42
Peut-être bien que le petit coup de pouce donné par cette main "invisible" sur les réassorts vient bien de là, oui ...Maintenant, ça me laisse un peu perplexe quand même. Si un lecteur "moyen" de Télérama, non consommateur de littérature de genre, a besoin du magazine pour se décider, c'est que les deux petit T l'ont décidé à bousculer ses habitudes ... sachant que chez Télérama, deux T, c'est un sacré "on n'est pas très chauds pour se mouiller bien plus, hein".Ca nous fait quelques nouveaux lecteurs vraiment bien lunés, et pour avoir cédé à l'appel des sirènes, et pour un bouquin relativement mal noté par leur prescripteur habituel.Le petit billet est cela dit rédigé d'une manière bien plus enthousiaste que la note finale attribuée ...Après, on ne parle que d'une petite trentaine de lecteurs, pour le moment.Côté prescription, sur un tel bouquin, ça ressemblerait à l'action acharnée d'un libraire spécialisé ? ;)Toujours bon à prendre, quoi qu'il en soit. ;)

44
autoquote :J'ai entendu dire que c'était fascinant, difficile d'accès car on ne sait pas où l'auteur veut en venir, mais fascinant...
En fait c'était exactement cela ! ;)Dans la Trilogie du Minotaure les humains faisaient irruption dans une Crète fantastique, dans Soldats des Brumes les divinités et créatures de la mythologie font irruption dans la Grèce du Vème siècle avant J.-C.D'ailleurs Gene Wolfe nous livre une vision fort bien documentée de la Grèce antique aux lendemains des Guerres Médiques : certains se reconstruisent, certains règlent leurs comptes, certains rentrent au pays, certains continuent la lutte en portant la guerre en terrain perse, certains veulent tirer les marrons du feu…On rencontre ainsi directement au indirectement quelques grandes figures de l’époque : Mardonios, Thémistocle, le poète thébain Pindare, le régent spartiate Pausanias… ainsi qu’une astucieuse mise en application du théorème de Thalès !Entre la douce poésie de Burnett Swann et la douce cruauté de Tanith Lee, la prose de Gene Wolfe nous offre des moments magnifiques
► Afficher le texte
Mais que c'est brumeux, que c'est embrumé ! Comme l'écrit coeurdechene c'est dur de suivre Latro dans sa quête d'identité.A chaque réveil Latro a oublié ce qu’il a fait la veille, et à midi ce qu’il a fait depuis la nuit.Chaque chapitre est une entrée de son journal, chaque titre de chapitre le début de son récit des événements.Le concept de Memento historico-mythologique l'emporte ainsi sur les personnages, sur l'univers, et parfois sur une progression récit pas vraiment limpide du tout.Et c'est bien dommage car à chaque chapitre quand il repart de zéro, et bien le lecteur aussi ou presque. :mellow:Gene Wolfe se présente certes comme un simple traducteur/passeur, pourtant il ne ménage pas ses efforts pour nous perdre tout autant que son personnage principal.Latro doit tout écrire ce qui lui arrive, or il le fait assez épisodiquement…Latro doit lire chaque jour son journal, or il le fait assez rarement…Et quand on commence à s’y retrouver, paf une bonne ellipse plus ou moins dodue et il faut boucher les trous de nous-mêmes pour ne pas se perdre définitivement. Negrete avait fait cela dans Zémal, c’était génial, mais là sur 400 pages c’est juste épuisant pour les neurones…Et pourquoi faire simple alors qu'on peut faire très compliqué ? Gene Wolfe renomme les peuples, les lieux et les dieux à sa sauce : bien le bonjour pour s'y retrouver !Pour faire gagner du temps aux futurs lecteurs, voici le lexique :Pensée = Athènes, Attache = Le Pirée, Avènement = Eleusis, Corde = Sparte, Colline = Thèbes, Colline-sous-la-Tour = Corinthe, Cent-Yeux = Argos, Plaine-de-Fenouil = Marathon, Argile = Platée...Terre-des-Vaches = Béotie, Pays-Silencieux = Laconie, Île des Bœufs = Eubée, Contrées des Ours = Arcadie, Détroit de la Paix = Salamine, Portes-Brûlantes = Thermopyles, Île de Face-Cramoisie = Péloponnèse, Pays des Hauts Bonnets = Phrygie ?, Terre-du-Fleuve = Égypte…Pour les divinités, on est plus dans le classique malgré quelques surprises :Tonnant = Zeus, Dieu Prompt = Poséidon ?, Dieu Brillant = Apollon, Grande Mère = Démeter, Dame de Pensée = Athéna, Chevreau = Dionysos, Demoiselle = Koré / Perséphone, Dieu venu de Nysa = Sylès…Et c'est super sympa pour s'y retrouver d'avoir fait fusionner Artémis et Hécate d'un côté, Aphrodite et Europa d'un autre côté.
► Afficher le texte
On se doute bien que ceux que les dieux veulent détruire ils les frappent d'abord de folie, mais le pourquoi du comment...Qui sont l'homme noir, Pindaros, Hileiara, Euryclytés, Drakaina...Que veulent toutes ces divinités de la Grèce antique qui parlent par énigme ?Où l'auteur veut en venir avec ses histoires d'oracles, de Dieu Noir, de femme-serpent, de monstre marin, de Neuriens lycanthropes, de fantômes, de griffus, de néréides, de sacrifices humains...On n'en sait fichtrement rien au bout de 400 pages !Je dois avouer que finalement, je n’ai pas compris où on allait et cela m'a rapidement gonflé de devoir relire chaque chapitre 2 ou 3 fois et de faire de constant retours en arrière pour essayer d'y voir clair.Ainsi cette histoire de nécromancien-espion « transexuel » m'a passablement gonflé : le personnage change d'apparence, de mentalité, de loyauté, de sexe et de nom au cours du récit sans guère d'explication.
► Afficher le texte
Enfin, c'est plutôt anecdotique mais cela m'a gêné
► Afficher le texte
Effectivement un concept fascinant, soutenu par le talent d'un écrivain effectivement au sommet de son art. Je salue la gageure littéraire et l'entreprise éditoriale qui l'a soutenue en VO et en VF, mais je n'ai pas vraiment accroché et même je déconseillerais cette œuvre trop exigeante pour être à la portée du plus grand nombre.Bref, si vous n'êtes pas un hardcore reader peut-être devriez-vous vous abstenir.Mais je sais reconnaître la qualité quand je la vois donc j’hésite entre 8/10 et 9/10.Néanmoins, je le dis et je le répète, l'Antiquité est un fantastique terrain de jeu pour la Fantasy et ce Soldat des Brumes me donne envie de relire :- Le Lion de Macédoine et Troie (David Gemmell)- L'Aube de Fer (Matthew Woodring Stover)- la Trilogie du Minotaure (Thomas Burnett Swann)- tout Javier Negrete (Chroniques de Tramorée, Les Seigneurs de l'Olympe, Alexandre et les Aigles de Rome, Salamine...)- les nombreux péplums de Valerio Manfredi… Mais pas vraiment de m'engager plus avant dans la quête de Latro...Du coup les aventures du père Sévérian (L'Ombre du Bourreau) vont attendre aussi quelques temps avant d'intégrer ma PAL.

