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"Pas de quoi perdre son temps avec ça ?"En revanche, moi, des marines dans un roman de fantasy, je penserai justement forcément aux marines américains et c'est... bizarre. ^^

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Ça l'est aussi en VO et ça rappelle effectivement pas mal les soldats américains. C'était déjà "marines" dans les VF publiées d'ailleurs. Le choix de laisser tel quel me semble pertinent.

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Ouaip, tout a fait d'accord avec toi, Gillossen. Pour le moment je n'ai pas touché au terme, mais il me gêne passablement aux entournures, je trouve qu'il ne colle pas avec l'esprit antique et "romain" voulu par Erikson.Du coup je viens de recreuser la question...... et de me rendre compte que l'infanterie de marine n'est pas uniquement présente dans notre époque contemporaine, mais qu'elle remonte effectivement à l'antiquité. Les grecs, les romains et les carthaginois employaient des troupes de ce genre sur leurs galères.De ce fait, je pense qu'il faut rester logique et cohérent : marine = soldat d'infanterie de marine. Et pour éviter les lourdeurs, je préciserai "infanterie de marine" dès que l'on rencontrera un soldat de ce genre, mais pour les dialogues et les interjections qui suivront immédiatement, s'il y en a, je simplifierai en "soldat".(et par ailleurs, ce ne sera pas la première fois que je franciserai un terme qui a été laissé "à l'anglo-saxone" par les deux traducteurs précédents ;) )

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Chapitre 16 transcrit !Et quel chapitre ! De mémoire (je n'ai plus tout le livre en tête), il contient les scènes qui m'avaient le plus impressionné à l'époque de ma lecture, des scènes si exaltantes, si grandioses, si pleines d'évocations et de démesure, qu'elles m'ont marqué au fer rouge. Probablement le chapitre le plus époustouflant que j'aie jamais lu, tous livres confondus.(Ah, j'en vois quelques uns qui bavent :D )Bon, pas beaucoup de problèmes de décryptage ou d'interprétation, mais plutôt des problèmes de retranscription. Car il faut choisir les bons mots pour faire ressortir toute l'intensité des scènes. Mine de rien, dès que l'on s'attaque à l'excellence, eh bien il y a une sacrée pression derrière pour que la VF soit à la hauteur. Je crois que ce chapitre-là, je vais beaucoup, beaucoup le relire.Les points de discussion vont donc être axés d’avantage sur la langue anglaise cette fois-ci :- inch : pouce (je garde cette notion de longueur qui était usitée dans l’antiquité)- cutter : amputeur. Terme déjà retrouvé une fois dans le livre 1 (et anecdotique à l'époque) mais qui se répète ici à plusieurs reprises. Il s’agit d’un assistant d’un prêtre Denul. L’autre traduction pourrait être “inciseur”, ou tout simplement “coupeur”. Le problème est que la tâche des cutters n’est pas vraiment explicitée par l’auteur…- orderly : auxiliaire de soin. La traduction exacte est “garçon de salle”, “agent hospitalier” ou “aide soignant”... et ce sont également des assistants Denul, mais a priori sans compétences médicales.- revetments : revêtements. Sauf que je ne sais pas ce que c’est. Il doit s’agir de structures de renfort sur des murs d’enceinte, probablement pour empêcher l’érosion. Le terme est utilisé plusieurs fois par Erikson, toujours au pluriel. Visiblement, les soldats peuvent stationner dessus, comme sur un chemin de ronde ou sur des créneaux. Je ne suis toujours pas sûr de la justesse de cette traduction.- point squad : escouade de pointe- I am not yet done : je n’en ai pas encore terminé. Il s'agit de la fameuse expression leitmotiv d’Itkovian, une phrase qui, à compter de ce chapitre, va être répétée de façon récurrente par l’intéressé tout au long des chapitres à venir. La traduction vous semble-t-elle correcte ? Faut-il par exemple préférer : “Je n’en ai pas encore fini” ?- Fener’s grief : la douleur de Fener (là encore, une expression récurrente)

