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De puis quelques temps déjà, les symptomes se manifestent...:ph34r:J'ai de plus en plus envie de lire ... des frenchies !:rolleyes: :amoureux: :amoureux: :amoureux:Le "patriotisme" n'étant pas synonyme de grande ouverture d'esprit chez nous, c'est avec des "réticences un peu honteuses", masquées par un brin de "provoc" que je vous propose ce sujet !"Support our frenchies?" (suis nulle en anglais, je sais:rouge: )- bravo et toute mon admiration aux nombreux lecteurs VO du forum - vous permettez de repérer les excellents auteurs -mais pour toute une frange de "romans à la pelle"... je me demande pourquoi on "achète US" ce qu'on sait faire aussi ?A part "sur-engraisser" les trusts avec aucune prise de risque ?- Je crois qu'il y a pas mal d'auteurs français pour les jeunes lecteurs ? - Jaworski, Gidon, Beauvergé, Gaborit ... et bien d'autres n'ont pas à rougir de leur plume :pqu'est-ce-qu'on attend pour être heureux de notre langue? :rolleyes:

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Kif a écrit :Personnellement, j'ai toujours préféré l'anglais au français mais bon après les goûts et les couleurs hein ;)
Si c'est ta langue maternelle?- en tout cas, ce n'est pas moi qui critiquerait la lecture VO, au contraire! (bravo)mais peut-être inconsciemment?, il y a une imprégnation de l'esprit par la langue maternelle,avant d'avoir la même richesse de nuance en VO, il faut beaucoup de temps et d'expérience,et si on ne cultive pas sa langue maternelle, elle s'appauvrit insensiblementVoila ce que je voulais dire : on a aussi en français, d'excellents auteurs en "voix directe"(ce qui ne veut pas dire que les traducteurs ne font pas du bon travail! )Pour la diversité, il vaudrait mieux ne pas lire que les "grosses machineries export"?

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Du tout, ma langue maternelle est le français et c'est sûr qu'il faut un temps avant de pouvoir lire avec fluidité une langue étrangère. Ça ne m'empêche pas de lire des auteurs français, mais bon, restons honnête, il y a un choix plus restreint si on se limite à la fantasy française.

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Alors tout comme Kif l'anglais n'est pas ma langue maternelle et je fais partie des gens qui aiment le beau français parlé comme écrit. Cela dit à un certain niveau, avec une réelle fluidité, il m'arrive souvent de trouver certains ouvrages en anglais plus facile à lire que du très bon français. Ce que je veux dire c'est que pour des ouvrages faciles et divertissants, je ne vois pas l'intérêt de me passer de la VO et de risquer un appauvrissement supplémentaire quand il n'y a déjà pas beaucoup de style au sens littéraire (je pense à Patricia Briggs, même si tu n'es pas forcément bit-lit ;) :D)Mon choix pour la VO, qui remonte à assez longtemps, a tout d'abord été motivé par les mauvais choix des maisons d'éditions françaises : séries traduites dans n'importe quel ordre, saucissonnage des tomes anglais et enfin traduction de piètre qualité. Niveau traduction les choses se sont améliorées semble-t-il donc c'est moins un argument. Par contre pendant longtemps tout simplement les livres de fantasy en anglais étaient plus de plus beaux "objets" en fait : couv colorés, en relation avec le contenu. Parce que Siudmak à toutes les sauces c'était plus que lassant !!!L'offre était aussi plus variée, ce qui est sans doute, je te l'accorde Nigelle, une chose différente à l'heure actuelle. Mais j'ai toujours eu le sentiment qu'il y avait moins de "mépris" à l'égard de la fantasy dans le monde anglo-saxon. Du coup que cela laissait la place à de plus grandes variétés d'inspiration. Cela n'empêche évidemment pas de promouvoir les bons auteurs francophones et je suis la première à avoir recommandé autour de moi, les Crépusculaires, La Horde et récemment Gagner la guerre (que je n'ai même pas encore lu pourtant !) Et puis en y réfléchissant, le simple fait de lire en anglais et je suis déjà en voyage, une autre langue, une autre façon de penser, des expressions qui n'existent pas dans mon quotidien francophone mais qui illustrent parfaitement certaines situations et sont du coup en elle-même fantasy. C'est peut-être uniquement dans ma tête hein et si ça se trouve j'ajoute une dimension qui n'existe pas pour un anglophone de naissance. Mais il y a des choses comme ça qui ne s'explique pas vraiment, c'est un peu le "What else" de Georges Clooney. C'est différent mais ça me fait le même effet que le "Et toi à quoi tu joues ?" d'Alexandre Astier (le roi Arthur dans Kaamelott) Bon je digresse mais au final, je crois vraiment qu'il y a de la place pour les deux : la découverte de talents français et celle de talents anglophones. Je ne crois pas qu'un francophone me parlerait comme Durham par exemple. Les questionnements ne sont peut-être pas tout à fait les mêmes. En tout cas tant qu'il y a des gens comme toi Nigelle pour orienter mes lectures en français ;) tout va pour le mieux dans un monde fantastique :)

