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http://lunesdencre.eklablog.com/latium- ... a119131006
e déteste présenter un livre en disant "c'est mon gros coup de cœur de l'année", parce que ça impliquerait que les livres publiés avant ou après ne sont pas des coups de cœur, ou sont des coups de cœur de moindre importance. Donc Latium de Romain Lucazeau n'est pas mon gros coup de cœur de l'année 2016 (pas davantage que Vostok de Laurent Kloetzer ou Infinités de Vandana Singh, ou Half a crown de Jo Walton ou...), par contre, c'est de façon tout à fait objective le plus ambitieux space opera francophone jamais publié par la collection Lunes d'encre. Un livre comme on en reçoit peu dans sa carrière d'éditeur (la dernière fois que j'ai reçu quelque chose de cette ampleur/ambition c'était Le Vaisseau ardent de Jean-Claude Marguerite)...J'ai reçu le manuscrit cet été (le 18 août). Après en avoir lu deux pages, le 24 août, j'ai tout de suite senti qu'il y avait quelque chose et j'ai dans la foulée écrit à l'auteur pour un premier contact qui a dû ressembler à ça : "J'aime beaucoup le début de votre livre, m'autorisez-vous à annoter votre manuscrit (et fort probablement à le tâcher avec du thé) ? Vue sa taille, je ne pourrais pas vous donner de réponse avant le 15 septembre."La discussion s'est engagée comme ça. Comme souvent, dès la seconde page lue, je savais que je voulais faire une offre. Une offre sur un ouvrage de deux millions de signes, si imposant qu'on ne peut même pas le fabriquer en un volume Lunes d'encre 14x20,5, sauf à réduire le confort de lecture de façon drastique (et je me garde bien d'évoquer le prix de vente unitaire...). J'ai continué ma lecture, nous avons continué à discuter, l'auteur et moi. J'ai eu le feu vert de ma direction (sans aucun problème, malgré l'ampleur du projet) et j'ai fait mon offre.Latium paraîtra en deux volumes dans la collection Lunes d'encre à l'automne 2016. Il est le parfait exemple de la SF que j'ai toujours souhaité publier, qui fait autant rêver que réfléchir (et dont Dune m'a toujours semblé être l'archétype insurpassable).GD //Dans un futur lointain, l'espèce humaine a péri d'un mal mystérieux, l'Hécatombe. Reste, après son extinction, un peuple d'automates intelligents, métamorphosés en immenses nefs stellaires. Orphelins de leurs créateurs et dieux, esseulés et névrosés, ces princes et ces princesses de l'espace attendent, repliés dans l'Urbs, l'inéluctable invasion par une race extraterrestre, à laquelle leur programmation les empêche, malgré leur formidable puissance, de s'opposer. Plautine est une de ces intelligences. Dernière à adhérer à l'espoir mystique du retour de l'Homme, elle dérive depuis des siècles aux confins du Latium. Son ancien allié, l'ambitieux proconsul Othon, vit lui aussi exilé, mais sur une lointaine planète. Il a une botte secrète : une race nouvelle d'hommes-chiens, guerriers homériques et primitifs dont il compte bien faire ses supplétifs. Lorsque Plautine détecte un signal mystérieux, qu'elle reconnaît comme la réminiscence d'un très ancien événement dont elle n'a plus de souvenir précis, elle sait que sa quête commence. Mais elle ignore à quel point son destin est lié à la guerre que s'apprête à mener Othon. Nourri de la philosophie de Leibniz et du théâtre de Corneille, Latium est un space opera aux batailles spatiales flamboyantes et aux intrigues de pouvoir particulièrement retorses. Un grand spectacle, digne d'un Dan Simmons ou d'un Iain M. Banks. Romain Lucazeau, agrégé de philosophie, a été enseignant à Sciences Po et à Paris IV... avant de se tourner vers le conseil en stratégie économique. Latium, fruit de six années de travail, est son premier roman.

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Alléchant. Si l'ouvrage se rapproche, par l'ampleur et l'ambition, du Vaisseau ardent comme G. Dumay l'indique, il finira tôt ou tard sur mes étagères aux côtés d'autres lunes d'encre. C'est une collection que j’achète déjà sans me poser de questions mais un tel plaidoyer ne peut qu’attiser ma curiosité.

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Le genre de l'Antiquité galactique est déjà assez peuplé, entre les deux pavés de Dan Simmons, qui se posent là, et, en France, les BD des Chroniques de l'Antiquité galactique. Du coup, à première vue, je ne vois pas trop l'originalité du truc. Mais je feuilletterai ça avec curiosité.

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Pour reprendre ce que j'en disais sur une autre section du forum c'est du très bon et, par chance pour Lunes d'encre, cela semble bien se vendre. Les critiques sont contrastées et l'ouvrage fait débat. Pour ma part je suis tombé sous le charme dès l'introduction, qui vaut le coup d’œil. G. Dumay m'a indiqué aux utos que, s'il devait simplifier, la plupart des gens qui avaient appréciés la Horde du Contrevent lui en faisaient des retours positifs tandis que ceux qui n'avaient pas adhéré au roman de Damasio avaient également des difficultés avec Latium.

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C'est marrant cette comparaison. Les deux sont aussi différents l'un de l'autre que possible, mais je pense comprendre l'allusion. Tous deux sont aussi différents du reste de la littérature SF française actuelle. Personnellement, je dois dire que ce Latium a été un grand moment de lecture, malgré un fin un peu amère à mon goût.

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Est-ce qu'il y a des gens qui ont lu à la fois Latium et les romans de Dan Simmons Ilium et Olympos ? En lisant le résumé de Latium et en lisant le début en librairie, j'avais eu du mal à voir ce que Lucazeau apportait de différent par rapport à Ilium. Des retours là-dessus ?

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Tybalt a écrit :Est-ce qu'il y a des gens qui ont lu à la fois Latium et les romans de Dan Simmons Ilium et Olympos ? En lisant le résumé de Latium et en lisant le début en librairie, j'avais eu du mal à voir ce que Lucazeau apportait de différent par rapport à Ilium. Des retours là-dessus ?
Je n'ai pas encore lu ce Simmons là donc je ne saurais te donner mon avis sur la question mais bien que j'ai vu le lien entre ces œuvres mentionné dans des chroniques nul parmi leurs auteurs ne semblait considérer que ces ouvrages étaient semblables dans la façon d'aborder les choses (les gens faisaient plutôt référence à Ian Banks et, d'une manière plus anecdotique à Asimov mais ce sont surtout des influences classiques extérieures à la SF qui étaient mentionnées).Il est possible que ce soit justement liés aux références classiques qui ne sont pas du tout les mêmes que celles abordées dans Ilium, d'après ce que je sais de ce livre. (Entre autres toute l’atmosphère grand siècle)