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Il me semble qu'un cutter est un espèce de mélange entre un chirurgien et un rebouteux. Amputeur pourrait être une bonne traduction aussi.Le truc, c'est que ici ils sont chargés de faire le premier tri des blessés, de suturer etc... donc ce seraient des médecins militaires.PS : Si ça peut t'aider, la page associée de wikipedia : http://en.wikipedia.org/wiki/Cutter_(body_modification)Pour le "I'm not done yet", "terminé" me semble mieux que "fini" effectivement.Pour squad pointe, escouade de pointe ou de tête, ca colle avec le contexte.Pour revetments, google sort comme possibilité soutènement. Ca pourrait donc être des contreforts, je suppose.Et au fait, pour les marines,ils sont sensés ressembler aux marines américains. On le voit à leur emploi et à leur statut de troupe d'élite, mais surtout à leur utilisation du "aye" plutôt que "acknoledge". La traduction francaise complete serait donc bien troupe de marine, par contre évite de traduire par soldat quand tu veux faire court. Si tu voulais vraiment franciser il faudrait dire marsouin mais je ne suis pas sur que ca puisse très bien passer pour vous autres civils :PDu coup, je pense que laisser marine serait surement le plus efficace.En gros, sans vouloir spolier, il y a plus tard des comparaisons assez fréquentes entre les heavys, les regulars et les marines, notamment dans les récits de batailles ou on est obligé de faire court pour ne pas casser le style. Si tu commences à mettre soldat partout, tu vas être bloqué en arrivant là.

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Ser Garlan a écrit :- revetments : revêtements. Sauf que je ne sais pas ce que c’est. Il doit s’agir de structures de renfort sur des murs d’enceinte, probablement pour empêcher l’érosion. Le terme est utilisé plusieurs fois par Erikson, toujours au pluriel. Visiblement, les soldats peuvent stationner dessus, comme sur un chemin de ronde ou sur des créneaux. Je ne suis toujours pas sûr de la justesse de cette traduction.
Sur les murs de pierre anciens, on mettait d'énorme pierres plates au sommet pour les protéger de l'érosion. On peut marcher dessus, en tout cas mes gamins n'arrêtent pas, à ma grande frayeur. J'associerai bien cela à revetments. Par chez moi, on appelle ces grosses pierres des "couvertines". C'est un mot sympa qui fait à la fois ancien et jargon de maçon. Par contre il fait presque trop mignon pour des ouvrages militaires...

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Ce ne sont pas les murs d'enceinte de la ville dont il est question, mais ceux d'une caserne et d'un palais, donc ton idée ne m'a pas l'air mauvaise du tout

