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Lecture terminée et le point fort principal du roman est l'ambiance, avec la Déglingue, cette magie qui a disparu et a bouleversé tout un monde qui doit réapprendre à vivre sans.Les conséquences sur le système judiciaire sont particulièrement savoureuses.La ville de Wastburg est véritablement le personnage principal du roman, avec une foultitude de personnages secondaires qui gravitent autour. Les portraits sont brossés en quelques paragraphes, mais cela suffit à leur donner une certaine consistance.Le style est très bon, et permet de passer sans souci de scènes de comédies
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à la noirceur totale
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Et effectivement j'ai beaucoup pensé aux cités franches de l'univers de Warhammer.Mon intérêt s'est toutefois effiloché dans le dernier tiers en raison de l'absence de personnage sur lequel fixer mon intérêt. Au final un bon moment de lecture, et un auteur à suivre.:)

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John Doe a écrit :Mon intérêt s'est toutefois effiloché dans le dernier tiers en raison de l'absence de personnage sur lequel fixer mon intérêt.
J'ai tourné cette histoire dans tous les sens, je n'ai pas trouvé un moyen de tricoter un tel mic-mac en focalisant la narration sur un seul personnage. Je comprends tout à fait que ça puisse lasser certains lecteurs à la longue, mais sans cet éparpillement des points de vue, Wastburg n'aurait pas été aussi crédible.Merci pour ce message.

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Finalement lu durant le week-end. Et effectivement, comme Cédric le disait, la suite du chapitre 1 est à l'avenant. Avec ses qualités et ses défauts (de mon point de vue).Avec comme qualités un don certain pour planter le décor, le faire vivre et pour brosser les personnages en quelques mots. Mieux même, on arrive même assez bien à sauter d'un point de vue à l'autre tout en suivant l'intrigue.Le pendant de cela, c'est qu'on ne s'attache pas vraiment à une figure en particulier, du fait de leur présence à l'écran assez brève et / ou de leur fin précoce. J'ai d'ailleurs eu du mal à raccrocher le nom de certains personnages à la toute fin du roman. En un sens, c'est la ville qui brille en permanence sous les feux des projecteurs, mais est-ce suffisant ?De même, le fil rouge est au final assez épuré (on ne peut pas vraiment dire simple, car il se découvre vraiment que petit à petit). Et il n'y a pas vraiment de bouffées d'impatience qui saisissent le lecteur pour lui faire tourner les pages. La fin est d'ailleurs à l'image du roman.Gillossen le soulignait également : "on sent parfois la patte de l’auteur à travers certains dialogues par exemple, qui sont là pour faire avancer les choses mais nous exposent tout bonnement les faits." Ça pêche un peu pour moi de ce niveau là, un petit manque d'ambition fantasy.Comme le soulignait l'article de Bob sur votre blog : Cédric tu n'as pas été foutu d'écrire de la fantasy ;) (le petit smiley qui va bien). Je comprends la démarche, et j'avoue qu'effectivement tu t'es bien débrouillé pour réussir à faire plonger dans le genre des gens qui ne connaissent pas forcément les bases (je partage l'avis de de Philippe Fenot quand il écrit : "Cédric a fait de Wastburg un des rares romans de la Fantasy contemporaine qui ne nécessite ni plusieurs tomes d'exposition ou de développement, ni connaissance préalable du genre, pour être apprécié à sa juste valeur."). Au point d'ailleurs, que je pense conseiller la lecture à ma tendre qui n'est pas vraiment fan de "fantasy".Mais en même temps, moi qui recherche de l'aventure, de la magie éclatante, de la BCF (quel gros mot), je suis un peu en manque en lisant Wastburg. Peut-être encore plus qu'en lisant un Gagner la guerre. J'apprécie l'école française actuelle, j'apprécie le style qu'elle cherche à donner à la fantasy, cette recherche un peu désespérée des lettres de noblesse du genre. Mais j'ai parfois l'impression que cette école cherche toujours à innover depuis la périphérie du genre plutôt que depuis l'intérieur. Je suis pour le word-building, mais il faudrait aussi garder le world-building (ça, c'est bon avec Wastburg) et le story-telling (ça un peu moins), ainsi que certains éléments du bingo fantasy ;) (voir ici).En disant tout cela, je ne vise pas directement Wastburg, le débat est plus vaste pour moi. Comme Cédric, je pense en avoir un peu marre de lire toujours le même scénario servi par un vocabulaire de 200 mots comme c'est (trop) souvent le cas en BCF. Mais diable qu'il est difficile de trouver un auteur qui sache reprendre les clichés du genre, les réutiliser à sa sauce, de manière bien écrite et intelligente... (et avec un ambiance sombre si possible :D). Mais bon, je m'égare.Quoi qu'il en soit, Wastburg est un bon livre et je le conseille à toute personne qui a bien aimé le premier chapitre.PS : je reste néanmoins campé sur mes positions pour l'utilisation de l'argot. Je note néanmoins que tu t'en es bien sorti dans le dosage (sauf quelques rares fois où tu en mets un peu trop / bascule dans la facilité - amha) et dans le niveau utilisé (quoique, je ne suis pas sûr qu'ensuquer soit compris par tout le monde ;) ).PPS : la comparaison à San Antonio et Lieber est fausse. San Antonio utilise beaucoup plus l'humour et les jeux de mots. Lieber abuse de la péripétie et des objets magiques. Mais ça ne rend pas Wastburg moins intéressant :DPPPS : quelques coquilles (pour revenir au point soulevé par Lisbei) mais mes yeux n'ont pas saignés autant que sur certains livres (c'est arrivé aussi sur un livre des Moutons une fois).

