Pour tous les points, sauf le troisième, c'est, selon moi, du ressort de l'éditeur. Pour ce qui est de la prescription et de l'animation autour du livre, pour moi, c'est le rôle des bibliothèques.Les libraires aiment les livres mais ils sont soumis à une exigence de rentabilité. Les bibliothécaires non. Certes, pour les auteurs, un livre en bibliothèque = des ventes en moins (mais pas autant que le nombre d'emprunts puisqu'on n'hésite pas à emprunter un livre qu'on n'aurait pas acheté, soit parce qu'il ne nous plait pas au premier abord, soit parce qu'on n'a pas les sous pour). Mais je n'ai pas souvenir d'une époque où tous les artistes vivaient uniquement et décemment de leur art. Je ne dis pas que les auteurs ne doivent pas être payés pour leur travail, je dis juste que c'est le type d'activité qu'on fait parce qu'on aime ça tout en étant conscient que ça ne fera pas bouillir la marmite.En France, les politiques défendent suffisamment l'exception culturelle pour que j'ai intégré, à tort ou à raison, le fait que la culture n'était pas faite pour être rentable. Ou du moins, pas rentable directement parce qu'il me semble que c'est mieux d'avoir une population cultivée plutôt que le contraire. Le problème avec le livre, c'est que c'est une culture peut visible. Le maire de Trucnuche organise un festival, il dépense des sous mais ça se voit, il y a de belles images pour les TV. Par contre, ne pas faire ce festival et verser les sous à la médiathèque locale, ça a moins d'impact visuel.Bref, les librairies physiques indépendantes qui émaillent le territoire français, protégées en partie par la loi Lang, ne me semblent plus indispensables dans la chaine du livre numérique. Pour le livre physique, c'est plus discutable même si les gros lecteurs utilisent internet et bibliothèque pour le côté prescription (de toute façon, des libraires prescripteurs, je n'ai pas l’impression qu'il y en ait tant que ça) et les lecteurs occasionnels achètent le dernier best-seller au supermarché du coin.Pour ce qui est de la production éditoriale en France, on peut se reporter au rapport de l'Observatoire du dépôt légal de la BNF. Certes, le plus récent est celui avec les chiffres de 2011 mais cela donne quand même des infos. Il faut juste faire attention au fait qu'on ne dit pas que tels et tels éditeurs font en réalité partis du même groupe...Je rejoins les gens sur le fait que :- le marché du livre n'est pas mirobolant- les livres coûtent trop chers (que ce soit en grand ou petit format)- les éditeurs (plutôt les gros groupes éditoriaux qui contrôlent la majorité des publications) freinent des quatre fers face au numérique (prix exorbitants, DRM, refus de mettre en place un marché acceptable pour les bibliothèques)- il y a trop de nouveaux livres. Donc plus le temps de faire connaître un ouvrage (soit tu fais des ventes tout de suite, soit tu dégages) et encore moins le temps de les lire pour pouvoir les prescrire.- les éditeurs se tirent une balle dans le pied en publiant des livres avec des fautes, qui se divisent en plusieurs parties après quelques promenades dans un sac ou tout simplement qui ne sont pas très bons (ah la peur de passer à côté d'un best-seller et tant pis si le dit best est de piètre qualité).- l'autoédition n'est pas la panacée (même si je pense que de bons auteurs peuvent apparaitre ainsi)- garder ou supprimer la loi Lang ne suffira pas à résoudre les problèmeszedd a écrit :Dans un monde idéal oui, il n'y aurait besoin du lecteur et de l'auteur, soit.Sauf que ce n'est pas le cas.Il faut des personnes pour aider les auteurs à rendre leur texte meilleur.Il faut des personnes pour faire le tri dans la production.Il faut des personnes pour créer des lieux culturels, des lieux d'échange, dans des villages/quartiers.Il faut des personnes pour corriger les livres.Il faut des personnes pour faire une couverture et mettre le livre en avant.ll faut des personnes pour traduire le livre et le rendre accessible à d'autres lecteurs.Etc.
322
J'ai lu
PuisPour ce qui est de la prescription et de l'animation autour du livre, pour moi, c'est le rôle des bibliothèques.
Et je n'ai donc pas lu la suite... Navré mais je ne connais que des libraires prescripteurs, maintenant si pour toi un libraire c'est un gars qui te fournit un zola ou le dernier Marc Levy... C'est sûr on ne pourra pas s'entendre.(de toute façon, des libraires prescripteurs, je n'ai pas l’impression qu'il y en ait tant que ça)
323
Pour moi, un libraire c'est quelqu'un qui a un commerce dont la vente de livres est une des activités principales (donc la maison de la presse qui vend des livres et des magazines entre dans la catégorie librairie, la Fnac qui vend des aspirateurs aussi mais pas le supermarché du coin). Je sais qu'il existe des libraires prescripteurs qui renseignent le client par rapport à ce qu'il cherche et non par rapport à ce qu'ils ont forcément dans leur stock. Qui vont conseiller un ouvrage par rapport à ce que le client achète ou a déjà acheté. Qui vont dire que non, le best seller de machinchose est de la daube mais que par contre tel bouquin qui a moins de pub est mieux et correspond au même genre/style que le best seller. Qui vont dire que le niveau d'âge écrit derrière le livre, c'est n'importe quoi. Qui vont faire venir des auteurs pour des séances de dédicaces. Qui vont proposer un office à la médiathèque ainsi qu'aux CDI des établissements scolaires (là, je rêve toute éveillée). Perso, je n'en ai pas rencontré beaucoup. Certes, je ne connais pas tous les libraires de France. Mais je sais que tous ne remplissent pas correctement leur rôle de prescripteur. Ce qui, bien entendu, ne veut pas dire qu'aucun libraire n'est prescripteur :PEnsuite si pour toi, un libraire est obligatoirement prescripteur, ben c'est qu’effectivement, le mot "libraire" ne recouvre pas la même chose pour nous deux. Donc dans ce cas, je dois modifier mon propos qui t'a déplu en disant qu'il n'y a pas beaucoup de libraires !Zaebas a écrit :Et je n'ai donc pas lu la suite... Navré mais je ne connais que des libraires prescripteurs, maintenant si pour toi un libraire c'est un gars qui te fournit un zola ou le dernier Marc Levy... C'est sûr on ne pourra pas s'entendre.
325
Alors je comprends bien votre point de vue, mais pour moi un libraire est de base un prescripteur. Si il ne fait que vendre des livres, il n'est que vendeur de livre et non libraire. Et la prescription fait partie d'un des critères qui me faire dire que quelqu'un est un libraire ou non. Une connaissance de son fond, des éditions et de leurs lignes éditoriales, être en capacité de conseiller autre chose que ses goûts personnels, c'est ça un libraire pour moi sinon tu es un vendeur de livre tout comme il y a des marchands de journaux ou de cigarettes ou de souvenirs...Après, dire qu'il y en a peu. C'est plutôt vous qui ne faites pas l'effort d'en chercher.Même si dans votre ville, il n'y a pas de librairie indépendantes, beaucoup de vendeurs chez Virgin ou à la Fnac sont des lecteurs (Virgin sur, la Fnac je veux bien avoir un bémol), ou toutes les grosses chaînes type Cultura, Furet ou Gibert joseph ou jeune sont composés de libraire.Et après si vous êtes à la campagne et que vous sortez l'excuse du "oui mais moi j'achète sur internet parceque il y a pas de librairies dans mon village/ville/trou/patelin/coin/enclos à cochons". Je rappelle juste que des sites de librairies, qui vendent sur internet ,exclusivement ou non, ça existe aussi.Donc dire qu'il n'y en a pas beaucoup... Je ne peux pas être d'accord avec vous car je ne connais que ça moi.
328
Tout à fait d'accord. Aujourd'hui les écrivains qui ne se consacrent qu'à l'écriture sont rares (il faut avoir les moyens ou vivre sous un pont, mais là c'est compliqué aussi pour gratter le papier), la grande majorité (99,99% environ, je reste approximatifLuigi Brosse a écrit :Je comprends ton point de vue Nariel, mais en même temps, vouloir vivre de sa plume en France, c'est assez illusoire. Combien d'auteurs français peuvent espérer sortir un SMIC tous les mois avec la vente de leurs livres ?