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Petit résumé des remarques précédentes :- pour cutter, je pense que "médecin militaire" convient en terme de sens. Sinon, le cutter est effectivement une sorte de chirurgien clandestin qui opère sans diplômes, ce qui ne colle pas ici. En définitive, je pense garder le terme "cut" dans la transposition française. De ce fait, je crois que je vais me tourner vers "inciseur", qui est moins connoté que "amputeur". Rappelons que la fonction du cutter n'est pas expliquée dans le roman.- pour les marines, je n'ai finalement touché à rien et j'ai laissé le terme tel quel. Pareil pour "revêtements", mais je garde l'idée de Muscardin ("couvertines") en mémoire. Disons que je vais dresser une liste de questions qui, si jamais le roman en arrive au stade de la publication, me donnera matière à échanger avec l'auteur lui-même. Erikson confiait à Merwin, dans son interview, qu'il lui semblait important que le traducteur contacte l'auteur pour échanger avec lui de points litigieux, et à terme, si le projet en arrive à se concrétiser, c'est bien ce que je compte faire. Je ne lui parlerai certainement pas des revetments (quoique), mais par contre, pour les marines, c'est clair que je lui poserai la question.Et alors que Merwin vient de nous livrer un parfait petit guide de l'univers Malazéen, j'ose encore croire que Memories of Ice pourra être publié en français ! Et je poursuis donc mon travail de fourmi et vous livre ici mes question quant au chapitre 17, enfin terminé.Un chapitre à la fois long, complexe, et balayant quasiment tout le spectre de l'écriture d'Erikson, avec des visions cryptiques, des batailles, des réflexions intimes, des passages barrés et hallucinatoires, des dialogues qui claquent, de l'humour, et surtout l'un des premiers passages qui font de Memories of Ice une œuvre à part dans le cycle malazéen : du lyrisme poétique et flamboyant. Autant dire que c'est le chapitre qui, jusqu'à présent, m'a posé le plus de problèmes.Je livre à votre réflexion de nouveaux choix d'adaptation, et il y en a un paquet :- Avowed : Avoué (Crimson Guard)- firestorm : tempête de feu- medium infantry : infanterie moyenne- lobber : manubaliste. C’est une arme inventée par Fiddler, une sorte d’énorme arbalète capable d’accroître la portée des munitions Moranth. Je ne voulais pas utiliser les termes lob ni chandelle (qui correspondent au verbe lob, envoyer en l’air), je me suis donc rabattu sur un nom d’arbalète déjà connu. Et il y a donc la manubaliste, une très grosse arbalète utilisée par les légions romaines. Donc voilà.- hairshirt : maillot chevelu / maillot à cheveux. Terme déjà maintes fois rencontré, mais je ne vous en avais pas encore parlé. C’est le vêtement de Spindle, confectionné à partir des cheveux de sa mère décédée. Un truc infect, qui pue et qui sert de running gag tout au long du roman. La traduction “chemise” ne me convenait pas, du coup j’ai opté pour “maillot” qui me semble plus coller avec le vêtement en question- diced liver : chair à pâté. L’expression est employée au figuré, j’imagine que ça colle…- nagstone : pierre polie ??? Pas trouvé d’équivalent, et le terme nag renvoyant à “travaillé”, “tanné”, “rongé”, je me dis que “poli” devrait passer. - mitigator : atténuateur (le terme n’existe pas en anglais, et son sens français usuel n’est pas forcément lié à un phénomène d’atténuation. Dans le contexte, je pense que le mot passe bien)- Abyss below : Par les Abysses les plus profondes… à moins que je ne shunte le “below” qui n’est sans doute pas indispensable.- Warren of Darkness : Garenne des Ténèbres- untamed Dark : Ténèbre l’indomptée- knot : noeud. Le terme correspond ici à l’entrée du Warren of Darkness sous le chariot des âmes de Dragnipur. J’ai cherché d’autres synonymes, mais je ne sais pas exactement ce qu’Erikson a en tête lorsqu’il décrit ce “portail”. Qu’en pensez-vous ?- rack : chevalet, au sens de l’engin de torture. Employé de façon lyrique par Erikson dans la phrase suivante : We are the rack upon which they are stretched, “Nous sommes le chevalet sur lequel ils sont étendus”, le “nous” désignant les hommes, et le “ils” désignant les dieux.- Witness ! : Voyez ! (une exhortation qu’Erikson aime beaucoup, cf Karsa Orlong)- the Whiskered One : le Porteur de Moustaches. Une blague de Gruntle qui fait écho à the Tusked One (le Porteur de Défenses), avec l’opposition Fener - Treach.- willow-spined : est-ce qu’on pourrait le traduire par “avoir un balai dans le cul” ou plus courtoisement “être raide comme une trique” ? La réflexion s'applique à Paran.- follower : il y a une ambiguïté dans ce chapitre, puisque ce terme anglais signifie à la fois “partisan” (au sens militaire) et “fidèle” (au sens religieux), et Erikson joue là-dessus à un moment pour décrire les soldats qui combattent pout Gruntle, ce qui est difficile à rendre en français. J’ai pris le parti de répéter le terme dans ses deux sens. Ce qui donne : “Il adressa un regard à ses partisans, à ses fidèles, et il savait que c’était précisément ce qu’ils étaient. Des fidèles, ses propres Jurés.” (et par ailleurs je vais essayer de trouver une autre formulation, puisque celle-ci me semble trop lourde).et enfin :- heartbeat : je reviens sur cette unité de temps que j’avais choisie de traduire en “pulsation”, pensant qu’il s’agissait d’une expression propre à l’univers malazéen. Or pas du tout, j’ai été surpris d’entendre ce terme dans une série américaine. Donc à votre avis, est-ce que je garde “pulsation” qui fait référence au battement cardiaque, ou est-ce que je francise complètement le terme (ou plutôt l’expression s’y rapportant) en utilisant “seconde” ?Dernière question destinée aux connaisseurs du roman. Spoiler inside, donc ne vous y aventurez qu'à vos risques et périls.
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- pour cutter, je pense que "médecin militaire" convient en terme de sens. Sinon, le cutter est effectivement une sorte de chirurgien clandestin qui opère sans diplômes, ce qui ne colle pas ici. En définitive, je pense garder le terme "cut" dans la transposition française. De ce fait, je crois que je vais me tourner vers "inciseur", qui est moins connoté que "amputeur". Rappelons que la fonction du cutter n'est pas expliquée dans le roman.
J'ai eu la même dans les Mille Noms, je t'envoie un MP. ;)

