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Aucune offense, Aion ! Je serais même tenté de dire qu'au contraire, je trouve très profitable que les lecteurs expriment leurs déceptions ou leurs griefs. Pour citer un vieux valet français, "sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur." :DSi j'ai réagi sur le vocabulaire irlandais, c'est pour deux raisons. Premièrement, je me suis dit que ta remarque reflétait probablement l'opinion d'un certain nombre de lecteurs celtophiles, et que ma réponse en intéresserait plus d'un. Deuxièmement, en écrivant le bouquin, j'ai eu ce débat avec moi-même. En fait, quand j'ai commencé à construire le projet romanesque, le premier titre auquel j'avais songé était… irlandais : "Tochomlada". Je le trouvais fascinant parce qu'il collait avec mon ambition et mon sujet. La littérature irlandaise ancienne est divisée en genres thématiques. Les tochomlada étaient les récits de "migrations" ou "exils", genre parfait pour l'histoire de la première migration celtique vers des cieux plus estivaux… Mais j'ai abandonné ce titre pour les raisons que j'évoquais dans mon post précédent : anachronisme. Il m'a fallu un moment, cependant, pour définir cette ligne.Quant aux druides, quelques éléments de réponse, même si je me garderai d'en dire trop pour ne pas déflorer la suite.Tout d'abord, ils me posent un vrai problème parce que les historiens ne sont pas d'accord sur leur ancienneté. Jean-Louis Brunaux doute de leur existence à une époque aussi haute, mais son opinion est très discutée, en particulier parce qu'il estime que le druidisme en Gaule était déjà en décadence au moment de la conquête romaine (ce qui est quand même contestable). Je me suis néanmoins posé la question de leur existence, et surtout de leur structuration en un clergé si organisé au premier âge du fer. Finalement, j'ai décidé de donner raison à César malgré le hiatus temporel (César notant qu'il n'y a que deux catégories d'hommes qui comptent en Gaule, les druides et les chevaliers - au sens antique du terme), et je les ai laissés tels quels, mais leur présence un peu lointaine dans la première branche traduit malgré tout une certaine prudence de ma part. Je place la suite de mon explication dans la rubrique spoiler :
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Les druides savants seront plus présents dans la deuxième branche mais… je n'en dirai pas plus ! ;)

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En tout cas, même pour les non celtophiles, le dialogue est très intéressant :)(D'ailleurs, si je ne m'abuse, niveau traces écrites, on a de l'alphabet grec utilisé pour les langues "gauloises", non ? ^^' mais à ma connaissance, c'est surtout des stèles, donc ça reste limité)

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Pour être complet, l'épigraphie antique relève trois catégories d'inscriptions en langues gauloises :Le lépontique, où le gaulois est écrit en alphabet étrusque.Le gallo-grec, où le gaulois est écrit en alphabet grec.Les inscriptions gallo-romaines, naturellement, où à côté des textes latins, on trouve parfois quelques phrases en gaulois (et en alphabet latin, bien sûr).Le lépontique est attesté en Italie du nord dès le VIe siècle avant notre ère ; le gallo-grec est très pratiqué dans le sud de la Gaule à l'époque de l'indépendance ; les inscriptions gallo-romaines sont bien sûr plus tardives.Dans ses Commentaires, César note d'ailleurs une remarque très intéressante à propos du rapport des druides avec l'écriture :"On dit qu'ils apprennent par cœur un grand nombre de vers. C'est pourquoi beaucoup d'entre eux suivent des études pendant vingt ans. Ils estiment qu'il n'est pas permis par la religion de confier à l'écriture cet enseignement, tandis que pour pratiquement tout le reste, affaires publiques ou privées, l'alphabet grec est utilisé. Ils me semblent avoir institué cette règle pour deux raisons, d'une part parce qu'ils ne veulent pas que leur doctrine soit divulguée ni que, d'autre part, ceux qui apprennent, confiants dans l'écriture, mettent moins à contribution leur mémoire ; il arrive en effet assez ordinairement qu'apprenant sous la protection de l'écrit on relâche son attention et sa mémoire."Il ajoute par ailleurs qu'après avoir vaincu les Helvètes, il trouve dans leur camp des registres où sont dénombrés (probablement en gallo-grec) tous les effectifs de la migration.Plus tard, au début de notre ère, sera créé un alphabet typiquement celtique, les oghams. Quoique probablement dérivé de l'alphabet latin, cela reste un système d'écriture très original, conçu pour être gravé sur l'arête des stèles, et chargé de symboles - un peu comme les runes, toutes proportions gardées. Il ne sera que peu utilisé, essentiellement dans les îles britanniques.