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J'adore lire en anglais. Ca me vient depuis l'âge de 17 ans quand je me rendais compte que la parution de la Roue du Temps en français était lente, mais lente! Sans parler du découpage des tomes, comme l'a expliqué witch. Du coup, ça m'avait tellement frustrée que je m'étais mise à la VO.Après, je crois être devenue puriste, presque. Les traductions ne rendent jamais autant que la version originale, il y a des choses qui manquent... (quoique les annales du disque-monde sont plutôt bien aussi en français, faut l'avouer).Mais j'avoue que depuis peu, le gout de relire en français me titille. J'avais lu les crépusculaires de Mathieu Gaborit, me suis mise à la Trilogie des Elfes de Fetjaine. J'étais super contente de découvrir l'édition Mille saisons à la Japan Expo, où Samantha Bailly dédicaçait son premier roman. Ca laisse de la place pour les jeunes auteurs français. J'avais tenté de commencer la saga des Chevaliers d'Emeraude...Pour l'instant je cherche encore le côté souffle épique que j'ai trouvé chez les gros auteurs anglophones que j'avais lu, chez nos auteurs français. J'ai bon espoir d'y arriver un jour, le catalogue devient tellement vaste, je commence à m'y perdre... (c'est pour ça que je me suis inscrite sur Elbakin, pour faire le tri sur un peu tout ce qui existe ;) )Et c'est vrai que cela manque, ou peut-être qu'il faut juste que je trouve le déclic pour la fantasy française.

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;) Witch! et moi, je suis bien heureuse de pouvoir lire d'excellents auteurs anglophones en VF,et le "repérage" par les fans lisant en VO est important :sans vous, je n'aurais pas lu Zindell! :sifflote: ce n'est pas les horribles couv's qui motivent...China Mieville, ça doit être "coton" en VO! sans parler de Gene Wolfe ou de Van der Meer...:rolleyes:Par contre, je ne sais toujours pas si je me suis ennuyée dans les grandes largeurs avec Jonathan Strange à cause de la trad ou pas!... le "machin" au cheveux en poils de chardon.... :p heu... duvet.... ça m'a pas motivée... :mrgreen:

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Nigelle de Damas a écrit :Par contre, je ne sais toujours pas si je me suis ennuyée dans les grandes largeurs avec Jonathan Strange à cause de la trad ou pas !
Pour ça, je peux répondre "non". C'est l'un des rares livres que je n'ai pas terminé (en VO).

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Pareil que Luigi, un des très rares livres que je n'ai pas pu terminer une fois commencé. Un jour, je le finirai (finish him!) mais juste parce que je suis têtu :p

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Pour avoir croisé Beauverger et Jaworski, je confirme que non content d'avoir la plume bien trempée, ce sont aussi des personnes délicieuses et accessibles. Comme la plupart des auteurs "imaginaires" français, jeunes et moins jeunes, d'ailleurs.La grosse différence entre la production française et celle d'origine anglo-saxone me semble être que les œuvres anglo-saxones qui nous parviennent ont déjà subi l'écrémage du succès sur leur marché d'origine. Pour les éditeurs et les lecteurs, c'est moins risqué.

