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Je lis a peu près également de la SF et de la Fantasy depuis une trentaine d'années, avec le même plaisir pour les 2 genres et leurs univers imaginaires. S'il fallait faire un comparaison entre les deux, je dirais que la SF vieillit plus mal que la Fantasy.En ce sens elle a plus de risque de perdre son public.Prenons par exemple un space opéra des années 40-50. Cela peut avoir un certain charme, mais paraitra largement désuet aux yeux d'un public actuel.De même le genre cyberpunk qui a percé au début des années 90 a perdu de son originalité 15 ans plus tard.Les évolutions techniques de ces dernières décennies font que dans certains cotés une partie de la SF a été rattrapée par la réalité, ou semble moins être de la fiction que précédemment.Si la magie ou le surnaturel devenait réalité, la Fantasy subirai probablement les mêmes effets.La SF et la fantasy doivent régulièrement se renouveler, au niveau des thèmes abordés aussi bien que des styles.C'est plus critique pour la SF de nos jours.L'exemple du space opéra est encourageant lorsqu'on voit le renouvellement depuis une quinzaine d'années avec des auteurs comme Hamilton, Vinge, Weber, pour ne citer qu'euxD'autre part, on peut aussi craindre une frilosité des éditeurs, qui pour des raisons purement commerciales peuvent décider d'abandonner un genre en anticipant une baisse de ventes, et ainsi aggraver le phénomène.Malgré tout restons optimistes.Il y a de la place pour les 2 genres.Par contre, la manie actuelle de vouloir saucissonner les genres en une multitude de sous genres un peu artificiels et arbitraires me déplait prodigieusement, et doit décourager les nouveaux arrivants qui voudraient se plonger dans ces univers.L'exemple tiré d'une grande enseigne de vente en ligne est caricatural à cet effet :Fantasy » Heroic Fantasy (médiéval fantastique) » High Fantasy (épique) » Light Fantasy (humoristique) » Dark Fantasy » Bit-Lit, Fantasy urbaine » Science Fantasy » Space Fantasy » Romantic Fantasy » Fantasy mythique » Fantasy historique » Fantasy Arthurienne » Manner Fantasy » Low Fantasy » Uchronie de FantasyScience-Fiction » Les classiques » Cyberpunk » Ethnic SF » Hard Science » Immortalité & résurrection » La saga Star Wars » New Wave » Post-apocalyptique » Les précurseurs » Robot, ET, mutant & clone » Space Opera » Steampunk » Uchronie » Univer parallèle, voyage dans le temps » Utopie & dystopie:O

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Ha oui ça c'est du saucissonnage :O bien des oeuvres (surtout en SF d'ailleurs) doivent être multiclassées.
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk

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p-bu a écrit :Je lis a peu près également de la SF et de la Fantasy depuis une trentaine d'années, avec le même plaisir pour les 2 genres et leurs univers imaginaires. S'il fallait faire un comparaison entre les deux, je dirais que la SF vieillit plus mal que la Fantasy.En ce sens elle a plus de risque de perdre son public.Prenons par exemple un space opéra des années 40-50. Cela peut avoir un certain charme, mais paraitra largement désuet aux yeux d'un public actuel.De même le genre cyberpunk qui a percé au début des années 90 a perdu de son originalité 15 ans plus tard.Les évolutions techniques de ces dernières décennies font que dans certains cotés une partie de la SF a été rattrapée par la réalité, ou semble moins être de la fiction que précédemment.Si la magie ou le surnaturel devenait réalité, la Fantasy subirai probablement les mêmes effets.La SF et la fantasy doivent régulièrement se renouveler, au niveau des thèmes abordés aussi bien que des styles.C'est plus critique pour la SF de nos jours.
+ 1 sauf qu'à part les invasions de "trolls", peu de probabilité que la fantasy se frotte au réel!:rolleyes:grande lectrice autodidacte depuis ... pfff... j'ai "coupé" avec les "mauvais genres" SF, BD, Polars, en entrant dans la vie activeça n'intéressait personne, et j'étais tellement avide de "normalité" et d'intégration que j'ai laissé tomber pendant ... 25-30 ans!!!(et renoué grâce à mon fils de 17 ans)A l'époque, on ne distinguait pas SF de fantasy, qui est un mot anglo-saxonEt si je pense être capable de bien distinguer les 2, je ne vois pas l'intérêt d'une opposition, d'un cloisonnement ou d'une hiérarchieBeaucoup des "meilleurs" auteurs fantasy mélangent les 2 d'ailleurs - China Mieville, Damasio est presque "pure SF!" et plein d'autres!
p-bu a écrit :D'autre part, on peut aussi craindre une frilosité des éditeurs, qui pour des raisons purement commerciales peuvent décider d'abandonner un genre en anticipant une baisse de ventes, et ainsi aggraver le phénomène.
- La est le danger! et pour les auteurs, faut bien manger!Vous avez tous vu le nombre de bouquins fantasy augmenter en flèche dans les rayons des librairies -même des supermarchéscomme beaucoup d'amateurs sincères, je m'en réjouis!même la pire "bitlitt" peut être le "déclic" pour l'amour de la fantasy -et j'espérerai tant!- de la SF en général MAIS! cela se fait au détriment des livres plus SF : ils ne sont plus "mis en valeur" à la parution, et même pas commandés pour le rayonnage :(
p-bu a écrit :Malgré tout restons optimistes.Il y a de la place pour les 2 genres.
Dans les rayons, ça devient chaud! mais dans nos coeurs, ça oui! Il faudrait que le message puisse passer aux jeunes lecteurs B)le space op', c'est "Dumas des étoiles!" :p