330
Nariel a écrit :Et moi j'aimerais bien qu'on arrête de dire que l'auteur doit être mal payé parce qu'il le fait pour l'amour de l'artJe connais plein de gens qui aiment leur métier, mais si je leur sors ça, ils seront pas très content que je leur enlève plus de 1000 euros de salaire...
Vu nos utilisations respectives du verbe "devoir", je crois que nous sommes parfaitement d'accord.Firiel a écrit :Je ne dis pas que les auteurs ne doivent pas être payés pour leur travail, je dis juste que c'est le type d'activité qu'on fait parce qu'on aime ça tout en étant conscient que ça ne fera pas bouillir la marmite.
331
Je ne sais pas si on en parlé ailleurs (pas trouvé en tout cas) mais un documentaire est passé sur Arte, mardi soir dernier, sur Google books, vraiment très intéressant. A voir ici pendant encore quelques jours http://videos.arte.tv/fr/videos/le-livr ... 15436.html
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk
332
Je l'ai vu Gwendal, et je l'ai aussi trouvé très intéressant. J'avais d'ailleurs déjà plus ou moins suivi l'affaire Google Books depuis un moment, donc le sujet ne tombait pas dans l'oreille d'un sourd. En tout cas, le conflit entre les grandes pontes de l'internet et de l'économie numérique, et les acteurs de l'économie classique du livre, n'est pas prêt d'être terminé tant qu'on n'aura pas trouvé un système viable qui satisfasse tout le monde... si un tel système existe !
333
Faites des erreurs qu'il dit le Monsieur !:arrow: http://www.elbakin.net/fantasy/news/189 ... es-erreurs
334
Et le Monsieur a entièrement raison !Après, on peut bien évidemment comprendre les éditeurs, parce qu'une erreur signifie quand même un investissement raté, et peuvent-ils se le permettre dans cette atmosphère de marché en crise depuis des années ?Néanmoins, c'est peut-être justement parce qu'il n'y a pas d'erreurs, de prise de risques, d'innovation, qui contribue à persister dans cette crise. Ne pas évoluer et ne pas prendre de risques est la meilleure méthode pour s'effondrer. Ça vaut autant pour une civilisation entière qu'un marché spécifique.
338
La vidéo !Zaebas a écrit :Faites des erreurs qu'il dit le Monsieur !:arrow: http://www.elbakin.net/fantasy/news/189 ... es-erreurs

339
Et du coup mon édito fait un peu plus sens, hélas
un article de Jean-Philippe Jaworski Très instructif

340
Je ne savais pas où mettre ça.Un article intéressant sur les pratiques de lecture en Chine (comment ça tout le monde s'en tape ?!
) : http://www.actualitte.com/usages/usages ... -42018.htm
