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J'ai "terminé" le Clairvoyage hier...guillemets de rigueur tant j'ai l'impression de... sortir la tête de l'eau et de découvrir tous les personnages sous leur vraie forme alors que je les voyais déformés et flous (comprenez par là que l'idée que je m'étais faite sur chacun d'eux, ses motivations, pour aussi nets qu'ils semblaient me sont soudainement apparus "réels", comme si j'avais traversé un nuage obscurcissant dans les derniers chapitres.L'effet est saisissant, je me suis retrouvé perdu face à des inconnus que je pensais connaître, autant dire que j'ai éprouvé une forte empathie avec Clara de voir ses repères changer si vite, si souvent, si radicalement.D'ailleurs, pour ceux et celles qui ont poussé plus avant leur lecture, j'ai une question spoiler : si j'ai bien suivi, la grand tante Coucou a fait appel aux sorcières pour que Clara aie l'amour et ceci indépendamment du fait que Bébé soit la tante de Gauvain, et ce n'est que par pur calcul politique que Puck a arrangé le "couple Gauvain Clara" à fin de se débarrasser d'un chasseur de fées et faire du tort à Bébé ? Et sinon, le traitement du monde féérique (corbeau compris) m'a fortement fait pensé à Jonathan Strange et Mister Norell, la même impression de malaise devant une créature du petit peuple avec une moralité de sociopathe.La suite bientôt quand j'aurai fini la Brume des jours

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En ce qui concerne ton spoiler, j'ai compris la même chose que toi, Foradan.Et je trouve très juste ta comparaison avec l'oeuvre de J. Clarke en ce qui concerne le petit peuple ! Je n'avais pas fait de rapprochement direct, et je pensais plutôt à la version du Songe d'une nuit d'été de Gaiman dans Sandman, en fait... Mais finalement, ce sont deux auteurs anglais très pointus dans leur connaissance du folklore anglais ! ;)

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Avec pas mal de retard, retour sur le 2e tome.Je crois que c'était Publivore qui dirait plus haut que l'auteur était constamment sur la cordre raide et je ne peux que l'appuyer : j'ai (beaucoup) aimé ce dyptique mais il faut avouer qu'à certains moments suivre le fil de l'intrigue relève du tour de force :o Du coup, je me demande si ce roman est vraiment à cataloguer "jeunesse" (je suis à peu près sûre que si je le refile à mon public de collégien le succès risque de se faire attendre...). Je crois qu'il faut avoir un certain bagage, connaître un minimum la trame des histoires faisant appel au Petit Peuple pour accepter de se faire trimballer sans tout comprendre dans la brume-des-jours. Ce sentiment de désorientation est très fort dans le deuxième tome et m'a fait préféré le premier, plus inquiétant mais plus "lisible". J'ai l'air de ne faire que des critiques mais rien que pour le traitement subtil des sentiments amoureux et pour l'ambiance le roman d'Anne Fakhouri se hisse dans mes favoris de ce début d'année !Merci Iza pour la découverte :)

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Je viens de tourner la dernière page de la Brume des jours : j'acquiesce aux avis précédents et également avec mon propre commentaire du premier tome.Si j'avais de l'empathie pour Clara qui se retrouvait bouleversé par ce qui lui arrivait, cette fois, j'ai été perplexe par sa capacité à se rappeler ce qu'elle a dans sa besace et comment s'orienter dans un monde si étrange, où même le temps ne fait pas ce qu'il veut.Il y a des phrases courtes mais qui font mal j'ai grandi et je ne t'aime plus :( et parfois, on se sait plus où l'on se situe, dans le temps, l'espace, avec les yeux de qui l'ont voit, l'esprit de qui l'on devine, comme si nous aussi, de passer du temps dans la brume des jours, on ne savait plus exactement ce qui se passe et qu'est-ce que chacun vient faire dans l'histoire.Alors on s'accroche, et là, petit miracle, à l'instar des Chroniques de Narnia, la dernière page (et l'épilogue) dévoile le nuage de réponses qu'on osait entretisser sans trop y croire, en se remémorant d'un coup les questions qui étaient resté sans réponses. C'est très bien amené, mais certainement trop complexe pour un public "jeunesse".Mention spéciale pour le suivi de personnages comme Baba Yaga qui arrive à faire parler d'elle dès qu'elle a une dent contre vous ;) (franchement, quand j'y repense, quelle horreur ).Un livre qui demande certainement à se relire à tête reposée, merci encore mille fois à Zedd et Iza pour leur promotion d'un ouvrage qui n'en méritait pas moins.