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La SF se réveillera toute seule quand la société américaine prendra encore plus conscience du réchauffement climatique et de ses impacts notament geopolitique, que ce sujet les intéressera, l'incertitude de l'avenir redynamisera la SF.

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Pour rebondir la dessus, je ne suis pas sûr que ce soit le sujet (ou l'absence de réalisme/ crédibilité) de la SF qui soit en cause à l'heure actuelle. Je suis en train de relire de vieux morceaux de SF (mi-XXe siècle) et clairement c'est dépassé technologiquement. Mais pourtant ça reste encore très agréable à lire parce qu'il reste le talent de l'auteur.Par contre, là où je suis d'accord avec Sworld, c'est que j'ai l'impression que la bonne SF (et sa bonne réception) dépend beaucoup du climat psychologique de la population. Quand on repense à l'arme atomique et à la guerre froide, les gens étaient terrorisés et je pense que la SF avait alors un rôle expiatoire à jouer.La situation n'est pas forcément plus brillante à l'heure actuelle mais j'ai l'impression que les gens ne réalisent plus autant cette urgence / dangerosité de la situation (et à mon sens la fantasy pousse dans ce sens, avec la part de rêve / d'évasion qu'elle véhicule). La SF pourrait donc bien revenir sur le devant de la scène rapidement à mon avis.PS : par contre, il y a de la fantasy qui a mal vieilli : genre Abraham Merritt même si c'est intéressant d'un point de vue d'historien de la fantasy.

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Luigi Brosse a écrit :La situation n'est pas forcément plus brillante à l'heure actuelle mais j'ai l'impression que les gens ne réalisent plus autant cette urgence / dangerosité de la situation (et à mon sens la fantasy pousse dans ce sens, avec la part de rêve / d'évasion qu'elle véhicule). La SF pourrait donc bien revenir sur le devant de la scène rapidement à mon avis..
La fantasy peut pourtant aussi faire réaliser au lecteur à quel point c'est maaaal de s'en prendre à la nature. ;) Et en même temps c'est devenu un tel lieu commun justement...

