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ça ne me viendrait jamais à l'esprit de vendre ma bd dedicassée... La seule que j'ai est le tome 19 des aventures de Valerian, où Christin et Mézières me souhaitent tout simplement un joyeux anniversaire ! hors de question que je la vende !J'espère que les dedicaces ne disparaitront pas, c'est tellement agréable d'avoir un dessin original !

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Une question que j'aimerais poser aux auteurs en général : quelle réaction quand quelqu'un vous dit "j'ai pas aimé du tout" ? Je ne parle pas de l'agression méchante d'un critique à la plume trempée dans l'acide hein. Non juste le lecteur moyen ou la lectrice lambda qui, pour X et Y raisons, est amené à vous dire (via un forum par exemple) qu'il n'a vraiment pas été emballé.Et je ne parle pas non plus de la discussion avec celui qui a aimé mais qui aurait préféré voir A mourir plutôt que B. Non, non bel et bien l'échange avec celui qui n'a pas aimé. Est-ce quelque chose de facile à entendre ou est-il préférable que le non-conquis passe son chemin ? :) Et vous les lecteurs ? N'est-il pas un peu plus "compliqué" d'exprimer son avis lorsqu'on sait que l'auteur va peut-être vous répondre ? Réflexions de fin de semaine hein, rien de bien méchant. :)

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Witch a écrit :Et vous les lecteurs ? N'est-il pas un peu plus "compliqué" d'exprimer son avis lorsqu'on sait que l'auteur va peut-être vous répondre ?
Ou qu'il fréquente le forum ? :sifflote: Pas la peine d’insister, je ne balancerai pas ! :P

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Publivore a écrit :
Witch a écrit :Et vous les lecteurs ? N'est-il pas un peu plus "compliqué" d'exprimer son avis lorsqu'on sait que l'auteur va peut-être vous répondre ?
Ou qu'il fréquente le forum ? :sifflote: Pas la peine d’insister, je ne balancerai pas ! :P
C'est donc pour cela que tu ne critiques pas Archibald ! :mrgreen:

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Publivore a écrit :
Witch a écrit :Et vous les lecteurs ? N'est-il pas un peu plus "compliqué" d'exprimer son avis lorsqu'on sait que l'auteur va peut-être vous répondre ?
Ou qu'il fréquente le forum ? :sifflote: Pas la peine d’insister, je ne balancerai pas ! :P
C'est exactement ce que j'avais en tête, la présence des auteurs sur le forum. ;) (et je finirais sans doute par me balancer toute seule t'inquiète :D) Parce que je me doute que finalement certains écrivains sont rompus, ou se sont préparés à cette confrontation avec les lecteurs. Et que même peut-être le fait d'écrire est une volonté de se confronter au regard (et/ou au jugement) de l'autre. Mais le lecteur, lui ? Est-ce qu'il avait prévu de devoir s'expliquer directement avec celui dont il n'a pas aimé le bébé. Parce que lorsque tu vas à la rencontre d'un auteur généralement (ce qui a été traité jusqu'à présent dans ce sujet) c'est une démarche volontaire un peu entourée d'admiration, de plaisir, de gratitude pour les bons moments de lecture, bref pleine de sentiments positifs. Mais tu vas rarement vers un auteur pour lui dire : "j'ai pas aimé, mais alors pas aimé du tout". Tiens moi qui n'ai pourtant pas ma langue dans la poche, impossible de dire à Robin Hobb (qui en plus est charmante et souriante) tout l'ennui que j'ai ressenti à la lecture de ce premier tome de l'AR. :ph34r:Je me disais pour poursuivre sur cette idée de bébé, et parce que c'est un sujet abordé souvent par les humoristes, que quand tu te rends dans une maternité, il arrive quand même rarement que tu dises franco "oh qu'il est pas beau" (parce que ce serait bien qu'on arrête sur l'hypocrisie tous les bébés sont beaux au passage :) ) Et si tu évites le déplacement et qu'on t'envoie quand même un faire-part avec photo, tu ne te fends pas d'une réponse pour dire "mais c'est quoi ça ?" Donc c'est comme si on se retrouvait tous devant la vitre de la pouponnière, des non parents (non écrivains) pour la plupart et que l'on regarde tous le même bébé. Certains s'exclament, d'autres s'extasient et puis quelques uns disent "alors là franchement celui là il est tout moche". Sans savoir que le voisin de lèche-vitrine, c'est le père ou la mère (l'auteur) Je dis des non parents/non auteurs parce qu'il est des expériences que l'on peut difficilement ressentir sans les avoir traversé (le processus créatif ou la mater/paternité) Du coup je comprendrais la réaction un peu sur la défensive, comme celle d'un parent qui défend son enfant.Tout comme j'anticipe et espère des conversations un peu moins "viscérales" et peut être un peu interrogatives de la part d'un auteur, qui peut finalement avoir envie de savoir ce qui n'a pas plus chez son bébé dans son œuvre. Certes ma métaphore atteint rapidement ses limites mais j'espère que le propos se dessine ;) Est-ce que tout le monde perçoit que finalement, la proximité que permet internet par exemple est sans doute plus à double tranchant que le simple "courrier" des lecteurs :) @ Guigz :boude:

