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Pour qu'on arrête de se plaindre de mon mutisme ! ;) Je précise qu'il ne s'agit que d'une ébauche... « Cela devient insupportable, inadmissible ! On ne peut pas continuer de la sorte ! se plaignit l’un des hommes attablés dans la taverne, ne recevant aucune réponse. Enfin ! s’emporta-t-il en brandissant sa choppe. Vous laisserez faire sans rien dire encore longtemps ? Vous savez comme moi qu’il y a des choses qui se passent dans le village ! Des choses… malsaines ! — Oui, dans ton étable, avec tes vaches ! » lui rétorqua l’un des tristes convives partageant sa compagnie, mais peu de rires résonnèrent. On entendait seulement le crépitement monotone des branches trempées qui flambaient tant bien que mal dans l’âtre. L’établissement était modeste, comme tout ce que l’on trouvait dans le village de toute manière. Quelques dizaines de chaumière perdues en lisière d’une forêt de sapins et de cèdres, loin de toutes grandes routes ou villes… Qui n’étaient déjà pas nombreuses sur l’Ile de Célikalès. Le royaume souffrait de son climat vigoureux, et de sa proximité avec les rebelles Elfes. Les guerres avaient fini de les affaiblir, un camp comme l’autre. La vie n’était pas facile, surtout en hiver. Rien ne le distinguait de la masse, car l’immense majorité des habitants vivaient ainsi. Rien, sauf… « Tu peux toujours rire, ça ne m’enlèvera pas de l’idée qu’il faut chasser ce magicien ! Il se passe trop d’évènements étranges depuis quelques temps ! Cela ne peut qu’être lui le responsable ! — Il ne vit même pas dans le village, fit l’un des clients en haussant les épaules d’un air maussade. On ne le voit pratiquement jamais. Qu’est-ce qu’il pourrait bien faire ? — C’est un magicien ! martela le premier comme si cela se suffisait à lui-même. Que dîtes-vous de tout ce grain qui pourrit, des animaux qui meurent ? De nos brebis qui vêlent trop tôt, des carcasses à moitié rongées que l’on retrouve sans la moindre trace d’un loup ! — C’est comme ça chaque année à la mauvaise saison, tenta de le raisonner quelqu’un. Tu t’en fais trop. — Ou il a trop bu ! — C’est vous qui vous trompez ! tempêta l’autre comme s’il n’avait rien entendu. — Allons… Dolmatiel a toujours été là pour nous aider. Il n’a jamais refusé de rendre service. Je suis d’ailleurs sûr qu’il fait ce qu’il peut pour lutter contre le mauvais temps avec ses pouvoirs. — Sorcellerie que tout cela ! Pour mieux nous endormir ! Pour tramer ses complots ! — Des complots maintenant ? Non, honnêtement, l’alcool te monte à la tête, ce soir ! — Ah oui ? s’échauffa en tous les cas le frondeur. Et ces messagers, qui passent chez lui de temps à autre ? On ne sait pas d’où ils viennent, ni où ils se rendent ? — Et de quoi devrait-on le savoir ? Moi, je dis qu’il reçoit des amis, rien de plus ! — Des amis, lui ! Peuh, c’est comme depuis qu’il a accueilli ce sang-mêlé ! Il devrait avoir honte ! Un bâtard, si proche de nous, comme pour nous narguer ! »

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excellent ! je dois dire que j'aurai bien aimer lire la suite ( bien que j'imagine aisément ce que ça va être !! ) mais très bonne idée comme intro ! ça vient donc avant les limbes si j'ai bien suivi ?