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Quand je lis ce que vous en dites j'ai le même sentiment que si quelqu'un essayait de me décrire par exemple le Voyage de Chihiro. En repensant à la scène qui m'a fait abandonner le deuxième tome, je me dis que cela ressemblait effectivement à du Miyazaki. Sauf que les mots ne m'ont pas enveloppé de leur magie comme les images du Maître le font. :(

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Dis moi petite sorcière, cette fameuse scène, c'est bien celle du début avec le professeur Hums et Madame Hums ? Je l'ai traîné comme un nuage gris en arrière de ma lecture, petit caillou dans ma chaussure, me demandant à quoi elle servait, si c'était une façon de faire "Tom Bombadil dans la Brume des jours".AU fil de la lecture, on y pense moins, quoiqu'on se dise de temps en temps "ça fait quand même pas mal de chose que je comprends pas là, je devrais peut-être vérifier que j'ai pas loupé une page ou deux".Mais à la fin, TOUT s'explique et on comprend avec émotion pourquoi on ne pouvait pas, ne devait pas en savoir plus avant. Certes, il reste du mystérieux et de l'énigmatique, mais j'ai ressenti un énorme soulagement d'avoir des réponses que je n'attendais plus.Bon, faudra que je relise cette histoire de sirène, mais ça commence à se faire plus net dans mon esprit brumeux. Dis toi que si tu ne comprends pas tout avant d'avoir la fin, c'est que tu es normale (enfin, "normale", je me comprend)

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Avec un peu de recul et de recherche, je prend conscience de quelque chose qui m'avait troublé.Je ne sais pas pour vous, mais Baba yaga et sa maison sur pattes de poule ne fait pas partie de mon folklore, et parmi toutes les peuplades du Petit peuple, je ne saisis pas toujours la politique entre les Sylphes et les Pixies ou les Sirènes et leurs coutumes, ce qui fait que j'ai été décontenancé par tant de créatures "amies-ennemies-ponctuellement indifférentes".En littérature classique, une fois qu'on a identifié l'ami et le traître, on a moins de surprise quand le traître fait une trahison (et bien davantage quand c'est l'ami), alors que là, la psychologie si particulière des fées fait que je me suis demandé ce que signifiait chaque sourire, si l'ennemi d'hier ne devenait pas l'allié de demain.Ca participe à l'ambiance de casser la confiance, même en groupe on est seul, comme Clara.

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Jolie analyse Foradan, probablement exacte. De mon côté, j'ai eu l'impression que la plupart du folklore utilisé par l'auteur venait en fait de l'autre côté de la Manche. Du coup, le comportement des fées (au sens large), est beaucoup plus habituel que le traditionnel traître / ami,. En effet, leur psychologie ne différencie pas le Bien du Mal au sens humain du terme, donc elles sont difficiles à aborder. Il me semble que ce point est discuté par Gaiman et Clarke dans une interview croisée, traduite quelque part sur le site.Et d'une façon plus générale, les guéguerres / alliance / antipathies entre races du monde féérique ne n'importaient guère. Clara a déjà bien assez à faire (et le lecteur avec) dans son entourage direct pour reconnaître ses alliés de ses "ennemis"... qui varient au fil des situations !