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Un article intéressant sur Tor... D'ailleurs, si quelqu'un était partant pour le traduire, qu'il/elle n'hésite pas à me contacter par mail ou MP ! :) Nous sommes "en panne" de traducteurs, et personnellement, je n'ai vraiment pas le temps. :)
Fantasy vs. science fiction: James Cameron’s AvatarJon EvansJames Cameron’s Avatar: the most immersive and visually compelling SF movie ever made, but after its stunning first act, little more than a hackneyed remake of Dances With Wolves. (And like DWW, simultaneously anti-colonialist and a classic eye-rolling example of what James Nicoll calls the What These People Need Is A Honky subgenre.) That at least seems to be the evolving conventional wisdom.I’m not saying that wisdom is wrong, exactly. When I walked out I had the same reaction that I did to Titanic: while Cameron may well be the greatest director alive, somewhere along the way his writing chops went walkabout. I stand by that. But I also hereby suggest that there is more going on on Pandora than meets the 3-D glasses, and that Avatar is not the movie that most people seem to think it is.On one level Avatar is about a greedy, industrialized technological society that strip-mines and bulldozes vs. an enlightened pastoral society that is One With Nature and its fierce beauty. That’s true. But on another, it is nothing less than an SF movie about SF itself. Specifically, it is a visceral dramatization of the conflict between fantasy and science fiction.Look at the visual tropes on either side. We begin in a zero-G environment, in a starship almost visually identical to that of 2001: A Space Odyssey, the high-water mark of cinematic science fiction. Attached to it are recognizable space shuttles, code for the science fiction future is now to anyone who lived through the 80s. There are battle mechs, gunships, transparent tablet computers festooned with medical imagery, cryogenic space travel. The humans are Science Fiction.But when we get into Pandora proper, what do we find? Pointy-eared deadly archers in harmony with nature who live in trees. Maybe that says Native Americans to many, but to me (and anyone who’s read Tolkien) it also screams elves! Elves who ride dragons, no less—through the fantasyland Floating Mountains of Pandora, the existence of which is never rationalized—and who commune with the dead spirits of the elders through their World-Tree. The Na’vi are clearly Fantasy.Avatar’s story, then, is about the battle between fantasy and science fiction, and the ultimate triumph of fantasy. That’s what justifies its literal deus ex machina ending. (Not much else would.) Science fiction has every advantage, but fantasy wins because ultimately it is numinous, and has incomprehensible powers on its side.Science fiction is about the known and the possible, a world that grows from our own imperfect present. Here it grows into a “grim meathook future,” as Charles Stross would say, in which Earth is constantly at war, severed spines can only be repaired for those who can afford it, and beauty must be killdozed for the sake of unobtainium. (Unobtainium! C’mon, people, how obvious a hint do you want?)Beauty, discovery, exploration, wonder—those are mere adjuncts to this science fiction future, means rather than ends, and ultimately irrelevant compared to the conquest of all that is known. But fantasy, like storytelling itself, is about beauty and emotion and wonder; and because fantasy is numinous and unknowable, its sense of wonder is unquenchable. That’s why it must ultimately win, whether in Avatar or on bookstore shelves.At the end of the film one character actually transforms from human to Na’vi—in other words, moves from the world of science fiction to that of fantasy. Why is this the obvious Hollywood ending? Why does it please the crowd? In part because historically, science fiction tends towards dystopia, and fantasy towards utopia; in part because the joys of fantasy are more obvious than the joys of science fiction (riding a dragon may not be easier than building a starship, but it’s certainly simpler); but ultimately, I think it’s because most of us yearn for the numinous, for the all-powerful and ultimately incomprehensible, whether it be in a church, a mosque, or projected in 3-D upon the silver screen.Jon Evans is the author of several international thrillers, including Dark Places and Invisible Armies, and the forthcoming Vertigo graphic novel The Executor. He also occasionally pretends to be a swashbuckling international journalist. His epic fantasy squirrel novel Beasts of New York is freely available online under a Creative Commons license.
Pas franchement d'accord, cf ce que je disais dans le sujet "film fantasy de l'année", mais je me suis dit que ça pourrait relancer le débat en profitant de l'actualité. :)Dans l'absolu, il n'est pas question de disserter ici de la nature d'Avatar, puisque le sujet dédié existe. :) Mais faut-il désormais qu'un film de SF incorpore des "éléments fantasy" pour marcher ?

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Je mentionne juste au passage, que je suis, à titre personel, bien plus scotché par la SF que la fantasy (que j'apprécie pourtant quand elle est de qualité).J'ai terminé récemment Vision Aveugle de Peter Watts publié cette année chez Fleuve Noir, et bon sang que c'est intelligent, stimulant et bluffant. Autant d'idées dans un seul livre et de réflexion c'est presque terrifiant. Chose que je n'ai jamais retrouvé en Fantasy (Je ne considère pas La horde du contrevent comme de la fantasy) car le genre ne s'y prête pas.La SF est une littérature du présent, et c'est cela que le lecteur lambda a bien du mal à comprendre. En ce moment j'enchaîne sur Isolation de Greg Egan et ça me fait le même effet (déjà que l'australien est un grand ténor...)Il est très injuste que la SF soit mis de côté à l'heure actuelle, elle mériterai plus. Et surtout de ne pas être représenter par des incapables comme Werber...

