Les droits des deux premiers ont été acquis par Le Bélial'. Il me semble que c'est Michelle Charrier, avec qui j'ai longtemps travaillé, qui traduit (quand elle n'est pas en Patagonie).Je ne les avais pas pris pour Denoël (malgré les recommandations plus qu'enthousiastes de Jo Walton), je les aurais encore moins pris pour Albin Michel. Ce genre de livres, si je n'ai pas de solides arguments commerciaux (grosses ventes US, prix genre Hugo ou Nebula, adaptation ciné, adaptation TV) qui permettent de garantir un bon niveau de mise en place : "c'est mort" comme disent les jeunes.L'important c'est que ça sorte dans de bonnes conditions. Au Bélial', traduit par Michelle Charrier, je suis particulièrement confiant.La semaine dernière un agent m'a écrit pour me dire qu'il avait une offre sur XXX de XXX, un étonnant roman de SF spéculative où il est question d'un premier contact comme je n'en ai jamais lu auparavant. Un éditeur français prend le risque : j'applaudis. Je ne vais pas lui péter son truc en surenchérissant derrière.Comme tous les éditeurs que je connais bien, j'ai ma liste de "laissés pour compte", tous ces livres qu'on trouve super-géniaux et qu'on ne fait pas pour de bêtes raisons commerciales. S'il se passe un truc, adaptation télé, nouveau titre de l'auteur, plus commercial, je peux parfois ressortir le premier texte de la liste. C'est parce que Pascal Godbillon de Folio-SF voulait que j'achète Le Fleuve des dieux que j'ai publié Roi du matin, reine du jour de Ian McDonald que j'avais "remarqué" dix ans auparavant. GPI et GPI, à l'arrivée.On en parlait ici, d'Ada Palmer.GDverseb a écrit :J'ai entendu parler ( en bien évidemment) d'Ada Palmer sur quelques blogs. Gilles, serais tu sur les rangs ou pas du tout ?
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Et, justement, pour ceux qui veulent découvrir Ada Palmer, Too Like The Lightning est téléchargeable gratuitement pendant 3 jours sur Tor.com.
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Merci à toi Gilles pour ta réponse complète et très interessante. Et sympa le coup de ne pas surenchérir sur un truc qui t'a plu pour respecter la prise de risque d'un autre éditeur. Par contre, q'est ce que ça doit être frustrant de ne pas pouvoir publier un truc que tu sais vachement bien :-(Tu as les coudées plus franches chez AM par rapport à Denoël ou c'est à peu prés pareil?Gilles Dumay a écrit :Les droits des deux premiers ont été acquis par Le Bélial'. Il me semble que c'est Michelle Charrier, avec qui j'ai longtemps travaillé, qui traduit (quand elle n'est pas en Patagonie).Je ne les avais pas pris pour Denoël (malgré les recommandations plus qu'enthousiastes de Jo Walton), je les aurais encore moins pris pour Albin Michel. Ce genre de livres, si je n'ai pas de solides arguments commerciaux (grosses ventes US, prix genre Hugo ou Nebula, adaptation ciné, adaptation TV) qui permettent de garantir un bon niveau de mise en place : "c'est mort" comme disent les jeunes.L'important c'est que ça sorte dans de bonnes conditions. Au Bélial', traduit par Michelle Charrier, je suis particulièrement confiant.La semaine dernière un agent m'a écrit pour me dire qu'il avait une offre sur XXX de XXX, un étonnant roman de SF spéculative où il est question d'un premier contact comme je n'en ai jamais lu auparavant. Un éditeur français prend le risque : j'applaudis. Je ne vais pas lui péter son truc en surenchérissant derrière.Comme tous les éditeurs que je connais bien, j'ai ma liste de "laissés pour compte", tous ces livres qu'on trouve super-géniaux et qu'on ne fait pas pour de bêtes raisons commerciales. S'il se passe un truc, adaptation télé, nouveau titre de l'auteur, plus commercial, je peux parfois ressortir le premier texte de la liste. C'est parce que Pascal Godbillon de Folio-SF voulait que j'achète Le Fleuve des dieux que j'ai publié Roi du matin, reine du jour de Ian McDonald que j'avais "remarqué" dix ans auparavant. GPI et GPI, à l'arrivée.On en parlait ici, d'Ada Palmer.GDverseb a écrit :J'ai entendu parler ( en bien évidemment) d'Ada Palmer sur quelques blogs. Gilles, serais tu sur les rangs ou pas du tout ?
