J’ai lu cette trilogie il y a six mois environ, la dernière citation du Chaudron m’a fait rappeler cette lecture...Premières lignes, premières pages, j’avoue avoir été emballé, sans trop savoir pourquoi je me préparais à une plongée dans un monde fascinant. Et puis... la traversée dans le miroir, qui aurait dû nous lancer dans un monde que les toutes premières brides de magies laissaient entrevoir comme tourbillonnant, débouche sur un bloc. Un bloc à la limite de la monotonie. Je me souviens avoir lu sur la quatrième de couverture les mots « introspection » et « épique ». Donc, il faudra m’expliquer comment Donaldson peut réussir l’introspection de ce qui est sensé être une coquille vide (sous-entendu Terisa) ? Et comment, mais comment parler d’épique quand on reste enfermé dans un château pendant plus de 800 pages ! Et qui plus est une forteresse pas franchement passionnante.Pour moi, c’est une véritable libération quand on sort enfin de là, et l’intrigue peut enfin se développer, parfois de façon intense et, je dois dire, bien tenue, avec des personnages plaisants comme Artagel ou Havelock (j’adore les fous

). Le grand renversement avec Joyse et tout le reste est bon, mais un peu trop brusque et (mais pas pour tout) prévisible. C’aurait pu être plus intense si Joyse avait été un peu plus attachant (et avait moins joué au sautre-contre, utilisé de façon abusive). Je m’attendais à une dernière bascule avec au moins un des Maîtres traîtres, et non, j’en aie été un peu déçu. Donc je ne conseillerais personnellement pas cette lecture, même avec sa belle magie et ses quelques bons moments qui en résultent d’ailleurs souvent (je pense au passage avec Havelock ou lors de l'emprisonnement de Terisa). Parce que, en réalité, j’appréhende la trilogie un peu à l’image de Terisa et Eremis : je n’arrive pas à les cerner, dans tous les sens de l’expression. C’est une des premières fois où je me suis demandé pendant ma lecture pourquoi l’écrivain avait écrit cette histoire, ce qui l’avait motivé à l’achever.