304
Ben... Pas tellement : Aliette de Bodard ne demande pas de frais de traduction : elle propose un partenariat. Elle traduit (si ça vient du français ou de l'espagnol, et si elle apprécie) et fait la démarche de rechercher quelqu'un pour publier. Il est aussi possible de se lancer dans un projet non commercial. Suite a quoi, s'il y a des bénéfices, elle propose de se les répartir, ce qui paraît normal.En gros, il s'agit, dans la volonté de proposer aux anglophones des textes d'auteurs européens, de traduire quasi bénévolement une nouvelle qui lui plaît par an, pour peu que ce soit l'auteur (par ailleurs publié) qui lui propose le texte.Une démarche militante, quoi!Nariel a écrit :Les taux de droits d'auteur-traducteur me paraissent... élevés o_O
305
Ben, si elle fait l'aspect éditorial, je comprends les pourcentages, mais si elle ne fait que traduire, ça me parait sacrément élevé ! D'habitude, un traducteur touche difficilement 8% si je ne m'abuse, jusqu'à 14% pour un auteur dans les très grands jours...Enfin, en France. Là-bas, je sais pas du tout comment ça marche cela dit.
306
Tu as tout bon.Nouvelles : généralement entre 500 et 15 000 motsRoman : 60 000 à 200 000 mots (voir plus)Novella : 15 000 à 60 000 motsHieronymus a écrit :Je ne vois pas trop à quoi ressemble une oeuvre de 7000 mots, mais j'imagine que c'est plutôt une nouvelle qu'un roman.Me trompe-je?
Je n'y connais rien (ce n'est absolument pas mon domaine) mais je supposais qu'il y avait aussi un forfait fixe basé sur le nombre de mots (ainsi même un livre qui ne se vend pas n'as pas de conséquences sur le fixe d'un traducteur) je me trompe ?Si ce que j'imagine est proche de la réalité, ici, elle est prête à prendre le risque, puisque sans fixe, un livre qui ne se vend pas ne lui rapportera pas un copec. Ce genre de risque peut expliquer une marge (bien) plus importante sur les ventesNariel a écrit :Ben, si elle fait l'aspect éditorial, je comprends les pourcentages, mais si elle ne fait que traduire, ça me parait sacrément élevé ! D'habitude, un traducteur touche difficilement 8% si je ne m'abuse, jusqu'à 14% pour un auteur dans les très grands jours...Enfin, en France. Là-bas, je sais pas du tout comment ça marche cela dit.
309
Ok donc ces 1200 lui sont acquis, que l’œuvre se vende ou non ? cette base fixe fait toute la différence.Nariel a écrit :Généralement, un traducteur a un "à valoir" de X euros qui est une avance sur les droits d'auteurs : mettons, 1200 euros. Ces 1200 euros sont une avance sur les 10 000 perçus dans l'année (on peut rêver), donc, en % il ne touche que 8800 euros. En gros.
312
prenons une analogie : Apple et son store prend (si j'ai bonne mémoire, mais on s'en fou, même si ce n'est pas exactement ce chiffre) 30% de marge sur les applis vendu sur son store...mettre une appli sur le store ne coute rien.Si l'appli ne se vend pas, Apple ne gagne pas un centime.Je ne suis pas sur qu'il y aurait une telle diversité sur le store si au lieu de marger à 30% la marge était de (simple exemple !) 15% + 1500$ pour chaque placement d'appli... Les blockbuster se frotteraient les mains (ça leur ferait une énorme économie), mais pas forcément les moins connus ayant peu (ou pas) de moyen au départ.ça me semble pareil ici, la cible visé est un auteur de nouvelle (format qui de base est bien moins populaire en France) Cet auteur n'a pas forcément les moyens de mettre 1200 euros sur la table pour se payer un traducteur, d'autant plus sans savoir si cet investissement sera rentabilisé par le nombre de vente.Du côté de la traductrice, il me semble logique qu'en assumant le risque la marge soit plus importante.En espérant avoir clarifié mon point de vue.
313
Ce ne sont pas des droits de 30%. C'est un partage des bénéfices 30/70.Ce qui va suivre est truffé de simplifications à outrance, mais l'idée est d'essayer de faire comprendre la différence (ce que Thôt avait déjà tenté de faire).Un traducteur, lorsqu'il traduit un roman ou une nouvelle, touche une avance sur des droits, certes, mais cette avance correspond aussi à un salaire pour un travail fourni. Rémunéré un certain prix au feuillet. Disons... 15 euros. (Si j'avais mis entre 1 et 30 euros le feuillet, ça aurait fait bondir, mais il y a tellement d'écarts et d'abus, y compris sur la définition de ce qu'est un feuillet... Bon, bref, ce n'est pas le sujet, donc, partons là-dessus, pour notre exemple théorique : 15 euros.) Pour une nouvelle de 30.000 signes, soit entre 4.000 et 5.000 mots (< à 7.000 mots, donc), un traducteur touchera donc (30.000/1.500 = 20 feuillets)× 15 = 300 euros.Maintenant, dans ce que propose Aliette de Bodard : elle traduit. Gratos. Elle essaye de trouver un débouché (si j'ai bien compris). Gratos. Et, si le texte est publié, dans Asimov's Science Fiction, par exemple, l'auteur touchera, mettons : 5.000 mots × 7 cents = 350 dollars, soit au cours d'aujourd'hui un peu plus de 250 euros. Le traducteur, lui touchera 30% de ça, soit 75 euros. Mais ça c'est au mieux. Parce que si la nouvelle n'est pas publiée, le traducteur touchera zéro euro.En résumé :Avance + 1% de droits (avec variations, sur ces deux points) vs 30% des bénéfices.300 € minimum vs 0 à 75 €.Traduction vs Traduction + Agent (si j'ai bien compris, toujours).Pour moi, y a pas photo, le deal est loin d'être scandaleux et l'initiative mérite vraiment d'être saluée.Nariel a écrit :Gillossen : tu es habitué à des droits de 30% toi ?