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Pas mal cette nouvelle intro. Mais j'avoue que je préférais la première qui faisait plus mystérieuse. J'aurais plutôt pensé la voir lors des retrouvailles entre Lofra et Elbakin ;)

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enfin ça semble évident qu'elle soit placée avant les limbes, mais je sais pas moi, t'aurais put faire un flashback ou il se rappelait son enfance !Mais bon de toute façon j'en dit pas plus, c'est toi qui fait ça comme tu veut ! ;)

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Deuxième page, tandis que je précise que l'intro est terminée, et que, qui sait, elle passe peut-être en ce moment même à la " vérification ". ;) Cette fois, personne ne le contredit. Ronsal venait de marquer un point. Parfois on voyait passer le jeune garçon dans les rues du village, seul, toujours, les yeux dans le vague, errant sans but, apparemment… Ou réfléchissant à un mauvais coup. C’était ce que la plupart pensait, et il s’était déjà fait à de nombreuses reprises pris à partie, mais sans que jamais par contre il y ait eu de preuves contre lui de ses intentions néfastes. Ce n’était pas ce qui retenait les gamins du village de chercher à chaque occasion la bagarre. Une fois, plusieurs témoins l’avaient vu recevoir une pierre en pleine tempe. Son arcade sourcilière s’était ouverte sous le choc, mais il n’avait même pas eu un mouvement. Il avait continué son chemin en bifurquant vers les bois, le visage en sang, ne se retournant même pas. A d’autres occasions, il avait dû lutter contre des garnements d’une douzaine d’années armés de bâtons, parfois rejoints par leur père, qui au lieu de les calmer, attisaient encore leur haine. « Encore une façon pour lui de vouloir se montrer supérieur à nous ! cracha Ronsal tandis qu’un anonyme évoquait ces souvenirs. Ils se sentent pas la douleur comme nous et croient toujours pouvoir s’en vanter, comme de tout ! — J’en ai vu des centaines se faire massacrer, le contredit un autre d’une voix sombre, et je peux te dire qu’ils crient aussi fort que nous lorsque nous leur tranchons une main ou prenons leur femelle sous leurs yeux… — En parlant de ça, ricana Ronsal, il a dû naître comme ça, ce bâtard ! Encore une preuve de ses tares ! Ses femelles doivent vraiment être sans honte pour porter un enfant conçu de la sorte ! — Hé, mais c’est peut-être toi le père ! » gloussa l’un des plaisantins du début. Le visage de Ronsal devint cramoisi, ses traits animés d’une fureur irrépressible, son verre tremblant tant et si bien dans ses mains qu’il dût le poser. « Ne dis jamais des choses pareilles devant moi, tu m’entends ! Je préfèrerais encore monter tout mon troupeau que de toucher à une seule de ces chiennes ! » Il baissa vivement la tête, faisant semblant de s’absorber dans son verre. Mais son cauchemar revenait déjà, il ne l’avait jamais quitté. Jamais en plus de cinq ans. Un détachement de volontaires de Célikalès était parvenu à capturer trois éclaireuses de l’un des Neuf Clans du peuple. Ils les avaient gardées avec eux pendant une semaine durant. Sept jours pendant lesquels elles étaient passées entre toutes les mains, battues, humiliées, violées à répétition, bien entendu. Et puis, la veille de leur arrivée dans la cité la plus proche où se tenait une garnison officielle, elles s’étaient libérées, de nuit. Ronsal était de garde ce soir-là… Il se souviendrait toute sa vie du regard que lui avait lancé la dernière des trois à fuir, juste au moment où lui s’apprêtait à donner l’alerte. Il était encore assis à moitié endormi, et elle était apparue sans un bruit, à demi-nue, ses oreilles de chat frémissantes de rage. Pas de honte dans ses yeux d’or, pas de mépris. Juste une indifférence glacée. Elle aurait pu le tuer. Elle aurait dû. Elle aurait dû, et elle n’en avait rien fait… Ronsal n’avait jamais oublié ce visage.

