J'avais laissé échapper le sujet concernant un livre que j'avais beaucoup aimé.La douceur qui se dégage des 450 pages et quelques de ces trois romans indépendants réunis corrobore la qualification de Gillo: Thomas Burnett Swann met en jeu les contes de fée et les légendes champêtres, mais sans ce côté âpre, voire vénéneux de Holdstock. Comme dans la
Trilogie du Minotaure, l'auteur aborde l'idée chère à son coeur de la disparition de la magie et des mythes devant les hommes, mais ici le décors change de la Crète. Et comme dans la trilogie précitée, le livre est constitué de trois histoires qui peuvent se lire indépendemment tout en étant liées. Dans ce livre, l'auteur prend clairement position pour mieux coller à l'esprit de ses histoires, que ce soit contre les français dans
l'Envers-monde, ou contre le développement du christianisme face aux Dieux anciens dans
Les Dieux demeurent. Mais il le fait avec finesse, humour et poésie, dans un style aérien très agréable à lire, ce qui prête à sourire. Les personnages principaux issus de sa plume ne sont pas juste des caractères stéréotypés mais sont dotés au contraire d'une grande sensibilité et leurs émotions sont très bien rendues. A l'inverse, les adversaires présents dans ces trois histoires sont plus caricaturaux, avec des motivations moins élaborées, ce qui est dommage. L'action quant à elle est certes peu présente, mais on ne s'ennuie pas pour autant car les décors, les personnages, les créatures mythiques et la poésie nous occupent suffisamment l'esprit. J'ai trouvé qu'il s'agissait d'un livre très reposant qui permet de s'évader facilement vers les vertes forêts d'Albion et les mythes antiques.
