Je me suis lancé dans le Prince écorché hier (en VO), avec un a priori plutôt négatif vu les commentaires du forum (par contre, étant en retard, je n'ai pas été touché par le battage médiatique de Brage).Clairement les 4 premières pages ne sont pas les meilleures. Le début est même un peu brouillon / titubant. Par contre, j'ai trouvé que ça s'améliorait assez vite (genre une cinquantaine de pages pê) et qu'après tout cela s'enchainait plutôt très bien.J'ai trouvé l'intrigue bien ficelée avec peu de temps morts et un crescendo culminant en un très bon climax. Pour moi la structure est bien maîtrisée, même si j'en conviens assez classique et linéaire. Les différents retours en arrière sont intelligemment placés et apporte beaucoup à la compréhension ainsi qu'à la psychologie de Jorg.Je n'ai pas vu de gros problèmes / failles dans le récit. Contrairement à d'autres, le fait que le héros ait entre 9 et 13 ans ne m'a pas choqué. Au contraire, je trouve que c'est correctement expliqué par l'auteur :
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le coup de la possession
mais également par le fait qu'à cet age là, on peut être très tête brulée. Si on ajoute à cela une chance insolente et une intelligence assez au-delà de la moyenne, il n'y a qu'un pas pour trouver Jorg crédible. En tout cas, c'est tout aussi crédible qu'un Artemis Fowl (pour faire une parallèle / grand écart avec une autre figure de jeune génie).Je pourrais comprendre les réserves d'Asavar dans sa critique quand il parle de Jorg si effectivement Jorg excellait tout au long du récit. Mais ce n'est pas le cas selon moi. Au contraire, il se plante magistralement à plusieurs reprises
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quand il est tué par son père ou encore quand il souhaite dans un premier temps faire détonner toutes les ogives, voire encore sur la fin quand il croit pouvoir battre Corion
. Il a la chance de s'en sortir à chaque fois et l'intelligence de tourner la situation à son avantage, même si son ego l'empêche d'apprendre vraiment de ses erreurs.Je trouve d'ailleurs le commentaire de Coryon à la fin particulièrement bon. En substance, il lui dit que foncer tête baissée à chaque fois est une stratégie qui ne peut qu'être mortelle sur le long terme. Mais justement, Jorg est un gamin et ce genre d'argument n'a pas de portée à cet age là (enfin, ça n'en avait pas vraiment pour moi à cet age là). Bref, j'ai vu ce perso complètement à l'inverse de bon nombre d'entre vous. J'ai trouvé que chaque révélation rajoutait une couche de vernis.Quant à parler du monde, j'ai trouvé ça pas mal du tout aussi.
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Le coté post-apo est simple mais ne demande qu'à se dévoiler plus.
Pas de faux pas majeur ici non plus. Les détails révélés m'ont bien ouvert l’appétit.L'écriture est un peu brouillonne au début. Ça s'arrange par la suite, même si le style est assez court et sec. D'un autre coté, je trouve que cela colle pas mal au ton du livre. Par ailleurs, en anglais, j'ai trouvé que l'auteur réussissait à manier à la fois le langage peu châtiés des frères (:unsure: trad?) avec une certaine poésie par ailleurs dans le choix des termes. Ce n'est pas exceptionnel mais c'est un léger cran au-dessus du tout venant. Les nombreuses références (Platon, Shakespeare, etc.) sont les bienvenues aussi.Au final pour moi, ça se situe entre Gemmell et Cook (sans doute plus près de Cook, mais avec moins d'humour). C'est de la bonne dark fantasy, qui n'hésite pas à maltraiter / sacrifier des persos (
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la mort du Nubain est à sa bonne place selon moi
). J'ai même trouver que le livre ne souffrait pas trop du syndrome premier tome d'une trilogie (avec peu d'action et beaucoup d'exposition pour rien). Ici, c'est plutôt le contraire.Selon moi ça vaut largement un 7.5. Si l'intrigue avait été un brin plus compliquée, on aurait sans doute pu monter d'un point.PS : J'ai un peu l'impression que ce n'est pas vraiment la came d'Asavar ou de Zedd. Merwin et John Doe, ça ne vous dirait pas d'essayer pour voir si c'est moi qui débloque ?