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Witness ! : Voyez !
Je pense que le verbe "voir" est peut-être trop commun pour cette interjection de Karsa. Surtout que le terme "witness" n'est pas anodin. Après tout, une grand thématique des derniers tomes du Livre
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"Contemplez !" me paraît pas mal, non ? "Soyez-en les témoins" est peut-être un peu trop lourd, mais a l'avantage de bien coller aux sens qui se cachent derrière l'expression.

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Merwin Tonnel a écrit :
Witness ! : Voyez !
Je pense que le verbe "voir" est peut-être trop commun pour cette interjection de Karsa. Surtout que le terme "witness" n'est pas anodin. Après tout, une grand thématique des derniers tomes du Livre
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"Contemplez !" me paraît pas mal, non ? "Soyez-en les témoins" est peut-être un peu trop lourd, mais a l'avantage de bien coller aux sens qui se cachent derrière l'expression.
Oui, je suis bien d'accord avec toi, et pour te dire, je ne pensais pas trouver ce fameux "Witness !" dans Memories of Ice, et là pour le coup, c'est pas de bol. Dès que je l'ai vu se répéter dans House of Chains, je me suis tout de suite rendu compte que ce serait galère à retranscrire en français. Et ce n'est pas la seule expression Toblakai qui pose problème. ("Lead us, Warleader", avec le double sens guider / commander, ça doit être coton aussi). Bref.Forcément, le français est restrictif parce que "Witness" n'a pas d'équivalent chez nous. C'est toute la problématique active de l'anglais résumée en un seul mot. Witness, c'est l'action de regarder, d'enregistrer pour ensuite, justement, témoigner de ce que l'on a vu/entendu, et c'est clairement un appel au regard voulu comme une action. Alors qu'en français, cela devient "être témoin", on vire dans le passif pur et dur et ça ne fonctionne plus. Clairement, en tout cas, "Soyez témoins" ne me convient pas. C'est ce qui se rapproche le plus en terme littéral, mais dans l'intention, je pense que l'on n'y est pas, notamment parce qu'on perd ce côté visuel. L'idée du "Voyez !" à l'impératif, ce serait presque un équivalent de demande messianique, un appel à la foi. Un peu comme le Christ qui exhorte ses apôtres à croire lors de la résurrection. Voyez mes mains et mes pieds, etc etc... C'est après avoir vu/ constaté / été témoin de la résurrection, cad des plaies dans les mains et les pieds et dans le côté, qu'ils se sont mis à croire puis à témoigner (cad à évangéliser). Du coup j'ai l'impression (mais c'est juste une impression) que le verbe voir à l'impératif possède ce côté actif, "vous devez voir pour ensuite agir/réagir". Lorsqu'une personne ordonne aux autres de voir, elle leur demande d'acter ou d'entériner quelque chose, ce qui me semble différent, notamment, du verbe regarder à l'impératif, qui va plus se focaliser sur l'objet du regard en passant sur les conséquences. Mais je ne sais pas si je suis très clair... donc finalement, "Voyez" ne serait pas une si mauvaise approximation, même si on serait plutôt sur une approche plus mythologique (le héros qui souhaite que l'on voie / que l'on assiste à ses actes) que messianique. Par ailleurs, ça a le mérite de claquer en terme de diction."Contemplez !" ne serait pas forcément une mauvaise solution, mais je pense qu'employer ce terme ne fait que contourner le problème parce qu'on reste dans le synonyme de voir/regarder et qu'on n'a pas forcément d'avantage ce caractère de témoin. Et j'ai aussi l'impression que "Contemplez !" appelle presque automatiquement un qualificatif (genre "Contemplez ma puissance !"), alors que "Voyez !", pas obligatoirement.Toujours est-il que c'est un vrai gros problème, ce Witness ! D'autres traducteurs ont-ils eu à se frotter à ce terme ?

