Fabien Lyraud a écrit :Ce qui m'amuse c'est de parler de petite taille du lectorat quand on la fantasy n'est présente que dans les librairies des villes de plus de 25 000 habitants. Quand on compare avec le polar et le thriller que l'on trouve partout, on se dit qu'il y a quelque chose de pourri au royaume de la diffusion / distribution.
Oui, je suis tout à fait d'accord avec toi, je résumais juste de mémoire ce qui avait été dit dans le podcast.En dehors du rayon fantasy de Gibert (et encore on ne retrouve que les grosses sorties) et de quelques autres endroits parisiens, je suis toujours ébahi quand j'entre dans une librairie, même parisienne, de constater que le rayon fantasy est souvent réduit à la portion congrue : un espace large comme dix livres, réparti sur deux petits étages de rien du tout... souvent relegués au ras du sol.Ça donne une bonne idée de la considération qu'on donne au genre.Et je parle de librairies parisiennes, toutes jeunes, et très certainement dynamiques dans les autres genres, mais leur rayon fantasy se réduit principalement aux intégrales J'ai Lu de Martin, Hobb, un peu de Tolkien, et le reste n'est que de la SF qui a l'air de redevenir à la mode.J'en ressors à chaque fois très déçu

alors la province, je n'ose même pas y penser...L'avenir est peut-être à regarder du côté d'Internet avec un système d'impression à la demande et/ou de livraisons à domicile, mais je ne suis pas libraire donc je ne sais pas si l'idée serait viable.
Nous avons des racines médiévales qui sont encore très présente, nous avons une culture latine, nous nous réclamons d'héritage comme ceux de Dumas ou de Rabelais. Les légendes sont encore très vivantes en province pour ceux qui savent chercher. Si l'on rajoute la fascination pour la Renaissance et les Lumières. Nous avons tout pour faire quelque chose de différent. Personnellement j'y crois.
C'est clairement ce que Pevel a fait avec les
Lames du Cardinal,
Wielstadt ou même le
Paris des merveilles, Jaworski avec sa trilogie en six tomes
Roi du monde, la trilogie d'Estelle Faye
la Voie des Oracles, etc. On sent que l'histoire occupe une place importante dans la création de la fantasy française et quand on voit l'intérêt des gens pour l'histoire en ce moment (même si je ne sais pas si c'est forcément pour les bonnes raisons), il y a sans doute une place à se faire.J'ai personnellement de plus en plus de mal avec cette tendance d'une fantasy historicisante qui penche parfois trop vers l'historique et plus assez vers la fantasy ; j'ai parfois l'impression que l'histoire impose trop de contraintes à l'auteur alors que la fantasy devrait justement être le genre de la liberté, sans autre contrainte que l'imagination. J'ai l'impression que c'est la fantasy au service de l'Histoire et non l'inverse.Pour le coup je trouve que Greg Keyes, un Américain pour le coup, s'en était très bien sorti dans la série
L'Âge de la déraison où l'Histoire avec un grand H prenait à la fin du premier tome un tour totalement épique.Je n'ai pas connaissance d'un auteur français qui ait autant malmené l'Histoire de cette façon.Mais je suis d'accord que le folklore français reste très largement inexploité, sans doute du fait d'une certaine méconnaissance, je suppose.D'un autre côté, cela me fait penser à la mode des romans de terroir des années 80 (je me trompe peut-être), je ne sais pas si certains de ces romans faisait intervenir des éléments magiques etc., mais il y a peut-être à creuser de ce côté-là...De manière générale, tout ça manque d'épique, et en même temps je me demande si c'est vraiment ce qu'attend le lecteur français qu'il soit fan de fantasy ou non : quand on voit l'échec d'Erikson en France (alors peut-être est-il trop ambitieux et exigeant je ne sais pas), on se demande quand même si le prochain Erikson français (qu'il se dénonce !) parviendrait à vendre sa série de dix tomes...