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Sympa je ne sais pas, parce que le fond du truc c'est que je pense qu'il aura beaucoup de mal à le vendre. D'un autre côté, l'auteur est plus que prometteur, ça fait partie de ces auteurs dont le nom revient en boucle." T'as jeté un oeil à ça ?" "T'as regardé ça ?" "T'as vu, il a eu tel prix ?" "XXX adore son bouquin, elle pourrait peut-être te faire une préface." Etc.verseb a écrit :Et sympa le coup de ne pas surenchérir sur un truc qui t'a plu pour respecter la prise de risque d'un autre éditeur.
Oui et non. Il faut avoir le courage de se demander si on est capable de défendre le texte comme il le mérite, et de le faire connaître comme il le mérite. Il y a quelques années, j'ai publié Arslan de M.J. Engh, qui est un livre extrêmement difficile et en même temps un livre qui a une importance réelle, incontournable, dans l'histoire de la SF. Ça faisait des années que je voulais le faire, je me suis dit avec les attentas, avec le climat actuel ça va entrer en résonance et "c'est le bon moment". Et puis non, il n'y avait probablement pas de bon moment et quasiment personne n'a lu le livre. Les blogueurs s'y sont très moyennement intéressé et en fait les lecteurs (en très grande partie) s'en foutent de l'"importance réelle d'un titre, incontournable, dans l'histoire du genre SF". Ils veulent globalement une bonne histoire et celle d'Arslan n'a plus le même écho aujourd'hui qu'il y a quarante ans. Le dispositif narratif très littéraire (deux narrateurs se répondent en miroir, éclairent différemment les mêmes faits) qui est un des aspects centraux du roman n'a pas beaucoup intéressé les lecteurs. Et le roman n'a pas beaucoup plu. J'ai toutefois un libraire qui en est fans et a défendu le truc bec et ongles. Donc c'est une publication qui prend peut--être la place d'une autre publication qui aurait peut-être davantage plu. Mais ce n'est pas un regret : dans le catalogue Lune d'encre, tel que je le pensais, Arslan a sa palce.verseb a écrit :Par contre, q'est ce que ça doit être frustrant de ne pas pouvoir publier un truc que tu sais vachement bien :-(
C'est très différent, car le projet n'est pas de moi, mais d'Alexis Esmenard. Et donc mon boulot ça a été de traduire ses envies en un département éditorial. Alexis est très "grand spectacle" et très narration. Il aime être emporté par l'histoire. Les projets Anatèm, Mage de bataille, c'est vraiment le coeur du genre qu'il affectionne. Quand je lui fais lire Blackfish City il trouve le bouquin "génial", mais il y a les clignotants qui s'allument : c'est un livre ambitieux (sur le plan des thématiques), plein d'idées, très écrit, c'est un "coup de coeur", mais ça ne peut pas être le moteur de la collection. Alors on veut tout faire, du super gros moteur narratif et du super ambitieux sur le plan des idées, des concepts. Donc faut équilibrer tout ça et en même temps équilibrer les genres : space op', fantasy, fiction speculative, surnaturel divers et varié. Ce qui m'oblige à organiser aussi mes achats en termes de variété. Là, j'ai raté un gros truc de fantasy et donc il m'en faut un autre, mais je veux que ça soit "imparable". J'ai des