
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J'aime comment Télé Loisir s'auto-censure : ArticleJe cite :
Ah quand il faut servir la soupe...Bon, de quoi parle-ton exactement ? De la fiction évènement de TF1 qui, si elle a séduit plus de 7 millions de téléspectateurs, a également soulevé une vague de moqueries sur les réseaux sociaux. En cause : ses effets spéciaux.
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Non, mais à quoi ça sert d'annoncer en grande pompe que "le Moyen Âge découvre le replay" si chaque fois que je clique sur le lien ça me ramène à la page des vidéos? Même ça ils ne sont pas fichus de le faire correctement? Ou ils ont trop honte, tout à coup?EDIT: ah ben non c'est bon (plus d'excuses).
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Tu n'as peur de rien ! ;)Par contre, on n'a pas accès à la vidéo sur les effets spéciaux, trop moche la vieFabien Lyraud a écrit :Ce serait bien qu'en France on est droit aux productions Belges. Au moins ça ferait des programmes de qualité.Puisque vous en Belgique vous avez droit au pire de notre production, qu'on ai droit au meilleurs de ce que vous faîtes à titre de compensation.

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Bonjour.Vous ne me connaissez pas, je suis le psychiatre responsable de la patiente répondant en ces lieux au pseudonyme de Zakath Nath. Celle-ci a été internée hier soir et est présentement dans un état grave. Je ne peux évidemment pas vous donner de détail sur celui-ci mais voilà de quoi vous faire une idée.J'ai néanmoins pu déterminer la racine du problème: le visionnage de la première partie du téléfilm Merlin programmée dans la soirée du 29/10 sur TF1. J'ai également réussi à comprendre que la patiente s'était engagée à faire un résumé dudit téléfilm sur votre forum. Étant dans l'incapacité de s'en charger elle-même, la camisole de force rendant difficile l'utilisation d'un clavier, elle est tout de même parvenue, avec bien des difficultés, à me livrer le récit de l’œuvre qui est à la base de son traumatisme, ainsi que ses identifiants, afin que je puisse vous livrer la substantifique moelle de ses propos et en partie calmer ses nerfs déjà rudement éprouvés. Je m'excuse d'avance du manque de cohérence occasionnel de ce qui va suivre, en espérant que vous saurez vous montrer compréhensifs dans les circonstances présentes."Merlin, épisode 1: Le Spectateur supplicié L'enchanteur désenchantéLe film s'ouvre, après un générique ma foi potable, sur un caillou indiquant Brocéliande. C'est de toute évidence une borne placée au début d'un circuit touristique niveau débutant, à en juger par le sentier parfaitement tracé et les bois bien dégagés sur les côtés. On voit alors apparaître un personnage. Grâce à mes capacités d'observation et d'analyse aiguisées par un visionnage en boucle des épisodes de Sherlock, je suis en mesure de livrer les déductions suivantes: le monsieur, à en juger par son costume de Gandalf fauché, vient tout droit de l'école communale du village voisin où il a tenu le rôle du célèbre magicien dans ce qui devait probablement être une adaptation de Bilbo le Hobbit pour le spectacle de fin d'année. Il est flanqué d'un petit chien, ce qui explique pourquoi il ne s'est pas changé: le cabot avait besoin d'être promené d'urgence, c'est contraignant, ces bêtes-là (prenez un chat). Les bruitages sont de toutes beauté, on entend un coucou qui fait "coucou" comme une horloge suisse (en fait, je les soupçonne d'avoir utilisé une horloge pour le bruitage). Mon cerveau intègre enfin le monologue du monsieur, et je réalise que j'ai fait fausse route: je n'assiste pas à une histoire se déroulant après un spectacle de fin d'année de l'école communale de Brocéliande-les-Coucous. Celui-ci ne fait en réalité que commencer.Donc, notre personnage est Merlin, (on note d'ailleurs un M sur son chapeau pointu, quand j'étais petite