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Pour le coup, je pense que c'est surtout Sarmate qu'il faut remercier! ^^D'ailleurs, je te rejoins totalement dans tes considérations linguistiques, Sarmate. En ce qui concerne les Oghams, je crois me souvenir de ma visite au Trinity college de Dublin qu'il s'agissait bel et bien d'un alphabet ayant une concordance directe avec l'alphabet latin (mais sans certitude absolue).Je te remercie également pour ton explication de tes choix (notamment en matière d'utilisation des druides) dans ton récit : elle change ma perception de ton histoire, que j'apprécie davantage en lui découvrant de nouvelles nuances que je n'avais pas perçues au départ.En fait, ton roman est un peu comme du vin pour moi : le vin n'est pas ma boisson préférée, mais lorsque je l'apprécie réellement (ce qui est rare), c'est toujours d'une manière un peu spéciale, différente du plaisir immédiat que j'éprouve avec les boissons dont j'ai l'habitude. C'est un plaisir plus subtil, davantage dans la nuance.Ton roman me fait un peu le même effet : je ne raffole pas spécialement d'un style riche en général je l'avoue, mais dans son cas, il y a un petit quelque chose en plus qui fait que je m'y intéresse, et que je prends plaisir à en découvrir et à en apprécier les nuances. Et surtout, le plaisir n'est pas immédiat (comme j'en ai l'habitude), mais vient plutôt petit à petit. C'est quelque chose qui doit mûrir en bouche pour s'apprécier, sans précipitation. Comme le vin.Ce qui me fait dire que, dans mon cas, ton livre s'apprécie, se déguste davantage qu'il ne se boit (si tu me permets cette métaphore).Tes explications aident d'ailleurs beaucoup dans cette appréciation : ce sont comme les arômes plus subtils et plus persistants qui apparaissent une fois le premier goût du vin passé. Merci pour cela, donc. :)Mais je m'égare... retour au sujet initial! :DTes explications m'ont fait découvrir de nouvelles nuances, qui amènent elles-mêmes de nouvelles questions (c'est génial, ça permet d'apprécier le livre une deuxième fois!)! :DConcernant les raisons de ce qui arrive à Bellovèse, dois-je conclure que :
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Eh bien, quel billet ! Je suis flatté par l'analogie œnologique. :DTu es loin de délirer, mais sur la question de la non mort, des transgressions et des interdits, je resterai coi. Je garde ma matière pour les deux volumes à venir. Qui lira verra. ;)

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Patrouille de modération temporelleCeci n'est pas un rappel puisque c'est la première fois. Tenter d'obtenir ou divulguer des renseignements sur ce qui serait un spoiler si le livre était déjà publié sera surveillé aussi étroitement que n'importe quel autre spoiler par anticipation.Le premier qui n'est pas content, je raconte la fin du Trône de fer avant que Martin ne le fasse. :mrgreen:Par contre, si quelqu'un connaît la fin de Lost ou d'Evangelion, on doit avoir les sujets appropriés. Fin de patrouille

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Il faut bien avouer que la situation n'est pas banale, en effet! :DCela dit, je juge utile de préciser que mes questions n'étaient en rien une tentative d'obtenir un spoil, mais bien une question d'interprétation de certains éléments qui trouvent leur conclusion à la fin de ce premier tome (enfin, je l'avais compris comme ça)."Même pas mort" est une oeuvre complexe, riche en symboles, qui peut s'appréhender avec plusieurs niveaux de lecture. C'est ce qui fait son intérêt, selon moi. Du coup, je voulais juste m'assurer que j'avais bien compris ce que j'avais lu, et accessoirement partager mon interprétation avec l'auteur.Bref, tout ça pour dire : désolé pour le flirt avec le spoil, ce n'était pas voulu. Et il se peut que la situation se reproduise à l'avenir, même si je ferai plus attention.Enfin, tant qu'à parler de spoil, j'aurais une petite suggestion qui ne me semble pas inutile. Si vous ne voulez pas vous spoiler la suite des évènements, ne vous renseignez surtout pas tout de suite sur les celtes en général, et sur Bellovèse en particulier... J'ai fait cette "erreur" une première fois avec la série "la reine Celte", et j'ai refait cette erreur avec "Même pas mort". Ne faites pas comme moi, ou alors, faites-le en connaissance de cause.

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Comme le +1 c'est pas bien je brode un peu :D Je me jette aussi dessus dès sa sortie :)
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk

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Oui , le livre des moutons est magnifique ! Je l'ai depuis un moment mais pour l'instant je résiste à le lire...j'attend la trilogie complète ! Oui, je suis patient !