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Ayant pu rencontrer quelques lecteurs sur des salons, je dois dire que le cas de figure du "bonjour, j'ai lu votre livre et j'ai trouvé ça moisi" est vraiment rarissime. Au pire, j'ai eu du "oui, je l'ai lu, mais j'ai pas trop accroché en fait. Voilà voilà". Dans ces cas-là, la personne ne tient pas à épiloguer. Elle achète un livre d'un autre auteur de la maison et elle s'en va avec un sourire gêné. Ce qui est dommage parce que, personnellement, j'aime autant savoir ce qui n'a pas plu pour déterminer si on est dans une simple affaire de goût ou si le roman a des faiblesses rédhibitoires aux yeux de mon lecteur.Le plus frustrant doit être quand quelqu'un qui l'a acheté un an auparavant me dit "ah, mais je l'ai toujours pas commencé en fait. Trop de trucs à lire...". Là, il y a de quoi déprimer un peu. :mellow:

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A mon humble avis, la question est plus large, elle concerne la relation entre l'artiste, son œuvre et son public, qu'il soit écrivain, dessinateur, cinéaste, cuisinier ou musicien.Witch a souligné une notion importante, il est très rare d'aller voir un artiste (exposition, salon ...) pour critiquer négativement son œuvre. Mais la démarche est différente sur internet, elle vient de l'auteur qui va vers son public.Un auteur visitant les forums/blogs connait parfaitement le risque : il y a forcement des personnes qui n'aimeront pas son œuvre. Il faut accepter la critique, sinon il faut passer son chemin.Est-ce "compliqué" d'exprimer son avis lorsqu'on sait que l'auteur va peut-être répondre ?J'espère que non, sinon à quoi bon s'exprimer. Une précision : "compliqué" non, mais " être plus attentif", ouiUne critique constructive est toujours mieux perçu par les internautes. Un forum est un espace d'échange, on exprime ses idées, on partage son avis afin de conseiller les autres. Si le fait d'être "observé" par l'auteur modifie le comportement du lecteur, l'argumentaire n'a plus lieu d'être.L'écrit et la parole sont complémentaires, il sera toujours plus aisé de critiquer négativement une œuvre en l'écrivant alors qu'il sera plus facile d'échanger des idées en discutant avec l'artiste.