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La Sf ne m'intéresse que si elle a une dimension anthropologique. Les thèmes de civilisation et les thèmes culturels sont à mon avis une voie royale pour le genre. C'est ce qu'avait compris Donald Wolheim dans les années 70 lorsqu'il fut la tête pensante de ce que l'on a appelé à l'époque la Nouvelle Science Fiction Américaine. La hard science ne me fait ni chaud ni froid : pire j'ai l'impression de lire des bouquins mal écrits ou au mieux avec une narration déficiente ou sans intérêt.J'attend par contre beaucoup de démarches comme celle de Jetes de Vries (créer un future proche optimiste - anthologie Shine).

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Tisse Ombre a écrit :Je mentionne juste au passage, que je suis, à titre personel, bien plus scotché par la SF que la fantasy (que j'apprécie pourtant quand elle est de qualité).J'ai terminé récemment Vision Aveugle de Peter Watts publié cette année chez Fleuve Noir, et bon sang que c'est intelligent, stimulant et bluffant. Autant d'idées dans un seul livre et de réflexion c'est presque terrifiant. Chose que je n'ai jamais retrouvé en Fantasy (Je ne considère pas La horde du contrevent comme de la fantasy) car le genre ne s'y prête pas.
Moi je n'ai pas lu Watts, mais, je ne me souviens pas très bien, tu avais lu la trilogie du Prince du Néant ? :) Parce que question stimulation... J'aime à penser que les deux genres peuvent parfois explorer les mêmes territoires. :)

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Mike Resnick, sur la définition (version courte) de la SF et de la Fantasy :
Suvudu a écrit :The first question was one I asked everyone who completed an interview for The Guide to Writing Fantasy & Science Fiction:Athans: Please define “fantasy” in 25 words or less.Resnick: Fantasy is fiction that purposely and knowingly breaks one or more of the known laws governing the universe.Athans: Please define “science fiction” in 25 words or less.Resnick: Science fiction is concerned with an alternative past, an altered present, or an imagined future and obeys the known laws governing the universe.

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Trés restrictif quand même, surtout pour la SF. Il n'a qu'une vision temporelle et technologique de celle-ci, alors que c'est aussi réducteur que de dire que la fantasy ne raconte que des histoires d'elfes ou de barbares sanguinaires.

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Mmmm, je ne suis pas d'accord : les définitions me semblent au contraire très larges, et aller à l'essentiel. Personnellement, je suis surtout sensible au fait qu'il n'interdit pas à la SF de jouer avec le PASSE, qu'on a beaucoup trop tendance à croire réservé à la Fantasy :sifflote:.

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Etant donné qu'il existe un sujet "les romans de SF pour les amateurs de fantasy" il est clair qu'il faut lister ici les romans de fantasy pour les amateurs de SF :China Miéville : Perdido Street StationSteph Swainson : L'année de notre guerreRoger Zelazny : le cycle d'AmbreJack Vance ; Cugel l'astucieuxSi vous en voyez d'autres n'hésitez pas.

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Lisbei a écrit :Mmmm, je ne suis pas d'accord : les définitions me semblent au contraire très larges, et aller à l'essentiel. Personnellement, je suis surtout sensible au fait qu'il n'interdit pas à la SF de jouer avec le PASSE, qu'on a beaucoup trop tendance à croire réservé à la Fantasy :sifflote:.
En fait pour la fantasy je trouve que ça colle. Mais pour la SF, y'a quand même pas mal de bouquins qui n'obéissent pas forcément aux lois gouvernant l'univers. C'est ça que je trouve un peu restrictif. Sinon pour ce qui est du "passé", je pense qu'il incorpore peut-être aussi une certaine forme d'uchronie dans sa définition de la SF.

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J'aime beaucoup les dystopies et je suis bien contente de voir que la littérature jeunesse s'en empare. Une future génération fan de SF ? (rêvons... la plupart ne sont même pas conscients de lire de la SF)