Ah, Philip K. Dick... Je n'aurai pas tenu longtemps sur ce forum avant d'aller déterrer un sujet sur cet auteur passionnant. Et tant pis si la discussion date d'il y a 5 ans : le Maître du Haut-Château est une œuvre qui, certes, comporte un certain nombre de longueurs, mais qui passionne néanmoins, ne serait-ce que par les interprétations multiples que l'on peut donner à sa fin.Pour ma part :
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en avançant dans la lecture du livre, je me suis de plus en plus persuadé que l'histoire elle-même n'était pas la réalité et qu'en fait, les Alliés avaient gagné la guerre. Maintenant, difficile de tirer une conclusion définitive : la fin est laissée ouverte, comme dans tous les récits de PKD. Néanmoins, je dois dire que j'ai trouvé cette fin un peu mal tournée à mon goût : au premier abord, j'ai justement cru qu'elle n'ouvrait aucune réflexion et restait très terre-à-terre.
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Ubik : simplement un monument. Ce livre est angoissant, dérangeant, prenant, d'un suspense insoutenable. J'ai adoré ! On passe de rebondissement en rebondissement, pour se rendre compte à la fin qu'on n'avait finalement rien deviné du tout

Une vraie claque.
Le dieu venu du Centaure : Je classe ce livre juste après Ubik parmi mes lectures de PKD. Là encore, on part d'un univers de départ qui est totalement bouleversé lors de la conclusion. Des péripéties qui s'enchaînent, des fausses pistes et des questions à la pelle... Si vous avez aimé Ubik, vous aimerez le Dieu venu du Centaure.
Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (aka
Blade Runner, hélas désormais uniquement édité sous ce nom, alors que le titre original était bien plus pertinent) : Là où les trois romans précédemment cités (Le Maître du haut-château, Ubik et le Dieu venu du Centaure, suivez un peu !) étaient basé sur la première problématique favorite de PKD, à savoir une réflexion sur ce qu'est la réalité et ce qui ne l'est pas, ce roman est centré sur sa deuxième réflexion de prédilection : la frontière (forcément ténue) entre un humain et un androïde. Pour ceux qui ont vu le film : il est certes très bon (la première et la meilleure adaptation de PKD à l'écran), mais il n'aborde qu'une partie de la problématique du livre. D'ailleurs, concernant le film, il faut préférer voir la "director's cut", plus proche de l'esprit du livre.
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Pour finir, je ne peux que recommander cet ouvrage indispensable pour tout amateur de PKD : l'intégrale de ses nouvelles,
tome 1 et
tome 2. Ce sont ses nouvelles qui m'ont fait apprécier PKD, et je continue de les considérer comme excellentes. Le style est assez lapidaire car, à l'époque, l'auteur était peu connu et vivait de ses publications dans des magazines de SF. Néanmoins, chacune apporte une idée spécifique, et un retournement de situation final. Mises à part quelques unes (dont celle sur l'avortement, que je trouve atrocement mal ficelée car beaucoup trop directe, là où de mon point de vue la critique via la SF se doit d'être un peu subtile), je les trouve toutes brillantes. Si vous cherchez un cadeau de Noël, bah ne cherchez plus
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