Comme Glorinfeld, mes attentes concernant mes lectures dépendent vraiment de mon état d'esprit. J'alterne complexité et simplicité, soit pour apprendre et me faire réfléchir, soit pour passer un bon moment, sans prise de tête. Toujours est-il que je pense sincèrement qu'on peut être ambitieux dans son idée, mais être accessible dans la façon de le présenter. Ça me fait penser à un petit tableau sur l'écriture que j'ai vu passer il y a pas mal de temps, mais impossible pour moi de le retrouver. Il comparaît l'écriture simple, avec des idées simples, une écriture compliquée, avec des idées compliquées. Et ça faisait un peu comme les tableaux de multiplications, il associait chaque idée et avec de simples smileys, montrait que trop compliqué le lecteur était pas franchement content ; trop simple, il était satisfait, mais sans plus. Une écriture trop complexe avec une idée simple, ça n'allait pas du tout et enfin, une écriture accessible, mais des idées complexes, le sourire était le plus grand. Et c'est comme ça que je pense. Pour moi, l'exemple le plus simple serait
Les Archives de Roshar de Brandon Sanderson. Vu que je sors de ma lecture, difficile pour moi de ne pas le citer. L'histoire et les cultures sont ambitieuses. Les personnages peut-être un peu moins au début, mais d'une certaine façon, ça offre une certaine familiarité qui permet de s'accrocher à l'univers assez déconcertant et riche au début. Mais très vite, une fois l'explosion de magie originale et de peuples avec un fonctionnement très particulier, on se rend compte de l'accessibilité de l'écriture de Sanderson. C'est fluide et ça n'empêche en aucun cas d'avancer. De plus, une fois les premiers chapitres passés, la première partie de la
Voie des Rois prend son temps pour nous dévoiler peu à peu le décor. Tandis que dans
Le Livre des Radieux, le rythme s'accélère, mais d'une certaine façon, on est prêt à aller un peu plus loin, plus vite.Je n'ai pas l'impression que l'accessibilité et la complexité combinée ensemble soit impossible. Reste à savoir de quel genre de complexité on parle. Que ce soit les personnages différents des archétypes, un univers présentant des cultures différentes des nôtres ou encore une intrigue plus ambitieuse que la quête habituelle. Ou tout en même temps, ce qui commence à mettre la barre haute et je n'aurais pas d'exemple précis (pas encore lu
Le Livre des Martyrs, je ne peux donc pas en parler). Mais je pense qu'on peut déjà facilement trouver un élément complexe/ambitieux dans plusieurs romans. La religion dans
Ayesha d'Ange, les cultures dans
Les Archives de Roshar de Sanderson, les personnages dans
Le trône de fer de Martin, et le langage chez Tolkien.En fait, je crois que le mot complexe implique directement la sensation d'une lecture ardue. Alors que le mot ambition, employé par Erikson, n'offre pas le même ressenti. L'ambition n'empêche pas l'accessibilité. La complexité, peut-être que si. Écrire quelque chose d'ambitieux, c'est écrire quelque chose qui n'a pas été fait avant, ou alors, si travaillé que l'on ne voit pas le lien/l'inspiration.Et en même temps, je veux dire, c'est OK d'avoir des romans plus simples dans leur structure, parce que oui, la lecture c'est aussi un divertissement et qu'on ne peut pas tout le temps être à fond dans la réflexion. Je dirais donc, un peu des deux, même si je pense qu'un juste milieu existe. Il simplement plus rare !
