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En parcourant cet article de Livres Hebdo, j'ai commencé à me poser la question de la présence de tribunaux, d'avocats et autres symboles de la magistrature en Fantasy... Eh oui, cela faisait longtemps que l'on n'avait pas créé un sujet général de ce genre ! ;)Immédiatement, la trilogie Loredan ou A la pointe de l'épée me sont venus à l'esprit... Mais, quoi d'autres, et avec quelle importance ? Après les détectives privés, à quant les avocats ? Ce qui serait sans doute plus facile à mettre en œuvre en série TV, cf quelques projets en développement d'ailleurs... Voilà, désolé pour ce préambule, on approche de Noël, je fatigue. ;)

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Ah, je me souviens avoir été charmé par le concept d'avocat-épéiste dans la trilogie Loredan :D Mais c'est vrai qu'il y a matière à faire dans ce domaine. Les luttes de pouvoir/influence entre juges, des avocats véreux, des juges "pragmatico-réalistes", du genre à accepter de condamner un innocent en connaissance de cause, afin de préserver le pouvoir actuel (l'ordre, les lois, le système, tout ça tout ça, si on les remet en cause ça risque de créer une société chaotiques, criminelle et bourrée de zones de non droit, blablabla, vous connaissez la chanson... :p ) qui serait un exemple de stabilité en dépit de quelques défauts.Sur le niveau des intrigues, je trouve que c'est un monde où on peut en avoir à foison et ça peut s'intégrer dans n'importe quel type d'univers (antiquité, renaissance, moyen age, ère victorienne, etc. voir même préhistoire :p). Bref, après les intrigues dans les cours des nobles, des intrigues devant les cours de justice seraient des plus intéressantes.Après le seul "problème" j'ai envie de dire, c'est la place du côté fantasy (créatures, magies, etc.) dedans. Et-ce que c'est juste un prétexte, ou bien il a son mot à dire dedans et ne peut être séparé du domaine des tribunaux (dans l'édition des lois, des sentences, de la plaidoirie, etc.) ?Bref, il y a de quoi faire et pas qu'en fantasy urbaine ;) Quoique, un Damages – la série télé – à la sauce Urban Fantasy ça peut être pas mal.Petit hs perso : C'est marrant mais j'ai toujours (façon d'parler :sifflote: ) rêvé d'écrire un bouquin qui présenterait un tribunal officieux extrémiste (façon juges de la Sainte-Vehme) avant de suivre ensuite l'histoire d'un jeune (la trentaine) avocat intègre menacé d'exil ou de mort par la corruption de sa ville et qui va devoir s'armer de courage et s'armer tout court pour survivre dans sa ville, défendant ses idéaux, son intégrité et tout l'tralala ;p Il se paierait alors les services d'une mercenaire (qui aurait une dette envers lui) en guise de garde du corps pour lui permettre de vivre suffisamment pour voir sa cité changer peu à peu...

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J'avais lu trop rapidement le résumé du premier Loredan avant de l'acheter, et je me rappelle de m'être dit: "oh, un héros avocat, ça change". Du coup j'avais été un peu déçue de voir que ça se réglait en fait à l'épée, et qu'on avait encore affaire à un bretteur, surtout que j'avais lu À la pointe de l'épée peu de temps auparavant. Cela dit, le système de justice dans ce livre valait quand même le détour.On a de temps en temps des scènes de procès dans les livres de fantasy, mais une véritable exploration du système judiciaire à travers un personnage qui y fait carrière, ça manque un peu.

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Pas en fantasy, mais en SF, il y a le (à mon avis) faussement nommé "cycle du BuSab", composé de L'Etoile et le fouet et Dosadi. Dans les 2 cas, le perso central est Jorj X. McKie, Saboteur Extraordinaire, et légiste Gowachin. Dosadi, notamment, finit dans la "judicarène". Le principe de la juridiction Gowachin est simple : tout personne présente dans le tribunal (la judicarène) risque sa vie, qu'elle y soit en tant qu'avocat, procureur, juge, client... ou simple spectateur. Très sympa !

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J'ai tout de suite pensé à Harry Potter mais Alana m'a devancé :)Lien on ne peut plus complet sur le sujet. Il est extrêmement intéressant d'avoir le point d'un vue d'un juriste sur la viabilité de tel ou tel système judiciaire fictif.

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Parmi mes premières inspirations pour ce sujet, il y a Djeeb le Chanceur, malmené par la justice d'Ambeliane.Et aussi Téméraire, où l'ont voit (peut-être encore plus dans le tome 5 que je n'ai pas lu) la "justice militaire" -mais on voit au moins comment sont traités les prisonniers et les espions-.