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Witch a écrit :Et vous les lecteurs ? N'est-il pas un peu plus "compliqué" d'exprimer son avis lorsqu'on sait que l'auteur va peut-être vous répondre ?
ça dépend... Aux dernières Imaginales, j'ai abordé un auteur parce qu'un point développé dans son livre me sortait par les oreilles. Mais il s'agissait d'un livre documentaire et non d'une fiction. S'en est suivi une discussion intéressante où l'auteur a pu mieux m'expliquer son point de vue et où j'ai pu revoir (légèrement :P) mon opinion. Si l'oeuvre avait été fictionnelle, je ne sais pas si j'aurais discuté avec l'auteur. Bien sûr, certains points d'un livre peuvent être objectivement mauvais mais souvent, il s'agit plus d'une question de ressenti ou de point de vue. Et après tout, il s'agit de la création d'une personne, elle a donc bien le droit de faire ce qu'elle veut. Certes, on peut enrichir sa perception de l'oeuvre en confrontant son avis avec celui de l'auteur mais parfois, on se retrouve embêté parce que l'auteur, dont on vient de découvrir toute la gentillesse et l'amabilité, espère nous avoir convaincu et que ce n'est pas le cas. Dans ces conditions, il est plus facile de dire son avis sans être face à l'auteur. Par expérience, certains sont attentifs aux critiques qui paraissent sur internet et n'hésitent pas à réagir. Cela permet ensuite aux gens qui lisent la critique d'avoir des explications supplémentaires de la part de l'auteur sans que le critique se sente gêné à l'idée de donner son avis.Par contre, je ne me vois pas dire à quelqu'un en face que tout son livre n'est qu'une pure daube. Tout simplement parce que, soit l'auteur a déjà eu des critiques négatives et le sait, soit parce qu'il en a une que des positives et donc se fichera de mon avis. Sans parler du fait que je préférerais occuper mon temps à aller voir des auteurs que j'ai aimé et que ça ne se fait pas d'aller dire que des méchancetés à des inconnus :lol:

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bah c'est pas si pire... les dédicaces BD, c'est bien pire ! Surtout que certaines retrouvent leur travail le soir même en vente sur e-bay vendu avec un gros profit, cela va sans dire... cela dit j'ai aussi rencontré des auteurs fort peu sympathiques...ça aussi ça gache la dédicace. mais bon, la dédicace doit rester un bon moment entre le lecteur et l'auteur et c'est dommage que pas mal de monde l'oublie !

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La comparaison de la pouponnière tient pas la route. Désolé. ;)A partir du moment où tu achètes quelque chose, il y a un contrat moral implicite qui donne le droit d'ouvrir sa gueule. Dans les règles de l'intelligence et de la courtoisie. :)D'un certain côté, le lecteur c'est un peu "le patron absolu" de l'auteur.Si le lecteur achète pas son livre, il gagne pas trop sa vie l'auteur.Je vois pas en quoi il faudrait sacraliser le statut de "l'auteur". Si un mec/nana vient dire à un auteur "j'ai pas aimé ce passage, cette caractérisation, ici il y a des longueurs, etc..." Ben, il vaudrait mieux qu'il écoute, l'auteur.Car pour 1 qui pense et qui parle il y a 100 qui pensent et qui se taisent.

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Je ne pense pas "sacraliser" quoi que ce soit mais quand on rencontre quelqu'un qui a créé quelque chose, il y a la manière de lui dire "ça ne m'a pas plu"... Du respect, quoi. J'ai connu quelqu'un qui faisait les salons pour voir Nothomb et lui exprimer crûment le mal qu'il pensait de son oeuvre. J'ai trouvé ça détestable, et pourtant, j'aime pas Nothomb non plus.À mon avis, le lecteur n'est pas le "patron absolu" de l'auteur. C'est plutôt un associé. L'auteur dépend du lecteur, en grande partie, pour vivre, tu as raison; et les critiques constructives sont toujours bienvenues, mais pas vraiment cette situation de dominant/dominé que tu décris, Benedick (dans un sens comme dans l'autre, les auteurs imbuvables et les lecteurs imbuvables, c'est exactement la même plaie).