on cousait plutôt des étiquettes à l'intérieur du vêtement avec le nom complet, mais passons) et il explique à son chien (qui doit être au courant et s'il ne le sait pas, c'est qu'il est idiot, donc à quoi bon lui expliquer) qu'après des années à traîner ses guêtres dans un monde plein d'horreurs, il n'a qu'une envie, couler des jours paisibles dans son humble demeure.La demeure est une jolie cabane avec un bout d'arbre qui à l'air du cousin sympa de celui de Sleepy Hollow. On assiste au premier gag du film: Merlin est tout fier d'avoir construit la cabane lui-même et sitôt qu'il le dit, il passe à travers le plancher. Le chien couine. Prenez un chat.J'ouvre ici une parenthèse pour dire que je n'ai rien contre une version comique ou inhabituelle de Merlin: je kiffe celui des romans de TH White (qui a été adapté dans le célèbre dessin animé de Disney), je trouve l'adolescent de la BBC éminemment sympathique et je tire mon chapeau à deux grands interprètes comiques du personnage, Jacques Chambon et Joseph Fiennes. Bref, à la base je n'ai rien contre une relecture irrévérencieuse du mythe, comprenons-nous bien. Reprenons.Après le premier gag, premier recour aux effets spéciaux tandis que Merlin fait du rangement. Alors il y a quelques jours, j'ai dit que j'étais indulgente quand il s'agit d'effets spéciaux dans les séries télé: je veux dire que les effets spéciaux parfois très cheap de Doctor Who, Merlin BBC, The Sarah Jane Adventures ou Kaamelott ne m'ont jamais fait sortir de l'histoire. Mais tout le monde a ses limites et Merlin m'a permis de connaître les miennes. On passe ensuite à deux enfants, un garçon et une fille, se promenant dans la forêt. On découvre qu'il s'agit d'Arthur et de Morgane, qui dans cette version de la légende est donc sa cousine. Avec un naturel confondant, le jeune Arthur explique à Morgane ce qu'elle sait sans doute parfaitement, que c'est dangereux de se promener comme ça, parce que son papa le roi Uther a dit "que Vortigern le roi barbare qui convoite notre royaume" pourrait leur faire des ennuis (On commence à noter la méthode subtile pour donner des infos au spectateur: un personnage récite à un autre des trucs qu'il sait déjà). Vortigern, un vilain chevelu, et ses sbires débarquent, heureusement Merlin se ramène de suite pour les mettre en déroute, puis c'est Uther qui débarque et charge Merlin de devenir le précepteur d'Arthur. Merlin quitte donc sa chaumière et passe les années suivantes dans un château playmobil à faire la leçon à un gamin super-studieux qui préfère réviser Euclide que jouer au bilboquet avec sa cousine.Les années passent et Arthur ressemble désormais vaguement à Eduardo Noriega. C'est la seule chose gentille que je peux dire à son sujet. Quant à Morgane, elle a moins de pot, elle ressemble désormais à s'y méprendre à Marilou Berry. Cela dit, elle a l'air un peu plus intelligente que le reste des habitants du château. Donc forcément, elle est aigrie. Et en plus, elle apprend qu'Arthur va épouser une certaine Guenièvre, qui vient d'arriver avec son père le roi Leodagan, et c'en est trop parce que quand ils avaient douze ans, Arthur lui avait promis de l'épouser elle (d'un autre côté il refusait clairement de jouer au bilboquet avec elle, donc elle aurait dû le voir venir).Bref, Guenièvre arrive, elle et Arthur se dévorent des yeux d'un air niais, et Morgane, agacée, lui demande si elle n'est pas muette. Guenièvre a alors cette réplique pleine d'esprit: "elle est muette quand elle n'a rien à dire". Oui, même pas bonjour aux gens qui vont t'héberger et deviendront peut-être ta belle-famille. On est sensé la trouver charmante.Un peu plus tard, Uther et Leodagan papotent et trouvent le moyen de préciser qui est Vortigern alors que bon, Uther le sait, Leodagan le sait, le spectateur le sait, on lui a déjà dit, il l'a même vu 10 minutes plus tôt.Avec Arthur bientôt marié, Merlin