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Lire les classiques, c'est normal pour aller en Hypokagne, mais que le SDA soit aussi rabaissé (les polars aussi d'ailleurs) me met hors de moi! Surtout sur un site comme L'Etudiant qui est une référence pour l'orientation.

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J'suis khagneux là, et en fait l'intolérance envers la fantasy viens beaucoup plus des élèves que des profs eux même. Mon prof d'histoire à fait un colloque sur Saint Seiya, ma prof de français connaît le prix Elbakin.net, mon prof de spé adore Harry Potter (un soixantenaire plutôt concervateur), en Hypokhâgne j'ai eu 18 a un oral sur à la croisée des mondes.C'est vraiment certains élèves "élitistes" qui m'ont le plus dévisagé, et ils sont loin d'être majoritaires (mais présents tout de même). Oui, j'adore ma prépa :D.Mais pour le coup c'est surtout l'étudiant qui fait de la mauvaise pub.

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Sérieux ? Ils balancent sans sourciller des genoux l'excuse "c'est à cause du nazisme" ? :|Je ne remets pas en cause le fait qu'ARTE se penche sur l'image de la Fantasy en Europe mais partir sur ce constat, on dirait le début d'une mauvaise blague ! Parce que bon, les arguments qu'ils avancent sont recevables mais à ma connaissance la Fantasy est apparu bien avant le National Socialisme et elle était déjà mal considérée en Europe. Je pense personnellement que le fait que ce genre ne soit pas apprécié à d'autres sources bien moins capillotractées que celle développées dans le reportage.C'est surtout l'élitisme que véhiculent certains élites bien pensante, libraires et éditeurs sur la littérature "blanche" qui donne cette mauvaise image au genre. Pour faire un parallèle avec un autre genre, il ne faut pas oublier que le policier à aussi eu pendant longtemps une mauvaise image et qu'il a fallut que certains auteurs de littérature dite classique se mettent à en écrire pour voir cette image changer.Il faudrait arrêter de tout ramener au nazisme sérieux !! :tetemur:

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@ Asavar :Tu oublies ( l'émission d'Arte aussi d'ailleurs) que la majorité des intellectuels français était communistes et qu'ils avaient l'habitude de taxer de facistes tout ce qui n'appartenait pas à leur système de pensée. Mais sinon le deuxième guerre mondiale a été un traumatisme qui a eu des répercussions sur la culture populaire des années d'après guerre. Quand Serge Lehman dit par exemple que le surhomme a disparu de la littérature populaire après la guerre et qu'il ajoute que c'est parce que le thème était devenu infréquentable parce que confisqué par les Nazis, je pense qu'il y a un fonds de vérité. C'est pareil pour la fantasy.Mais à la différence de la SF il n'y avait pas de tradition de fantasy avant guerre à part quelques rares auteurs comme André Lichtenberger ou encore Théophile Briand et son imbuvable Testament de Merlin. Si la SF a pu rebondir au contact des anglosaxons, la fantasy non. Le retours aux mythologies n'était pas politiquement correct avant 1980. D'ailleurs dans l'immédiate après guerre les traductions des textes classiques grecs ou latins ont disparu des programmes de collège en France. Sans doute est ce également lié.