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Merci pour ce billet très complet.
Luigi Brosse a écrit :Mais j'ai parfois l'impression que cette école cherche toujours à innover depuis la périphérie du genre plutôt que depuis l'intérieur.
Je pense qu'il y a une fausse perception : je n'ai pas écrit W. pour innover. J'ai écrit le roman que je souhaitais lire. Je ne peux pas réinventer la BCF de l'intérieur : elle ne m'intéresse pas en tant qu'auteur (je crois que la citation de Miéville est assez claire en ce sens). Je m'amuse avec une fantasy façon les frères Coen. Je ne prétends pas créer un nouvel élan : ce n'est pas calculée comme approche. J'ai écrit en respectant le plus possible le bonhomme que je suis.C'est d'ailleurs marrant, toutes ces intentions qu'on ou que je me prête. C'est tout a posteriori. Parce que, franchement, je n'ai jamais pensé "Je vais écrire de la fantasy différente". J'ai laissé sortir une histoire en utilisant un style qui me correspond. Je ne me disais pas "Moui, alors là, je vais prendre le cliché à contre-pied". J'écrivais, point barre. Maintenant, on peut jouer au prof de français et dire que le bourreau est une analogie de mon rapport au père.La fantasy n'est pas une fin en soi. Mon prochaine roman n'aura ni cotte de mailles ni reîtres. Le moment venu, j'irai ailleurs pour raconter autre chose. On verra alors quelle étiquette et quelles intentions me prêter ;o)

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C'est un peu comme au foot quoi, tu tapes dans la balle, t'espère qu'elle va aller au fond mais t'es bien incapable de dire où elle va aller... :D#analogiespourries

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C'était à prévoir, avec tous les "antécédents" rôlistiques de Cédric Ferrand, qu'une maison d'édition allait s'intéresser à son roman pour en faire un jdr. Et donc, c'est une bonne chose :)

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Lu et apprécié W.Seule envie en sortant des portes de la ville: Cocorico !Pour vaguement répondre aux messages ci-dessus, je suis absolument ravi des parutions françaises fantastiques (la French Fantasy quoi, pour parler comme eux) de ces dernières années, qui nous ont gâté. Également, sans trop savoir pourquoi, je nous (français) vois mal sortir de la BCF de qualité, pour autant que ce soit compatible.Sérieusement, quand on essaie de copier des grosses cylindrées américaines, au cinéma, à la télé, ça donne quoi ? Neuf fois sur dix, du boff moyen plus. Alors, il y a des exceptions. Mais pourquoi vouloir copier ce qu'un GRR Martin fait mieux que tout le monde ? Non vraiment, continuez, vous les auteurs, à lutter sur un autre terrain, je like :D