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Au fait, j'en profite : si vous êtes intéressés par une reprise "officielle" de la traduction française du cycle Malazéen, n'hésitez pas à aller faire un tour sur la page Facebook "Livre Malazéen : pour une reprise de la traduction française" : http://www.facebook.com/groups/378002892265163/Pour le moment, on n'en est pas encore au stade de la concrétisation, mais une fois la traduction terminée, il est clair que la comm via les réseaux sociaux devra jouer à bloc afin d'aider à l'aboutissement du projet.

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Concernant le "witness" ; personnellement j'avais redécouvert avec délice le verbe acertainer et je le trouve pas mal dans cette occurrence.Par contre il est tellement méconnu aujourd'hui que je ne pense pas qu'il puisse convenir...

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Anarion a écrit :J'ai aussi rejoint le groupe, je ne connais pas l'univers d'Eriksson mais la démarche force le respect. :)
Ouhla, du coup je viens de me rendre compte que mon post prête à confusion. En fait, je ne suis pas du tout l'instigateur de cette page, qui a été créée il y a déjà plusieurs années, mais j'ai rejoint le groupe il y a peu. Et comme celui qui coordonne le groupe s'est manifesté quant à mon projet de traduction et qu'il l'a signalé sur la page, il me semblait de bon ton de lui rendre la pareille. Ceci dit, l'idée est la même : tout faire pour que la traduction reprenne officiellement, que ce soit par moi ou un autre.Bref, allez liker la page si vous souhaiter soutenir la reprise de la traduction française du cycle malazéen, que ce soit avec ou sans moi !Quant à Witness... eh bien je commence à envisager d'autres options. Merci beaucoup à Ethan Iktho pour son MP et ses nombreuses explications et propositions. L'idée de "Portez Témoignage", notamment, me plaît bien, même si on est peut-être dans une tournure un peu plus active que l'anglais qui voit et qui assiste (avant, justement, de témoigner). Alors peut-être qu'une expression plus élaborée, pourrait se substituer au "Witness", et cela pourrait être, par exemple, "Voyez et portez témoignage !", ou plus littéralement "Voyez et soyez en témoin !". Plutôt la première solution :)(PS pour Muscardin : le "acertainer" me plaît bien à moi aussi en terme purement linguistique, mais je ne suis pas sûr que le sens d'assister / porter témoignage soit vraiment évident avec ce mot)

