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Nous sommes en 1533 de l'ère romaine (l'année 0 étant la fondation de Rome), l'empire est toujours debout, il est monothéiste et très attaché au culte de Mithra, un duc de Germanie nommé Charles se rebelle contre le pouvoir autoritaire de l'Empereur et ses hommes l'appellent Carlus Magnus... Dans la grande histoire, il y a aussi la petite. Nous sommes en Armorique, dans le chateau d'un duc breton. Servantes et soldats s'activent autour de sa famille qui est composée de sa deuxième épouse Christina, sa fils Jorem, fuit d'une aventure avec une bohémienne, de sa fille Judith et de son fils Goran, enfants d'un premier mariage, la mère étant morte en couches et ensuite les deux petits derniers. A eux, il faut y ajouter Frédérique, la veuve d'un cousin du duc et son fils. Mais ce dernier va être tué en duel par Jorem. frédérique n'a devoir de cesse de se venger et va se rendre à Rome. Judith, pendant ce temps, va croiser la route d'un dieu qui va lui extorquer de rejoindre la puissante sorcière Ygrène. Frédérique et Judith se vouent une haine éternelle et vont se préparer, chacune à leur façon, à l'ultime rencontre... Voilà une uchronie qui mérite d'être lue!!! Imaginez que l'empire ne se soit pas effondré, que l'église catholique ne soit jamais devenue la religion officielle mais que ce soit l'église mithriadique, que Charlemagne soit un petit duc de Germanie et vous aurez ce superbe livre de Rachel Tanner qui par certains côtés rappelle la nouvelle de Robert Silverberg dans son recueil Le nez de Cléopâtre. On sent vraiment que l'auteur, qui est historienne, maîtrise son sujet, sans pour autant en faire trop ni perdre parfois le lecteur dans des détails historiques qui peuvent être assommants. Les personnages sont très intéressants car ils sont tiraillés, comme Judith entre l'amour fraternel et son devoir envers la sorcière Ygrène. Le personnage de Frédérique, bien qu'un monstre de cruauté, a quelque chose de viscéralement humain. On a tué son fils et elle cherche à se venger par tous les moyens. Je pense que c'est le personnage le plus abouti dans l'écriture, car l'auteure arrive parfaitement à nous montrer la douleur, le désir de vengeance qui vont crescendo. Il y a une vraie mythologie dans cet ouvrage : des cercles de sorciers qui se réunissent pour combattre Mithra, des rites mithriadiques très bien faits et décrits, des scènes de guerres, de meurtres, des combats.... De Rachel Tanner, j'avais déjà lu Le rêve du mammouth que j'avais trouvé intéressant mais là j'ai reçu une grande claque!!!!Mise à jour :arrow: Critique de Gillossen

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belgarion a écrit :Merci pour la critique Loba avec une intrigue uchronique qui m'a l'air bien intéressante. C'est un livre paru récemment? :)
C'est sorti chez Points Fantasy la semaine passée, et le roman lui-même a bien quelques années maintenant... Je me souviens l'avoir acheté en Grand Format chez ISF.

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Eh bien, je sais quel est le prochain livre (les prochains livres !) que je vais acheter !J'étais déjà bien tentée par le résumé, mais après lecture de la critique, je n'hésite plus.Merci beaucoup !

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La critique rend les deux livres bien intéressants et ça me donne envie de les lire. Au fait, quand tu dis qu'il manque un troisième tome cela signifie que la fin du deux est inachevée?En tout cas merci pour la critique. :)

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belgarion a écrit :Au fait, quand tu dis qu'il manque un troisième tome cela signifie que la fin du deux est inachevée?
Non, le roman en lui-même est conclu, mais on aurait pu espérer un troisième tome dans cette même réalité alternative, c'est tout. :)

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Je viens de refermer la dernière page du premier volume et les émotions se bousculent. C'est donc, indéniablement, signe de réussite en ce qui me concerne. J'ai apprécié le cadre de cette uchronie (adorant l'antiquité et le haut Moyen Âge je ne suis pas du tout objectif) qui permet de donner un écrin original et bien trouvé à des thématiques maintes fois traitées (La religion d'un dieu unique qui cherche à tout supplanter / L'empire sur le déclin) mais toujours efficaces lorsque les idées et la plume ne les desservent pas. J'attaquerai la suite assez vite.

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Ayant terminé le deuxième roman il y a quelques jours je suis sorti une nouvelle fois convaincu. Cela reste en dessous d'un Gavriel Kay car il y manque la puissance évocatrice de l'auteur de la chanson d'Arbonne mais ce cycle de Mithra n'en demeure pas moins une uchronie plaisante qui devrait parler aux lecteurs touchés par Sarante.