Je pense faire partie des fanatiques. Je suis de fait déjà en train de lire l'affaire.

Mais peut-être parce que je suis une fanatique, mon avis n'est-il pas objetif. Je vais toutefois tâcher d'argumenter... Je ne suis pour l'instant pas très convaincue, pour les raisons d'ailleurs mentionnées dans la critique. Attention, ça va spoiler sévère dans les lignes à venir...La grande majorité des auteurs s'est contentée de faire du Elric "de Fanzine" : à savoir je prends le prince maudit et désabusé, avec sa grande et méchante épée noire et il va tuer des léchants (et puis des gentils aussi, à cause de la vilaine épée). C'est ainsi que l'on se retrouve avec
une énième réecriture de Elric à la mort de Sadric, à la première personne -une originalité qui aurait pu sauver l'affaire mais en fait non (un Melnibonéen n'est pas un humain et n'a aucune raison de penser de la même façon)- et avec un style ampoulé qui accumule les clichés éculés ; que l'on assiste aux nombreuses conquêtes féminines d'Elric, le tout traité avec une platitude à en lever les yeux au ciel ; à des aventures aussi subtiles que le Da Vinci Code (exemple :
la femme s'apelle Bryornia et fait une boisson de citron et de miel très très étonnante ; elle l'envoie vers une seconde femme qui s'appelle Orbrinya, qui fait une très très étrange boisson au citron et au miel. Mais Elric n'était pas bien réveillé et ne fait pas le rapprochement, etc.) ; et la sorcellerie est rarement conviée malheureusement... La créativité des écrits de Moorcock, leur richesse, leur folie parfois, ne sont donc que rarement présentent. Sans compter que certains auteurs se permettent des approximations un peu lassante à force, se rapportant au monde d'Elric (
non, on ne réveille pas un dragon melnibonée comme ça ; on ne peut pas dire non plus que Tristelune soit le laquet d'Elric) ou au nôtre (
non, un ange n'est pas archange pas plus que ces deux derniers ne sont des Séraphins ; de même, un sabre n'est pas une épée...

).Bref.En ce qui me concerne (je n'ai pas fini le receuil, je reviendrai éditer), il y a pour l'instant 4 mauvaises nouvelles, 7 banales/ plates et -tout de même 3 que j'ai beaucoup appréciées

(Quand même)Celle de Pierre Pevel, que j'ai trouvé très agréable à suivre, bien écrite, avec une bonne histoire, de bonnes répliques, du rythme ; celle de Christian Vilà, qui, sans être d'une orginalité débordante, pose parfaitement les personnages, l'ambiance et se lit avec curiosité ; et celle d'Ayerdhal et Eric Cervos, que j'ai lu avec délectation pour son écriture maîtrisée, son sujet original et ses nombreuses références... C'est avec des nouvelles comme ces trois là que l'on se rappelle que Elric est beaucoup plus que le palôt maudit que traine sa grosse épée noire. Dans Elric, il y a de la fureur et de la rage, de la folie, de l'incroyable, du rêve, du romantisme aussi et de la mélancolie. Il y a des dieux superbes et arrogants, avec leur humour et leur moralité bien à eux... Des mondes qui se chevauchent, et tout et tout. Il y a le fameux "Du Sang et des Ames pour Arioch!" (Ah, il me manque, celui là !

)Il me reste 5 nouvelles, je voudrais vraiment voir mon jugement remonter pour les dernières. Parce que là, à la relecture de mon post, je me rends bien compte que je ne dois pas donner très envie... Mais ce n'est que mon avis à moi et je suis très critique avec la Crevette delavée et son cure-dent sombre !

La preuve, la critique met un très honorable 8,5.