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Je double poste pour revenir sur un personnage qui me fait tourner en bourrique depuis le début de cette traduction et de la francisation des noms propres, j'ai nommé Caladan Brood.Je vais me servir de ce post pour essayer de me faire un pense-bête sur mes recherches et aussi pour vous proposer des idées de traduction. Et mine de rien, c'est compliqué.Partons du mot anglais, le verbe "Brood". J'écarte le nom commun, c'est à dire le terme "couvée" qui ne rime à rien, à mon avis. Sur le verbe, nous sommes d'accord qu'il y a plusieurs sens. En gros, trois.- Couver (on laisse tomber)- Protéger, par extension de couver, se dit notamment d'un oiseau qui protège ses oeufs, je pense que ça ne colle pas.- Et enfin le terme qui semble adéquat : "ruminer", "ressasser", "broyer du noir".Pourquoi Erikson aurait voulu mettre ce sens pour Caladan Brood ? j'en suis réduit aux suppositions, et j'ouvre la balise spoiler. Si vous n'avez pas lu Memories of Ice, ne lisez pas ce qui suit. En revanche, les autres, corrigez-moi si je suis dans le tort.
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Si on part sur ce postulat (Brood : Ruminer, Ressasser), il se trouve que le littéral et l'imagé restent proches, en anglais comme en français. - En partant sur "Ruminer", on tombe par exemple sur le "rumen", synonyme de la "panse" des ruminants. Autre piste, il y a un nom de famille français peu courant qui s'appelle "Rumin" et qui renvoie, je pense, au même terme.- Pour "Ressasser", l'étymologie vient du "sas", un tissu de crin ou de soie qui sert à tamiser la farine. En synonyme on a "crible", "tamis", "blutoir", "bluteau"- Dernière piste, on peut envisager les conséquences du fait de ruminer mentalement. On se trouve rongé de l'intérieur, brûlé, peut-être. Ce qui me ramène aussi au "Broyer du noir" du dépressif, mais peut-être avant qu'il n'en arrive aux idées morbides, justement. On tomberait alors sur la bile, le bilaire, mieux : l'atrabilaire. L'atrabile en elle-même est décrite comme "noire" et "aduste", vieil adjectif signifiant "qui apparaît comme brûlé". (et l'analogie avec Burn... bref, je n'en dis pas plus, ceux qui ont lu le livre ont compris).En conclusion : je n'ai pas arrêté de choix définitif, mais je me tournerai peut-être vers "Rumin", "Rumen", "Sasse" ou "Aduste", avec peut-être une préférence pour le dernier.Caladan PanseCaladan RuminCaladan RumenCaladan SasseCaladan AdusteD'autres idées ? :D