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Publivore a écrit :De mon côté, j'ai eu l'impression que la plupart du folklore utilisé par l'auteur venait en fait de l'autre côté de la Manche.
Il me semble que Baba Yaga, c'est typiquement du folklore slave, pas celui qu'on connaît le mieux (que ce soit en adaptations illustrées pour les enfants qu'en versions adultes), ne serait-ce que de savoir comment s'appelle le livre où on la rencontre ? Sous la plume de quel auteur ? Grimm, Andersen, Perrault et autres sont plus présents dans la médiathèque municipale.Pour illustrer plus précisément mon propos (et rejoindre ton dernier paragraphe), je pensais à la fille du roi des sylphes qui la laisse tomber-au sens propre- pour voir ce que ça fait quand on ne vole pas, les pixies qui sont leurs alliés l'après midi mais pas le matin, le sylphe gardien du pays des songes qui raconte des bobards et la chasseresse qui veut les dévorer/leur offrir du thé, ce qui pourrait passer plus facilement si Clara était un peu aidée par les autres humains...mais entre M.Li et ses secrets, la grand-tante berserker, les hommes, les dryades, les lutins, les poupées et les chiens, voilà qu'il y a les fantômes.Aussi, même si Obéron et Titania sont censés être les souverains, il me semble que les fées ne savent pas trop comment marche leur royaume (et le Feinartalan est-il un vassal d'Obéron ou hors catégorie ?C'est un monde tellement différent du nôtre et on a même pas un guide Clara est même censée accepter un job sans même savoir ce que signifie être un enfant du Clairvoyage ni ce que sont devenues les autres, même pas moyen de choisir en connaissance de cause

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En ce qui concerne le folklore anglo-saxon, je pensais plutôt à Puck, le Roi-Corbeau, le troll sous le pont ou encore le comportement des Fées... Sans compter les références au Songe d'une Nuit d'été, même si ça reste plus vaseux, étant donné que Shakespeare s'est lui-même inspiré de différentes traditions ;)Et tu as raison bien entendu, Baba Yaga est d'origine slave :)

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Foradan a écrit :Un livre qui demande certainement à se relire à tête reposée
6 mois plus tard, je ne suis pas forcément reposé, mais comme Izareyael a eu la gentillesse de poser à Anne Fakhouri quelques questions qui me cha-grin-aient (non, ce n'est pas une faute de frappe ;) ) et de expliquer la signification, je vais faire une relecture intelligente.P.S : c'est vrai que c'est pratique de rencontrer les auteurs en vraiP.S2 : accessoirement, ça remonte ce sujet juste à temps pour commencer à penser quels livres offrir pour Noël.

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J'ai beaucoup aimé ce diptyque, très belle écriture, très poétique.je me suis retrouvée perdue dans chaque tome, mais pas de la même façon : attendant que les évènements annoncés arrivent dans le Clairvoyage, un peu ballottée deci delà dans la Brume des Jours.J'aime beaucoup les références au petit peuple (après avoir lu la Guerre des Fleurs, on s'y retrouve un peu plus dans les différentes "races" de fays ^^), le mélange des folklores (slave, anglo-saxon, nordique...).
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Kitty a écrit :je me suis retrouvée perdue dans chaque tome, mais pas de la même façon : attendant que les évènements annoncés arrivent dans le Clairvoyage, un peu ballottée deci delà dans la Brume des Jours.
C'est normal, et normalement, ça donne envie de relire le début pour voir les indices qui nous pendaient au nez depuis le début. :)

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Et un nouveau UP !Anne était aux Imaginales, moi aussi, je suis donc allé discuter avec elle.Tout d'abord, sachez qu'elle a écrit une nouvelle dans l'anthologie "Lancelot" du festival Zone franche de Bagneux 2014 (éditions actusf) et que ça se passe dans le monde de la Brume des Jours, j'ai retrouvé la même sensation de "corde raide", sur le moment on se demande ...et à la fin, tout s'éclaire (au chocolat !)Ensuite, c'est un plaisir véritable de rencontrer une personne ayant tant de chaleur humaine, quand je lui ai dit quel passage m'avait fait le plus d'émotion, elle m'a dit qu'elle avait pleuré en l'écrivant (oui, les auteurs ont des sensibilités eux aussi), et c'est très réconfortant de sentir cette communion à travers le livre.Donc comme autrefois, lisez le Clairvoyage, lisez la Brume des Jours.