46
Une tite question : ce cycle est il aussi compliqué a lire (pas sur la forme mais sur le fond) que l'Ombre du Bourreau ?Le resumé et la critique me tentent mais les aventures de Severian aussi me tentaient pourtant je n'ai pas reussi a finir (a ma grande honte... )

49
J'ai terminé le volume 2 de l'intégrale il y a deux jours.Le concept est maitrisé de main de maître et la plume est remarquable. C'est un ouvrage qui m'a semblé d'un accès bien plus aisé que le cycle du second soleil de Teur. J'ai surtout apprécié le premier volume mais je dois préciser que j'ai consacré mes études et mes recherches à l'antiquité grecque et plus spécialement au polythéisme hellénique... donc...L'érudition de G. Wolfe est remarquable et c'est un plaisir que de deviner quelle cité ou quelle divinité il évoque ou que de croiser tel poète ou homme politique célèbre au détour du récit. On sent qu'il s'est fait plaisir lorsqu'au détour d'un banquet il mentionne le fils de Xanthippe ou quand il laisse la plume à Pindare pour la conclusion du premier volume.C'est un voyage embrumé mais un voyage plaisant, remarquable, avec des personnages secondaires particulièrement attachants. Le deuxième tome m'a semblé un cran en dessous car moins riche en détours inattendus mais surtout, parce que l'Egypte aussi passionnante soit-elle, ne provoque pas chez moi ce sentiment rare d'être promené avec maestria dans un univers mythique, familier et demeurant un parent pauvre de la fantasy contemporaine.

50
Je viens de terminer le volume 1 de la première intégrale après pas loin de deux ans d'attente sur ma bibliothèque.Je suis soufflée par l'érudition de Gene Wolfe et quel plaisir de trouver un monde antique aussi bien reconstitué. Je suis impressionnée par la vie qu'il donne à ses personnages et ce malgré la difficulté du format choisi. Par contre, c'est brumeux : brumeux parce que c'est plus une fresque qu'une histoire : après deux tomes, je ne suis pas sûre d'avoir saisi l'arc narratif. Brumeux parce que quand Lattro n'écrit pas, il y a des trous, trous qui ne sont pas toujours facile à compléter. La fin du soldat d'arrêté en particulier : j'ai l'impression d'avoir raté beaucoup de choses.Malgré le prix, je lirai le dernier volume paru en français. Peut-être que la brume se dissipera un peu.

51
Je viens de commencer le premier volume de la version Lunes d'Encre, et comme je suis une quiche en histoire antique, je suis un peu paumé. :D
Quelqu'un sait-il s'il existe un lexique complet tel qu'Albéric nous propose ici ?