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@ Fabien : Je ne vois vraiment pas en quoi Arte "commencerait" à "glorifier" la fantasy...Rien que l'intro du BITS # 9 a de quoi laisser un tantinet perplexe : "Et si la fantasy nous racontait une histoire d'une culpabilité européenne ? Recollons les morceaux ensemble : ancêtres, batailles, victoires..."(Au passage, j'ai la ferme conviction que recoller les morceaux ensemble, c'est mieux que de les recoller séparément - mais je l'admets, ce n'est que mon avis.)Dans l'ensemble, justement, je reste assez atterré devant ce passage au broyeur des poncifs bien-pensants de quelques-uns.D'abord, la fantasy est indo-européenne. Exclusivement. Et, en gros, pan-germanique. Quitte à faire dans l'outrance, je pourrais aussi dire qu'Arte nous les brise depuis sa création avec sa culpabilité par rapport au nazisme qui transparaît dans un docu sur deux.Ensuite, "Batailles, Victoires", culte de la puissance, défilés, nazisme encore... avec R.E. Howard en (gros) filigrane. C'est con, il est mort en 1936...Et puis les Nains représentent les Juifs, mais pas tous les Juifs, faut pas déconner non plus. Moi, oui, ça m'avait échappé, mais Arte rappelant avec une kolossale finesse les poncifs de la propagande antisémite, ah ben oui, si on épouse ces thèses-là, ça devient évident, forcément... Si on étaie cette démonstration éclatante d'un sketch des Nuls avec dans un labo Alain Chabat en chercheur qui pète devant une Chantal Lauby hilare, le tout sur un commentaire faisant allusion à "des thèses raciales qui tentent de prouver la supériorité de cette culture aryenne sur celle des Sémites", le Nazi d'Unglorious Basterds qui se fend la poire, un peu de Freddy Kruger, une pincée de Terminator cette figure légendaire de la fantasy...Non, décidément, je ne vois pas en quoi ce fourre-tout mal branlé glorifie la fantasy. Je vois juste UNE vision très étriquée et orientée de la fantasy, et un parti-pris pour établir un parallèle bien lourdingue entre ce genre littéraire et le nazisme et ses corollaires.@ Gilthanas : Cesse de rêver : je n'aime les huîtres que fraîches, et à la douzaine.

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Quitte à faire dans l'outrance, je pourrais aussi dire qu'Arte nous les brise depuis sa création avec sa culpabilité par rapport au nazisme qui transparaît dans un docu sur deux.
Sauf que le traumatisme de la seconde guerre mondiale a eu un impact sur la culture populaire. Certains thèmes sont devenus personna non grata ( comme le surhomme). Jean d'Ormesson explique que la littérature ne pouvait au lendemain de la guerre raconter des péripétie. Et je cite " on laissait ça aux mémoires de parachutistes et à la littérature de gare". La littérature populaire devient une sous littérature (la littérature de gare) destinée à accompagner le prolétaire durant ses voyages. Bref une littérature jetable. Le fait que la violence et l'aventure très présents dans la littérature d'avant guerre ont conduit à la guerre est présent non seulement dans le texte de D'Ormesson mais également chez d'autres témoins de l'époque.Je veux bien qu'Arte aille trop loin dans son analyse. Ils oublient aussi que la lutte contre les influences américaines est à l'époque la préoccupation majeure des communistes et des catholiques qui créent la lois de 1948 juste pour en fait essayer d'éliminer ses influences sous prétexte de protection de la jeunesse.
D'abord, la fantasy est indo-européenne. Exclusivement. Et, en gros, pan-germanique.
On explique qu'il y a une récupération et un détournement des imageries romantiques qui sont à l'origine de la fantasy. Et que cette imagerie romantique a été durant longtemps infréquentable. Ce n'est que dans les années 80 que les choses ont été possible. Pendant des années on expliquait que Robert Howard était pro aryen. Patrice Louinet explique que c'est faux et remet bien les pendules à l'heure. L'auteur de SF et critique ( d'extrême gauche) Pierre Giuliani fait dans une revue des années 80 (je n'ai pas lu l'article mais j'en ait juste vu une critique) une analyse selon laquelle la fantasy est une littérature qui "annonçait le retours des bourreaux". Bref la vision de la fantasy comme littérature de facho n'est pas un fantasme de Bernard Werber. Cela a existé. Et c'est encore pire en Italie où Tolkien a été récupéré par les Néofacistes selon Valério Evangelisti. Quant à ce qui concerne la SF les auteurs considérés comme trop à droite n'étaient pas traduits. Ce qui explique que certaines oeuvres de Poul Anderson ne soient pas traduites aujourd'hui. Et même il suffisait qu'un auteur fasse une oeuvre un peu trop ambigue pour être sur la liste noire ( Gordon R Dickson à cause de ses Dorsai). C'est à cause d'une mainmise des communistes sur le monde culturel que cette perception d'une partie de la culture populaire comme proche des idées nazies a existé. C'est ce qu'oublie l'émission d'Arte.

