

C'est vrai qu'on ne peut pas tout connaître et s'intéresser à tout, mais j'imagine que tu ne prétendras pas écrire un article, petit ou pas, sur le jazz sans te renseigner d'abord en enfermant pas d'avance les amateurs que tu interroges dans les cases préétablies, pour être déçu si les réponses ne vont pas dans ton sens.Qu'il y ait toujours des clichés, malheureusement, ça risque de durer, même si on pouvait penser que les succès du début des années 2000 avaient fait bouger les choses. peut-être sur la représentation de la fantasy en librairie avec plus de titres mis en avant, mais pas forcément au niveau de l'image: finalement on a peut-être eu deux gros arbres pour cacher la forêt avec Le Seigneur des Anneaux et Harry Potter, et que dans l'esprit du grand public, la fantasy se limiterait à la fantasy épique type Seigneur des Anneaux et le fantasy jeunesse à la Harry Potter.Mais peut-être qu'on aura une évolution comme pour le polar, il me semble quand même que les romans policiers sont nettement moins mal vu que dans le passé, qu'il y a des auteurs reconnus et qu'on en admet la variété (ce sont toujours des histoires de meurtres et de crimes, mais il n'y a pas grand chose de commun entre Agatha Christie et James Ellroy... Et les séries policières historiques ont l'air de bien marcher, on réédite les "pionniers" comme Wilkie Collins).Après, on tombera toujours sur des gens comme ça qui auront des clichés dans la tête et pas envie qu'ils soient contredit, tout comme on trouve encore des gens pour penser que les manga c'est forcément débile, plein de violence, de petites culottes, et mal dessiné, alors que dans l'ensemble on n'en a plus la même vision qu'il y a vingt ans.Après, dans le cas présent, j'ai bien conscience que ce n'était pour elle qu'un petit sujet et pas une enquête de fond. Que moi-même je connais très mal un genre musical comme le Jazz et que je ne fais aucun effort pour combler ce manque. Que l'on ne peut pas tout savoir sur tout et que l'image renvoyée par la fantasy, ce n'est pas d'une importance capitale.
je me sens perturbée par la question sur les personnes de 30 ans car je suis trentenaire, et j'ai peur d'un contenu hyper culpabilisant dans l'article, l'inverse de ce que je trouve ici sur elbakin.net où je trouve qu'il y a une grand tolérance et ouverture d'esprit, si, si ...Est-ce qu'on lit de la fantasy pour s'évader de notre quotidien (et je ne nie pas que c'est une dimension du genre pour beaucoup de lecteurs !), pourquoi je ne lis pas plus de romans "normaux" (sic...), est-ce bien "normal" de lire encore des romans comme ça à près de 30 ans... Et puis, évidemment, fantasy = fantasy épique dans son esprit, avec des Elfes courant dans les bois sous la pleine lune (J'exagère à peine)... J'ai vite senti que mes réponses la contrariaient car elles ne correspondaient pas à ce qu'elle attendait.
Mais Publi a raison(quelle sagesse faudra que tu me dises comment tu faisL'orientation actuelle de la Fantasy permet, en ayant recours aux figures légendaires signifiantes pour tout un chacun, de traiter des sujets aussi actuels que l'intégration, le droit à la différence et la recherche de valeurs fondamentales telles que la liberté et l'égalité.Les biais fantastiques donnent sans doute l'illusion de ne s'adresser qu'aux rêveurs et aux enfants mais la connaissance de soi et de l'autre peut prendre bien des formes autres que l'auto-fiction si prisée par la littérature française
Je compatis, Gilossen, et en tant que -tout nouveau- auteur de fantasy, je ressens très souvent la même chose.Par ailleurs, ça m'a appris à me méfier comme la peste des journalistes, mais c'est une autre histoire.Je suis allé au salon de Villepreux en tant qu'auteur. C'est un salon généraliste et j'étais le seul auteur de fantasy avec Charlotte Bousquet.Ma voisine de table, rigolote au demeurant, était une auteur de blanche assez connue. Quand je lui ai dit que j'avais lu le seigneur des anneaux à 10-11 ans, elle m'a regardé avec un air de ne pas comprendre.Eh oui, elle pensait que le seigneur des anneaux, c'était d'abord un film.Et que le livre, on l'avait écrit après, comme pour Star Wars.J'ai aussi été contacté par une journaliste de France Bleue locale pour la sortie de mon roman. La première fois que je l'ai eue au téléphone, elle n'avait pas lu le livre et je l'ai sentie très froide. La seconde, elle avait lu le bouquin et elle m'a parlé une demi-heure pour me dire à quel point elle avait adoré. Cette dame n'avait JAMAIS lu un livre de fantasy de sa vie et elle ne l'aurait jamais fait si son boulot ne l'y avait pas obligée.Bon, en l'occurence, j'espère en avoir fait une convertie...Gilossen a écrit :En fait, je me rends compte que 15 jours après, je suis toujours aussi frustré par la tournure des évènements et que je ne sais pas trop quelle orientation donnée à ma réflexion. Mais, au moins, je me "débarrasse" d'un poids en postant ici, désolé.