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J'ai au contraire eu quelques témoignages d'auteurs anglo-saxons à la fois très pros mais aussi très simples, notamment sur de gros salons, quand certains auteurs français étaient au contraire très pénibles après avoir vendu peut-être 20 ou 50 fois moins de livres. ;) Pour en revenir au sujet, Sworld avait lancé ça il y a longtemps : /viewtopic.php?t=2361 Mais tu as donc choisi un angle plus "patriotique" visiblement ? ;)

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Gillossen a écrit :J'ai au contraire eu quelques témoignages d'auteurs anglo-saxons à la fois très pros mais aussi très simples, notamment sur de gros salons, quand certains auteurs français étaient au contraire très pénibles après avoir vendu peut-être 20 ou 50 fois moins de livres. ;) Pour en revenir au sujet, Sworld avait lancé ça il y a longtemps : /viewtopic.php?t=2361 Mais tu as donc choisi un angle plus "patriotique" visiblement ? ;)
n'est-ce-pas? :rouge: je me sais très maladroite... alors, bien souvent, je ne trouve rien de mieuxque d'en rajouter une sacrée couche en provoc ! :sifflote:Il n'y a aucun argument qui justifierais "c'est nous les meilleurs"!De plus, faudrait être débile maintenant, pour ne pas se mettre à l'anglais (moi, suis vieille!) :pmais -pour une fantasy vivante ici et maintenant, je crois que ça vaut la peine de faire un effort -pas facile avec un budjet étudiant, je sais, mais un de temps à autre?, en poche? ou de les emprunter en bibliothèque? l'essentiel est qu'ils soient lus et connusGrâce à Elbakin, on peut faire la connaissance de jeunes auteurs à travers les interviews (merci!)On peut facilement (ouais... quand on n'habite pas un trou paumé) les rencontrer en dédicace chez des librairesIls participent souvent à des rencontres et manifestations- et je crois (j'espère!) que les "désagréables" sont rares ils ont quelque chose à dire! avec nos mots à nous!Il est encore possible de se faire publier en France, mais pour combien de temps?Si on uniformise toute la fantasy, on n'aura plus que "les restes du monde" c'est moins risqué et plus rentable :huh:

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Gillossen a écrit :J'ai au contraire eu quelques témoignages d'auteurs anglo-saxons à la fois très pros mais aussi très simples, notamment sur de gros salons, quand certains auteurs français étaient au contraire très pénibles après avoir vendu peut-être 20 ou 50 fois moins de livres. ;)
J'ai eu de la chance, alors : pas encore croisé d'auteur français aigris ou pénibles (mais je n'ai pas pratiqué les gros salons).Quant aux auteurs anglo-saxons, très pro : oui, absolument. Parfois, ils laissent même tomber les barrières du professionnalismes pour se montrer très humains.

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Les quelques auteurs anglo-saxons que j'ai croisés étaient effectivement très accessibles et très humains - et croyez-moi, il en faut, de la patience et de la charité, pour essayer de comprendre le galimatias qui me tient lieu d'anglais ! :rouge: J'ai été en particulier frappé par l'impression de sérénité que dégage Robin Hobb, à 10.000 lieues des tourments pré-pubères d'un Fitz…Ceci dit, si un auteur peut être agréable (ou désagréable) pour son public, cela n'a pas grand sens dans la relation qu'un texte établit avec son lecteur. Et pour en revenir au sujet, parmi les Frenchies, il faut lire du Jérôme Noirez (Féerie pour les ténèbres, Leçons du monde fluctuant). Voilà un auteur à l'imaginaire jubilatoire et déglingué, assorti d'une pointe de perversion et d'un fort bon style, qui possède une voix tout à fait originale dans la fantasy française.

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Sarmate a écrit :Et pour en revenir au sujet, parmi les Frenchies, il faut lire du Jérôme Noirez (Féerie pour les ténèbres, Leçons du monde fluctuant). Voilà un auteur à l'imaginaire jubilatoire et déglingué, assorti d'une pointe de perversion et d'un fort bon style, qui possède une voix tout à fait originale dans la fantasy française.
Je n'ai pas encore lu Jerôme Noirez , mais je vais y remédier : j'attends "fleur de dragon" qui sort en poche ce mois-ci pour faire connaissance.Son dernier livre a un titre magnifique qui me fait rêver : "le diapason des mots et des misères" c'est beau!!!!