décide de rentrer chez lui prendre sa retraite, prétextant un rassemblement de druides (ou il n'ira jamais, sans doute qu'il n'y avait pas d'alcool), et hop, il s'en repart donc chez lui. Parallèlement à ça, on fait connaissance de la fée Viviane et de son fils Lancelot, un morveux insupportable. Un certain jean-Baptiste Maunier est crédité dans le rôle, ce qui est pour le moins étrange car le garçon des Choristes a dans la vingtaine maintenant. A-t-il rétréci au lavage? Existerait-il deux Jean-Baptise Maunier?On les quitte sur cette angoissante question pour rejoindre Guenièvre qui va consulter sa tante, une méchante sorcière moche qui lui demander de lui préparer une décoction chaude. Comment préparer une décoction chaude dans Merlin: prendre le pot de décoction chaude qui traîne dans un coin. Après les deux femmes complotent vaguement, Guenièvre sur les bons conseils de sa tante va s'allier avec Vortigern, et on retrouve Lancelot et Viviane qui vont chez Merlin parce que Viviane est persuadé que Lancelot est celui qui trouvera le Graal, alors il a besoin de l'aide de Merlin ou je ne sais quoi. Et là Viviane consulte un Ipad customisé en miroir. No comment.Avant de débarquer chez Merlin, Viviane conseille à Lancelot d'être poli, pardon, de hurler comme un goret, parce que Merlin est vieux, donc probablement sourd comme un pot. S'ensuit une scène où Merlin (qui ne veut pas être dérangé) se fait passer pour un bûcheron nommé Tabard, mais il a du mal à le faire comprendre parce que Viviane et son fils hurlent en pensant se faire mieux comprendre. Je crois que la réaction attendue par le scénariste était celle-ci, mais naturellement, le spectateur normalement constitué réagit plutôt comme ça.Après quelques quiproquos, hilarants cela va sans dire, Merlin rend les armes pour que l'histoire avance, et suite à une allusion très fine de Viviane, se fait un relooking non sans avoir consulté un bouquin proposant divers costumes (dont un de pirate que Jugnot accueille d'un "non, déjà fait". Est-ce nécessaire de nous rappeler L'Ile aux trésors? Bon, trop tard, c'est fait.)Pendant ce temps, Uther explique à Arthur et Guenièvre qu'en se mariant ils deviendront roi et reine après sa mort. Et oui, Captain Obvious a encore frappé. Après ça, selon la formule bien rodée, Uther et Arthur parlent d'Excalibur en s'échangeant des infos qu'ils connaissent tous les deux.Après quoi le mariage princier débute (avec environ trois figurants) quand Vortigern débarque avec ses hommes grâce à l'air de Morgane. Uther est tué, Guenièvre faite prisonnière, et Vortigern s'empare d'Excalibur, mais celle-ci se désintègre dans ses mains. Arthur s'enfuit grâce à l'aie d'un serviteur, alors que des gardes du château, pas vraiment submergés par les hommes de Vortigern sont toujours en train de se battre. C'est du propre.Arthur est recueilli par Merlin qui, troublé par les charmes de Viviane, voit ses pouvoirs faiblir.De son côté, Vortigern a besoin d'Excalibur pour asseoir sa légitimité. Il rend donc visite à un ferronnier qui a forgé une fausse Excalibur plantée dans une souche et seul Vortigern pourra tirer l'épée grâce à un ingénieux mécanisme. Cet astucieux stratagème est expliqué à haute voix dans une boutique ouverte sur la rue, mais comme il n'y a pas de figurants qui passent, c'est pas grave. Vortigern tue quand même le ferronnier, parce qu'il est méchant (Vortigern, pas le ferronnier).Vortigern invite tout le monde à essayer de tirer "Excalibur" de la souche et Arthur et compagnie viennent pour voir Vortigern tirer la fausse épée. Arthur (maquillé en rouquin quasimodoesque: c'est un gag, parait-il), s'indigne. La véritable Excalibur tombe du ciel dans un déluge d'effets spéciaux ignobles, et là bien sûr, Vortigern n'arrive pas à la sortir de la pierre. Arthur le fait et reprend sa véritable apparence. Vortigern et ses hommes attaquent les gentils, et là, Arthur