 30.03.06 | 17h23 Encore une trilogie, encore de la fantasy." C'est peu dire qu'Elisabeth Sebaoun, directrice éditoriale chargée de la fiction chez Bayard jeunesse, n'était guère enchantée quand on lui a proposé le manuscrit d'Eragon, à la Foire de Bologne, au printemps 2003. Elle a vite changé d'avis, après les trois fiches de lecture dithyrambiques qu'elle a reçues. Ecrit par un auteur américain, Christopher Paolini, né le 17 novembre 1983, qui vit dans le Montana et qui a commencé l'écriture de son roman à 15 ans, Eragon est un véritable phénomène international. Et la France n'échappe pas à la règle. Traduit dans 42 langues, Eragon est en cours d'adaptation au cinéma. Un film, produit par la 20th Century Fox, doit sortir en décembre 2006, avec pour acteurs John Malkovich, Jeremy Irons...Au 23 février, date de lancement en France du deuxième tome, L'Aîné, 210 000 exemplaires d'Eragon avaient été vendus. Cinq semaines plus tard, ce sont près de 200 000 exemplaires de L'Aîné qui sont déjà écoulés et sur les 240 000 exemplaires du premier tirage, 20 % sont partis le premier jour. Aux Etats-Unis, Random House a dépassé les 2,5 millions de ventes.Ce qui a finalement séduit Elisabeth Sebaoun, outre la cohérence de la narration, c'est l'accent porté sur les relations entre les personnages, en particulier Eragon et sa jeune dragonne, Saphira. C'est, en règle générale, ce qui est aussi plébiscité par les jeunes lecteurs.On retrouve, dans les deux premiers tomes de la trilogie de L'Héritage, tous les éléments mis en oeuvre dans Le Seigneur des anneaux, de J.R.R. Tolkien : une mission à effectuer, une pérégrination qui structure le récit, une grande bataille finale, l'affrontement avec les forces représentant le Mal, la présence d'un peuple légendaire, l'utilisation de la magie. Christopher Paolini, qui doit être un gros lecteur, n'a pas seulement singé Tolkien, il a aussi puisé du côté d'Ann McCaffrey et de Barbara Hambly pour ce qui concerne les dragons et il a fait de son jeune héros une figure arthurienne.Si, par conséquent, il n'y a rien d'original dans ce roman de fantasy qui appartient à la veine qualifiée de "fantasy épique", qui se caractérise justement par sa filiation à l'oeuvre de Tolkien, le roman de Christopher Paolini n'est pas dépourvu de qualités. L'auteur a su mêler harmonieusement ses sources d'inspiration et conduire son intrigue de façon habile. Dans le flot des romans du genre, écrits tant pour les jeunes que pour les adultes, il fait plutôt bonne figure.
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