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Je viens de terminer la Brume des Jours, et j'en suis encore toute rêveuse. J'ai enchainé les deux tomes en quelques jours, ravie que j'étais de tomber sur un texte aussi beau et troublant.Pourtant, quand j'ai commencé ma lecture avec Le Clairvoyage, avec le récit assez naif d'une enfant qui raconte son ordinaire, je me suis demandée si j'avais bien fait d'acheter ce qui était visiblement une oeuvre Jeunesse (je n'avais pas du tout fait attention en l'achetant). Mais comment, après avoir refermé la couverture, classifier ce récit en "jeunesse" ?? Jamais je n'ai sentit tant de maturité dans l'histoire de Clara. C'est magiquement écrit, avec des images qui collent à la mémoire comme souvent le font les grands livres. Et je ne regrette pas la séparation entre les deux livres, chacun représentant la face d'un miroir. Si on trouve une certaine "normalité" au premier tome (les guillemets sont bien gros tout de même), on est transporté et complètement dépaysé avec la Brume des Jours.Pour ma part aucune fausse note, si ce n'est les premières pages qui m'ont laissés sceptiques, et qui finalement m'ont brutalement happé avec le drame que connait Clara.Déménageant en Afrique, je n'achète plus de livre papier (j'en ai plusieurs centaine :( ), j'ai du le télécharger sur ma liseuse, mais c'est typiquement le genre d'oeuvre que j'aurai bien aimé voir trôner sur une étagère.

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Et réponse d'une des éditrices concernées :
Sur le fond de la question, à savoir les soi-disant similitudes entre le roman d’Anne Fakhouri et celui de Lise Syven, je voudrais dire cela:Anne, tu as envoyé un mail à ma direction pour signaler les « ressemblances » entre les deux romans et, si tu n’as pas attaqué juridiquement, tu n’en as pas moins explicitement dénigré le travail de Lise et le mien.Le service juridique vient de te répondre sur le sujet des ressemblances et c’est pourquoi je ne m’étendrai pas davantage, si ce n’est pour dire qu’il n’y a aucune possibilité qu’on puisse parler de copie ou de pillage de ton oeuvre.Cela aurait pu être le cas et tu as bien fait de le signaler, et nous avons examiné ta réclamation avant d’y répondre.Pour ceux qui ont lu le post d’Anne sur son blog, qui prête à la maison d’édition pour laquelle je travaille des intentions belliqueuses, rassurez-vous, tout mail émanant d’un service juridique ne contient pas forcément une assignation à un procès pour diffamation. Quand une réclamation porte sur le droit d’auteur, notre juriste dont c’est la spécialisation est la mieux placée pour répondre.Ce qui me pose problème, c’est ton comportement, Anne: tu as posté un article injurieux, nous accusant de te porter un préjudice comparable à un cambriolage de ton intérieur avec graffitis et excréments. Cette comparaison est violente et ordurière. Pour quelqu’un qui évoque le respect qu’on devrait lui témoigner, là aussi on peut parler d'ironie. D’autant que tu prétends être digne et professionnelle quand tu envoies, par message privé, des mails insultants aux auteurs qui sont dans ton collimateur.Tu publies un article injurieux sur ton blog dont tu modères bien entendu les commentaires. Tu précises en commentaire qu’il faut répondre sur ton blog et non sur ta page d’auteur publique sur Facebook car ce n’est pas toi qui l’animes, or c’est le seul espace virtuel public oùl nous pourrions échanger. Aucune des personnes incriminées n’a de droit de réponse sur ta page personnelle puisque nous ne sommes pas « amies » (ce n'est pas un regret).Le seul droit de réponse dont nous disposons pour répondre à ton article est sur la page de Neil, ici-même, et je l’en remercie, même si j’aurais souhaité que cette histoire ne prenne pas de telles proportions pour le bien de tout le monde. Il ne s’agit pas de te faire taire: simplement de rester dans un échange constructif, dans ton intérêt comme dans celui de ma maison d’édition et de mon auteure.Donc non, je ne présenterai pas d’excuses. Je n’ai aucune raison de le faire. Et je n’ai aucune raison de voir mon travail ou celui de Lise remis en cause, publiquement ou en privé auprès de ma direction, non plus.Je trouve extrêmement dommageable d’en arriver à ce type d'éclat, qui nuit à l’image des auteurs et au professionnalisme dont s’efforcent de faire preuve nombre d’entre eux.Je vous souhaite à tous une bonne continuation.