pistes, mais j'attends les tomes 2, ou j'attends l'avis d'Alexis. On m'a fait lire un truc formidable, mais il y a 57 000 euros de traduction dessus, c'est absolument dément comme risque. Peut-être "plus tard", sans doute jamais. Et si quelqu'un d'autre se lance, tant pis, mais aussi tant mieux car ce sera traduit. Et on espère bien traduit.L'imaginaire en France est à une période charnière, tout le monde s'excite car tout le monde voit bien Game of thrones, Black Panther, Ready Player One, True Blood, American gods, Altered Carbon, les adaptations de Dick et j'en passe. Et en même temps, en librairie, ça ne se traduit pas par une augmentation massive des ventes. Ce que moi j'observe en tant que professionnel (au coeur de la tendance d'achat) c'est qu'aujourd'hui tout bon livre de SF d'une taille raisonnable trouve acquéreur et souvent aux enchères ; j'ai l'impression qu'en Fantasy c'est loin d'être le cas, je ne vais pas faire la liste des bonnes séries restées sur le carreau mais il y en a un paquet. Il me semble que l'investissement se porte davantage sur la SF. Le succès des films d'horreur (petits budgets - grosses recettes) devrait avoir des conséquences en librairie, pour le moment on ne les voit pas. Tout à peu près passe inaperçu. Par exemple, je n'ai pas vu de critiques de Hex de Thomas Olde Heuvelt alors que ce roman j'ai tourné autour pendant des mois. Si ça devient un bon film (et il y a tout pour), ça devient en même temps un très bon pari éditorial.GDverseb a écrit :Tu as les coudées plus franches chez AM par rapport à Denoël ou c'est à peu prés pareil?
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J'ai jamais compris cette étiquette Pour moi c'est de la SF (rêverie de la science : la magie n'existe pas) ou de la fantasy (enchantement du monde : la magie existe) ; ma grille de lecture des genres, que j'ai utilisée pendant plus de quinze ans pour mes interventions à l'INFL est orthodoxe. Je comprends bien que pour Jack Vance, par exemple, c'est pas si évident que ça. Ça dépend des romans, certains sont de SF, d'autres de fantasy. En tout cas, si la magie fonctionne, c'est de la fantasy, que ça se passe dans le passé, ailleurs, dans le futur, après la fin du monde...GDFabien Lyraud a écrit :Tu as des choses en vue en science fantasy ?
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Merci pour tes réponses super intéressantes Gilles ! ( un réel plaisir de te lire et de voir un peu l'envers du décor, ce qui motive ou pas les décisions d'achats etc )
C'est ce que j'aime aussi ( même si je suis ouvert ) et les deux livres cités sont ceux que j'attends le plus pour le moment chez AMI. Pas un hasard donc. Ceci dit, The stars are legion et Blackfish city seront surement miens aussi ;-). ( et bientot Children of time qui n'est pas chez AMI mais qui est un peu ton bébé car c'est toi qui avait conclu les droits ;-)C'est quoi ce truc à 57 000 euros ?! ( si tu peux en parler ) Pour l'autre truc que tu as raté, tu peux dire ce que c'est ou pas ?Alexis est très "grand spectacle" et très narration. Il aime être emporté par l'histoire. Les projets Anatèm, Mage de bataille, c'est vraiment le coeur du genre qu'il affectionne.
