
Ça commence par la mort d’un chien, par des bruits de pas étouffés, par la confiscation de livres. Par le sac de la National Gallery, purgée de ses œuvres. Puis viennent les miradors, érigés pour surveiller les côtes, et des hommes armés, qui parcourent les campagnes en détruisant chaque œuvre d’art qu’ils dénichent… et ceux qui cherchent à les protéger. Ils capturent les dissidents – les écrivains, les peintres, les musiciens et même les célibataires et les couples sans enfants – lors de vastes rafles. Ils veulent soigner la société des personnalités subversives. Mais quelques survivants ont réussi à fonder en secret un havre de paix pour les réfugiés culturels, leur permettant de préserver leur art, de créer, d’aimer et de se souvenir. Du moins, jusqu’à ce qu'on les découvre, ou qu’on les dénonce.
Dans mon immense pile de SP, j'ai pioché ce court et intriguant roman accompagné d'un mot élogieux d'Emily St John Mandel. Du coup, comme j'adore cette autrice, j'ai quand même ouvert une page.
Et là, l'énorme surprise avec une dystopie glaçante jusqu'aux os qui joue la carte de la froideur narrative et de l'allusion, préférant la terreur insidieuse et les non-dits aux grandes déclarations pompeuses.
C'est prodigieusement efficace et génial, et c'est enfin en français (pour la première fois) après être tombé dans l'oubli pendant près de 40 ans !
Bref, allez lire ça, c'est dans l'air du temps en plus !
(Comme d'hab, ceux qui veulent en savoir plus, je vous laisse la critique complète).