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"Sauf que le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale a eu impact sur la littérature populaire" : Aucune personne sensée (ni même moi :P) ne peut le nier. Qu'une certaine littérature dite "populaire" ait suivi le mouvement, même sur le plan de l'imaginaire, on peut aisément le comprendre. Comme on peut comprendre que le lectorat qui sortait d'années de carnage tous azimuts en ait eu un peu marre des pulps, nouvelles et romans où on se foutait sur la tronche à chaque paragraphe. En revanche, et hormis le fait que je ne prends pas Jean d'Ormesson pour un spécialiste de la fantasy, j'ai un peu de mal à accepter la théorie selon laquelle des écrits récréatifs "d'avant-guerre", "d'aventure et violents" aient conduit à la Deuxième Guerre mondiale. Là, et pour le coup (gag), le raccourci me paraît un peu brutal (re-gag). Il me semble que quelques autres facteurs un peu plus importants ont mené au conflit, et que cette production littéraire n'a fait qu'accompagner (sans le vouloir, bien souvent) un mouvement civilisationnel un tantinet plus vaste et profond. Qu'une partie de cette production ait servi, sciemment ou pas, à la propagande des puissances montantes en bisbille, ça, je veux bien le croire, mais que des romans et nouvelles aient constitué l'étincelle qui a fait débordé le vase (ou la goutte d'eau qui a mis le feu aux poudres, n'importe), là, j'ai quand même un gros doute... Pour ce qui est des influences après la guerre, on peut aisément retourner ta démonstration : en URSS, on glorifie d'abord les héros de la guerre avec un tas de films de héros magnifiques (comme aux USa, comme en France où tous les Français deviennent des résistants, actifs ou passifs), mais les soldats soviétiques revenus d'Europe occidentale rêvent d'une vie à l'occidentale, voire à l'américaine. Le Plan Marshall qui va imposer la culture et les standards américains va submerger l'Europe et menacer l'Empire Soviétique. Staline et Beria font le ménage, ensuite le Rideau de Fer. Raté : les Soviétiques et singulièrement les Russes bavent devant le modèle occidental. La production cinématographique russe va copier pendant 20 ans les comédies musicales américaines, parce que ça les fait rêver, mais avec juste le zeste de patriotisme communiste qu'il faut pour que ça passe.A la fin de la guerre et juste après, le Vatican qui n'a jamais condamné moralement et fortement le régime nazi, exfiltre à tout-va un tas de pontes du régime hitlérien vers les USA et l'Amérique Latine, avec l'aide très active des Américains qui y trouvent leur compte. Bref, l'Eglise Catholique et l'Amérique de Hoover sont main dans la main pour lutter contre la menace communiste.Dans le domaine de la science-fiction, parce que là, à l'époque on est dans le dur et qu'il faut des histoires fortes de civilisations qui se foutent sur la gueule (la bonne contre la mauvaise), les USA deviennent le terreau d'une production pléthorique de films et de bouquins où l'ennemi vient d'ailleurs, représente un danger parce qu'on ne le connaît pas (quand on y réfléchit un peu, ce concept bien binaire vise quand même le cerveau primaire du public) et on aboutit au maccarthysme qui utilise les mêmes ressorts que ceux développés par tous les régimes totalitaires : l'ennemi c'est l'autre, ton voisin est peut-être pas blanc-bleu, communiste, franc-maçon, alien ?De l'autre côté du Mur, on applique les même méthodes : méfiez-vous, restez chez vous, ne faites confiance à personne.Alors Fabien, la mainmise des communiste sur la pensée "culturelle" française (j'imagine que t'es pas un spécialiste de la pensée culturelle islandaise, tout comme moi), ça sent un peu le moisi, je trouve.Bon.Après cet exposé magistralement bordélique que je viens de vous imposer, et si vous êtes assez maso pour l'avoir lu jusqu'au bout, qu'en est-il de la fantasy ? En gros, au regard de la situation actuelle de la fantasy, comment expliquer cet engouement pour ce genre actuellement, alors qu'il y a 50 ans la SF , réac ou déjantée, tenait le haut du pavé ?MMh ?Bon, j'ai un petit creux, je vais bouffer.