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Bonjour à tous, ça faisait longtemps !Pour la simple et bonne raison que le chapitre 18, que je viens d'achever, est très long, c'est le plus long auquel je me sois frotté depuis le début. Un chapitre par ailleurs à la fois frustrant (l'action et l'intrigue sont au point mort) mais aussi assez jouissif sur un plan purement amateur, car Erikson prend ici le temps de poser ses héros, de les faire réfléchir mais aussi de les faire se croiser, discuter les uns avec les autres, avec pas mal de crossovers de personnages emblématiques et plus ou moins antinomiques.Beaucoup de points de discussion, désolé pour ce très long catalogue...- warrior mantle : cape guerrière (attribut du dieu de la guerre, par extension de Fener ou de Treach)- warp and weft : chaîne et trame. C’est une expression de tricot qui implique qu’un brin de laine est à la fois imbriqué à l’horizontale puis à la verticale avec les autres. Ici, Erikson l’emploie au figuré dans une exclamation… en sachant qu’auparavant, celui qui est la cible de cette qualification a “tissé une toile” de connaissances. Bref, pas facile à traduire…- roost : juchoir. Un terme utilisé pour qualifier le “poste” de dieu de la guerre.- set battle : bataille rangée- wedge : fraction (unité militaire composée de quatre escouades)- Barack : Barak (un capitaine Malazéen)- Draconian blood : sang Draconien - conjuror : conjureur- Aptorian : Aptorien- geas : exécration (sorcellerie de Bauchelain)- command : sommation (sorcellerie de Bauchelain)- hold-over spell : sort de garde (sorcellerie de Bauchelain)- skullcrown : crânecouronne (une fleur imaginaire, compte tenu du contexte)- Untan : Untien (adjectif se rapportan à Unta)- fulcrum : pivot (terme désignant la “fonction” de Paran)- deny : rejeter. C’est l’un des actions possibles du Master of the Deck, qui se trouve en opposition avec son autre action, “bless”, soit, ici, “bénir” ou “accorder sa bénédiction” (selon le contexte). Avec en exemple concret la pharse suivante : “The House of Chains must be denied”, ce qui donne : “La Maison des Chaînes doit être rejetée”.- midlands : terres du centre- wolf-spirit : esprit lupin (concerne Togctha)Quelques choix concernant plus directement le fameux Deck of Dragons ainsi que ses personnages :- the King in Chains : le Roi Enchaîné- the Consort : le Consort- the Reaver : le Saccageur- the Magi : le Mage- the Cripple : l’Estropié- the Leper : le Lépreux- the Fool : le Fou- the Spinner : le Fileur- the Mason : le Maçon- the Soldier : le SoldatEt enfin quelques points touchant plus à des choix plus fondamentaux : Hold of the Beast : Antre de la Bête, ou Antre des Bêtes ? (pour rappel, Erikson, ne met aucun de ses noms propres au pluriel)Warren of Serc, ou Warren of Sere ? Les deux orthographes se retrouvent, mais plutôt Sere que Serc, alors que dans le Malazan Wiki, c’est le terme Serc qui est usité. So ?a column of coins : une colonne de pièces. J’avoue que j’ai un peu de mal avec cette notion, déjà retrouvée dans le chapitre 2. J’avais commencé par traduire en “une pile de pièces”, mais j’ai l’impression que le terme “column” désigne bien une “colonne”, soit une espèce d’unité de valeur, une sorte d’équivalent d’une “liasse” de billets mais qui aurait une valeur plus ou moins fixe. Dans le chapitre 2, Blend va chercher des columns à Picker pour que cette dernière puisse acheter un artefact, et le règlement se fait, non pas en valeur nette, mais en “columns” justement. Dans ce chapitre, le terme est employé de façon plus générique.“Coral” : faut-il laisser le nom de la ville tel quel, ou supposer qu’il s’agit du terme anglais (“Corail”) et le traduire ? Pour le moment, à de rares exceptions prêt, j’ai l’impression que les noms de villes sont presque tous inventés. “Pale”, notamment, a été laissé tel quel par les anciens traducteurs, mais on pourrait penser à l’adjectif anglais et le traduire en “Pâle”. Il est vrai que j’ai traduit Outlook, Callows, Cat, Deadman’s Story, One Eye Cat, Patch et Waytown, mais ce sont de endroits mineurs… sauf Outlook, mais qui reste trop typé anglais.Si je traduis, Coral, est-ce que l’adjectif “Coralessian” se rapporte à Coral ? Auquel cas, au lieu de “Coralessien”, il faudrait opter pour “Coraillessien”. A propos, j’ai oublié de le signaler bien avant (c’était dans le chapitre 1), mais en revoyant le terme, je le signale : l’une des soeurs de Lady Envy s’appelle Spite, je l’ai donc baptisée Dépit.

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A propos, j’ai oublié de le signaler bien avant (c’était dans le chapitre 1), mais en revoyant le terme, je le signale : l’une des soeurs de Lady Envy s’appelle Spite, je l’ai donc baptisée Dépit.
Je l'avais déjà signalé la première fois qu'on en parlait, il me semble, mais les noms des
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sont volontairement péjoratifs et représentent leurs mauvais penchants/vices. Spite, c'est vraiment la méchanceté plus que le dépit.Pour Coral, je l'aurais traduit.Warren of Serc. Jamais lu de Warren of Sere, ça me semble être une erreur d'ORC si jamais tu bosses avec un fichier numérique.