c'est marrant car du point de vue d'un lecteur plus fantasy que SF, j'aurais pensé que les bons trucs fantasy trouvaient preneur. Et ca me surprend donc qu'il y ait beaucoup de choses qui restent sur le carreau ( et surtout ça me fait chier car je ne lis pas en VO :-(. A quelles séries penses tu ? Mais peut être que cela vient du mot "raisonnable " dans "livre de taille raisonnable". En effet, peut être trouve-t-on plus de one shot en SF qu'en fantasy ( les fameuses trilogies voire plus de la fantasy ) et du coup un risque financier moins important ? C'est possible mais Je dis peut être n'importe quoi. Si ça ne vient pas de ça, comment l'expliques tu ?L'imaginaire en France est à une période charnière, tout le monde s'excite car tout le monde voit bien Game of thrones, Black Panther, Ready Player One, True Blood, American gods, Altered Carbon, les adaptations de Dick et j'en passe. Et en même temps, en librairie, ça ne se traduit pas par une augmentation massive des ventes. Ce que moi j'observe en tant que professionnel (au coeur de la tendance d'achat) c'est qu'aujourd'hui tout bon livre de SF d'une taille raisonnable trouve acquéreur et souvent aux enchères ; j'ai l'impression qu'en Fantasy c'est loin d'être le cas, je ne vais pas faire la liste des bonnes séries restées sur le carreau mais il y en a un paquet
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En même temps pour l'imaginaire en France il a de sacrées zone blanches. Je travaille sur le sujet pour les Etats Généraux, et la petite enquête que je viens de faire me montre que le mal n'est pas contenu aux zones rurales et aux petites villes. Il y a des villes moyennes où la situation n'est pas bonne du tout et au moins une grande métropole où les littératures de l'imaginaire sont difficiles à trouver.Et en même temps, en librairie, ça ne se traduit pas par une augmentation massive des ventes.
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Comme le souligne Verseb, merci Gilles pour tes réponses détaillées. C'est vraiment intéressant. J'attends avec impatience octobre pour le démarrage, tout particulièrement pour découvrir Mage de bataille et Anatèm. :)Sinon l'année dernière, dans la section "La parole aux éditeurs" tu parlais d'un titre potentiel : "En septembre, normalement un ambitieux roman de fantasy français (je préfère ne pas l'annoncer tant que le contrat n'est pas signé, je reste superstitieux en la matière)."Est-ce toujours d'actualité, peut-être pour AMI du coup ?
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The stars are legion / Les étoiles sont légion est un space opera étonnant par sa dimension organique qui rappelle Alien. C'est une grande aventure, avec quelques point réellement originaux.Il n'est sans doute pas délirant de rapprocher Blackfish City de Luna de Ian McDonald, certes ça ne se passe pas sur la Lune mais sur une énorme plateforme urbaine arctique, mais c'est le même genre de science-fiction. Une guerrière arrive en bateau, un ours blanc l'accompagne. Une orque suit son embarcation. Je suis tenté par le titre fantasy La cité de l'orque. Yeux exorbités garantis chez Albin Michel.Children of time est mon tout dernier achat chez Denoël. C'est tellement le dernier que ce n'est même pas moi qui me suis occupé des contrats. De la pure SF à la Arthur C. Clarke. Apophis en parle mieux que moi.GDverseb a écrit :C'est ce que j'aime aussi ( même si je suis ouvert ) et les deux livres cités sont ceux que j'attends le plus pour le moment chez AMI. Pas un hasard donc. Ceci dit, The stars are legion et Blackfish city seront surement miens aussi ;-). ( et bientot Children of time qui n'est pas chez AMI mais qui est un peu ton bébé car c'est toi qui avait conclu les droits ;-)