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1 - Communistes et catholiques s'allient pour moraliser la littérature jeunesse. Officieusement il s'agit de lutter contre les influences anglo américaines. Cette censure sera à son apogée dans les années 60. 2- Dans la SF, une partie de la SF américaine va être censurée par le fandom car trop à droite et ce après 68. Opta s'est ramassé une volée de bois vert après la publication de Poul Anderson.3 - Les communistes contrôlent une partie du milieu intellectuel et ont tendance à voir des facistes partout.4- (et c'est le plus important). Les bobos français utilisent cet argument du nazisme / facisme pour discréditer une partie de la culture populaire et notamment les cultures undergrounds. L'utilisation de cet argument par les bobos et certains milieux communistes a amené à la situation dont parle Bernard Werber.

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J'ignore si je comprends à peu près ce que je crois percevoir du sens général de ton propos, et ça pourrait me turlupiner, mais je m'abstiens désormais et à partir de tout de suite de ces débordements neuronoeuds vu que j'ai décidé de ne plus verser dans le mot-valise à connotation sexuelle.(Je n'ai aucune parole, la preuve.)En revanche l'usage de l'expression "un même" en incise dans ta phrase me laisse pour le moins perplexe, sans doute par négligence de ma part, comme aurait pu le dire un de mes hypothétiques ancêtres romains dont le nom m'échappe, bien évidemment.(Ses mannes doivent m'en être reconnaissantes, et si c'est pas le cas qu'elles aillent se faire foutre.)Sinon j'ai aussi une bonne recette de sandwich au cassoulet-sauce purée-tagliatelles, pour les adeptes d'un régime déséquilibré et totalement apolitique (par ailleurs désapprouvé avec véhémence par mon nutritionniste issu de la mouvance crypto-marxo-nietzschéenne, lequel trouve que c'est un plat bourratif, réactionnaire et qui plombe l'estomac sans élever l'esprit.)Or, comme l'a si bien énoncé Lao Tseu, un soir de beuverie :"Ce que l'esprit ou l'estomac digère mal n'est bon ni pour la réflexion ni pour le transit intestinal."

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http://bibliobs.nouvelobs.com/actualite ... xtor=EPR-1-[Hebdo]-20131227
Même s’ils [les jeunes] semblent presque exclusivement attirés par la bande-dessinée et des best-sellers de fantasy ?Il n’y pas livre et livre. A Montreuil, mes filles ont fait 45 minutes de queue devant le stand de la bande-dessinée «Seuls» [écrite par Fabien Vehlmann et dessinée par Bruno Gazzotti, ndlr]. J’ai lu l’intégrale de cette BD et je suis sûr qu’on tient une œuvre très intéressante.Il ne faut pas sous-estimer la littérature jeunesse: par exemple, que raconte «Hunger Games»? Comment une fille qui vit sous une dictature devient malgré elle un symbole de résistance à l’oppression, sans jamais se trouver au niveau du symbole qu’elle incarne.Moi, ça m’intéresse que mes filles entendent parler d’oppression, de désobéissance civile, d’instrumentalisation, de non-violence, de révolution. La portée pédagogique de cette saga est considérable. Même chose pour «Harry Potter», dont je suis un fan assumé. Ce sont des grandes œuvres pour la jeunesse, et les enfants ne s’y trompent pas.
C'est un progrès x) Voir l'histoire plutôt que dire "bouh c'est imaginaire !"

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Bon j'avoue ne pas avoir lu les 22 pages de discussion mais juste le premier post et la dernière page.Les seuls préjugés auxquels j'ai été confrontés quand je parlais de Fantasy c'est "mais c'est pour les enfants". Un peu dans le genre comptine niaise pour les enfants.Mais globalement je n'ai pas eu trop de soucis quand je parlais de Fantasy. Même s'il faut souvent rappeler que cela ne se limite pas au Seigneur des Anneaux et à Harry Potter. C'est vrai que la vision de la fantasy à l'heure actuelle est un peu réduite.Je discute pas mal avec des gens qui n'aiment pas la fantasy et apprécie que je respecte leur opinion là dessus. Ce qui fait qu'ils sont généralement attentif quand je leur parle de fantasy et qui me permet de leur faire découvrir d'autres aspects du genre (même si j'ai tendance à ranger beaucoup de choses sous le terme fantasy).