Posté : jeu. 7 juin 2018 02:08
Salut à tous ! Je me permet d'ouvrir ce sujet en espérant qu'il n'y en ait pas de semblable sur le forum (auquel cas, sorry, je l'ai manqué !)Alors j'ai eu l'idée de ce débat en lisant les sujets d'oeuvres qui font beaucoup parler d'elles comme le Livre des Martyrs de Steven Erikson, GoT de George Martin, la Belgariade des époux Eddings, et bien d'autres.Est-il plus important pour vous de rentrer dans une histoire, ou de devoir vous débattre et vous concentrer pour en extraire toute la saveur ? Question subsidiaire : est-il possible de combiner ces deux qualités ?J'invoquerais comme exemple pour la complexité Steven Erikson qui exige énormément de lui-même, mais aussi des ses lecteurs. Dans ses laius (et dans la préface des jardins de la lune), sa première valeur est l'ambition, celle de créer un monde complexe, d'être surprenant, de ne pas être manichéen, de ne pas faire quelque chose qui ressemble trop à une civilisation connue, etc. Il méprise clairement les personnes qui refusent ses textes en les jugeant "trop compliqués", est certain que le lectorat est prêt à lire des livres exigeants et semble, dans tous les cas, avoir peu de considération pour quelqu'un qu'on trouverait paresseux. Ses oeuvres (parce qu'à la base ce n'est pas de l'auteur que je voulais le plus parler
) sont à son image : exigeantes. Il faut être concentré pour ne pas être dépassé par l'intrigue. Il y a de très nombreux personnages. Ceux ci cachent le plus souvent leur(s) objectif(s). Le fonctionnement du monde, des races, des garennes... N'est pas expliqué au lecteur : celui-ci le "voit en action" et tire ses propres déductions. Très personnellement, je sortais souvent de ma lecture ravi, mais réellement fatigué, ce qui est très rare.On peut citer dans le même style, pour les plus connus Glen Cook pour sa Compagnie Noire ou Georges Martin pour le Trône de Fer.De l'autre côté, nous avons des auteurs comme le couple Eddings. L'intrigue est connue d'avance : il y a un grand méchant et il faut le battre. C'est la définition même de cette expression "on peut se demander ce qui va arriver, ou comment cela va arriver". Ici, c'est clairement "comment ça va arriver. Les différents pays ressemblent aux nôtres ou ont des spécificités directement identifiables "ceux-ci sont les meilleurs navigateurs, ceux là les meilleurs chevaliers, ces derniers ont l'armée la plus organisée...". Ce sont en général de très bons page turner, et on peut les lire dans "n'importe quelle situation", même avec cinq minutes devant soi ou du bruit proche. En général, quand je sors de ma lecture j'ai un sentiment de tranquillité, je me replonge avec plaisir dans les scènes qui m'ont plus, mais je passe assez vite à autre chose.Dans le même style je peux placer les Chroniques de Krondor et surtout la trilogie de l'Empire de Feist, les chroniques du nécromancien de Gail Z. Martin ou encore tous les Gemmel du cycle drenaï.Donc venons-en au fait. Quel est pour vous la plus importantes de ces deux facettes ? Avez-vous des exemples de livres qui concilient les deux ? Pensez-vous qu'on peut être à la fois exigeant et facile à lire ?C'est vraiment une question que je me pause car j'ai énormément pesté face aux jardins de la lune, même en étant prévenu, à avoir difficile à m'accrocher aux personnages ou même à accorder de l'importance dramatique à l'intrigue (qui pourtant n'en manque pas). Pareil pour la Compagnie Noire. Et paradoxalement, quand je sors d'un Gemmel ou de la Belgariade, il me manque quelque chose, une sorte d'ambition justement. Du coup, j'espère avoir été clair dans ma problématique et je me réjouis de voir ce que vous en pensez :-)Edit : Et pour être encore plus clair, un message qui m'a donné envie d'ouvrir ce post disait, en substance "Oui mais vous cherchez la petite bête : je lis pour me détendre et pas pour me prendre la tête." Et j'ai longuement réfléchi au fait qu'on peut être plus complexe sans devenir compliqué, qu'on pouvait donner de la matière à ceux qui veulent se triturer les méninges tout en restant accessible au grand public. Mais en étant moins extrême ? Le Seigneur des anneaux, par exemple, est facile à comprendre tout en gardant un tel niveau de langage que sa lecture devient exigeante. L'univers du sorceleur (que je préfère cela dit en jeu) de Zapkowski est au contraire complexe au niveau des motivations tout en restant dans des poncifs connus de tous : elfes, nains, société médiévale typée européenne (même si les noms sont d'origine polonaise-slaves.).Enfin, un Jaworsky, il me semble trouve dans "gagner la guerre" un superbe équilibre entre plaisir de lecture et profondeur complexe... Plaisir que je n'ai par contre pas du tout retrouvé dans "Rois du monde" malgré une histoire dantesque.Bref... La réflexion est toujours ouverte bien entendu 