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Nigelle de Damas a écrit :Son dernier livre a un titre magnifique qui me fait rêver : "le diapason des mots et des misères" c'est beau!!!!
Il paraît que c'est très bon. J'ai lu un des textes (L'apocalypse selon Huxley, paru dans une antho Griffe d'Encre) et c'est une tuerie ! Si le reste est à la hauteur, un très grand recueil.

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La trilogie Féerie pour les ténèbres, initialement sortie chez Nestiveqnen, doit ressortir bientôt en poche dans une version retravaillée. On ne sait pas encore chez qui, car, d'après certaines rumeurs (très) bien informées, la concurrence ferait rage entre éditeurs de poche pour récupérer les droits des bouquins.Pour planter le décor, Féerie pour les ténèbres se déroule dans un monde 100% medieval-fantasy, à ce ci près qu'il arrive une bien étrange catastrophe : une gigantesque décharge, on ne peut plus actuelle, remonte des sous-sols et déglingue l'univers Moyen-Ageux. L'esprit est parfois proche de Pratchett, mais en beaucoup plus cruel. Les ordures modernes ne sont pas les seules à remonter du sous-sol : il y a aussi des créatures à la Jérôme Bosch, issues d'un peuple jadis mutilé par un monarque fou, toqué de chirurgie et d'hybridations… C'est à la fois déjanté, très drôle et très sombre.

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Sarmate a écrit :Ceci dit, si un auteur peut être agréable (ou désagréable) pour son public, cela n'a pas grand sens dans la relation qu'un texte établit avec son lecteur.
Je suis bien d'accord, mais vu que le sujet avait légèrement dévié là-dessus... :)D'autres avis plus généraux sur ce débat ? :)

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Gillossen a écrit :D'autres avis plus généraux sur ce débat ? :)
J'ai vu par ailleurs qu'un auteur américain de SF affichait des opinions fascistes et était allé jusqu'à conseiller à un de ses fans de dénoncer quelqu'un selon le Patriot Act. Il s'en était suivi, sur certains forums, une croisade sous la bannière "plus jamais je ne lirai rien de ce sale type".J'ai trouvé ça surprenant. Céline reste un grand auteur à mes yeux, indépendamment de ses opinions. De même qu'un type imbuvable sur un salon restera un auteur dont je peux apprécier l'œuvre. A l'inverse, un type charmant dont je ne connais pas les ouvrages me donnera envie de faire l'essai... et la déception (si déception il y a) n'en sera pas plus grande pour autant. J'espère qu'on restera copains...Voilà, c'était ma minute "robinet d'eau tiède".

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Tu dois faire référence à Dan Simmons ?Pour revenir sur le sujet (pas couvert dans d'autres topics d'ailleurs ?) :
je me demande pourquoi on "achète US" ce qu'on sait faire aussi ?
Je ne crois pas justement que l'on sait faire ce que les américains font, tout comme les américains ne savent pas forcément faire ce que les frenchies font. Je sais pas exemple que pour trouver de gros cycles ambitieux à la Martin, Cook ou Erikson (bon, canadien pour le coup), je ne trouverai pas mon bonheur dans les rayons français.Ceci dit, mes lectures sont souvent dirigées par la qualité plus que par la nationalité de l'auteur, donc je lis rarement un auteur français en me disant "toi, t'es français, c'est pour ça que je te lis". Je n'ai pas non plus de préférence française lorsque j'hésite entre un bouquin anglais et un français. Mais c'est vrai que j'ai toujours en tête cette joie de lire un roman VO dans ma langue maternelle sans passage par la traduction.La fantasy française a de très bons arguments et ce sont ces arguments que je mets en avant pour la promouvoir, et le chauvinisme n'en fait pas partie. :) De mon côté, ce serait plutôt "Support the good stuff" plutôt que "Support our Frenchies". :p