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...fort réaliste des "jeux" des guerriers conquérants...j'en frissonne encore.....Brrrrrr!....:( Ton écriture m'a plongée dans une ambiance terrifiante...!... Encore Bravo!:) :) :)

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Manu la 3eme page !! la 3ème page la 3ème page la 3ème page !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!S'il-te-plait !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! ;)

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L’entrée d’un nouveau client en la personne du forgeron tomba à point pour chasser ses pensées honnies. « Il s’est passé quelque chose ! La Grange a pris feu ! » Déjà éveillés par les menaces et les palabres de Ronsal, tous les hommes attablés se levèrent d’un bon, échangeant des coups d’œil interloqués, chuchotant à voix basse à toute vitesse. La grange n’était pas n’importe quelle grange. Il s’agissait de celle où les paysans mettaient leurs réserves en commun, pour un gain de place, de temps, et de coût avant tout. Elle se dressait au beau milieu du village, de pierre et de bois. Comment le bâtiment avait-il pu s’enflammer avec le temps de ces derniers jours, de la pluie et du brouillard ! C’était impossible ! « Et ça, vous allez me dire que c’est naturel ! aboya Ronsal par-dessus son épaule, comme soudain réveillé de sa torpeur alors qu’il était l’un des seuls encore assis jusqu’ici, dos à la porte. J’attends vos propositions ! Quelqu’un a-t-il vu la foudre tomber ce soir ? Le tonnerre gronde-t-il ! Il faut aller demander des comptes à ce vieux fou d’ermite ! » Une à une, les têtes se baissèrent tandis que grandissait un silence si dense qu’il en était étouffant… Elbakin revenait à la maison. Il se retint de se corriger. Il allait partir, ce ne serait donc plus chez lui. Quitter les bons soins du vieux Dolmatiel… Cela ferait bientôt cinq ans que celui-ci l’avait recueilli… Cinq ans de bonheur ? Oh, non ! Mais les cinq années les plus supportables de sa misérable existence depuis la mort de ses parents et ses errances de village en village, volant de-ci de-là juste de quoi ne pas mourir de faim… Lorsque Dolmatiel l’avait trouvé… Il s’apprêtait à le voler à son tour. Il n’avait pas crié en le surprenant dans le poulailler. Il l’avait regardé faire… Finalement, Elbakin ne s’était pas senti capable de voler quelqu’un comme lui. Il était repassé le soir-même, tenaillé par le vide, bien décidé à s’emparer coûte que coûte de nourriture, malgré tous les regards pleins de bonté qu’il pourrait récolter. Mais il avait souhaité que le vieil homme ne soit pas là. Et il n’y était pas. A sa place, à l’endroit même où il s’était tenu, Elbakin avait découvert un broc de lait et trois tranches de pain de seigle toutes fraîches. Le Demi-Elfe les avait dévorées sans demander son reste. Durant des semaines, ils avaient continué tous les deux ainsi, Elbakin ne faisant un peu moins craintif chaque jour, non sans peine. Il était plus sauvage qu’un renard, et plus craintif qu’une biche… Et puis, un jour, c’était un clair matin d’automne, Dolmatiel s’était avancé vers lui en tenant par la main une petite fille de quelques années plus jeune que le Demi-Elfe. Elle était si jolie… Son nom était Lofra. C’était à cause d’elle qu’il était resté, lorsqu’elle s’était précipité sur lui si vite que lui-même avait été débordé, et tout cela juste pour le saluer, sans même le connaître. Elle était tellement naïve. Généreuse plutôt, et certainement pas bête.

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biiiiiieeen :) :) :) :) :) :) Mais pourquoi est-ce une intro ? Le principe d'une intro n'est-il pas d'en dire le moins possible pour lancer l'intérêt ? sinon j'ai bien aimé, sauf le " plus sauvage qu’un renard, et plus craintif qu’une biche…", je sais pas, je vois l'idée, mais je trouve son expression un peu gauche...

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C'est vrai que le terme biche ne correspondant pas trop à Elbakin apparemment, mais là, on le découvre enfant, donc, ça ne m'a pas choqué en fait.