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Talwyn a écrit :À mon avis, le lecteur n'est pas le "patron absolu" de l'auteur. C'est plutôt un associé. L'auteur dépend du lecteur, en grande partie, pour vivre, tu as raison; et les critiques constructives sont toujours bienvenues, mais pas vraiment cette situation de dominant/dominé que tu décris, Benedick (dans un sens comme dans l'autre, les auteurs imbuvables et les lecteurs imbuvables, c'est exactement la même plaie).
Ce que je veux dire, c'est que quand tu as acheté quelque chose tu n'as pas à avoir honte ou peur de dire ce que tu penses.Faut juste argumenter et rester respectueux et constructif.Je parle pas du cas où tu vas défoncer un mec/un nana dont t'aimes pas de base ce qu'il fait. Uniquement comme défouloir viscéral.Je parle d'un auteur qui t'as déçu sur certains point. Et donc tu peux ouvrir une discussion.

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Je rêve d'entendre l'auteur répondre "des longueurs ? Oui, c'est mon style, pour que le lecteur sente lui aussi le poids du temps qui passe, comme le héros qui perd le compte du temps. C'est pesant à lire ? C'est normal, je l'ai fait exprès ; tu n'as pas aimé, dommage, parce que c'est ma création (ou subcréation plutôt)".Parfois, il y a un style d'auteur avec lequel on a du mal, mais je vois mal l'auteur se faire "corriger" par le lecteur "ça manque de femmes, et d'action, et de suspens et tu voudrais que le héros soit un alien parce qu'en fait, tu préfères la SF ? Merci ami lecteur, sans toi, je me serais fourvoyé :mrgreen: "Quand je rencontre un auteur, généralement pour une dédicace, j'apprécie son travail ; dans le cas contraire, je passe mon chemin et la rencontre ne se fait pas.

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J'imagine la scène dans une séance de dédicaces. Msieu Clampin arrive devant l'Auteur : "Vous pourriez mettre 'Pour Marcel, amicalement' ? Ah, et au fait, je trouve que la deuxième partie de votre bouquin est à chier. C'est mal écrit, ça traîne en longueur. Très décevant, quoi..."L'Auteur va forcément bien réagir, c'est sûr, puisque Msieu Clampin est un consommateur qui a ACHETE son bouquin et qu'ils ont tous les deux 5 secondes en face à face.. Sauf que l'Auteur ne s'appelle pas forcément John Auchan ou Mylène Carrefour, et qu'il n'estime pas nécessairement que son livre est un produit comme les autres. Que ses écrits passent par un système commercial pour être diffusés n'implique pas que lui-même se voie comme un produit. Sinon Msieu Clampin a la solution de se connecter au site web de l'auteur, pour argumenter tranquillos. Ou de donner son avis sur d'autres sites, ceux spécialisés dans le style de littérature de l'Auteur, ou ceux ouverts aux consommateurs quand il s'agit de grandes chaînes de distribution.Et si pour sa boîte de raviolis on est le patron absolu quand on trouve que ce qu'on a acheté (et pas "ce qu'on nous a vendu") est dégueu, quand on est lecteur on n'est jamais "le patron absolu" de l'Auteur. D'aucun côté. Même pas "un peu". Sinon on se la fait "1984" d'Orwell, les auteurs sont à la botte des goûts du public, et en dix ans y'a plus aucune création.Faudrait ne pas l'oublier : un roman n'est pas une boîte de raviolis, et même si elle est commercialisée, la création littéraire reste libre. Y compris et surtout de l'avis de Msieu Clampin. :)

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Dont acte. J'ai exagéré. :(C'est le concept du "contrat moral implicite" par rapport à l'achat d'un livre qui m'a légèrement escagassé les neurones. Mea culpa. Mais pour le reste de mon post, je persiste et signe. ;)

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A partir du moment où tu achètes quelque chose, il y a un contrat moral implicite qui donne le droit d'ouvrir sa gueule. Dans les règles de l'intelligence et de la courtoisie.
:huh:Comme quand tu achètes un service ? Comme dans "GRR Martin is not your bitch" ? :sifflote:Contrat moral implicite c'est encore mieux que les petites lignes d'un contrat d'assurance dans le genre sauf que là c'est l'assuré/lecteur qui ajoute un truc en sa faveur sans que l'assureur/auteur soit au courant. Implicite mais non mutuellement consenti alors ? Je dois dire que je ne comprends pas ce concept.