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C'est exactement ça. Une série représente un risque plus important qu'un stand-alone. Il y a le coût de la traduction (les traducteurs sont bien payés chez Albin Michel, au vu des standards de ces genres) et il y a le problème inhérent à toute série qui marche pas : on va au bout ou on arrête ? Ne pas aller au bout peut avoir des répercussions financières catastrophiques : perte de confiance du lecteur, frustration du lecteur fan qui a lu les tomes 1 et 2 et n'aura pas jamais le 3 en français. Etc. Disons que je me méfie des séries comme de la peste. En plus, et là c'est purement personnel, je suis rarement convaincu en tant que lecteur. Le tome 1 est super, l'auteur(e) a passé X années à penser son monde, à mûrir ses personnages et puis il faut écrire le T2, qui étrangement est toujours moins bien, puis le T3 qui est souvent bâclé (quand il sort). Il y a souvent, pas toujours, ne généralisons pas, une déperdition du signal. Alors ce sont d'immenses paris, et je ne suis pas vraiment joueur, je l'ai jamais vraiment été. Je préfère construire mon truc, brique par brique. Il y aura sans doute fatalement des séries chez Albin Michel Imaginaire, mais sauf coup de coeur insensé elles seront le fruit d'un choix très mûri, donc pas des trucs qui buzzent sur lequel faut faire une offre délirante dans la semaine.GDverseb a écrit :C'est marrant car du point de vue d'un lecteur plus fantasy que SF, j'aurais pensé que les bons trucs fantasy trouvaient preneur. Et ca me surprend donc qu'il y ait beaucoup de choses qui restent sur le carreau ( et surtout ça me fait chier car je ne lis pas en VO :-(. A quelles séries penses tu ? Mais peut être que cela vient du mot "raisonnable " dans "livre de taille raisonnable". En effet, peut être trouve-t-on plus de one shot en SF qu'en fantasy ( les fameuses trilogies voire plus de la fantasy ) et du coup un risque financier moins important ? C'est possible mais Je dis peut être n'importe quoi. Si ça ne vient pas de ça, comment l'expliques tu ?
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Ce projet c'est l'arlésienne (au départ je l'avais prévu dans mon lancement, en lieu et place de Mage de bataille ; il apparaît dans mon tout premier budget 2018) ; je dois normalement recevoir le manuscrit sous peu. J'y croirai quand je l'aurai. Je n'en ai pas lu une ligne à ce jour (si on met de côté la présentation du projet par l'auteur). GDTzeentch a écrit :Sinon l'année dernière, dans la section "La parole aux éditeurs" tu parlais d'un titre potentiel : "En septembre, normalement un ambitieux roman de fantasy français (je préfère ne pas l'annoncer tant que le contrat n'est pas signé, je reste superstitieux en la matière)." Est-ce toujours d'actualité, peut-être pour AMI du coup ?
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Chez moi, c'est pas terrible ( hormis un centre culturel leclerc bien fourni et pas qu'en SF / fantasy d'ailleurs ). Ce qui me choque le plus, ce sont les moues dubitatives ( piur ne pas dire dédaigneuses ...) quand tu parles aux gens de SF / fantasy ; Pour eux: SF = bataille de vaisseaux spatiaux. Fantasy : épées avec des monstres.Et quand tu leur fais lire un bon truc SF, qu'ils ont adoré et que tu leur dis aprés coup que ce qu'ils ont lu est de la SF, ils te disent que c'est pas de la SF ( Exemple classique : Des fleurs pour algernon ou Fatherland )Le chemin est encore long ...En même temps pour l'imaginaire en France il a de sacrées zone blanches. Je travaille sur le sujet pour les Etats Généraux, et la petite enquête que je viens de faire me montre que le mal n'est pas contenu aux zones rurales et aux petites villes. Il y a des villes moyennes où la situation n'est pas bonne du tout et au moins une grande métropole où les littératures de l'imaginaire sont difficiles à trouver.
Luna, j'ai chez moi les deux premiers mais j'attends le 3eme avant de me lancer. C'est tout à fait le genre de trucs qui me plait donc tu confirmes mes impressions ;-).Pour ce qui est de Children of time, dommage par contre qu'ils n'aient pas gardé la couv de la VO. Je la trouvais superbe et très aguicheuse.The stars are legion / Les étoiles sont légion est un space opera étonnant par sa dimension organique qui rappelle Alien. C'est une grande aventure, avec quelques point réellement originaux.Il n'est sans doute pas délirant de rapprocher Blackfish City de Luna de Ian McDonald, certes ça ne se passe pas sur la Lune mais sur une énorme plateforme urbaine arctique, mais c'est le même genre de science-fiction. Une guerrière arrive en bateau, un ours blanc l'accompagne. Une orque suit son embarcation. Je suis tenté par le titre fantasy La cité de l'orque. Yeux exorbités garantis chez Albin Michel.Children of time est mon tout dernier achat chez Denoël. C'est tellement le dernier que ce n'est même pas moi qui me suis occupé des contrats. De la pure SF à la Arthur C. Clarke.