Quand j'ai fait des dédicaces en librairie généraliste, je me demandais à quoi ressemblaient les lecteurs de fantasy. Je les voyais plutôt jeunes et hommes, à vrai dire. Eh bien pas du tout, en fait, il y a absolument de tout : des jeunes, des retraités, des hommes, des femmes, des ado, des grands-mères.Ah oui, et une sorte de très bon client aussi : les mamans qui cherche à "faire lire" leur fille ado... :)En tout cas, il est certain que même si la fantasy a un public non négligeable, elle reste largement coupée du reste de la littérature. C'est dommage, je pense que c'est en train de changer lentement, à long terme, ça finira bien par arriver si le nombre de lecteurs ne diminue pas... Le risque, pour moi, c'est qu'elle s'essouffle et qu'elle se fasse tailler des croupières par la bit-litt.Gilossen a écrit :est-ce bien "normal" de lire encore des romans comme ça à près de 30 ans...
Maintenant on va discuter du caractère "attardé" d'un genre qui -comme d'autres- met en valeur l'inventivité, la création, et tout ce qu'on imaginer dans un contexte libéré des carcans de "notre" monde.la définition du conte de fées ne dépend d'aucune définition ni d'aucune analyse historique des elfes mais de la nature de la Faerie, du Périlleux royaume lui-même et de la brise qui souffle sur cette contrée.La Faerie ne peut être capturée dans un filet de mots : une de ces caractéristiques est en effet d'être indescriptible, bien que perceptible.Il est probable que chaque auteur qui crée un monde secondaire, une Fantasy, chaque sub-créateur souhaite, dans une certaine mesure, être un vrai créateur, ou bien espère puiser dans la réalité : "si vous avez bien construit votre petit monde, oui, il est vrai dans ce monde
C'est pas vrai !Aléthia a écrit :Fantasy = Vampire = Gothique = Prof Bizarre
Et je pense que oui, les choses changeront plus facilement, si la majorité des lecteurs se rend simplement compte de ce fait. Le "genre " importe peu, et fort est de constater qu'il y en a pour tous les goûts.Quant à ton expérience, Gill, je comprends complètement cela, ce type d'interview ou reportage où le déroulé est prévu d'avance, c'est "déloyal" et révoltant. Malheureusement courant (je pense à la récente affaire pour les geeks et envoyé spécial, mais aussi à la belle manip' des dessinateurs du Crobart il y a quelques années pour une émission de télé, qui avaient décidé de surjouer et dénoncer les choses par la suite...).Et pour le reste, combien de personnes ai-je vu, en librairie ou sur des salons du livre, s'attrister sur le fait que, voyez-vous, leur fils/fille/neveu/petit-enfant... ne "lit pas". Ben oui, voyez-vous, ils ne lisent pas "de vrais livres" (comprenez hors SF-fantasy-fantastique / mangas / bds...). C'est déprimant, oui, mais je pense que c'est aussi question de point de vue.Mon coté "positif" se dit "ouf, les choses vont changer". J'espère ne pas me tromper. Mais on le voit déjà à un niveau universitaire, qui est tout de même représentatif. Les genres s'y intègrent de mieux en mieux, en France, j'entends.Voilà, c'était mon petit avis.Bon je vais terminer en disant que pour moi il n'y a pas de bouquins normaux et anormaux, ni de littérature blanche, noire, grise ou violette, il y a les bons et les mauvais livres, ceux qui valent la peine d'être lus à mon sens et les autres.
Retourner vers « Autour de vos lectures... »