laisse tomber l'épée, ne se baisse même pas pour la ramasser, et prend la fuite avec ses amis. C'est du repropre.Vortigern récupère donc Excalibur qui cette fois ne se volatilise pas. Aucune explication n'est donnée, mais j'imagine qu'Excalibur, elle veut bien aider un peu les gentils, mais que s'ils sont trop bêtes pour en profiter, elle va pas se fatiguer non plus.Nos héros retournent à la cabane de Merlin, qui perturbé par ses pouvoirs qui s'affaiblissent, part consulter son vieil ami Cantor, qui est un peu Saroumane après la visite d'un huissier. Celui-ci lui explique ce que tout le monde a compris: son amour pour Viviane lui fait perdre ses moyens.Après ça, Morgane, à qui sa tante a transmis ses pouvoirs avant de mourir, se fait passer pour Guenièvre et monte un stratagème pour qu'Arthur croit libérer sa bien-aimée. Heureusement, Merlin la démasque avant qu'elle et Arthur fassent quoi que ce soit pour concevoir Mordred, et on arrive enfin au grand moment épique: les gentils s'introduisent dans le château pour reprendre le pouvoir (là le chien en à assez et en profite pour se barrer, ce qui est tout à son honneur. Mais on ne m’ôtera pas de l'idée qu'un chat aurait compris beaucoup plus tôt).Donc Arthur et ses hommes se battent contre Vortigern et ses barbares, et Arthur reprend Excalibur tandis que Vortigern tombe des remparts. Merlin, qui n'a quasiment plus de pouvoir, se retrouve face à Morgane qui lui met la pâtée."Triste spectacle" lâche-t-elle alors, ce qui est sans doute le résumé le plus concis et le plus exact qu'on ait pu faire de tout ce qui a précédé.Mais Merlin parvient à lui faire tomber un pichet d'eau sur la tête, et là Morgane devient hystérique, parce qu'elle n'a pas seulement hérité des pouvoirs de sa tante mais également de sa phobie de l'eau. Du coup, Viviane, qui en tant que Dame du Lac est spécialisée en flotte lui en fait tomber des trombes sur la tête et Morgane s'avoue vaincue, mais demande à choisir sa mort, qui sera d'être brûlée vive.Elle prend ainsi la poudre de cheminette devant ses ennemis qui n'y voient que du feu.Arthur est désormais roi, Guenièvre reine, Lancelot va devenir chevalier, et Merlin et Viviane retournent à la cabane et consomment avec insouciance. Mais voilà-t-y pas le cliffhanger de fou: Morgane, qui a récupéré Vortigern dans les douves (ce qui donne lieux à un gag affligeant maintenant que Morgane ne supporte plus d'être en contact avec de l'eau) balance des boules de feu sur la baraque de Merlin, qui a évidemment perdu tous ses pouvoirs."Fais quelque chose!" le supplie Viviane, qui semble avoir oublié que la spécialiste de la flotte, c'est elle, et qu'en cas d'incendie ça pourrait servir.C'est sur ce suspense insoutenable que l'épisode se clôt."Voilà ce que j'ai pu tirer de ma patiente avant qu'elle ne commence à se taper la tête contre les murs dans un mélange de sanglots et de rires irrépressibles. J'ai également entendu des phrases éparses où il était question de chien transformé en troll et du fait que Merlin perdait tellement ses pouvoirs qu'il ne parvenait même plus à convoquer des sfx pourris, mais qu'en fait c'était comme ça dès le début et autres propos sibyllins à base de canard avant que les tranquillisants ne fassent effet.J'espère obtenir quelques progrès dans les jours qui suivent mais son état, à cette heure, reste préoccupant.
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Zakath Nath a écrit :---couic-couic---"Merlin, épisode 1: Le Spectateur supplicié L'enchanteur désenchanté---couic-couic---
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Merci Zakath, ta chronique est incroyablement bien écrite et drôle
Je n'ai pas regardé le téléfilm : j'ai failli faire une crise cardiaque en voyant la bande-annonce alors regarder une telle atrocité en entier, non merci ! Mais grâce à toi (et les autres Elbakiniens du forum!) je vois ce que j'ai manqué ...
