Qu'on le veuille ou non le marketing de la fantasy en France a été lamentable à une époque. Et je parle d'une époque où Bragelonne n'existait pas encore, les années 90. La fantasy c'est devenu, des auteurs qui écrivent comme Tolkien. Tolkien étant considéré comme le fondateur et la référence. On a oublie qu'il y avait des auteurs avant Tolkien. La fantasy naît avec William Morris et il y a eu à la suite Lord Dunsany (traduit, ouf), mais aussi ER Eddison, James Branch Cabbell et un certain nombre d'autres auteurs. On peut dire ce que l'on veut de Bragelonne, ils ont permis la redécouverte de Robert Howard et de Fritz Leiber. Aujourd'hui la fantasy ce n'est pas uniquement les auteurs qui écrivent comme Tolkien, il y a d'autres modèles. Ca rend possible une certaine prise de risque qui n'était pas possible il y a dix ans je pense.
Ce sont souvent les locomotives qui font vivre certaines collections, et Goodkind, quoi qu'on pense de ses écrits, a certainement permis à l'éditeur de publier des auteurs moins polémiques et beaucoup mieux reçus par ici.
Ce qui me déçoit c'est que non seulement c'est une littérature médiocre qui vend mais en plus gangrènée par une idéologie nauséabonde. Que les Américains s'y laisse prendre quand on connaît le poids de la droite religieuse chez eux, on arrive à comprendre, mais en France tout de même... Et quand Alain Névant vend le premier volume du cycle comme un roman innovant qui détourne les codes de la fantasy épique c'est à mourir de rire. Personnellement je n'ai rien contre la littérature d'exploitation mais comme ça été le cas pendant longtemps je préférerais que l'on publie des romans d'exploitation français et que les traductions restent l'apanage du moyen et haut de gamme.