Salut à tous!Que de compliments, merci beaucoup!Quelques précisions au vu des posts:Je me serais consacré pleinement à l'écriture il y a longtemps si je n'étais pas père de famille responsable. Les choses étant ce qu'elles sont dans l'éducation nationale, pour demander un mi-temps il faut un an. Et pour avoir les véritables chiffres des ventes d'une BD il faut bien 1 an. Donc fin 2007, je serai 1/2 prof. Pfiou! Je vais pouvoir en faire des choses!!!
Le témoignage quant à ses méthodes est aussi intéressant, à la fois par la nécessité de concilier deux emplois (voire trois) et par les relations avec le dessinateur. Mais je suis un peu étonné de ne pas voir dans cette interview une trace de complicité avec le dessinateur, considéré juste comme un collègue, alors que j'aurais cru que la création d'une BD nécessitait une véritable osmose qui dépasse le simple cadre de la relation de travail et implique une convergence de vue ...
Ca dépend avec qui tu travailles, et comment tu arrives sur le projet, et ... où habitent tes dessinateurs.Tu avoueras que pour se lier d'amitié et élaborer une vraie complicité, c'est plus facile avec quelqu'un qui habite pres de chez toi. Giulio est en Italie, Griffo aux iles Canaries. C'est le cas pour beaucoup de couples d'auteurs, qui ne se voient qu'en festivals.La complicité avec Griffo a été plus rapide, celle avec De Vita arrive progressivement. Tout dépend des tempéramments de chacun. Et puis tant Griffo que DeVita sont arrivés sur des scénarios déjà écrits. Il y a osmose quand tu développes le projet à deux dès le départ. Ils devaient rentrer dans mon univers, et moi je devais accepter leur vision de mon univers. C'est pas évident du tout, c'est pour ça que les éditeurs sont frileux pour créér des mariages d'auteurs qui ne se connaissent pas. Moi j'ai de la chance que tout se soit très bien passé. (Mais Griffo pique un peu quand il est pas rasé...)En ce qui concerne les critiques, je sais deux choses: d'abord tout le monde ne va pas aimer, du simple fait que c'est de la fantasy, et de l'urban fantasy. Il y a des mélanges que certains n'aiment pas. Ensuite, c'est que les gens veulent l'impossible en 46 pages: de l'action, de l'aventure, des personnages ultra développés, des rebondissements, les réponses à toutes leurs questions, plus d'action, du suspense, des bons dialogues... "Non parce que c'est quand meme 13 euros votre truc, et que pour ce prix là je peux avoir un DVD. Et il n'y a que 46 pages!!!"Un tome 1 c'est un tome d'exposition. On ne peut pas développer tous les personnages, et approfondir tous les éléments. Evidemmment en mettant Merlin à la fin on s'expose à "encore Merlin!", c'est cliché! Evidemment en choisissant un héro qui a des pouvoirs qu'il ne maitrise pas on rentre dans une grande tradition de cinéma/litérature, evidemment qu'en dessinant des belles femmes on va se faire taxer de démago (en meme temps, des héroines de BD moches il faudra qu'on m'en cite quelques unes). Evidemment que certains personnages restent superficiels, puisque Wisher est prévu en au 12 tomes, et qu'on ira jusqu'au bout. Un scénariste sait qu'on récolte ce qu'on sème. Moi je sème dans le tome 1. Si vous n'êtes pas là pour voir les fleurs du tome 2 ou 3, tant pis :)Parfois il faudrait critiquer une BD en ayant 3 ou 4 tomes sous la main.C'est un peu comme juger une histoire drole avant la chute, ou juger un livre par la couverture. Faites une critique du film "le 6ème sens" en n'ayant qu'une demi heure, parce que le reste sort dans un an.Imaginez combien de BD seraient nécessaire pour arriver à l'équivalent d'un seul épisode de Lost ou de Prison Break par exemple.C'est ça le risque d'un tome 1: on critique le début d'une histoire. J'ai déjà lu des tomes 1 ennuyeux qui ont donné des bonnes séries par la suite. J'ai essayé de faire une BD où je donne des informations sur ce qui va suivre, sans qu'on s'ennuie. Je pense que j'ai réussi mon paris.La seule ambition du Lombard, que je partage parce qu'elle est importante, c'est de faire de la BD populaire de qualité. Nous sommes là pour divertir. Je veux que votre cerveau relâche des endorphines quand on referme un de mes albums, et qu'on y replonge pour chercher des allusions ou des détails. Je veux qu'on se dise "l'histoire est bien construite". Pour une critique semi-négative, j'en ai eu plein d'excellentes, à commencer par celles de ce site. Encore une fois merci à tous!