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Alvin le Faiseur compte comme de la fantasy ? (dès que ça dépasse le domaine de l'hallucination, je sais plus si c'est du fantastique ou de la low fantasy ou de la fantasy historique è_é) Parce que le petit Alvin, il les connait bien les tribunaux ! :D Mais bon, ça reste plus ou moins ceux de l'époque...Dans Hobb, y'en a ou pas ? (me souvient plus trop :x)Enfin, la plupart du temps, c'est assez expéditif ou on s'en remet aux Dieux...

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C'est vrai que dans le peu de livres que j'ai lu en fantaisy (je débute), la Justice est rarement perçue comme le résultat d'une procédure judiciaire impliquant l'intervention de règles de procédure, de lois et de professionnels du droit. Le plus souvent, la justice est soit niée (seule la loi du plus fort existe), soit portée par les héros (une espèce de valeur intrinsèque qui transforme l'aventurier en Chevalier), soit rendue sous une forme de césarisme (le despote éclairé). L'exemple le plus évident qui me vient à l'esprit est celui du cycle de l'épée de vérité où la Mère inquisitrice peut arbitrer, seule, des différents entre les hommes ou entre les nations. C'est à peine plus développé dans Feist (le premier tome de la guerre des serpents) où on voit le duc de Krondor devant délivrer des sentences après avoir écouté les faits reprochés et les plaidoiries d'un avocat. Mais bon, cette scène de Feist vaut surtout pour la description des pendaisons et de l'angoisse des condamnés à mort que dans la description d'un système judiciaire plutôt primaire.En tout cas, dans Hobb, c'est sûr, je n'ai rien lu s'en rapprochant (sauf peut-être les conseils des marchants?...?)

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Tirlipimpon a écrit :En tout cas, dans Hobb, c'est sûr, je n'ai rien lu s'en rapprochant (sauf peut-être les conseils des marchants?...?)
Oui, j'ai pensé à ça aussi... Mais cela dépend si la question s'intéresse à l'application de la loi et les décisions qu'elle entraîne ou bien dans le fait même d'avoir un système judiciaire, avec des professions propres, qui incarne à lui tout seul cette loi.En Fantasy médiévale, cette incarnation d'une classe dédiée à la Justice est facilement mise de côté si on part du principe que ceux qui peuvent rendre justice sont avant tout les gens de pouvoir : les seigneurs et leurs ministres, la police locale (le "guet" ^^), les puissants propriétaires ou commerçants etc... Sans compter que l'illustration de la Justice est souvent lié aux mythes propres à l'univers qu'on nous présente. Ce qui fait qu'il faut rajouter à cette liste de gens qui décident de la Justice, toutes les castes religieuses. (D'ailleurs, puisque quelqu'un mentionnait Je suis Légion, c'est précisément le cas : la Justice et l'Ordre sont de source divine et ceux qui l'appliquent sont les serviteurs du mythe.)(Et je n'ai pas lu Loredan ou A la Pointe de l'épée mais je peux imaginer que la logique est la même que celle de l'ordalie médiévale (ou Jugement de Dieu) : Dieu, par l'épée, laisse gagner celui qui est dans son droit et punit l'injuste.)Quant à la rareté de l'aspect "judiciaire" en Fantasy, je pense qu'elle est liée aussi (en plus du modèle médiéval donc, qui lui laisse peu de place) au fait qu'un héros Fantasy, en général, est celui qui lutte justement pour cette Justice qui n'est pas appliquée. Et la lutte s'entend bien plus souvent par une action directe que par un processus administratif et hâbleur. Ce qui fait qu'à part un OVNI, je ne vois pas trop Phoenix Wright incarner un héros Fantasy... Mais après tout, s'il y a un bien un domaine où tout est possible, c'est la Fantasy, non ? ;)

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Personne n'a cité la Jurisfiction, dans les romans de Jasper Fforde ;-) ? Il y a pourtant une scène de procès hilarante (dans Délivrez-moi ! il me semble), et la peine de Thursday Next devrait faire jurisprudence...

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(Et je n'ai pas lu Loredan ou A la Pointe de l'épée mais je peux imaginer que la logique est la même que celle de l'ordalie médiévale (ou Jugement de Dieu) : Dieu, par l'épée, laisse gagner celui qui est dans son droit et punit l'injuste.)
Pour Loredan, il y a en effet de ça car c'est la procédure officielle. Dans le cas d'À la pointe de l’épée, si je me souviens bien, ce sont plutôt des affaires ou des comptes qui se règlent "en off", où on paie des bretteurs pour se battre en duel. On est plus proche des duels liés à une insulte ou pour se débarrasser d'un adversaire politique ou autre et qui ne sont pas franchement bien vu officiellement (mais je n'ai plus trop le livre en tête).