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Cédric Ferrand, vu que tu as insisté plusieurs fois sur ta canadattitude, c'est beaucoup te demander mais cela serait vraiment très sympa d'ouvrir un sujet sur la fantasy au Canada (auteurs, éditeurs, tendances, sorties, etc) ???(et pour d'autres pays d'ailleurs, parce hors des anglo-saxons point de salut pourrait-ton croire parfois... :rolleyes:)

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Albéric a écrit :Cédric Ferrand, vu que tu as insisté plusieurs fois sur ta canadattitude, c'est beaucoup te demander mais cela serait vraiment très sympa d'ouvrir un sujet sur la fantasy au Canada (auteurs, éditeurs, tendances, sorties, etc) ???
Le hic, c'est que je connais absolument pas le milieu.En dehors des grands noms comme Peter Watts, Richard Scott Bakker et Steven Erickson (qui vit à Londres), je ne connais même pas mes collègues compatriotes.Au niveau québécois, je n'ai jamais lu Bryan Perro ou Anne Robillard (et je ne compte pas y remédier).Même le Stephen King québécois, Patrick Sénécal, je n'ai pas goûté.Bref, le dossier serait bien incomplet si je m'en occupais.

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Albéric a écrit :(et pour d'autres pays d'ailleurs, parce hors des anglo-saxons point de salut pourrait-ton croire parfois... :rolleyes:)
Histoire de, on a tout de même des sujets dédiés à la fantasy allemande ou espagnole. :)Maintenant, c'est amusant, j'ai reçu il y a quelques jours un mail se plaignant - gentiment - de notre manque de couverture des auteurs québécois, mais le problème, c'est que encore faut-il (avoir le temps de) les lire. :(

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Pour commencer à lire des romans de SFFF québécois, le plus simple est de piocher chez l'éditeur À lire : http://www.alire.com/Ils font pas mal de numérique et ils ont un catalogue assez varié.Sinon, pour avoir une idée de ce qui se fait de mieux, il faut suivre les prix Aurora/Boréal.Évidemment, c'est faites ce que je dis, pas ce que je fais.

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Voilà, lu et adoré :)J'aime les chapitres présentant chacun un point de vue différent, on s’attache très vite aux personnages, ça m'a vraiment plu.Les différentes petites histoires m'ont un peu rappelé "Des Milliards de Tapis de Cheveux" pour la construction (livre que j'ai adoré également).Des moments très drôles, d'autres plutôt glauques, qui présentent bien l'ambiance de la ville ! Le contraste Loritains/Waelmiens est non sans rappeler certaines réalités belgo-belges :lol:L'écriture en argot m'a beaucoup plu aussi ;)
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Mention spéciale et trèèèès personnelle à la référence aux faluches et Faluchards, même si c'est pour parler de bêtes carabins, ça fait vraiment très plaisir! :wub:

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Depuis le temps que j'attendais de lire Wastburg, je n'ai pas été déçue :)J'ai, dès les premières pages, adhéré à l'histoire. Le rythme est vraiment agréable car on ne s'ennuit à aucun moment, il n'y a pas de longueurs. Chaque chapitre se clôt comme une nouvelle bien qu'il y ait un fil rouge qui relie tous ces chapitres entre eux avec comme personnage principal la ville de Wastburg. J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur qui gère savamment l'emploi de l'argot afin que les phrases n'en soient pas alourdies. Les personnages sont truculents et les dialogues fleuris et hauts en couleurs !Seul "regret" : J'ai préféré lire les chapitres comme des nouvelles se situant dans un recueil car j'ai trouvé les péripéties des personnages secondaires plus intéressantes que le fil rouge.La littérature de l'imaginaire française est vraiment florissante et Cédric Ferrand est incontestablement un auteur à suivre ! Mention spéciale aux Moutons Electriques qui encouragent la publication de nouveaux auteurs français en leur donnant leur chance et par la même occasion en nous faisant découvrir des romans de qualité :aurevoir:PS: J'ai aussi trouvé quelques coquilles mais, même si cela m'a un peu fait tiquer, ça n'a pas diminué mon plaisir de lecture ;)

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Disons francophone alors car il me semble que Cédric Ferrand est québecois.En tout cas merci pour ton avis Plume même s'il me confirme que j'ai zapper un livre que je n'aurais pas dû laisser passer sous le radar. Mon portefeuille, lui, ne te remercie pas ;)