Oui tout à fait et tu soulignes un point pas souvent évoqué je trouve : la perte de confiance du lecteur. A la série d'après que tu vas sortir, tu peux être sur que lelecteur va attendre que tout soit sorti avant d'acheter. Ce qui se comprend. ce qui n'arrange pas la maison d'édition. Bref, cercle vicieux toussa...il y a le problème inhérent à toute série qui marche pas : on va au bout ou on arrête ? Ne pas aller au bout peut avoir des répercussions financières catastrophiques : perte de confiance du lecteur
On en saura plus quand ?57000 euros c'est le coût de traduction des X volumes, et non je ne peux pas en parler parce que j'ai pas encore pris de décision.

C'est quelqu'un qui a déja été publié ou un inconnu ?Ce projet c'est l'arlésienne (au départ je l'avais prévu dans mon lancement, en lieu et place de Mage de bataille ; il apparaît dans mon tout premier budget 2018) ; je dois normalement recevoir le manuscrit sous peu. J'y croirai quand je l'aurai. Je n'en ai pas lu une ligne à ce jour (si on met de côté la présentation du projet par l'auteur).
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Je fais partie des rares à l'avoir lu et critiqué. Je me doutais que ça allait être un échec alors que c'est un roman que j'ai trouvé, comme tu le dis, très important. A la fois politiquement et dans l'histoire de la SF. C'est ambigu et assez intelligent pour savoir jouer avec. Par contre, franchement, je me souviens nettement avoir fermé le livre en me disant : "Bon, chapeau Gilles...mais ça, ça va pas se vendre." Ce que j'avais même mis en fin de critique. J'aurais adoré avoir tort.Par contre, ça vaut ce que ça vaut, mais merci de l'avoir publié.Gilles Dumay a écrit :Oui et non. Il faut avoir le courage de se demander si on est capable de défendre le texte comme il le mérite, et de le faire connaître comme il le mérite. Il y a quelques années, j'ai publié Arslan de M.J. Engh, qui est un livre extrêmement difficile et en même temps un livre qui a une importance réelle, incontournable, dans l'histoire de la SF. Ça faisait des années que je voulais le faire, je me suis dit avec les attentas, avec le climat actuel ça va entrer en résonance et "c'est le bon moment". Et puis non, il n'y avait probablement pas de bon moment et quasiment personne n'a lu le livre. Les blogueurs s'y sont très moyennement intéressé et en fait les lecteurs (en très grande partie) s'en foutent de l'"importance réelle d'un titre, incontournable, dans l'histoire du genre SF". Ils veulent globalement une bonne histoire et celle d'Arslan n'a plus le même écho aujourd'hui qu'il y a quarante ans. Le dispositif narratif très littéraire (deux narrateurs se répondent en miroir, éclairent différemment les mêmes faits) qui est un des aspects centraux du roman n'a pas beaucoup intéressé les lecteurs. Et le roman n'a pas beaucoup plu. J'ai toutefois un libraire qui en est fans et a défendu le truc bec et ongles. Donc c'est une publication qui prend peut--être la place d'une autre publication qui aurait peut-être davantage plu. Mais ce n'est pas un regret : dans le catalogue Lune d'encre, tel que je le pensais, Arslan a sa palce.
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Le lien ne fonctionne pas chez moi.Celui-ci, peut-être.GDPS : Je rajoute une interview (en anglais) sur la trilogie.led a écrit :Pour info, http://www.elbakin.net/fantasy/roman/cy ... ities-1394, critique de gillossen.