Perso je trouve que le problème c'est pas tant de savoir s'il faut dire plus "c'est mauvais" que "je n'ai pas aimé", parce qu'au fond il y a des problèmes dans les deux cas, soit l'avis paraît trop tranché soit ça fait "chacun ses goûts". C'est un exemple de littérature blanche pour le coup, mais je me rappelle avoir dit à quelqu'un que je n'avais pas aimé Manon Lescaut, et la personne m'a répondu que c'était parce que mon édition était mauvaise, on sent tout de suite la personne ouverte à la discussion... Pour moi, on peut toujours trouver des arguments pour ou contre une oeuvre, c'est pour ça que c'est bien de confronter les points de vue, quand c'est fait de façon constructive.Après, pour ce qui est des buzz, ça n'a pas trop tendance à influencer mon regard sur une oeuvre. Je suis beaucoup plus sensible à l'anti-buzz : quand on m'a dit du mal d'un livre, j'ai tendance à en voir les défauts à la lecture. Par exemple, j'avais arrêté l'Assassin royal pendant deux ans parce que je n'avais plus le temps, je l'ai repris récemment, mais entre temps j'ai découvert elbakin.net et les critiques de witch, et du coup je ne sais pas si c'est ça qui a fait que j'ai eu du mal à me replonger dedans, ou si c'est simplement parce que c'est difficile de se réintéresser aux états d'âme d'un héros qu'on a laissé pendant longtemps, surtout quand on ne reprend pas au moment le plus captivant de l'histoire.
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juste après sa résurrection, quand il est en route vers Gué-de-Négoce pour tuer Royal, j'ai cru que ça ne finirait jamais. Le pire c'est quau vu du nombre de pages qui nous reste on sait qu'il ne va pas y arriver, sinon ce serait fini. A ce moment je me suis dit qu'effectivement Fitz passait son temps à se plaindre. Heureusement, une fois qu'il part à la recherche de Vérité, ça va mieux
Pour ce qui est de la raison pour laquelle on n'aime pas un livre que les autres ont aimé (ou inversement), je pense moi aussi que le parcours du lecteur a son importance : des oeuvres emplies de clichés peuvent nous sortir par les yeux maintenant, mais si on les avait lues quand on a découvert la fantasy on aurait pu les trouver très bien. Mais du coup, je ne suis pas sûre qu'on puisse dire que de telles oeuvres sont "bonnes", puisque leur appréciation dépend de notre parcours et donc pas de fondements objectifs. Il y a aussi notre état d'esprit qui rentre en compte : perso, j'ai du mal à lire un livre déprimant quand je suis de bonne humeur. Bizarrement, l'inverse est moins vrai, je peux apprécier Pratchet même quand je suis triste, mais c'est sûrement parce que ça donne un peu de bonne humeur.Sinon j'ai bien aimé la remarquer sur Proust dans le postcast, ça m'a fait penser à mon prof de français qui nous a racontés que lui non plus ne l'aimait pas mais que s'il le disait aux autres prof de lettres c'était le lynchage assuré. Ca me fait un peu le même effet avec Tolkien : je ne suis pas particulièrement fan du Seigneur des Anneaux (je ne déteste pas non plus), mais quand je le dis j'ai toujours peur de me faire lyncher...